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14 juin 2011

morale

là, j'suis pas bien...

 

13 juin 2011

effaceur

elle a téléphoné et elle a dit : elle a tellement souffert, tu ne peux pas lui faire ça, elle lit tout, les filles aussi, alors efface les mots.

elle a tellement souffert ? parce que moi non ? parce que moi j'ai tellement rigolé durant plus d'un an, presque un an et demi ? et avant ? parce que je ne l'ai pas attendu toute ma vie, pas attendu toute une nuit, je n'ai pas crevé pendant cinq mois alors qu'il essayait d'y croire encore et que je coupais tous liens volontairement, je n'ai pas souffert d'avoir mis en péril l'équilibre de quatre personnes et du mien avec ? de n'avoir plus rien, de devoir tout recommencer du début...

pourtant ce jour-là je me sentais perdue, comme rien, anéantie, invisible, inexistante et j'ai effacé.

les mots.

l'histoire.

je n'ai pas réussi à effacer ce qu'il me disait : qu'il m'avait cherchée toute sa vie, qu'il avait tant besoin de moi pour ne pas mourir là alors que sa vie prenait un nouveau tournant et qu'il ne recevait plus d'amour du vrai depuis si longtemps, qu'il n'y avait rien qu'il n'aimait pas chez moi, que j'étais sa goutte d'absolu, son héroïne de ses histoires et qu'il comprenait enfin la douleur qu'il avait endurée toutes ces années, parce que le sens à cette douleur c'était moi.

je n'ai pas effacé ses yeux qui brillaient, ses mains qui tremblaient, ce bonheur qui le faisait pleurer, pas effacé nos rêves et nos espoirs, nos attentes et nos doutes.

dans le combiné, ele a ajouté : soigne-toi, va voir un psy, prends des médicaments sinon tu ne t'en sortiras pas. je te rappellerai bientôt. tiens le coup.

je ne suis pas allée voir un psy et je n'ai pas avalé de calmants. j'ai tenu le coup et elle n'a jamais rappelé.

évidemment.

effacé les mots. effacé l'histoire.

pour tous ces gens qui pensaient qu'il avait dérapé. mais n'ont pas su comprendre qu'il revivait. n'ont pas compris ses choix ses décisions et ont tout interprété de travers...

il n'y a que son frère. il n'y a que lui qui a su compris vu. accepté. soutenu. partagé.

elle, elle a tout retrouvé. sa place son honneur perdu le rêve de son amour. j'ai tout perdu. mon horizon ma confiance mes espoirs mon futur et mon bonheur. son amour. sa tendresse et nos envies.

j'espère que de là où il est, il les a vus tous ces amis ces proches ces collaborateurs ces gens qui disaient l'aimer, j'espère qu'il les a vus avec leurs pensées acides et leurs attitudes possessives. ces menteurs ces tricheurs ces hypocrites ces profiteurs...

parce que moi je n'ai rien oublié. et qu'un jour les mots seront là. à nouveau...

70 ans

lorsque j'aurai 70 ans, je serai certainement grand-mère, grisonnante, avec des tâches sur la peau, j'irai à la piscine deux ou trois fois par semaine, je mangerai un midi par semaine avec ma copine Sophie, je marcherai des heures dans la nature, parlerai des heures avec mes enfants au téléphone, irai au cinéma, tricoterai des pulls, j'aurai vu des tas de pays, je serai amoureuse (enfin s'il ne craque pas avant !!), je me mettrai des crèmes parfumées et du rouge à lèvres, j'irai au théâtre, préparerai des bons petits plats pour les hôtes de passage, j'écrirai certainement encore mille mots ici ou là, j'aurai les cheveux courts et porterai des chaussures à talons, ou des Converses ça dépend, je serai toujours aussi chiante mais plus sereine, je chanterai comme une casserole, oublierai de changer mes pneus usés, j'aurai d'immenses étagères pleines de livres, ferai pousser des petits légumes, perdrai mes clés, boirai plus de thé que de café, j'aurai des lunettes à monture rouge et les ongles longs mais abimés, j'emmènerai ma soeur faire du shopping et achèterai des cravates pour mon amoureux qui ne les mettra pas alors je les porterai en faisant semblant d'être obligée, je n'oublierai aucun anniversaire ferai des fêtes incroyables pour cela, achèterai des tonnes de cadeaux, j'aurai un sac en cuir recousu et des pantalons à l'ourlet bien fait, je boirai du rosé frais mais pas trop et je n'aurai plus peur de tout tout le temps.

lorsque j'aurai 70 ans, je me dirai que j'aurais bien aimé qu'elle les ait aussi...

