21 septembre 2008
L'amant
Marguerite Duras, dans L’Amant, évoque l’Indochine de son adolescence. une jeune fille, dans les années 30 à Saigon, vit un amour scandaleux avec un riche Chinois. le roman obtient le prix Goncourt 1984.
"Quand je suis sur le bac du mékong, ce jour de la limousine noire, la concession du barrage n’a pas encore été abandonnée par ma mère. De temps en temps on fait encore la route, comme avant, la nuit, on y va encore tous les trois, on va y passer quelques jours. On reste là sur la vérandah du bungalow, face à la montagne du siam. et puis on repart. Elle n’a rien à y faire mais elle y revient."
Marguerite Duras, L'amant, Éditions de Minuit, Paris, 1984.
au Théâtre national de la Colline, la comédienne Astrid Bas propose une interprétation sobre et dépouillée de "L'Amant" de Marguerite Duras, mise en lumière par Georges Lavaudant.
la parole est traversée par le violon d'Ami Flammer. pour éviter de se sentir "un peu seule" sur scène pour cette lecture, Astrid Bas a eu l'idée de demander à l'artiste de l'accompagner. le musicien a connu Marguerite Duras (1914-1996) et composé des musiques pour certains de ses films ("Navire night").
de "L'Amant", qui avait rencontré un vif succès dès sa parution, Astrid Bas a sélectionné des passages autour du thème central : l'histoire d'amour autobiographique entre une jeune fille blanche et pauvre et un riche Chinois, beaucoup plus âgé, en Indochine, dans les années 30.
figée, les bras le long du corps, Astrid Bas place l'intensité dans les mots : "Que je vous dise encore, j'ai quinze ans et demi. C'est le passage d'un bac sur le Mékong." "Dans la limousine, il y a un homme très élégant qui me regarde. Ce n'est pas un Blanc. Il est vêtu à l'européenne."
la comédienne se déplace par plans séquences sur une scène qui évoque le pont d'un bateau, en écho au navire qui ramènera la jeune fille en France et la séparera de son amant.
lumière blanche, fond noir. Robe grise. Effet encre de Chine.
"On ne peut pas dire qu'on incarne Duras. On avance et on voit un personnage qui se dessine, une femme, une adolescente, une soeur, des moments de vie, une part de soi peut-être. Car au bout du compte, à chacun sa Duras", explique Astrid Bas dans le dossier de presse.
sa Duras à elle a laissé de côté la sensualité de l'Asie.
"L'Amant" se donne à la Colline, au Petit Théâtre, jusqu'au 9 octobre.
23:43 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (0)
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