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07 mars 2015

portail Coucou

c'est au portail Coucou à Salon que je me rends aujourd'hui pour le fil d'Ariane, un salon organisé par des jeunes artistes dynamiques et talentueux, soucieux de la vie qui les entoure.

j'y ferai un atelier haïku, donc n'hésitez pas à venir...

lettre M

aujourd'hui, et parce que ça fait longtemps, pour me faire pardonner, la lettre M

une lettre qui lorsqu'on la prononce est un beau présage de partage.

donc, M comme maison et franchement c'est le sujet du moment pour moi.

magie, parce que c'est l'essence de mes choix

mère, la mienne, celle que je suis.

musique, un flux continu qui apaise, fait vibrer, tourbillonner et enchante

mystère, il y en a tant, tout le temps

maintenant... et ici  nunc et hic

mouvement... ne jamais s'arrêter, toujours en marche avant

moche, méchant, moisi, mauvais, tous ces adjectifs que l'on range loin de nous

merveilleux, moelleux, mignon, magnifique, des adjectifs qui nous ensoleillent

mensonge, pas terrible

bon, je vous laisse continuer la liste, je vous sais forts pour cela...

 

08:16 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (5)

au fond de la réserve

Lula-Fé avance dans le dédale du grand magasin désert et de rayon en rayon elle ne peut que constater l'absence de vie.

elle n'a pas peur mais ça fait longtemps qu'elle n'a pas partagé quelques mots, quelques jeux avec un autre enfant de son âge. elle a la sensation de vivre dans une bulle. elle est protégée, elle se protège, elle ne craint mais ce silence ça commence à lui peser.

soudain, elle entrevoit une porte entrouverte. un panneau est fixé au centre : "réserve". Lula-Fé ne comprend pas bien ce qu'est une réserve mais elle s'engouffre à l'intérieur.

il ne fait pas sombre mais il fait un brin frais. elle frissonne au premier pas mais ensuite, elle ne ressent plus rien.

comme dans le magasin, de hauts étals s'alignent devant elle, tous surchargés.

elle avance, regarde rapidement ce qui se stocke ici, et puis, elle aperçoit une drôle de poupée. c'est un mannequin, pense-t-elle en s'approchant. ces personnes en plastique qui servent à présenter les vêtements.

la poupée est une garçon. il fait la même taille qu'elle, un poil plus grand. il porte un kimono blanc. il est immobilisé dans une position anodine. ça lui fait un coup au ventre, elle penserait presque qu'il est vivant.

- salut toi, qu'est-ce que tu fais là, seul ?

aucune réponse. évidemment.

- moi, c'est Lula-Fé, je fais partie des "Survivants de l'aube". tu connais ? non, bien sûr, tu ne sais pas bien toi la vie qui se déroule au dehors...

tout en parlant, la fillette s'approche du mannequin et avance sa main vers le bras en plastique.

avant, avec Firo-Ken, elle avait l'habitude de tenir son avant-bras quand ils discutaient. ça créait un pont de mots entre eux et la conversation circulait fluidement. elle s'apprête à faire la même chose. elle a envie de discuter avec cette poupée immobile. ça lui rappellera son ami.

le mannequin glisse d'un pas en arrière avec agilité et Lula-Fé pousse un cri de surprise.

- tu es vivant ?

Liunu-Gô ne bouge plus à nouveau. la même position immobile que lorsque la fillette l'a trouvé.

elle se demande si elle a rêvé. elle veut savoir et tend à nouveau sa main vers le visage cette fois de la poupée de plastique.

Liunu-Gô ouvre grand les yeux et murmure : il vaut mieux que tu ne me touches pas.

- tu es vivant ?

Lula-Fé ne sait que répéter la même question.

- je ne sais pas.

- si ! tu es vivant ! 

et comme si cette vérité prenait tout son sens, le mannequin en kimono prend vie totalement et devient un vrai garçon, capable de respirer et de vivre.

il lève une main, la bouge avec précaution. il soulève une jambe et fait un mouvement de gymnastique.

il se penche, tourne, gesticule et soudain il sourit.

- oui, je suis vivant...

Lula-Fé n'en revient pas, elle n'est plus seule.

Liunu-Gô n'en revient pas, il est vivant.

sans même réaliser ce qu'ils font, les deux enfants se prennent les mains et, postés l'un en face de l'autre, ils se mettent à parler, à raconter, ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils sont.

ils ne se lâchent plus la main et parlent. comme si soudain, tout avait enfin un sens.