08 juin 2011

fiasco 2

il est là, allongé sur le grand lit partagé depuis tant d'années, seul.

cela fait tant de jours qu'elle ne dort plus à ses côtés. elle a pris le large, la poudre d'escampette. elle l'a laissé avec cette évidence : elle aime ailleurs.

la révélation. l'homme de sa vie.

pour lui, elle n'a pas hésité elle a tout plaqué, elle est partie vivre ailleurs. sans rien emporter ou si peu. le laissant survivre dans cette maison qui était la leur, leurs meubles, leurs objets, leurs souvenirs.

il le sentait il le savait que plus rien n'était pareil entre eux que ça "battait de l'aile" qu'elle s'éloignait chaque année un peu plus, mais il n'a rien vu venir.

quand elle a annoncé : "je pars" il n'y a pas cru. il s'est dit que c'était juste un répit une pause une respiration. pas une séparation.

et pourtant. coup de poignard.

il est là, allongé sur le grand lit partagé et il se demande si elle est avec lui, si elle s'endort contre lui, si il va réussir à s'endormir lui.

il ne sait pas qu'elle aussi s'endort seule. parce que son amour n'est pas encore libre. parce qu'il hésite entre raison et passion, parce que même s'il ne cesse de lui répéter qu'elle est tout ce qu'il a toujours cherché, toujours désiré, qu'il ne peut plus vivre sans elle, plus respirer seulement, il n'arrive pas à abandonner son foyer.

il lui parle de sa femme. lui raconte ses réactions qu'il ne comprend pas. plus. il ne la supporte plus mais voilà... il y a tous ces moments où ils ont du se serrer les coudes pour tenir debout.

il lui jure que oui il va le faire il va partir aussi.

elle, elle le croit. elle croit qu'un jour ils vivront ensemble, qu'un jour il sera libre lui aussi, qu'ils partageront chaque instant sans se cacher sans mentir sans calculer. sans craindre d'être découverts.

elle l'attend. cela fait tant de jours qu'elle l'attend. qu'elle l'écoute aussi. parce qu'il lui explique pourquoi il ne part pas pourquoi il ne se sent pas le droit et pourquoi elle doit être patiente.

elle est là, allongée sur son nouveau lit seule mais elle s'en moque. à Noël ils passeront quelques jours ensemble, rien qu'eux, loin de tous, loin de tout. et c'est déjà ça...


07 juin 2011

fiasco

il est là, allongé à côté d'elle, sur le grand lit partagé depuis tant d'années. il est là, elle dort, il regarde le ciel étoilé par la fenêtre, il pense à une autre. ça fait tant de jours qu'il pense à une autre, se faufile dans les toilettes au restaurant pour lui envoyer des messages, se faufile dans la journée pour la rejoindre, se faufile dans sa tête pour mieux la revoir.

son sourire lumineux, ses éclats de rire, ses petits cheveux qui flottent dans son cou, sa bouche qu'il aime embrasser, sa taille qu'il aime envelopper de ses grandes mains rondes et massives.

il est là allongé à côté d'elle et ne voit pas qu'elle pleure en silence. ça fait tant de jours qu'elle pleure. qu'elle se demande ce qu'il lui arrive, pourquoi il maigrit, pourquoi il est distant, pourquoi il a soudain tant de choses à faire au dehors la maison et tant de gens à voir. pourquoi il n'aime plus leur réveil côte à côte ni leurs vacances en commun. d'ailleurs cette fois pour Noël, il la laisse partir seule avec les enfants. j'ai besoin de solitude, a-t-il argumenté.

et elle l'a cru. elle le croit parce qu'il y a toutes ces années partagées, tous ces sacrifices, ces choses qu'elle a acceptées par amour par respect pour ne pas renier l'engagement qui a été le sien. aimer cet homme jusqu'à la mort.

il ne peut pas avoir oublié avoir balayé toutes ces années et tous ces moments où ils ont du se serrer les coudes pour tenir debout.

elle le croit quand il dit qu'il a besoin de faire un point sur lui. elle le laisse faire. elle le laisse changer. elle se dit qu'après tant d'années c'est certainement nécessaire. salutaire même.

