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02 février 2008

suicide 2

puisque c'est "la semaine", je voulais parler de Virginia Woolf , une femme de lettres anglaise que j'aime beaucoup.

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Nancy Huston en parle dans son essai "Journal de la création". la comparant à Elisabeth Barrett, elle écrit : "Elles se ressemblent à plus d'un égard. Petites filles joyeuses et avides, gobant le grec et le latin dans les manuels scolaires de leur grand frère... puis faisant l'expérience précoce, répétée et violente, de la mort : les êtres les plus chers qui disparaissent les uns après les autres. (...) C'en est trop. Elles renoncent au corps. Elles resteront vierges... et dans le cas de Virginia, frigide.
Le corps est terrifiant. Il meurt.
les mots ne meurent pas.
"

Nancy écrit encore : "Il n'y a probablement jamais eu de tentative de couple aussi pure, aussi extrême que celles des Woolf - Virginia et son mari Léonard - pour effectuer la reconversion à sens unique, du corps vers l'esprit. Un homme et une femme, deux écrivains doués et cultivés, qui ont vécu ensemble dans la chasteté totale pendant près de trente ans."

Je veux tout - l'amour, des enfants, de l'aventure, de l'intimité, du travail (...) alors je passe du fait que je suis à demi amoureuse de vous, que je voudrais que vous soyez toujours avec moi et que vous connaissiez tout de moi, à l'extrême de la sauvagerie et de la réserve. Je pense parfois que, si je vous épousais, je pourrais tout avoir - et puis - est-ce le côté sexuel qui s'interpose entre nous ? Comme je vous l'ai dit brutalement l'autre jour, je ne ressens aucune attirance physique pour vous. Il y a des moments - quand vous m'avez embrassée l'autre jour en était un - où j'ai l'impression de n'être rien qu'un roc.

en 1941, Virginia Woolf se suicide. elle a 59 ans.
elle remplit ses poches de pierres et se jette dans la rivière Ouse, près de sa maison de Rodmell.
elle laisse une note à son mari : J'ai la certitude que je vais devenir folle : je sens que nous ne pourrons pas supporter encore une de ces périodes terribles. Je sens que je ne m'en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et ne peux pas me concentrer. Alors je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m'as donné le plus grand bonheur possible... Je ne peux plus lutter, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler.

1941...

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