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22 novembre 2013

entretiens 4

- eh salut, ça va ?

- bof !

- qu'est-ce que tu as ? le boulot ?

- non, le boulot c'est full.. mais elle m'a quitté.

- encore ?

- oui, mais cette fois c'est définitif.

- il faut croire que ça ne devait pas coller touts les deux...

- non, mais attends, je l'aime cette fille, j'étais fou d'elle, je lui ai tant donné, elle m'a traité comme un chien...

- mais non, c'est juste qu'elle n'avait pas envie de ce que tu lui donnais...

- tu rigoles ? elle a tout pris oui... mais c'est fini, je ne serai plus gentil... marre d'être pris pour un con...

- alors là, pas d'accord, les vrais gentils comme toi, les femmes adorent... pas ceux qui se disent gentils et qui ne sont que de vils manipulateurs égoïstes, centrés sur leur nombril qui n'attendent que d'être caressés, flattés, remerciés, félicités.. toi, tu es un être profond, vraiment gentil, sincère... juste qu,'elle, elle n'avait pas besoin de ça...

- c'était une garce, une nuisible, je le sentais depuis le début, je n'aurais pas du m'enticher d'elle..

- pas du tout... juste vous n'étiez pas en accord, elle n'aime pas ce que tu es, mais cela ne veut pas dire que l'un ou l'autre soyez nuls, moches, cons, pas intéressants.. ce que tu es plaira à une autre femme... et puis, as-tu réfléchi à ce qui t'attirait vers elle si tu sentais pourtant que..

- oui, j'ai compris pourquoi... 

- donc, ne garde que le positif de cette histoire.

- quel positif ?

- ben déjà, le fait qu'elle te vire ça te permet de ne pas perdre du temps dans une histoire nulle, tu vois un jour tu lui diras merci...

- tu plaisantes ? si je cherche le positif de cette histoire, il n'y en a pas et si je t'écoute je dois juste me dire de ne plus jamais être gentil, sinon je suis trop con..

- mais non, tu as compris ce que je veux dire... ouvre ton coeur, va respirer dehors, tu crois que tu vas la croiser chez toi sur un coin de bureau ta future amoureuse ??? bouge-toi, les choses ne vont pas venir à toi toutes seules... tu crois que c'est en restant à pleurer que ça va changer la donne ? regarde-moi bon sang...

- tu as raison, il est temps que je réagisse... 

- il n'y a pas qu'une fille sur cette terre, loin s'en faut et tu es vraiment un mec bien...


"Une amie qui vous veut du bien" Entretiens avec TB. livre I

19 novembre 2013

48 heures pour écrire...

j'ai participé ce weekend à ce défi d'écrire une nouvelle en 48 heures, sur un thème dévoilé au dernier moment. même en direct de Strasbourg, l'inspiration a été au rendez-vous et ma nouvelle est partie... à temps.

ce n'est pas avec ça que je recevrai un jour le Goncourt, soit, mais j'aime bien les défis.

je vous tiendrai informés si d'aventure je gagne un prix... et même si je perds, tiens, allez...

Affiche-de-48-heures-pour-écrire-Edilivre-L.jpg

15 novembre 2013

entretiens 3

- je suis venue te dire que je m'en vais...

- hein ?

- oui, je m'en vais vivre ailleurs.

- mais ton nouvel appart ? et ton boulot ?

- mon nouvel appart a été livré avec des défauts, du coup je n'ai pas pu y habiter et là je viens juste d'avoir des indemnités de compensation mais les travaux ne sont pas finis... et pour le boulot, j'ai demandé une mutation, je croyais que ce serait long, j'ai eu un poste de suite....

- mais tu vas où ?

- dans les Bouches-du-Rhône...

- attends, tu vas vivre avec ton nouveau mec ?

- ouais..

- t'es sérieuse, ça ne fait que six mois...

- oui, mais tout s'est accéléré et je me dis que dans la vie si on prend pas de risques...

- et tes filles ?