elle se sent bafouée, reniée, oubliée dans ses états d'âme à lui, elle elle n'a pas le choix elle doit subir et attendre, attendre qu'il aille mieux qu'il n'ait plus besoin de solitude, attendre qu'il la touche à nouveau comme avant sans se forcer sans soupirer ensuite sans se dépêcher de lui tourner le dos ensuite, elle doit attendre qu'il ne se faufile plus autant.

elle se dit que ça vaut la peine d'attendre. qu'elle n'a pas partagé toutes ces années à ses côtés pour être "annulée" soudain. elle serre les dents mais les larmes coulent quand même. tant de nuits qu'elle ne dort plus, qu'il essaie de lui expliquer pourquoi il n'en peut plus de ci ou de ça. pourquoi soudain plus rien ne lui parait supportable. tant de nuits qu'elle l'écoute, le coeur en vrille. qu'elle voudrait lui dire de se taire, qu'elle en a assez qu'elle voudrait enfin trouver le sommeil. se reposer, se détendre, ne pas se sentir critiquée tout le temps, se sentir soutenue, épaulée, aimée.

elle se demande pourquoi elle n'a rien vu venir.

elle se demande si finalement leur amour avait un sens. s'ils ne se sont pas menti. fait semblant.

il est là, allongé à côté d'elle et il pense à demain. au moment où il va retrouver cette autre. la serrer contre lui, lui promettre qu'ils vont vivre ensemble, lui murmurer combien elle est toute sa vie, combien plus rien n'a de sens pour lui sans elle. juste pour ce bonheur de la voir rire, espérer, l'attendre, y croire. parce qu'elle y croit l'autre. parce qu'elle l'attend.

il est là, allongé sur le grand lit partagé depuis tant d'années et il n'entend pas qu'elle est en train de tout perdre : sa raison, son amour, sa fierté, ses espoirs, ses lendemains, son passé et sa joie de vivre...


31 mai 2011

Victor...

c'est un projet que je travaille avec Nathalie Polfliet...

voilà un petit extrait à croquer, juste pour vous mettre de l'eau à la bouche.

Annif-seïdou.jpg

Annif-seïdou-02.jpg

30 mai 2011

red poppys

cachée derrière un talus, la mignonne musardait.

espiègle espionne qui aspire à un peu de repos, elle spécule sur les soupirs surpris dans les poppys fragiles.

fut un temps son souffle résonnait sur les mêmes poppys et d"autres espiègles l'enviaient certainement.

un courant d'air et hop la mignonne s'envole.

fallait pas essayer...

photo de Mademoiselle Margaut (Segui)

26 mai 2011

plic ploc !

les filles avancent

un jour debout droite battante et guerrière

l'instant d'après au sol sans souffle sans force

elles le savent le comprennent

elles doivent elles ne peuvent pas autrement

elles doivent font vont avancent

les filles avancent

un jour un mot doux une lumière un soleil

un partage un abricot un café un sourire

l'instant d'après l'orage qui gronde les éclairs qui zèbrent le ciel

la pluie

averse

les filles avancent

un pas devant l'autre

sautillant ou boitant

coeur léger ou l'âme en plomb


photo Margaut Segui (http://mademoizellemargaut.blogspot.com)

24 mai 2011

Mots doux

Les filles voient les petits mots

Accrochés à l’ordi

Ecrits sur le téléphone

Sur les murs la peau le cœur

Des petits mots qui font du bien

Des mots qui s’envolent

Qui sourient

Qui réchauffent

Les filles disent : Encore !

Ecris-moi encore !

Parle-moi encore !

Les filles entendent les petits mots

Murmurés à l’oreille

Chuchotés dans le téléphone

Glissés dans le cou

Entre les doigts dans les veines

Des mots comme des cadeaux

Les filles désirent : S’il te plait ne t’arrête pas

Ne raccroche pas

Ne te tais pas

Dis-moi encore

Encore !

