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25 février 2008

vous m'en direz tant !

ce matin, en entendant les informations, mon fils m'a demandé :
- est-ce que "pédophile" c'est de la même famille que "pédé" ?
(glups... c'est ça qu'ils apprennent dans les cours de récréation ???? non, je plaisante... je sais...)
- non, mon grand. "pédophile" ça vient de... euh... pédo(???) : enfant et de phile : qui aime... alors que "pédé", en fait, "pédéraste" ça vient de...
et là... blanc total... (mais il est où Alain Rey ??? vite, j'ai besoin d'un peu d'aide... Alain !!!!!!)

et comme je suis du style "je veux savoir" (je ne sais pas de qui il tient mon fils, d'ailleurs...), j'ai cherché.
et je partage avec vous le résultat de mes investigations... surprenant...

le mot pédophilie, qui date des années 1970, est formé sur les radicaux grecs paidos (παις-παιδος) : enfant, et philia (φιλία) : amour. il est apparu en 19683 et dérive du nom commun « pédophile » (fin XIXe), qui lui-même provient du néologisme « pedophilia erotica » proposé par le psychiatre autrichien Richard von Krafft-Ebing en 1886 dans son ouvrage Psychopathia Sexualis pour qualifier une attirance sexuelle envers les personnes impubères ou en début de puberté qui domine la sexualité d'un individu sa vie durant.
il a été créé par un courant socio-politique post-soixante-huitard, proche de « l'éducation alternative », et qui réfléchissait sur la place de l'enfant dans la société et les relations adultes-enfants.
malgré une absence de tabous toute scientifique, ce courant intellectuel a voulu se démarquer de la pédérastie, et évacuer la dimension sexuelle des relations adultes-enfants. il a donc inventé le mot « pédophilie ».
dès que la langue vernaculaire a adopté ce mot, elle en a fait l'équivalent de « pédérastie », réintroduisant une dimension sexuelle que ses créateurs voulaient justement exclure.
ainsi dévoyé et débarrassé du passé, le mot permettait de parler des relations sexuelles adultes-enfants comme d'une perversité médicale contemporaine, coupée de toute antériorité culturelle.
Repassé dans le langage courant par ces publications, les médias s'emparaient du vocable dans les années 1990, pour qualifier de neuf les affaires judiciaires de mœurs entre adultes et enfants et utilisèrent largement la déclinaison « pédophile », pour qualifier les prévenus concernés.
vu la gravité des affaires judiciaires de ces dernières années, le mot « pédophile » a aujourd'hui pris le sens sémantique courant de « violeur d'enfants », voire d'assassin. quant à la « pédophilie », la compréhension courante du mot aujourd'hui associe le champ des relations adultes-enfants, et celui de la contrainte sexuelle sur autrui, qu'il s'agisse de sollicitation, de viol ou de meurtre.
par ailleurs, des dérives dans l'emploi du terme tendent à s'appliquer à ce qui relève en fait de la pédérastie dans des affaires judiciaires ou médiatiques concernant des adolescents pubères.

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le mot pédérastie existe depuis 2 500 ans. du grec ancien (παιδ) paid : enfant (alors ça ! il avait donc raison mon fils...) et (ἐραστής) erastès : amant, il tend aujourd'hui à désigner l'attirance sexuelle d'un homme pour les garçons adolescents ou préadolescents.
et toc !
il fait son apparition en langue française au xvie siècle au sens d’amour des garçons, et connaît rapidement une série de glissements sémantiques qui l’éloigneront considérablement de sa signification première.
quasiment abandonné au début du xxe siècle au profit du terme "homosexualité", il est peu à peu réintroduit dans le sens actuel susmentionné, plus conforme à son étymologie mais néanmoins différent de son sens initial.
le mot grec désignait en effet à l’origine une institution morale et éducative de la Grèce antique, bâtie autour de la relation particulière entre un homme mûr et un jeune garçon. La restriction actuelle à la composante affective et sexuelle résulte à la fois de l'importance prise par le discours sexologique dans les sociétés occidentales contemporaines et du fait que la pédérastie éducative y soit depuis longtemps disparue en tant qu'institution.
dans son sens contemporain, la pédérastie apparaît ainsi comme un cas particulier de ce que certains sexologues nomment "hébéphélie" ou encore "éphébophilie", à savoir l'attirance érotique d'un adulte pour les adolescents (ou préadolescents), sans précision de sexe.


et soudain, je regrette de ne pas avoir fait grec au collège...

Commentaires

Tout ceci est bien compliqué!

Je me doutais bien en tout cas que ce mot n'existait pas dans les années 70. A cette époque là le surveillant général de mon lycée aimait beaucoup passer le bras autour du cou de ses adolescents préférés. Il ne rechignait pas à faire un petit tour dans la salle de bain commune du dortoir. Il invitait parfois ses préférés dans son appartement de fonction, chez lui pour papoter et boire un verre (Je n'ai jamais eu ce... privilège!) Il serait aujourd'hui sûrement en prison pour moins que çà mais à l'époque, on se contentait d'en sourire. Et c'était pas plus mal car je pense que ce brave homme qui doit être très vieux maintenant était plus corse que pervers.

A part çà, je vous donne ma définition à moi concernant non pas les jeunes garçons qui, Dieu merci ne m'intéressent pas, mais éventuellement les jeunes filles: Si, à mon grand âge, je séduis une jeune fille de 17 ans, je suis un salaud, jeté en prison . Si je séduis une jeune fille de 18 ans, je suis un héros!

Pour être plus sérieux, je pense que s'intéresser aux petits garçons ou aux petites filles ce n'est pas bien du tout!! Mais je trouve qu'on en a trop fait dans ce domaine ces dernières années. Je me souviens de certains journaux télévisés de 20 heures où les infos commençaient à 20H15 après 1/4 d'heure de pédophilie, au point de voir des pédophiles partout. Tout ce qui est excessif est dérisoire!

Écrit par : Gérard | 25 février 2008

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