Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11 novembre 2008

prix "à vos plumes"

avec toute cette floraison de prix, j'ai envie de vous proposer un nouveau concours d'écriture.

à gagner ?

le droit d'être sur un podium.

un thé à partager.

pourquoi pas un recueil à proposer à un éditeur si vous êtes plusieurs à participer.

le sujet :

je me souviens.

un matin.

un quai de gare.

 

résultats : mercredi prochain pour laisser le temps d'une belle récolte.

j'espère que vous serez nombreux au rendez-vous...

 

(photo trouvée ici ; avec poème d'amant galant en accompagnement...)

Commentaires

Si j'osais...

Écrit par : le Pierrot | 11 novembre 2008

eh bien, ose, mon loup... ce serait un vrai cadeau pour moi !!
mais au fait... papy ????

Écrit par : calouan | 11 novembre 2008

Alors je me lance, pour un thé à l'amante...


Tu revenais de loin
J’allais nulle part
C’était un petit matin
Matin frisson matin cafard
T’as posé tes valises
J’ai croisé ton regard
Le train de Venise
Entrait sans crier gare

Toi la femme qui passe
Avec l’air de rien
Moi un cœur qui se casse
De trop de coups dans son écrin
Un éclair dans l’espace
Et voilà le destin
Qui nous met face à face
Main dans la main

Il y avait une gare
Sur l’échelle du temps
Il y avait du brouillard
Et l’amour dedans
Comme le vent le hasard
Est venu en sifflant
Attention départ
Sur le quai des amants

Alain Gérard ( poète de passage )

Écrit par : Alain Gérard | 11 novembre 2008

waow !

merci poète de passage d'être passé, pas sage, sur mes pas...

Écrit par : calouan | 11 novembre 2008

Ok, je relève le défi. C'est pour mercredi, la semaine prochaine donc ? Au fait, j'ai moi aussi proposé d'écrire quelques lignes, inspirées par sur l'une de mes illustrations. Va jeter un coup d'oeil sur mon blog.

Écrit par : Katia Bodenes | 11 novembre 2008

si joli...Je souhaite cette rencontre sur l'air d'Alain, tout spécialement à un "Pito" de mon coeur de soeur...

Écrit par : sophie | 12 novembre 2008

Superbe Alain Gérard :-)


Bon je me lance aussi en espérant que nous serons plus de deux cette fois !


Il suffit parfois de quelques mots !

Ils se connaissent depuis l'enfance . Il a deux ans de plus qu'elle .

Elle, elle est amoureuse de lui en secret, depuis quatre ou cinq ans déjà . Elle n'espère rien de lui,qui lui semble si froid, malgré des attentions parfois tendres, affectueuses : il l'a considère comme sa « petite  soeur » du moins, c'est ce qu'elle croit.
Et puis , en ce matin ensoleillé, sur le quai de gare bondé de militaires, de femmes en larmes et d'enfants attristés, elle l'accompagne pour un « au revoir » sans date de retour. Il part à la guerre comme des milliers d'autres . Il est officier et va faire "son devoir" pour la première fois.
Elle a le coeur serré . Discrète et timide, elle ne trouve pas les mots pour lui dire combien elle tient à lui.
Et voilà que s'avance un capitaine, « son capitaine ». André le salue et d'un geste sans équivoque , prenant Madeleine par l'épaule, il prononce ces mots : «  Mon capitaine, je vous présente ma fiancée ».

Ce qui s'est passé après dans la cohue des « au revoir » , je ne le sais pas. Ce que je sais c'est que pour cette toute petite phrase, malgré les incertitudes , les moments de doute, les autres soupirants, les lettres sans réponses , elle l'attendra 5 ans !
Je sais aussi qu'à son retour d'Autriche où il était prisonnier, ils se marieront et auront 3 enfants . Juste pour une petite phrases sans laquelle je ne serai peut-être pas là pour vous raconter cette histoire : un jour sur un quai de gare de 1940 . .......

Écrit par : jill.C | 12 novembre 2008

Chère Calouan,
Pour vous, un texte rencontre.
Bien respectueusement,
un admirateur


