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01 mai 2015

Dupontel

il ne faisait pas partie de ma liste des "amoureux" atypiques et pourtant... j'ai de suite aimé la force de la folie qui était en lui, quand il faisait de sketches très particuliers.

et puis, chaque fois que je le vois jouer dans un film, je me concentre sur son visage, ses yeux noirs, les rides qui commencent à se creuser autour de sa bouche, ses cheveux qui, lorsqu'ils sont en bataille, le font ressembler à une "vieille".

sa bouche se tort, son débit s'accélère parfois, ses sourcils deviennent trop sérieux, et puis... un sourire et on est totalement soulagés.

le dernier film dans lequel il joue ("En équilibre") n'a rien d'extraordinaire mais la justesse de son jeu nous prend aux tripes.

et c'est là que j'ai compris deux choses :

1) d'abord que j'ai oublié de le glisser dans la liste des amoureux atypiques

2) qu'il ne faut jamais lâcher, même quand les choses semblent perdues d'avance.

donc : je reprends l'entraînement tous les matins que je le pourrais et je mets un coup de collier pour rendre toutes ces commandes que je dois rédiger.

merci Albert !

 

23:24 Publié dans Film, lamiendo | Lien permanent | Commentaires (3)

triphase

il marche en trainant les pieds comme un robot, un automate qui n'aurait pas appris la flexion des articulations, il dit "je sais" chaque fois qu'on lui parle par réflexe parce qu'au fond, il a du mal à accepter qu'il ne sache pas tout, ne devine pas tout, ne comprenne pas tout avant même que les choses ne lui soient expliquées, dévoilées, partagées, il n'avoue pas son âge, se donne facilement neuf ans de moins et en enlèverait volontiers sept encore à cause de ce fameux test qui lui annonçait quinze ans de moins, il se persuade voilà tout, il teint ses cheveux en noir mais ne soigne pas ses dents, il accumule dans son appartement des tas de choses qu'il ne range pas, des vêtements aux quatre coins des pièces, entassés, négligés ou sur le rebord de la baignoire, des cartons pas ouverts, des objets qu'il achète et achète encore, il raconte les études qu'il a faites il y a trente ans, comme si ça datait d'hier au soir, comme si c'était tellement extraordinaire qu'il fallait que tout le monde le sache, le découvre avec admiration et référence.

il parle de lui comme un grand sage mais sa vie sentimentale est un fiasco, il a peur de vieillir seul, il ne sait qui ni comment aimer. Il pense que l'amour d'une femme se monnaie, il essaie de se persuader que rien n'est de sa faute, que la vie n'a pas été clémente dans ses rencontres, qu'il aurait dû avoir plus de chance...

il utilise des beaux mots, des mots compliqués, des mots rarement usités pour étaler une éducation qu'il ne doit qu'à lui-même.

il se voudrait homme unique, héroïque, tellement prestigieux, il n'est qu'un homme, qui a vécu, avec ses bosses et ses boitillements, un homme qui vit seul et ne comprend pas tout.