05 décembre 2009
jardin
Ton salon ne désemplit pas. Je pense à tes murs. Tes tableaux. Les marches de l'escalier en colimaçon qui mène à ton jardin. J'ai toujours été pressée de partir. De courir. De croquer ma vie à pleine bouche. Toi, tu étais dans la dégustation. "L'arbre est comme le bon vin, disais-tu. Il faut en connaître l'année. La nuance du vert. L'âge. L'odeur. La saveur." Tu étais en admiration devant un abricotier que tu avais fait planter par ton jardinier. Tout près d'un bougainvillier. Ils s'étaient accouplés. Le grimpant avait pris ses aises sur le tronc. Si bien qu'on ne distinguait plus l'un de l'autre. (...)
De ta main tu m'indiquais ton jardin. Tu voulais que je les vois tous les deux. Je hochais la tête : "Je sais, je sais. La preuve du rêve est dans les arbres. Suis pressée. Pas le temps. Je regarderai demain."
Demain n'est pas venu. Ta mort, oui.
Hyam Yared
"Sous la tonnelle"
je reste ta liane. enroulée à ton tronc.
et "ce livre sur la transmission, l'amour inconditionnel et surtout la rigueur des libertés essentielles" est notre jardin.
23:42 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Très joli texte sur le thème du jardin, de la vie et de la mort
Écrit par : Annuaire du jardinage | 21 décembre 2009
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