- ça a été super dur pour elles, le changement de bahut, l'éloignement d'avec leurs copines, et puis avec lui ça n'est pas terrible, il n'a jamais eu d'enfants et il est hyper sévère, pas de facebook, ni portable ni télé chez lui.. les filles m'en ont beaucoup voulu, elles m'ont traitée d'égoïste, m'ont accusée de ne pas penser à elles.. je pense que ça finira par s'apaiser...

- et donc ? tu vas vivre chez lui...

- donc rien, j'y vais quand même. je vais vivre chez lui... si je ne pense pas à moi un peu, je le regretterai... je sentais qu'il était temps que je change de coin, de boulot, de...

- il est fiable ce mec ?

- je n'en sais rien, j'espère, ça ne fait que six mois, c'est un super bosseur, après..

- tu l'as connu comment déjà ?

- à une soirée salsa.. d'ailleurs c'est drôle depuis que je suis avec lui je ne fais plus ni salsa ni aucun sport, ça me manque si tu savais...

- ben, ça en fait quand même des points noirs, non ?

- laisse-moi essayer.. si ça foire, je rebondirai, mais j'ai envie d'essayer...

- alors, soit !

 

"Une amie qui vous veut du bien" Entretiens avec L. livre I

13 novembre 2013

entretiens 2

- alors ?

- laisse tomber, je ne sais plus quoi faire...

- comment ça ?

- j'ai fait des efforts, je t'assure parce que rien que de l'imaginer dans les bras d'une autre, ça me fout en rage, mais je n'en sais rien il y a comme un ressort de cassé. je pense que c'est l'orgueil qui me pousse à réagir pas l'amour..

- explique-toi..

- je ne voudrais pas qu'il aille voir ailleurs parce que ce serait injuste qu'il apporte à une autre ce qu'il ne me donne plus. tu vois ? qu'il fasse des efforts pour une inconnue et moi qui ai tout partagé avec lui, le meilleur comme le pire, il n'essaierait pas..

- mais toi, tu as essayé ?

- ouais, mais là, c'est mort, il me sort par les trous de nez, par les pores de la peau...

- à ce point ?

- je ne sais pas comment t'expliquer... quand j'avais vingt ans un type charmant comme lui, pas chiant, pas compliqué, je trouvais ça tellement agréable pour faire ma vie avec.ce n'était pas une passion dévorante, loin s'en faut, mais je le trouvais vraiment mignon...

- et maintenant ?

- va savoir... peut-être qu'en vieillissant, je deviens plus exigeante ou alors ça ne l'intéresse plus la vie de couple.. j'ai mes copines, mes enfants, mes occupations... le pied quoi !

- attends, je ne comprends pas.. ça fait six mois que tu viens me voir pour que je t'écoute déverser ton envie d'autre chose et tu me dis que finalement ta vie te convient comme ça ?

- en fait, ce qui me gonfle c'est d'avoir un homme chez moi, dans ma vie, dans mes pattes, et que ce ne soit pas pour rajouter à mon bien-être... je crois que je suis arrivée à un stade où je n'ai pas envie de m'encombrer de "choses" inutiles, de paramètres frustrants et insatisfaisants..

- eh bien, quitte-le..

- non, je ne peux pas...


"Une amie qui vous veut du bien" Entretiens avec C. livre I

09 novembre 2013

envol

 

je prendrai mon envol, un grand souffle d'air, je fermerai les yeux, pieds campés sur la terre, j'invoquerai les cieux pour qu'ils me rattrapent si je dérape, j'ouvrirai les bras, j'ouvrirai mon âme mes bronches et mon coeur, je laisserai l'air entrer, un peu, beaucoup, passionnément, je sentirai sa caresse sur mes joues, dans mon cou, sur mes seins... et quand plus rien ne me retiendra je me laisserai aller...

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photographie Louise Markise

entretiens

- c'est pas facile, tu sais..

elle me regarde avec ses yeux prêts à pleurer, sa mine fatiguée et ses boucles blondes qu'elle secoue dès qu'elle est contrairée. c'est-à-dire presque toujours.

- qu'est-ce qui n'est pas facile ?