Une dernière marche et il arrive sur le quai.
Il est essoufflé, son cœur bat la chamade. Il a eu du mal à leur échapper cette fois, ils deviennent chaque jour plus vigilants, et il a couru pour arriver à temps. Couru vite et longtemps alors qu’il y a belle lurette qu’il ne pratique plus aucun sport. Que la pratique du sport lui est même déconseillée. Interdite. Mais l’amour ne donne-t-il pas des ailes ? La passion ne se rit-elle pas des montagnes ?
Méprisant la douleur qui pulse dans sa poitrine, il jette un regard inquiet sur la voie, sourit, rassuré. Le train n’est pas encore arrivé.
Il a réussi.
Il sera là lorsque le monstre d’acier, monstre ami puisqu’il la lui ramène, s’arrêtera en protestant.
Il sera là lorsque, dans un chuintement pneumatique, la porte de sa voiture s’ouvrira.
Il sera là lorsqu’elle descendra.
Il sera là pour la dévorer des yeux alors qu’elle fendra la foule pour… non, alors que la foule s’écartera pour la laisser passer. Elle est si délicate. Si lumineuse. Un ange. La foule respecte les anges. S’écarte devant eux.
Son sourire s’élargit.
Il sera là pour boire son bonheur lorsqu’elle l’apercevra.
Il sera là lorsque, abandonnant valises et manteau, elle courra vers lui.
Il sera là pour la recevoir dans ses bras.
Tourbillon.
Comment sera-t-elle habillée ?
Harmonie, bien sûr. Sans doute du rose. En touches brillantes à ses oreilles, douces sur ses épaules, échos à ses pieds…
Si belle.
Il sait déjà qu’il en aura le souffle coupé, il étouffe chaque fois qu’il la voit. Il sent par avance cette délicieuse palpitation qui s’empare de son corps entier dès qu’elle s’approche, ses mains qui se mettent à trembler et cette onde de chaleur qui, partant de son ventre, irradie de partout en lui
Et le goût de ses lèvres quand elles se fondront aux siennes.
Douces, chaudes, sucrées.
Avides aussi.
Et la pointe de sa langue qu’elle dardera, mutine, promesse d’interminables nuits de fièvre et d’amour.
Il posera ses mains sur sa taille fine, si fine, réprimera un gémissement lorsque, plus audacieuse que lui, elle glissera les siennes sous sa chemise et entreprendra de la déboutonner.
Doucement.
Dans un souffle, il la suppliera de cesser, priera les dieux pour qu’elle ne l’entende pas.
Son parfum l’enveloppera, le monde cessera d’exister.
Puis il riront, aux éclats, s’écarteront pour mieux se contempler, reviendront l’un vers l’autre, incapables de ne pas se toucher, s’embrasseront encore et, tandis qu’une vague de désir irrésistible déferlera sur lui, il la sentira devenir liane.
Sa bouche s’approchera de son oreille, elle lui chuchotera son désir à elle…
- Il est là !
La voix a retenti derrière lui.
Il tressaille.
Jette un regard éperdu au quai désert. À la gare déserte.
Le train peut encore arriver à temps. Tout peut encore…
Deux silhouettes se dressent près de lui. Hautes, jeunes, bienveillantes. Une main se pose sur son épaule, forte et rassurante.
- Papa…
Affection. Teintée d’une pointe de reproche. D’un soupçon de fatigue.
- … il faut rentrer maintenant. Tout le monde se fait du souci quand tu pars comme ça. Que cherches-tu ici ?
Qu’est-ce qu’il cherche ? Il ne cherche rien. Il attend.
Il l’attend elle.
Son sourire et sa lumière.
Absolus.
Il l’attend elle et, tandis que ses deux fils l’entraînent sans qu’il soit capable de leur opposer la moindre résistance, tandis que son cœur fatigué rate une pulsation, une autre, il entend, dans son dos, le train entrer en gare.
Il veut se dégager, ne parvient qu’à imaginer qu’il se dégage. Douleur dans la poitrine. Terrible. Insignifiante.
Chuintement pneumatique de la porte qui s’ouvre.
Course légère.
Il perçoit son parfum juste avant de sentir ses bras se refermer autour de lui, son souffle dans son cou et la caresse de ses lèvres sur le lobe de son oreille.
Le monde devint lumière.
Infinie.
- Bonjour, mon amour.

Écrit par : un admirateur | 12 novembre 2008

voilà donc l'inspiration à vos claviers revenue, à vos coeurs renée...

merci !

allez, les autres, au boulot ! Katia ??? Ninou ? Marie ? Anne ? (si je te promets un livre dédicacé de P.B., tu t'y colles ???) et les autres ?

Écrit par : calouan | 12 novembre 2008

MDR: Marie va être contente, je me suis demandée un instant qui était Renée :-D !

Pierrot, ose ! Je suis très étonnée par le nombre de commentaires que suscitent tes articles ! Chapeau monsieur :-)

Écrit par : jill.C | 12 novembre 2008

Jill : c'est qui Renée ???

Eh bien que de belles choses dans ce que je viens de lire !

Écrit par : Marie Zim | 13 novembre 2008

Arrêtons nos délires Marie, tu me fais rire !

