17 juin 2007
mise au pilon
hier à la librairie Mot à mot, il y avait Thomas Scotto. c'est un homme sympa et rigolo.
on a partagé des mots, des bêtises comme des minots, pour se tenir le cœur au chaud. d'ailleurs, le mien n'était plus gros.
et nous avons parlé de la mise au pilon.
pourquoi met-on les livres au pilon ? parce qu'ils ne se vendent plus bien ? et qu'ils encombrent un local de stockage déjà bien chargé ? parce qu'on le remplace par une version modernisée ? parce qu'il traite d'un sujet qui doit être réactualisé ?
dans le protocole de gestion des collections en date du 5 octobre 1999, on indique :
La décision de mise au pilon est prise au vu d’une ou plusieurs des indications suivantes :
- La présence de multiples exemplaires dans les collections du réseau.
- l’état matériel du document
Quand la réparation ou la reliure ne paraît pas permettre une longue survie du document, quand le rachat est plus avantageux, quand un document apparaît à la fois dégradé et peu utile ou encore disponible sur un autre site.
- l’obsolescence d’un documentaire.
Par suite d’un événement ou de l’évolution des connaissances ou d’informations pratiques.
La mise au pilon peut être programmée au bout d’une durée donnée pour certains segments des fonds documentaires (voir plus loin)
- le remplacement par une édition mise à jour.
- le déclin d’usage
L’édition régulière site par site, des titres inactifs depuis une période donnée ou des titres dont la rotation est inférieure au taux moyen du segment de fonds permet aux gestionnaires de la collection d’opter pour des retraits du libre-accès et , pour les fonds en magasin, pour des mises au rebut.
mettre au pilon toute une collection qui a à peine quatre ans, ça fait mal au cœur. surtout pour l'auteur.
à la rigueur, la collection a meilleure allure si on enlève tous les livres qui sont "moches". la pertinence est quand même meilleure. si vous enlevez les livres qui ne bougent jamais, le lecteur à ce moment-là n’est plus noyé dans une offre qui a l’air abondante et qui n’aboutit pas. donc on n’accumule plus, on sculpte sa collection.
mais toute une collection...
ça peut être dû un effet de mode, un vide temporaire, une mauvaise diffusion, un catalogue en effet mal équilibré, trop rempli...
que dit-on sur un contrat ?
En cas de mévente, c'est-à-dire lorsque X ans pleins après la mise en vente, la vente annuelle sera inférieure à 10% des volumes en stock, l'éditeur aura le doit, après en avoir prévenu l'auteur par lettre recommandée avec demande d'avis de réception deux mois à l'avance :
- soit de solder les exemplaires en stock,
- soit de procéder à une mise au pilon totale...
voir son œuvre ainsi détruite, eh bien, je vous le dis, faut avoir bon moral...
cela vous est-il déjà arrivé ?
collection "les grands voyages d'Eliott et Louna" de Thomas Scotto
09:00 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
oui, ça fait mal au coeur, c'est toujours triste un livre qui meurt!
par exemple que tes "comptines de A à Z" ne soient plus sur le marché..
personnellement c'est arrivé à un de mes livres mais l'éditeur qui l'a arrêté va reprendre l'histoire dans un autre format, ça me fait plaisir!
Écrit par : béatrice égémar | 17 juin 2007
non, Béa, les "comptines de A à Z" n'ont pas été pilonnées. elles ont été vendues à des "braderies de livres" et ne seront plus rééditées.
ça m'a fait drôle de les trouver dans certaines boutiques à des prix modiques mais au moins, j'en trouve encore...
pilonner des livres quand il en reste pas mal, c'est dur...
Écrit par : calouan | 17 juin 2007
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