06 décembre 2011
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il était trois heures de l'après-midi. non, pas encore. il manquait encore une vingtaine de minutes avant que ne sonne trois heures.
allongée sur la "table de travail", je pensais au petit pot de miel que j'avais oublié de prendre malgré les recommandations de la sophrologue. je pensais aux autres, la famille, mon mari, ma petite fille, ceux qui mangeaient en partageant des plaisanteries et en faisant des pronostics pendant que je me demandais si mon homme serait revenu quand la petite pépette se déciderait à pointer son nez.
je sentais les premières douleurs au creux du ventre. il était temps.
précipitation médicale. tout se mettait en place, se préparait.
je savais le moment venu.
enfin.
j'allais la voir, la toucher, l'embrasser, la lêcher, l'allaiter. ma princesse. ma vie.
mais le rythme sur le monitoring branché s'est arrêté et avec la Terre de tourner.
urgence, inquiétude, l'enfant était en train de partir. ne respirait plus.
"césarienne", "battements de coeur", "glucose", "vite", c'étaient les mots que j'entendais pendant qu'on m'enfonçait une perfusion dans le bras.
et alors que les infirmières s'apprétaient à déplacer la table vers la salle d'opération, le glucose passait dans mes veines, arrivait jusqu'à la petite pépette qui sortait.
et comme un souffle de vie, comme une addiction jamais démentie, tout reprit son rythme normal.
et depuis ce jour-là, la petite pépette aujourd'hui grande est une droguée de sucre, incapable de vivre sans...
et que dire du sucre de mon amour, ce nectar sans limite dont je l'abreuve chaque jour.
ma princesse...
21:40 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
C'est beau :-) Bon anniversaire à ta princesse alors !
Bises chocolatées ;-)
Écrit par : Christine Pompéï | 06 décembre 2011
Joli texte, très tendre. :)
Écrit par : laura Millaudl | 07 décembre 2011
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