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26 mai 2015

boum boum

elle se souvient.

la première fois qu'elle l'a vu. le boum au milieu du ventre.

juste avant qu'il n'apparaisse, il y avait eu sa voix dans le téléphone. premier boum.

et puis lui, en vrai. deuxième boum.

pendant des jours et des jours, des boum en cascade, un tambourin qui ne cesse pas, une palpitation qui anime jour et nuit. résonance de boum. les siens à lui, les siens à elle.

elle se disait qu'on pouvait aimer plusieurs fois, de façon différente. là, elle était prête.

et puis, la vie, l'impossibilité des choses. stoppé les boum. net. 

un lien dans le lointain. resté, peu nourri, mais resté. comme un souvenir de ces boum si forts, si rares, si puissants.

les années qui passent.

un matin, à nouveau, la voix dans le téléphone. cette chaleur. ce posé. ce sourire qu'elle sent derrière.

"travaillons ensemble" dit la belle voix.

et soudain, elle a l'impression d'être passée dans un autre monde. pas de boum, pas de cascade. une sensation inconnue. elle se dit qu'elle l'aime encore. que ce sentiment ne s'est jamais éteint. et qu'elle va devoir jongler avec.

bim !

losts

hier, le 25 mai, c'était la journée internationale des disparus..

ces enfants enlevés dont on n'a jamais retrouvé la trace.

je regarde la carte publiée sur le site et je frissonne en imaginant passer des années (pour certains, plus de 30 ans) à espérer retrouver mon enfant, à le chercher, ne penser qu'à ça, je frissonne en ayant conscience des idées qui me viendraient en tête en me questionnant sur ce qu'il a pu advenir de lui, défilé de suggestions morbides quant à son devenir.

comment peut-on enlever un enfant à ses parents ?

je frissonne, sans réponse.

15:12 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (1)