23 mai 2011

légèreté...

ce weekend une modiste, pour ceux qui ne connaissent pas ça veut dire une créatrice de chapeaux, m'a dit après (ah oui ça c'est important, ce n'était pas un embobinage "maison" avant tout achat éventuel histoire de me convaincre définitivement...) après donc avoir essayé plusieurs modèles et avoir craqué pour un petit "bibi" style serre-tête coquet, bandeau qui s'éternise sur une oreille avec moults frises et enroulements décoratifs, un gris anthracite ou un noir réglisse que l'on a sucé déjà pas mal, bref, dans ces tons-là, sous les yeux ébahis des présents qui m'ont assuré que : "si si ! t'as vraiment une tête à chapeaux, t'es vraiment trop chouette avec celui-là ! c'est incroyable !" (bin, je vais tout vous dire j'ai appris aussi ce weekend qu'en plus d'avoir une tête à chapeaux que ça en était incroyable j'avais des pieds superbes... et là, je fléchis : ça, c'est de la pure mauvaise foi...)....

bref, la modiste finit par me dire que je ressemble terriblement à l'actrice qui joue dans "l'insoutenable légèreté de l'être"... je sursaute, justement ce titre d'un livre de Milan Kundera qui m'est revenu en tête un jour de salon où j'errais à travers les étals immenses d'une grande maison d'édition "adultes" juste pour le plaisir de flâner, ou pour faire passer le temps parce que mes séances de dédicaces n'étaient pas encore, ou déjà passées, allez savoir. c'est ce titre-là qui a surgi à mon esprit ce jour-là et je m'étais alors jurée que je relirai le livre, livre que je n'ai pas retrouvé dans ma bibliothèque, peut-être oublié chez mon autre chez-moi qui n'est plus vraiment chez moi non plus, ou peut-être prêté un jour à une copine qui a disparu, la copine et le livre aussi de fait. je ne sais plus mais je me suis alors dit qu'il y avait urgence à le racheter et... comme toutes les urgences, je ne l'ai pas encore fait. pas encore racheté le livre de Milan Kundera.

et comme pour mieux me rappeler que décidément oui, je rédige (même sur papier imaginaire pour aller plus vite) toujours tout un tas de listes de choses à faire et qu'elles partent régulièrement à la trappe et que c'est pas bien tout cela, autant ne pas faire autant de listes et rester raisonnable mais ainsi, ne pas avoir de regret, ou de culpabilité, ah la culpabilité, on s'y connait nous les filles en culpabilité, alors ce n'est peut-être pas la peine d'en rajouter, exprès, volontairement, juste pour se ronger encore un peu plus...

en tout cas, voilà, pour ceux à qui ça aurait échappé, je ressemble terriblement, surtout quand je me mets du rouge-à-lèvres rouge foncé, j'en suis sûre, elle ne l'a pas dit la modiste et pour cause elle ne m'a jamais vue sans rouge-à-lèvre rouge foncé, mais moi je sens bien que ça a joué dans sa comparaison, ce style fille soignée lèvres colorées brillantes, cheveux remontés en chignon brouillon (si si, il parait que mes chignons sont "brouillons"..) donc je ressemble terriblement à cette actrice qui joue dans cette adaptation de ce livre de Kundera, non non pas Juliette Bincohe, pas la moche, là (faut avouer que dans ce film Juliette elle n'est pas extra... comment elle s'appelle déjà ? Térésa, oué voilà Térésa c'est pas la plus sexy du film de Philip Kaufman), la belle, l'autre, l'américaine... Sabina...

Enfin, Léna Olin.

et bien franchement, j'aurais pu tomber pire, non ?

 

en couleurs et en éclat, rouge-à-lèvres foncé de rigueur, ça fait ça :

bon, ben, avec ça, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une merveilleuse journée, la vie est belle non ?

22 mai 2011

"tu verras"

elle a pleuré en lisant les lignes qui s'enchainent l'histoire qui se déroule. elle a pleuré en pensant à eux en pensant à tout ce qu'elle ne veut pas manquer avec eux et surtout ne jamais manquer d'eux. elle se rend compte qu'aimer c'est trembler. trembler de cette peur d'un malheur si vite arrivé elle en sait quelque chose.

"dis maman, si je meurs, tu feras quoi ?

- Je crois que je deviendrais folle. ou que je mourrais aussi..."

(souvenir d'une ancienne discussion)

mon Dieu, ne pas y penser, ne jamais y penser, ne jamais le vivre prématurément. là, ça suffit.

mais elle est sotte, c'est juste une histoire, une histoire qui se déroule à travers les lignes qui s'enchainent et qui la font pleurer.

elle a pleuré des similitudes d'enfants. et elle a eu envie d'écrire aussi. elle se sent en deuil. mais c'est juste une histoire. des lignes qu'elle lit.

elle a pleuré de ce vide qu'elle sent naître en elle à cause de cette histoire de ces lignes qui s'enchainent et qui ressemblent tant à un autre vide.

quand elle est arrivée, elle les a regardés. eux. eux si vivants si bruyants si bougeants si... vivants. l'histoire était finie, la vraie vie était là. ouf !!

