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07 mai 2015

le sexisme et les 40 journalistes

quarante femmes journalistes chargées de couvrir l'information politique se sont rassemblées pour rédiger un manifeste contre les pratiques douteuses dont elles sont trop régulièrement victimes et qui voudraient remettre en cause une habitude comportementale et sociétale de cette femme "objet" à disposition de tout un chacun...

ne parlons pas de ceux qui ont le pouvoir...

je vous glisse en dessous leur plaidoyer paru dans Libération (c'est long mais ça vaut de s'y arrêter..)

"Nous ne sommes pas la Génération Giroud. Au tournant des années 70, la cofondatrice et rédactrice en chef de l’Express,première femme à diriger un grand hebdomadaire généraliste, avait mis le pied à l’étrier d’une flopée de ses jeunes et belles congénères. Entre cliché machiste et efficacité éditoriale, Françoise Giroud était alors persuadée que les hommes politiques se dévoileraient plus facilement face à des femmes. Quarante ans plus tard, nous, la génération de femmes journalistes chargées de couvrir la politique française sous les présidences Sarkozy et Hollande, vivons au quotidien cette ambiguïté, souvent entretenue par les hommes politiques.

Aux «Quatre-Colonnes», la petite salle où circulent députés et bons mots au cœur de l’Assemblée nationale, c’est un député qui nous accueille par un sonore : «Ah mais vous faites le tapin, vous attendez le client.» Ou un autre qui nous passe la main dans les cheveux en se réjouissant du retour du printemps. Au Sénat, c’est un parlementaire qui déplore que nous portions un col roulé et pas un décolleté. C’est un candidat à la primaire face à une grappe de micros masculins qui décide de nous répondre un jour d’été «parce que elle, elle porte une jolie robe». C’est aussi l’étoile montante d’un parti qui insiste pour nous voir le soir, hors des lieux et des horaires du pouvoir. Dans le huis clos d’un bureau de député, c’est un élu dont les avances ne s’arrêteront qu’avec la menace d’une main courante pour harcèlement.

A bord d’un avion, pendant la dernière campagne présidentielle, c’est un porte-parole qui nous prend en photo pendant notre sommeil avant de partager le cliché avec le reste de l’équipe. Ou, dans une voiture où cohabitent militants et journalistes, un poids lourd politique qui nous propose d’interrompre le reportage et de filer à l’hôtel. Pour rire, bien sûr. Dans une usine visitée au pas de course, c’est un ministre qui s’amuse de nous voir porter des chasubles bleues réglementaires et glisse que «ce serait mieux si vous n’aviez rien en dessous». Ou un conseiller ministériel qui demande, au retour des vacances, si nous sommes «bronzée vraiment partout».

LES TEXTOS, CLASSIQUES, RÉCURRENTS, INSISTANTS 

Sous les dorures du jardin d’hiver de l’Elysée, c’est un membre du gouvernement qui fixe intensément le carnet posé sur nos genoux en pleine conférence de presse présidentielle. Jusqu’à ce que l’on réalise que, ce jour-là, nous portions une robe. C’est un ancien conseiller de l’Elysée qui offre de nous entretenir, faisant miroiter grands hôtels, practices de golf et conférences internationales, au nom de notre «collaboration» passée. A table, c’est un ministre qui plaisante avec nos collègues hommes sur les ambitions des uns et des autres «le matin en se rasant» avant de se tourner vers nous : «Et vous, vous rêvez de moi la nuit ?» C’est un ami du Président qui juge les journalistes «d’autant plus intéressantes qu’elles ont un bon tour de poitrine» ou un ministre qui, nous voyant penchée pour ramasser un stylo, ne peut retenir sa main en murmurant : «Ah mais qu’est-ce que vous me montrez là ?» Et puisque la «personnalité» qu’il était chargé de protéger ose tout, c’est le garde du corps d’un ancien ministre qui récupère notre numéro de portable pour tenter sa chance à son tour.

Il y a aussi les soupirs condescendants qui accompagnent nos interrogations en conférence de presse : «Ça, c’est bien une question de fille.» Les textos – classiques, récurrents, insistants – nous mettant le marché en main : « Une info, un apéro. » Quand ce ne sont pas des invitations à dîner à répétition, si possible le samedi soir. Autant de démarches qui relèvent de «l’humeur badine»,«l’humour potache» ou de «l’art de la séduction à la française».Selon leurs auteurs. A la question «s’il ne fallait retenir qu’un moment de votre première année parlementaire, ce serait lequel ?» c’est un député qui répond dans la minute «quand vous m’avez proposé un déjeuner».Avant de battre aussi rapidement en retraite : «OK, je sors.» Car certains, souvent les plus jeunes, s’excusent de tomber dans les travers de leurs aînés. Une histoire de génération et, peut-être, de mères féministes.

Ni naïves ni caricaturales, nous savons que notre métier implique de construire une proximité et un lien de confiance avec nos sources. Mais force est de constater que nous ne le faisons pas tout à fait comme nos camarades masculins, intégrant les contraintes du sexisme ambiant : pas de tête-à-tête ou le moins possible, des tenues passe-partout et une vigilance permanente pour conserver le vouvoiement afin de maintenir ainsi la bonne distance entre un journaliste et son sujet.

