09 juillet 2012
fierté
j'ai trouvé sur Internet, via un site parlant philosophie, une définition multiple de la fierté.
ne sachant comment expliquer ce sentiment entier qui m'envahit alors que je regarde ses yeux pétillants, ses yeux découvrant ses notes obtenues grâce à un courage sans faille, une motivation, une curisoisté, une richesse qui n'appartiennent qu'à elle, je me sers de cette "définition multiple" pour y trouver un sens.
ces notes, je ne les ai pas obtenues, elle en est la seule responsable et pourtant tout mon être frémit de fierté en la regardant.
parce que je te dois tout ça, dit-elle. parce que sans toi, je n'en serais pas là...
non, c'est faux, elle est seule tricoteuse de ce qui lui arrive et cela me rend fière.
égoïsme ou prétention, je ne sais mais là, vraiment, je ne contrôle plus.
quelle reine ce bout de bonne femme, tout de même !!
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La fierté
On considère couramment que la fierté est par définition un sentiment noble, voire une vertu. Cette opinion s’appuie premièrement sur le fait que le sentiment contraire, la honte, est évidemment négatif, et deuxièmement sur la distinction de la fierté et de l’orgueil, le second étant, contrairement à la première, injustifié. La fierté apparaît alors comme un “juste milieu” entre la honte et l’orgueil.
Cette conception commune mérite pourtant quelques remarques. D’abord, il semble bien qu’il y ait non pas une, mais des fiertés :
- On peut être fier de ce qu’on est (Catalan ou Marseillais, Français ou Américain, ou encore Dupont ou Tartempion…). Cette fierté-là est-elle une “bonne” fierté, c’est-à-dire une fierté justifiée ? Sans même entrer dans le débat concernant les mérites respectifs des uns et des autres, on peut observer qu’il n’y a nul mérite à être ce qu’on est, puisqu’on n’a rien fait pour l’être. Tout au plus peut-on aimer sa communauté ou sa famille, ou se trouver chanceux de lui appartenir, si l’on croit qu’elle vaut plus qu’une autre – à moins bien sûr que l’on aitpersonnellement contribué à cette supériorité, auquel cas on tombe précisément dans un autre type de fierté.
- On peut être fier de ce que d’autres ont fait, ce qui suppose une certaineidentification à ces autres (phénomène qu’on rencontre notamment chez le supporter sportif : « On est les champions ! »), identification qui génère généralement bien plus de fierté que de honte, toutes choses étant pourtant égales par ailleurs : de nombreux supporters de football se sont davantage “sentis” Français lors de la victoire à la coupe du monde de 1998 que lors de la piteuse défaite de 2002. Il ne semble pas, là non plus, y avoir un motif valable de fierté, mais “seulement” de joie.
- On peut être fier de ce qu’on a partiellement ou indirectement “fait”, comme les parents qui sont fiers de leurs enfants, ou l’employé fier de travailler dans telle entreprise ou administration. La question est ici : dans quelle mesure celui qui est fier a-t-il contribué à ce dont il est fier ? L’humanité étant là encore souvent plus réceptive à la fierté qu’à la honte, on rencontrera certains parents fiers de ce que font leurs enfants… même s’ils ont tout fait auparavant pour les dissuader de le faire !
- On peut enfin être fier de ce qu’on a soi-même fait : victoire sportive, réussite à un examen, œuvre d’art, militantisme, “bonne action”… Si ce type de fierté semble plus légitime que les autres, voire le seul légitime, il reste à savoir ce qu’est exactement cette fierté : ce n’est pas une simple joie, mais une satisfaction de soi ; autrement dit, le caractère agréable de cette fierté tient précisément au fait qu’on en est soi-même l’origine.
On peut également remarquer que l’opinion généralement positive sur la fierté tient entre autres au fait qu’on la confond souvent avec l’honneur. Etre un homme ou une femme d’honneur, ce n’est pas être fier d’être ceci ou d’avoir fait cela. On a pu dire que l’honneur est ce qui reste à celui qui a tout perdu, et qui n’a nul motif de fierté : s’il faut assurément une bonne raison pour être fier, il n’en faut pas pour avoir de l’honneur. Et même si nous avons, à tort ou à raison, honte d’un échec, celui-ci ne doit pas pour autant porter atteinte à notre honneur : ce qui montre bien que l’honneur n’est pas la fierté, c’est-à-dire le contraire de la honte.
Reste enfin à savoir si la honte est en elle-même un sentiment toujours “mauvais”. Qu’elle soit un sentiment désagréable, cela va de soi. Remarquons pourtant qu’on aura généralement une certaine considération pour l’individu qui aura, après coup, sincèrement honte de la mauvaise action qu’il aura commise.
La question à se poser n’est donc pas : « la fierté est-elle bonne et la honte mauvaise ? », mais : « De quoi faut-il être fier, de quoi faut-il avoir honte ? ».
22:24 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Pas eu le courage de lire cette longue définition mais bravo à ta fille et j'ai envie de dire Bravo pour votre belle relation !
Écrit par : Laura Millaud | 11 juillet 2012
Super, bravo!!!
Écrit par : Babelle | 13 juillet 2012
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