 

20 mai 2011

Génèse

le premier jour, elle va nager. nuit courte temps occupé. tête préoccupée. elle écrit.

la Douce lui dit de prendre soin de son corps de s'écouter se faire du bien. chasser au loin les scories s'en débarrasser faire de la place pour le bon. il y eut un soir il y eut un matin : premier jour.

le deuxième jour elle se lève embrouillée. mal à la tête à l'oreille gauche. elle prend une longue douche chaude. le médecin la palpe. visite de contrôle. elle se sent bizarre ensuite. elle regarde sa fille qui joue chante dans un hall étudiant. elle est fière. il y eut un soir il y eut un matin : deuxième jour.

le troisième jour elle a peu dormi encore. fatigue partout. des petites mains la massent. elle se rendort. elle prend son temps. fait des achats cueille des cerises sous l'orage qui gronde. elle assiste au conseil. mal au coeur. révolte. il y eut un soir il y eut un matin : troisième jour.

le quatrième jour elle ne va pas courir elle se sent encore fatiguée. mal dormi. peu. penser à son corps a dit la Douce. alors elle se laisse aimer savoure lâche prise. elle retrouve une connaissance. et veille tard. attend sa fille. il y eut un soir il y eut un matin : quatrième jour.

le cinquième jour elle a encore peu dormi mais elle se dit que son corps doit bouger. elle court. son corps a mal. mal aux adducteurs mal aux abdominaux. tant mieux. sa tête s'est vidée. elle fait ses valises elle s'en va... une drôle de sensation. cerise et abricot. il y aura un soir il y aura un matin : cinquième jour.

le sixième et le septième jour, elle ne les connait pas encore. génèse en points de suspension...

15 mai 2011

on a toujours besoin...

réveil en sursaut. un bruit régulier, entêtant me surprend. ce bruit m'a poursuivi dans mes rêves durant mon sommeil et je me rends compte que j'ai mal au crâne. migriane nocturne.

j'écoute.

c'est la porte de la terrasse qui claque sournoisement. dehors le vent est fort et les volets mal fermés laissent filtrer l'air.

je me lève, chancelante. il faut que ce bruit cesse ou ma tête va éxploser.

je calfeutre tout cela, tire le locquet du volet, donne un tour de clé et me pense tranquille pour replonger dans mes rêves. mais le bruit continue, moins fort, moins brusque mais quand même.

je sais que ma migraine ne s'envolera pas comme ça. ma nuque est raide. douloureuse.

je cherche une câle.

à côté de mon lit, ce livre, parmi d'autres, commencé sur les conseils d'un lecteur-auteur, un livre que je n'ai jamais réussi à terminer. écriture affolée, pas toujours agréable, enfin, disons, pas toujours fluide à mon goût. le livre n'est pas épais.

et soudain je le trouve attirant.

non pas que je me sens de combler ma nuit presque blanche avec la lecture de ce petit roman mais que je sais qu'il va me servir.

je le saisis, me lève à nouveau et le coince sous la grande porte fenêtre. le bruit cesse immédiatement.

calme dans la chambre.

et soudain je me félicite d'avoir écouté ce lecteur, d'avoir acheté ce livre, de l'avoir gardé à mon chevet. espérant pouvoir reprendre ma lecture inachevée un de ces jours.

ce petit roman que j'ai trouvé difficilement digeste à un moment, vient de me sauver ma nuit.

on a toujours besoin d'un Jean-Philippe Toussaint à ses côtés...

11 mai 2011

ma fée

pour ma fée, qui est loin maintenant...

parce que déjà, elle me manque...

