15 janvier 2019
beija-flor
l'homme sage et doux tenait en ses mains le petit oiseau fragile, délicatement logé.
il soufflait de sa chaude haleine sur les ailes humides du colibri, il gonflait ses petits poumons dégonflés d'une énergie nouvelle, il caressait son petit crâne tremblant. il prononçait de douces paroles rassurantes.
il était rassurant, doux, protecteur.
l'oiseau s'était endormi, l'homme le posa sur un lit de mousse, de coton soyeux, de duvet tendre.
et à son réveil, l'oiseau ouvrit grandes ses ailes et s'envola vers le ciel bleu et clair. cela faisait quelques jours que l'homme sage et doux prenait soin de lui.
il se sentait désormais capable de parcourir des kilomètres sans faiblir. le colibri jeta un regard vers le bas, l'homme sage et doux y était toujours présent, le regardant volant, s'inquiétant de le voir s'éloigner.
car soudain, oui, l'homme était inquiet. l'oiseau allait partir, il le réalisait.
car l'oiseau était finalement plus résistant que lui. il avait tout surmonté ce petit colibri et il avait repris vie. il était rétabli, rempli de toutes ses forces, et plein de belles envies. il voulait aller respirer partout où c'était possible, les mains de l'homme doux et sage, même si chaudes et rassurantes, étaient un piège. le colibri rêvait de liberté.
il siffla un petit air joyeux et s'envola loin.
loin.
loin.
22:22 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (0)
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