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27 octobre 2012

Alma

La femme me suppliait. j'entendais ses cris et ses pleurs et j'essayais de ne pas y penser.

Ramon gueulait : vas-y, tue-la, bordel, qu'est-ce que tu attends ? tu veux faire partie du gang oui ou merde ? alors, finis-en avec cette pute, sinon elle va nous dénoncer !

Diego s'agitait toujours entre les jambes de cette pauvre femme. Le sang coulait le long de ses cuisses et il labourait son bas-ventre avec sa queue dure et violente.

elle me parlait de ses enfants, son petit gamin qui n'avait que deux ans, qui avait tellement besoin d'elle.

elle en appelait à ma solidarité de femme. Ramon lui a balancé une grosse baffe en travers du visage et puis, il a ouvert son pantalon, a sorti son sexe en riant et lui a collé dans la bouche, l'empêchant de continuer ses jérémiades.

elle a eu un haut-le-coeur, elle a failli gerber. moi aussi d'ailleurs. j'avais le coeur qui se soulevait et ma resistance qui flanchissait. d'un mouvement de tête, Ramon m'a montré les bouteilles de bière qui jonchaient le sol :

- allez, Alma, prends ça et finis-la. Y en a marre de l'entendre cette conne !

comme un robot, j'ai attrapé une des bouteilles qui j'ai fracassée contre le rebord du lavabo. avec les tessons tranchants, j'ai lardé le corps de la femme, elle pissait le sang, c'était dingue mais elle vivait toujours.

Diego a enfin lâché prise et la femme est tombée au sol, incapable de faire un geste. son corps avait des soubressauts et Diego s'est mis en colère. Il a attrapé le tournevis qui trainait sur le rebord de l'évier et le lui a enfoncé dans le corps. soudain, elle n'a plus bougé du tout.

cette fois, je crois qu'elle était morte.

c'en était fini.

je venais de réussir la première épreuve pour intégrer leur bande. je n'avais que quinze ans et je me disais qu'en me joignant à ses bargots, jamais personne ne me toucherait, que jamais je ne subirais ce que cette femme avait subi.

mais en rentrant j'ai vomi. et je me suis couchée. en pleurant. j'ai pleuré toute la nuit mais je n'en ai jamais rien dit à mes "companeros"... jamais...


Cette histoire est vraie et Télérama propose en teléchargement sur son site le témoignage de cette "enfant de la violence", ex-membre d'un gang quatemaltèque qui vit aujourd'hui dans un fauteuil roulant.

un témoignage poignant, dur bien souvent. 

Commentaires

Ce texte, c'est le témoignage ou c'est toi qui l'a écris ??

Écrit par : Laura Millaud | 28 octobre 2012

c'est moi qui ai écrit...

Écrit par : calouan | 28 octobre 2012

Du coup je suis allé voir le site de Télérama ! :)
Après un texte aussi violent, tu n'es pas épuisée ? Tu n'as pas envie de vomir toi aussi ? Ce texte est tres dérangeant mais réussi ! Il touche et met mal à l'aise. Bravo !

Écrit par : Laura Millaud | 28 octobre 2012

non, je me dis que ça existe et que la violence est un vrai moyen de survie dans cette jungle humaine. pour une femme aussi.
fallait que ça se sache, Alma nous le dit.

Écrit par : Calouan | 28 octobre 2012

Tu as raison, bien-sur. :)

Écrit par : Laura Millaud | 28 octobre 2012

merci...

Écrit par : calouan | 28 octobre 2012

Les commentaires sont fermés.