- je vais avoir 43 ans, j'ai trois enfants et seule je ne m'en sortirai pas financièrement. et puis, qui voudra de moi à présent ?

- comment ça qui voudra de moi ?

- ben oui, je vois bien les copines autour de moi, pas facile de se recaser quand on est séparée...

- ah, parce que tu dois absolument te recaser ?

- absolument, absolument.... non, mais enfin je ne me vois pas vieillir toute seule quand même... alors si c'est pour accepter le premier connard qui passe juste pour dire...

- certes... mais lui, tu l'aimes ?

- j'en sais rien, t'es maligne toi. vingt ans de vie commune, on ne se pose plus la question, on vit côte à côte, on fait l'amour une fois quand on y pense, on ne se regarde plus vraiment.. tiens, par exemple il ne me dit jamais que je suis jolie, il s'en fout. c'est à peine s'il remarque quand je change de coiffure, quand je m'achète une nouvelle robe..

- et toi ? tu lui dis encore qu'il te plait ?

- ben... tu sais, il a grossi, il ne fait plus de sport, il rentre épuisé et crado du boulot, d'ailleurs il part tôt il rentre tard, il fume de plus en plus et moi je ne supporte plus cette odeur de cigarette, je trouve qu'il a un humour à la con, j'ai du mal à le supporter, son odeur même quand on s'endort ensemble je n'aime plus... le soir, il se cale devant la télé, regarde n'importe quelle connerie, moi je me pelotonne dans le fauteuil avec un bouquin, il n'aime pas aller au ciné, j'y vais avec les copines, ben tu le sais bien on y va ensemble la majeur partie du temps..

- et ?

- quoi "et" ? ben rien, je me demande ce qu'on fout ensemble, on ne partage rien, à part les soirées chez les copains où on picole et où on s'évite...

- tu vois, je ne te comprends pas... tu préfères ça à la solitude ?

- non.... non... mais quand même... être seule c'est tellement moche... 

- et vivre ce que tu vis, c'est cool ?

- non, tu as raison, mais pour toi c'est tellement facile..

- ah bon ? et pourquoi ?

- parce que... regarde-toi... tu as tout ce que tu veux..

- tu te trompes mais ce n'est pas le propos.. tu comptes faire quoi ?

- peut-être qu'il faudrait que j'essaie de le reséduire, que j'y mette du mien, que j'invente des surprises, que je le surprenne oui, justement... que...

- donc, ça doit venir de toi ?

- ben tu sais, lui, il n'a pas l'air d'être si mal que ça...

- alors essaie, oui, et on en reparlera...


"Une amie qui vous veut du bien" Entretiens avec C. livre I


08 novembre 2013

l'envol

"- Oui, répondit Jilano sans se formaliser de l'interruption. Et pas seulement parce que différencier l'amour de la passion ou d'une stupide attirance physique ou intellectuelle, est complexe. Une fois le choix d'aimer effectué, tout est en devenir. Tout reste à bâtir. Mon maître disait que l'amour est une voie au même titre que la voie des marchombres.

C'était la première fois que Jilano évoquait son maître. Ellana en oublia ses préoccupations pour boire les paroles du marchombre.

- Selon mon maître, leur plus grande similitude réside dans leur nature de voie. S'y engager n'a aucun sens si on n'est pas décidé à y progresser."


Le pacte des Marchombres. Ellana, l'envol.

02 novembre 2013

le voisin

il a garé sa voiture dans la rue, juste devant sa porte et en est sorti souplement. alors qu'il veut ouvrir la portière arrière pour décharger les affaires stockées à l'arrière, il s'arrête.

elle arrive dans la rue.

il ne bouge plus, la regarde.

elle se concentre pour avoir l'air absent, lutte pour ne pas rester fixée à son regard. mais au dedans, comme la première fois, l'uppercut lui a coupé le souffle.

il sourit.

- bonjour !

