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23 juin 2010

père Lachaise

PHOTO : CC RICARDO.MARTINS

TEXTE: ALEXANDRE MENGUY ET CLÉMENT MOUTIEZ

LES PIAFS DU PÈRE-LACHAISE

Se balader la tête en l’air dans les allées du cimetière est une idée de la ville de Paris dans le cadre de l’année de la biodiversité.

Jumelles au cou, ils sont une dizaine, ce matin, pressés de découvrir les oiseaux du Père-Lachaise. Les ornithologues en herbe ne sont pas tous vêtus de couleurs sombres comme conseillé au préalable. Pascal Bonneau, de l’agence d’écologie urbaine, les rassure: «Ce n’est pas notre tenue qui effraie les oiseaux mais plutôt notre comportement.» Quelques mètres plus loin, le groupe s’arrête. Un martinet tournoie dans le ciel, le naturaliste précise:«Cette espèce venue d’Afrique ne se pose jamais, même pour s’accoupler», une imposante silhouette noire vient de se poser sur la cime d’une sépulture.

«Oh un corbeau!», s’exclame une participante. «Eh non, c’est une corneille», rétorque Pascal avec un large sourire. Pourtant, la ressemblance est frappante : robe noire aux reflets métalliques et croassements familiers. À nos pieds, vers au bec, un rouge-gorge semble chercher son nid dans une lisière de lauriers. Il existe plu- sieurs strates d’habitation et certains oiseaux préfèrent garder les pattes sur terre. Mais attention à se protéger des chats qui sont leurs premiers prédateurs. Une sortie ornithologique éveille les sens. La vue bien sûr, et l’ouïe aussi car «on les entend avant de les voir», plaisante Pascal.

La niche écologique du Père-Lachaise est un paradis pour les oiseaux cavernicoles, comme le troglodyte, petite boule grosse comme un citron. Les initiés du groupe n’hésitent pas à ponctuer de leurs connaissances à chacune des haltes. Ornithologue confirmé, un Québecois discerne sans difficulté le « concert »offert à nos oreilles. «Les oiseaux communiquent avec des dialectes qui diffèrent selon leurs lieux d’habitations. Par exemple, les étourneaux ont un accent français !», affirme-t-il. Chapeau australien sur la tête, jumelles de vision nocturne au cou et chaussures de randonnée aux pieds, un autre suiveur participe: «Là, c’est un ramier; il chante en 2 tons et 5 syllabes.»

La procession continue: hêtre pourpre, sycomore, glycine...Le naturaliste souligne aussi la diversité végétale du cimetière ; celle-ci permet à une trentaine d’espèces de cohabiter sur ce territoire. Parfois, elles se disputent, comme ces deux merles qui bataillent sur une branche.«De chez moi, je les regarde souvent s’affronter pour des antennes de télévision», témoigne une voisine du XXe arrondissement. En ville, ces guerres de clocher ne s’entendent que le matin et le soir. Le reste du temps, leur son laisse place au vacarme des autos. À l’inverse, les allées du cimetière offrent des moments de calme, un luxe à Paris. À l’heure du bilan, les participants sont unanimes : le Père-Lachaise n’est pas un attrape pigeon.

Commentaires

C'est un lieu tres agreable. Tu connais ?

Écrit par : cheyenne / Laura Millaud | 23 juin 2010

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