Sérieusement, j'attends ton texte avec impatience ! j'espère que les résultats du concours sont bien pour mercredi prochain !


Merci Calouan pour ces beaux concours ui permettent de lire des textes si différents !

Écrit par : jill.C | 13 novembre 2008

Jill, faudra quand même que tu m'expliques qui est cette Renée ! Coucou Calou !

Je viens d'écrire un texte d'une seule traite. Je vous le livre :


Je me souviens. Un matin. Un quai de gare.
J'étais en retard. Et je suffoquais de m'être tant pressée. J'avais beau lui répéter que je ne supportais pas ces départs rapides, à la sauvette, sur des chapeaux de roue, il n'en avait cure !
Il avait pris la fâcheuse habitude d'avaler son café debout, sans un mot, tout en me couvant du regard. Un déjeuner au lance-pierre à l'image de ce qu'était notre couple depuis tant d'années. Des horaires de fou, des voyages, des attentes, des impasses. Avec le sentiment que notre vie était tracée d'avance, comme ces rails qui filaient zébrant le sol sans jamais dévier de leur trajectoire.

Ses potes avaient souri quand il m'avait présentée à eux. Similitude des prénoms. Michel pour lui. Micheline pour moi. Avec le recul, je me dis que c'était le seul point d'ancrage qui nous reliait lui et moi. Pour le reste...
J'avais rêvé d'une vie où je savourerais chaque instant avec lui. Mais je me suis vite rendue compte qu'il décidait de tout. Je n'avais pas voix au chapître. Juste parfois quelques résistances de ma part, un hoquet de rébellion dans la voix. Dans la voie aussi.

Ce matin là, je me souviens. Comme si c'était hier. Et ce quai de gare est fixé à jamais dans ma mémoire.
Nous sommes arrivés ensemble. Et il est reparti seul. Me laissant au-milieu de la foule et du brouhaha. Sans un regard en arrière.
C'était le matin de son départ en retraite à Michel. Trente ans à conduire la Micheline. Sa Micheline. Moi.

Écrit par : Marie Zim | 13 novembre 2008

calou, s'il te plaît, pourrais-tu corriger une erreur ? Mille fois merci !!!!!!
J'ai écrit "droit au chapitre" au lieu de "voix au chapitre".... (rire)

Écrit par : Marie Zim | 13 novembre 2008

Ah! Marie incorrigible ! tu devais pas faire un texte "rigolo pour changer" ? :-)
Sérieusement , c'est pas mal du tout :-)

Écrit par : jill.C | 13 novembre 2008

Sur ce quai de gare, parmi des écriteaux froids, petit matin livide, il y avait le tien, plaqué sur tes os fragiles, si fragiles. Les médecins avaient inscrit "en dérangement". De nulle part tu venais, indécise tu partais, en dérive, les yeux ailleurs, lointains. Tous ces rivages que tu n'atteignais plus. Sur ce quai, tout doucement vers un océan de fragilité, tu t'en allais. Dans ton regard j'ai capté, une étincelle, un signal commun, ténu. Alors, la pancarte "en dérangement " tu as secoué, et sur tes os fragiles, encore si menus, tu t'es levée. Ensemble on est partis, ton étincelle de vie sur mon émoi. Au loin, ta mère a ramassé l'écriteau. Elle a pensé: "en dérangement tu étais" mais pourtant, sur ton chemin tu nous a fait avancer. Une larme sur son visage elle a essuyé, furtivement. Et depuis nous avançons sur le même quai, toi et moi, dans la direction de la vie.

Écrit par : sophie | 14 novembre 2008

Quel beau texte émouvant, Sophie ! Il m'a fait penser à ces familles qui accueillent le temps d'une opération un enfant d'un pays étranger.

Écrit par : jill.C | 15 novembre 2008

merci Jill C. Ton texte, et celui des autres, m'ont beaucoup touchée, cordes sensibles...

Écrit par : sophie | 15 novembre 2008

Je me souviens, un matin, un quai de gare.
Il faisait froid, il y avait du brouillard.
Je n’avais pas dormi de la nuit,
Il y avait eu tellement de bruit.
Ma tête était pleine à exploser,
Je n’arrivais plus à ordonner mes pensées.
Plus rien ne comptait à mes yeux,
Depuis que je les avais vu tous les deux.
Que s’était-il passé,
Pour qu’il m’ait oubliée ?
Je suis restée ainsi,
Deux jours à errer, sans but précis.
Il m’a fallu ensuite plus d’une année,
Pour l’ôter de mes pensées.

Écrit par : Céline | 15 novembre 2008

Les commentaires sont fermés.