- bonjour !

elle répond, évasive. elle pense qu'elle est bien contente de le revoir, qu'il est vraiment charmant qu'elle espère que les anges seront cléments un jour, qu'il va falloir qu'il revienne plus souvent, que c'est la première fois qu'ils se font vraiment face comme ça...

elle lui sourit enfin et rentre chez elle.

elle préfère se dire qu'elle s'en fout.

29 octobre 2013

la nuit

" La nuit nous dicte sa tâche magique.
Détisser les mailles de l’univers,
les ramifications inépuisables
des effets et des causes, qui se perdent
dans ce vertige insondable – le temps
la nuit exige que cette nuit même,
tu oublies ton nom, ton sang, tes ancêtres,
chaque parole humaine et chaque larme,
ce que la veille a pu te révéler,
le point illusoire des géomètres,
la ligne, le cube, la pyramide
et plan, sphère, cylindre, mer et vagues,
ta joue sur l’oreiller et la fraîcheur
du drap neuf
les empires, les Césars et Shakespeare
et, plus difficile, ce que tu aimes."

Jorge Luis BorgesLe sommeil

24 octobre 2013

per-te

parce que je n'ai pas eu de père, je manquais de repères avec mes pairs et même mes impairs.

alors quand cet homme hors-pair, si pertinent, m'a percutée, j'ai quitté mon repaire, persuadée que ce serait pour perpette.

et j'ai perdu.

perdu.

Copyright Strobox (Cesar de la Hoz)

18 octobre 2013

e-Provence

elle marche pieds nus dans le thym, une douce odeur un peu âcre s'en dégage, l'odeur de son enfance, de ce temps où elle passait ses vacances chez ses grand-parents et courait après les lézards qui se faufilaient entre les pierres des restanques, elle regarde le soleil à travers la dentelle des feuilles d'oliviers, les fruits sont presque mûrs, petits ovoïdes verts qui s'accrochent fièrement aux branches basses, elle se dit qu'elle en a de la chance d'être là, avec ce soleil qui réchauffe son corps à cette période de l'année, qu'il fait si bon vivre là, elle se sent bien, un peu ivre, un peu grisée, mais juste bien, là, et nulle part ailleurs, là, juste bien.

l'homme s'approche d'elle, costume impeccable, chemise blanche que l'on croirait presque fluorescente tant le blanc est immaculé, un sourire Colgate aux lèvres. il s'approche d'elle, il avance tel un cowboy prêt à dégainer, sûr de lui, de sa réplique, de sa vie et de ce qu'il en a fait, on ne sent aucune remise en cause dans son chemin qu'il s'est tracé à coups de projets réussis.

il a un drôle de boîtier à la main, elle a la sensation qu'il va prendre sa commande, comme au fast food : et pour vous, ça sera quoi ? hamburger-frites-coca ? le menu classique...

et elle ne se trompe pas tant que ça, finalement, il appuie sur une touche, son sourire de grande surface bien polissé sur les lèvres, dents brillantes et blanches, à croire qu'il n'a jamais rien mangé de sa vie, celui-là, ou alors juste des gélules, comme ils le font tous pour garder cette ligne impeccable, il appuie sur une des touche du clavier miniature et le paysage disparait. elle n'a même pas le temps de respirer que le rideau se lève aussi vite que s'il avait le diable aux trousses, vuiiit, ça monte si vite si vite. et au même moment, le sol se dérobe sous ses pieds, ce n'est pas un tremblement de terre, non, ça ne ressemble pas à ça du tout mais sans qu'elle ait besoin de décoller ses pieds, l'herbe fraîche détale et les petits bosquets de thym frais aussi. il ne reste qu'un lino fade et froid, il ne reste que de vagues effluves de thym, les murs sont blancs, "encaladas", et l'homme au costume-chemise-dentifrice se tient devant elle, patient.

alors, vous voulez tester un autre paysage ?

non, ça va, elle en a assez vu comme ça. elle avait juste oublié que le bonheur ça n'existait plus pour de vrai, qu'on devait le commander et se le faire livrer en kit à installer chez soi. 

