15 septembre 2013
labyrinthe
LABERINTO
No habrá nunca una puerta. Estás adentro
y el alcázar abarca el universo
y no tiene ni anverso ni reverso
ni externo muro ni secreto centro.
No esperes que el rigor de tu camino
que tercamente se bifurca en otro,
que tercamente se bifurca en otro,
tendrá fin. Es de hierro tu destino
como tu juez. No aguardes la embestida
del toro que es un hombre y cuya extraña
forma plural da horror a la maraña
de interminable piedra entretejida.
No existe. Nada esperes. Ni siquieraen el negro crepúsculo la fiera.
Jorge Luis Borges, Elogio de la sombra [1967-1969], in Obras Completas, Buenos Aires, Emecé, 1989, vol. II, pág. 364.
LABYRINTHE
Il n’y a pas de porte. Tu y es
Et le château embrasse l’univers
Il ne contient ni avers ni revers
Ni mur extérieur ni centre secret.
N’attends pas de la rigueur du chemin
Qui, obstiné, bifurque dans un autre,
Qu’il ait une fin. De fer est ton destin
Comme ton juge. N’attends pas l’assaut
Du taureau qui est homme et dont, plurielle,
L’étrange forme est l’horreur du réseau
D’interminable pierre qui s’emmêle.
Il n’existe pas. N’attends rien. Ni cette
Bête au noir crépuscule qui te guette.
Jorge Luis Borges, Éloge de l’ombre [1967-1969], in La Proximité de la mer, Une anthologie de 99 poèmes, Éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2010, page 85. Édité, préfacé et traduit de l’espagnol (Argentine) par Jacques Ancet.
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