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19 novembre 2014

Saint Savior

une belle découverte...


 

"La voix de Becky Jones alias Saint Saviour, chanteuse anglaise qui rend ici hommage aux murs de Saint Malo, où elle entend les chevaliers, un mariée chuchoter le soir "quand l'oiseau de nuit commence à chanter"… extrait d’un album sophomore paru cette semaine «  In The Seams » (traduisez dans les coutures ou dans les fissures). Qu’est-ce que c’est que ce mot sophomore ? Tombé dessus par hasard dans la presse américaine, cela veut dire en deuxième année à la fac, ou dans son deuxième geste. Or, l’idée du deuxième geste très importante ici : Becky Jones publie son deuxième album en son nom, et auparavant elle s’était fait connaitre dans un autre registre beaucoup plus électronique, notamment avec Groove Armada pendant plusieurs années. Ici le geste est plus doux, une finesse presque austère comparativement à ce qui précédait, piano, cordes une production beaucoup plus légère. Album pastoral, automnal même, comme ici sur le motif dutempus fugit. Il est rare qu'un chanteuse commence sa chanson par "à chaque seconde je vieillis" ou qu’elle écrive « je pêche parce que la vanité me guide » Let It Go

Il est aussi question de sentiments comme pris en intraveineuse, et de dévotion « je connais ta peine et je peux le faire taire » on se dit que le nom de Saint Saviour a décidément été bien choisi. Saint Sauveur parce que c’est le nom des docks de Londres où Becky Jones aimait se promener, lieu ouvrier aussi fréquenté par Oliver Twist chez Dickens. La chanteuse s’est entourée de musiciens Ad hoc pour un album de saison froide : Bill Ryder-Jones (ex- The Coral et collaborateur d'Arctic Monkeys) et de l’ensemble de cordes du Manchester Camerata. Ici tout à trac : troubadour et libertin, rêve parisien et Pierrot triste : Sad Kid

 

Alors oui on a comparé la voix de Saint Saviour à celles Kate Bush ou encore Vashty Bunyan (avec qui elle jouait récemment). Des voix et des natures félines, inquiétantes aussi, il y a petit effet d'hypnose assez étonnant dans cet album : l'impression conjuguée d'avoir déjà entendu ça et le charme d'un suspens toujours entretenu. Avec une écriture incarnée, liée paraît-il à son adolescence pour ce disque, avec des sautes d'humeur et quelque sens du mélodrame… on se quitte avec un Bang."

06:28 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (0)

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