File:Paysage près de Vitrolles-en-Lubéron 4.JPG

08 octobre 2013

l'homme et la chapelle 3

l'homme n'avait qu'un objectif : déposer son paquet et se tirer d'ici rapido.

quelles étaient les consignes reçues déjà ? placer le paquet derrière l'autel dans une boite en fer prévue à cet effet, et envoyer un message au numéro de portable qu'on lui avait laissé. le numéro d'un téléphone "jetable", anonyme, c'était certain.

il n'avait pas eu la curiosité de regarder ce que contenait le paquet, il s'en foutait d'ailleurs.

ce qu'il voulait juste c'était mener à bien sa mission et foutre le camp d'ici. il avait empocher la moitié du fric, il récupérerait l'autre dans sa boite aux lettres à son retour si tout s'était bien passé. et il n'aurait plus rien à craindre, toute trace et preuve susceptible de le mettre en cause serait détruite.

il pensa à sa vie. il en avait assez, il étouffait, il avait envie d'autre chose en ce moment.

d'où cela venait ? qu'est-ce qui avait causé ce malaise et faisait que celui-ci se développait chaque cjour ? il n'en savait rien mais il avait décidé de réagir.

avec l'argent de cette "mission" il comptait partir, mettre les voiles, vivre sa vie.

oui, il avait déjà presque tout planifié : son départ, son parcours, la gestion de l'argent, les premiers kilomètres,   ce qui fallait savoir pour tenir la distance. une bouffée d'excitation l'envahit. il se sentait presque heureux à présent.

quand il entendait un bruit derrière la colonne sur le coté, il crut qu'il avait rêvé.


(à suivre)

30 septembre 2013

L'homme et la chapelle 2

Amandine priait silencieusement oubliant le temps et le moment. elle aimait le lieu, elle y venait de temps en temps, lorsqu'elle pouvait s'offrir un instant de liberté, quand elle pouvait échapper à tous. elle enfilait ses baskets et venait courir dans le coin.

puis, elle retirait ses chaussures et entrait à l'intérieur de la chapelle de vieilles pierres.

elle s'agenouillait et priait. elle parlait de ces choses qui l'alourdissaient, qu'elle ne comprenait pas, ces choses qui la blessaient, la torturaient, la faisaient pleurer. elle cherchait une réponse et parfois, dans le vide des lieux, elle la trouvait.

elle sursauta quand elle entendit la porte s'ourvir. d'ordinaire personne n'entrait ici. pas à cette heure-là. alors qui ? le curé venu arranger quelques affaires ? un promeneur perdu.

malgré elle, elle se dissimula dans un des coins, derrière une grande colonne de pierre. elle tenait ses baskets serrés contre son coeur, elle ne respirait qu'à moitié.

mais elle n'avait pas vraiment peur. 

 

(à suivre)

28 septembre 2013

L'homme et la chapelle 1

malgré l'heure de l'après-midi tardive, l'homme portait d'épaisses lunettes noires. il gara son véhicule devant la chapelle, vérifiant que personne ne l'avait suivi dans le rectangle de son rétroviseur.

personne aux alentours si ce n'étaient des vignes soigneusement entretenues et les chemins de terre sèche.

il arrêta le moteur et descendit de l'auto. un 4 x 4 Toyota qui lui permettait d'arpenter les chemins de terre sans trop de secousses. Il regarda l'heure sur le cadran de sa grosse montre argentée et se dit qu'il avait une heure devant lui. après ça, il reprendrait sa vie.

il s'approcha de la chapelle et retira ses lunettes. dans le jour qui se terminait ses pupilles orange scintillèrent...

 

(à suivre...)

16 septembre 2013

nature sauvage

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ëtre l'eau qui coule dans ta nature sauvage, un oasis de fraîcheur dans les broussailles de ta vie, une tranchée humide au milieu de tes chemins tortueux

être fluide, limpide, claire et virevoltante...

15 septembre 2013

pile poil

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je dormirai enveloppée, enroulée, emboîtée, peau contre peau, odeur avec odeur, suc dans suc, jambes emmêlées, bras liés, serrés, tenus, ta main sous ma tête, ma hanche contre ton flanc...