AUCUN DROIT À L’IMPUNITÉ

Nous pensions que l’affaire DSK avait fait bouger les lignes et que les habitudes machistes, symboles de la ringardise citoyenne et politique, étaient en voie d’extinction. Las. Bien sûr, ces manifestations de «paternalisme lubrique»(1) ne tombent pas sur nous toutes tous les jours. Une grande partie de l’establishment politique fait montre d’une éthique personnelle et professionnelle qui lui évite les faux pas. Nous avons aussi conscience que nous faisons notre travail dans des conditions extrêmement privilégiées par rapport à la majorité des Françaises, qui peuvent perdre leur emploi ou leur santé parce qu’elles sont harcelées. Et par rapport à nos collègues, beaucoup plus isolées, dans les médias régionaux. Mais le fait que ces pratiques, qui sont le décalque de ce qui se passe tous les jours dans la rue, les usines ou les bureaux, impliquent des élus de la République chargés de fabriquer la politique nous pousse aujourd’hui à les dénoncer. Ils sont issus de toutes les familles politiques sans exception, naviguent à tous les niveaux du pouvoir et n’ont droit à aucune impunité. Comme les autres.

Tant que la politique sera très majoritairement aux mains d’hommes hétérosexuels plutôt sexagénaires, rien ne changera. Nous aurions adoré pouvoir toutes signer ce texte sans avoir à se retrancher derrière l’anonymat. Mais certaines d’entre nous sont dans des situations professionnelles compliquées et n’ont pas besoin qu’on rajoute de la discrimination à des conditions de travail délicates. Ne pas subir le machisme pour l’avoir dénoncé, en quelque sorte. En 2015, ce que nous aurions vraiment aimé, c’est de ne pas avoir à écrire cette tribune.

Cécile Amar (le JDD), Carine Bécard (France Inter), Hélène Bekmezian (le Monde), Anne Bourse (France 3), Lenaïg Bredoux(Mediapart), Laure Bretton (Libération), Déborah Claude(AFP), Laure Equy (Libération), Charlotte Gauthier (Radio Classique),Mariana Grépinet (Paris-Match), Christine Moncla (France Culture),Gaétane Morin (le Parisien Magazine), Véronique Rigolet (RFI),Annabel Roger (RMC), Audrey Salor (l’Obs), Nathalie Schuck (le Parisien) avec le soutien de Ruth Elkrief et au nom d’un collectif de 24 autres journalistes représentant 13 autres médias.

(1) Les Mecs lourds ou le paternalisme lubrique, de Natacha Henry, éditions Robert Laffont (2003)."

le business est dans le pré...

j'avais envie de vous parler de ce livre (que je n'ai pas encore lu) mais qui semble passionnant et qui s'inscrit dans la lignée des investigations aux conclusions désolantes sur le monde industriel dans lequel on vit.

Le business est dans le pré

 

"C’est bien connu : le bonheur et l’amour sont dans le pré. Ces images bucoliques nourrissent notre imaginaire, pourtant, depuis des décennies, le monde agricole ne cesse de subir une brutalité quotidienne : celle des marchés. Cette réalité a des retombées concrètes dans nos champs et nos assiettes.S’appuyant sur quinze ans d’expériences associatives et professionnelles, Aurélie Trouvé retrace ici de façon pédagogique l’essor de l’agro-business et sa mainmise sur l’alimentation. Comment les multinationales et les fonds financiers en ont fait un instrument de profit, détruisant au passage l’emploi et la nature tout en utilisant des slogans pseudo-écologistes, voire éthiques. Mobilisations contre la ferme des 1 000 vaches et le barrage de Sivens, contre les OGM et l’accord transatlantique, réquisition de terres, développement du bio, de circuits courts ou de coopératives locales… Le business est dans le pré veut plus que jamais témoigner des luttes et alternatives qui transforment déjà nos façons de produire, de consommer et d’échanger.

 

Aurélie Trouvé, 35 ans, est ingénieur agronome, maître de conférences en économie et spécialiste des questions agricoles et alimentaires. Elle a été coprésidente d’Attac France de 2006 à 2012 et copréside son Conseil scientifique."

blabla beurk

en ce moment j'entends sur ma radio préférée des informations "politiques" qui me plongent dans une vraie incompréhension.

ce n'est pas nouveau, on a toujours fait feu de tout bois mais là, sachant que les entreprises ferment, que le chômage est ne hausse, que l'enseignement au collège prend l'eau, que les capitaux fuitent à l'étranger, qu'on va être écouté, suivi, espionné en toute légalité, et je ne parle que de la France, est-ce vraiment nécessaire de nous rabattre les oreilles du nouveau nom de l'UMP ou de la dispute père-fille des Le Pen ?

le prénom du royal baby passe encore, pas de quoi se torde en pamoison mais bon, soit.

mais sait-on qu'au Chili le gouvernement a été "viré" par la Présidente ? qu'à Istanbul, les dissentions internes connues par l'AKP ont créé un climat déplorable ? qu'un programme nucléaire iranien a été conclu ? que la dette africaine atteint tous ses records ?

bref, je m'agace seule dans ma cuisine.. je sature de ces informations blabla beurk !

et beurk !

10:25 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (0)