06 octobre 2014
la vie l'amour... et la mort
J'ai cru pouvoir briser la profondeur l'immensité
Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme un mort raisonnable qui a su mourir
Un mort non couronné sinon de son néant
Je me suis étendu sur les vagues absurdes
Du poison absorbé par amour de la cendre
La solitude m'a semblé plus vive que le sang
Je voulais désunir la vie
Je voulais partager la mort avec la mort
Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
Tout effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée
Ni rien devant ni rien derrière rien entier
J'avais éliminé le glaçon des mains jointes
J'avais éliminé l'hivernale ossature
Du vœu de vivre qui s'annule.
Paul Eluard : "La mort l'amour la vie" (1951)
22:21 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (4)
nous restions là
J'ai fait cet étrange rêve
Où nous étions tous deux
Insouciants et reclus
Sur nos deux corps presque nus
Étouffé par la lumière
Les yeux crevés par des éclats de verre
Nous restions là
Nous restions là
J'ai fait cet étrange rêve
Où nous étions tous deux
Auréolé de bonheur
Sous des centaines de soleils qui pleurent
La peau rapiécée par des fils
Sortant de nos Talon d'Achille
Nous restions là
Nous restions là
J'ai fait cet étrange rêve
Où nous étions tous deux
Torturez par nos désirs
Comme deux jeunes amoureux
Immobilisé par la souffrance
De devoir apprendre à être deux
Nous restions là
Nous restions là
J'ai fait cet étrange rêve
Où nous étions tous deux
Massacré par l'allégresse
D'un lourd sentiment amoureux
À se marteler de questions
À se crier comme il fait bon
De rester là
De restez là
J'ai fait cet étrange rêve
Où nous étions tous deux
Debout sous un ciel ténébreux
À remâcher les mêmes vux
Pris dans cette position fatale
À se crier comme il fait mal
De rester là
De rester là
De rester là
À se crier comme il fait mal
De rester là
De rester là
De rester là
Pierre Lapointe - "Nous restions là"
22:17 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (1)
love-story VI
- écoute Olivier, tu dois redescendre sur Terre... ce que tu vis n'est pas normal...
- pas normal, pas normal... mais qu'est-ce qui est normal dans cette société ? de rester marié avec une femme qu'on n'aime pas juste pour être en phase avec la société ? de se retrouver à quarante ans seul et démuni ? de dormir dans la rue ? de...
- arrête, tu dis n'importe quoi ! ce n'est pas de choses communes dont on parle. c'est grave ce qui s'est passé Olivier, extrêmement grave !
Emilie observait son frère. Elle était terriblement inquiète car il semblait dans un autre monde. elle se disait que lorsqu'il allait atterrir de son voyage lunaire, il se ferait très mal.
- elles ne t'en parlent jamais ?
- de quoi ?
- de leur père ?
- si... parfois... tiens, l'autre soir, Victoire a dit quand je leur lisais une histoire que c'était l'histoire que son père préférait lui lire. et qu'elle adorait la façon dont il le faisait.
- ah, tu vois... ça va revenir sur le tapis un jour. elle avait l'air triste ?
- non, je t'assure, elle disait cela avec beaucoup de douceur dans la voix mais aucune tristesse.
Emilie soupira.
elle se rendait compte que son frère ne voulait pas entendre raison.
- tu sais, Anne m'a souvent dit que Marc était un excellent père.
- justement... tout cela n'est pas normal, je t'assure...
22:11 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (2)