13 septembre 2013

silence dans la nuit

au milieu de la route un mot qui raisonne dans le téléphone, un silence qui suit, un long silence qui s'éternise et le doute qui nait.

au milieu de la route, dans la nuit, tu roules et je doute, tu penses à toi, je ne pense plus.

ma petite robe rouge en bandoulière, pieds nus dans la nuit, je brave l'absence et le vide, je range les questions et les peurs, je me poste au milieu de la route, attendant que tu m'éclaires...

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14 août 2013

endurance

je serai le départ et l'arrivée, le chemin à parcourir et le temps chronométré, je serai les piétinements et grandes foulées, les longues distances et les arrêts, les performances et les lâchers, l'envie et l'action qui renait, les dents serrées et les poings fermés, la sueur sur le front mouillé, le ventre noué, les muscles chauffés, chaque jour tout recommencer, je serai jusqu'au bout déterminée, même rampante, usée, fatiguée, je serai le départ et l'arrivée...

26 juillet 2013

Brayan à Mouscron

je les regarde à travers mes yeux mi-clos. ils s'affairent autour de mes perfusions, de ces tuyaux qui sortent de mon corps, ils s'agitent, s'inquiètent, me tatent, m'observent, soupirent.

je les entends chuchoter des mots désolés, tirer des conclusions sans fondement, me plaindre, m'aimer aussi même si désormais je m'en moque.

cela fait bien longtemps que je ne sais pas ce que c'est qu'être aimé. je ne suis pas vieux, je suis un bébé à peine plongé dans ce monde, mais je ne connais pas le goût des baisers et des caresses tendres.

je connais les claques et les insultes, les coups, les punitions, les voix qui grondent et la douleur qui s'abat sur moi. les nuits de peur, les jours de crainte.

je connais la souffrance au bas de mon ventre, là où je fais pipi, cette souffrance atroce qui m'empêcher de respirer parfois tant je sentais qu'un mouvement pouvait me faire encore plus mal.

j'ai lâché prise, je n'ai plus envie, plus envie de sentir les coups, les brûlures et les claques, plus envie d'entendre les cris, les mots durs, les voix qui hurlent encore dans ma tête. je n'ai plus envie de les voir, voir leur sourire figé qui se moquait du sang qui coulait de mon nez, des traces sur mon corps, plus envie de voir les yeux noirs où ne fusait que la haine, la colère, la terreur.

elle disait quand elle croisait les dames à la boulangerie : "oui, c'est mon fils !" et souriait bêtement quand les dames affirmaient que j'étais beau comme un ange avec mes petits cheveux blonds et mon corps frêle.

mais elle ne disait plus rien quand lui m'attrapait pas ces mêmes cheveux d'ange et me faisait ramper jusqu'à lui pour le flanquer des coups de pieds.

je ne veux plus revenir dans leur maison, je veux rester ici, dans cette chambre blanche avec ces infirmières qui me dorlottent, avec ces tuyaux qui sortent tout partout de moi. je suis un robot, un extraterrestre, et je veux le rester parce qu'enfin je ne reçois plus de coups.


Brayan, un petit garçon de deux ans et demi est actuellement dans le coma, hospitalisé à l'hôpital universaitaire Saint-Luc, le corps battu et maltraité, le sexe nécrosé à cause d'un élastqiue que l'on a laissé enroulé durant plusieurs jours et qu'on a du amputer. Sa mère et le compagnon de celle-ci sont accusés de "traitement inhumain et dégradant, avec coups et blessures avec circonstance aggravante de faits entrainant un incapacité permanente ou perte d'un organe".

pendant que les deux adultes se rejettent la faute l'un sur l'autre, le garçon tente de rester en vie.

24 juillet 2013

papillons

 

elles avaient l'âme en fête, légères comme des papillons, folles et incosncientes, elles se disaient que rien ne pourrait les arrêter, les limiter, les rendre tristes, elles avaient chois et ne regrettaient pas, elles étaient juste là où elles le voulaient et c'était bien ainsi...

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photo Hannes Kilian