08 mai 2011

lourd marin

elle regarde la cicatrice sur son poignet, elle frissonne, elle voudrait qu'il n'ait jamais eu mal, que rien ne se soit brisé en lui.

il y a celle plus petite près de son aisselle droite... elle ne sait pas comment faire pour réparer ses blessures. 

elle regarde ses bras mats et musclés. elle voudrait y rester logée si souvent.

elle regarde sa bouche, son sourire, ses yeux sombres, ses longs cils, ses bras forts, sa peau douce, ses lèvres charnues, ses cheveux courts, sa façon de s'asseoir, celle qu'il a de poser ses mains longues, carrées, mates sur ses joues, sur ses hanches, sur son corps... elle regarde sent aime.

elle entremêle ses doigts aux siens, il serre les mains des autres.

elle a faim. elle regarde les joueurs qui courent sur la pelouse. elle se demande encore pourquoi elle a toujours si peur.

et sinon ?

tout va, merci !


photo Margaut Segui 

06 mai 2011

quizz

Elle ajuste ses écouteurs dans les oreilles, baskets aux pieds elle est prête pour courir. musique - aléatoire. les morceaux défilent aléatoirement. pas vraiment des morceaux, des extraits de morceaux. trois petites notes et zou, ça passe à un autre.

elle se souvient du quizz musical. "tricheuse, merdeuse" qu'il disait. "merdeuse", c'était leur nom de code. il perdait régulièrement au quizz musical NRJ parce qu'elle, elle connaissait les nouveautés grâce aux enfants. ils riaient, recommençaient, il perdait. encore.

elle court elle sent ses jambes qui soudain s'élancent. elle court de temps en temps mais là elle sent vraiment que ses jambes mettent en branle une mécanique nouvelle. elle se sent bizarrement vivante, ou consciente. 

les bords du chemin sont envahis de coquelicots. elle repense à tous ces bouts de lui qu'elle a écrits ça et là et se dit qu'il est peut-être temps qu'elle fasse un vrai livre. sur lui. sur eux.

qu'elle rassemble toutes les pièces du puzzle et qu'elle en fasse une seule entité.

elle va y réfléchir... quand le calme sera réellement là.

 

photo ("Breath of love") Margaut Segui 

03 mai 2011

et quoi encore ...

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j'ai connu la peur l'abandon l'espoir la quête la droiture la lutte l'acheminement les larmes et les traces rouges j'ai connu l'envie le rêve une main chaude sur ma joue la rébellion l'affirmation le doute les craintes le dégoût le déni le refus le coeur qui bat la volonté d'y arriver le souhait d'être comme tout le monde le verbe haut la prise de parole trop spontanée la méchanceté la rage les départs et les recommencements la faim...de tout les ventres ronds l'enfantement la joie la sérénité la profondeur l'espoir encore les mirages les illusions les épaules qui se relèvent et les nuits qui pleurent j'ai connu l'amour fou la passion qui tue la folie le désespoir l'éventualité de ne pas y arriver de ne jamais se relever l'attente la compassion la tristesse l'abandon toujours les accidents les chambres blanches les fils qui recousent l'empathie le courage la dureté la force qui forge les âmes le blues tant de fois le mépris l'espoir toujours la déception les engagements les promesses les pas en avant l'instabilité le déséquilibre la noyade le manque le naufrage les dents serrées les questions qui rongent les décisions qui apaisent la tendresse la chaleur enfantine le partage réel les amitiés vraies les tombes que l'on referme les fillettes qui naissent les projets qui se tricotent les déménagements les emménagements les fous rires les déclarations la certitude l'absolu les jeux puérils les livres à dévorer ceux qu'on ne finit pas les bains moussants les petites robes légères le rouge sur les lèvres les regrets cuisants les voyages le cocon la douceur de la peau la brûlure en dessous les sourires les rencontres les mains tendues les mots offerts j'ai connu si peu pourtant il me reste tant à découvrir...

02 mai 2011

pace i salute

quelques clichés pris rapido de ces quelques jours de dépaysement..

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15 avril 2011

maman...

un an déjà...



Pierpoljak - Maman

10 avril 2011

Magélys

et comme c'est la période des jolis messages, en voilà un envoyé par Eric, Frot, président de l'association Magie à l'Hôpital, avec laquelle j'avais participé au projet "Magélys, poupée magicienne", un livre magnifiquement illustré par Mayalen Goust...

Magélys, la poupée magicienne

 

"Bonjour, 

Avec un grand retard je viens vous exprimer mon sentiment sur votre livre. (acheté en octobre 2010)
Mon fils de 5 ans et demie a été très attentif à la lecture de cette histoire, nous avons trouvé tous les 2 que les illustrations sont d’une grande douceur et raffinée. 
Ce livre est un livre tout à fait merveilleux, onirique, bourré d’optimisme et très touchant. Il nous a beaucoup plu.
Merci 
Jeanine"