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29 janvier 2008

black boy

mon aventure africaine a commencé il y a 30 ans avec ce livre (la couverture n'est pas même, moi c'était une illustration de Rozier-Gaudriault... réédition certainement...) : Black boy de Richard Wright

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ce récit est celui d’un enfant. il raconte sa jeunesse en évoquant ses souvenirs. la confrontation entre le ton enjoué d’un enfant et le fond dramatique d’un écorché vif est particulièrement marquant.
entre misère et pauvreté, Wright dénonce tout ce qui faisait la vie d’un noir dans le Sud : prédominance de l’église, violences et injustices des blancs, auto-censure de la société noire etc.
sa sensibilité parvient cependant à fleurir sur ce fumier et l’on se demande à chaque page comment il parvient à s’en sortir... c’est finalement peut-être là qu’est le message d’espoir !

voilà un extrait :
Gaieté générale. Puis silence ; chacun attendant que le voisin apporte sa contribution au tournoi.

« Ca, on peut dire qu’ils ont la trouille de nous, les Blancs. ( Exposé réfléchi d’un vieux problème.)

- Ouais, ils vous envoient à la guerre foutre une tripotée aux Allemands, vous montrent comment il faut se battre et quand on revient ils veulent vous zigouiller, tellement ils ont peur de vous. (Mi-vantard, mi-plaintif.)

- Maman m’ disait que c’te vieille bonne blanche chez qui elle travaille parlait de la gifler, alors Man lui a dit : « Mâme Green, si vous me giflez, moi j’ vous tuerai et j’ suis prête à aller en enfer après. » (Extension, développement, fanfaronnade sacrificatoire.)

- Merde alors ! Moi si elle m’avait dit ça, je lui aurais réglé son compte tout de suite. » (Affirmation suprême, dans un grognement rageur, de la conscience raciale.)

Silence.

« Pour sûr qu’ils sont vaches, les Blancs. (Avec amertume.)

- C’est pour ça que tant de gens de couleur quittent le Sud. (A titre de renseignement.)

- Et tu peux être sûr que ça leur plaît pas, qu’on s’en aille. (Reconnaissance implicite de la valeur professionnelle et raciale et sentiment de fierté qui en découle.)

« Ouais. Ils veulent te garder ici et te faire crever au boulot.

- Le premier enfant de putain de Blanc qui vient m’emmerder va récolter un trou dans la tête ! (Rebellion naïve.)

- Ca ne t’avancera à rien. Ils t’attraperont, qu’est-ce que tu crois ! (Rejet de la rébellion naïve.)

- Ah ! Ah ! Ah ! C’est vrai, sacré bon Dieu, qu’ils vous attrapent à chaque coup, maintenant. (Appréciation de la vigilante agissante des Blancs.)

- Ouais, les Blancs restent assis toute la journée sur leurs deux fesses enfarinées, mais suffit qu’un Nègre fasse quéqu’ chose pour qu’y lancent à ses trousses tous les limiers de la terre. (Fierté amère en réalisant ce qu’il en coûte de s’insurger contre eux.)

- Oh ! dis donc, vous croyez qu’ils changeront un jour, ces Blancs ? (Question où perce un timide espoir.)


à partir de là, de ce jour où j'ai lu ce livre, j'ai su... qu'un jour j'irai en Afrique.
où ? comment ? quand ? ça je n'en savais rien. mais je voulais plonger mon âme dans le "noir"...

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