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26 janvier 2009

révélation (4)

Il saisit son téléphone, rectangle noir au creux de sa main et s’apprête à appuyer sur les touches.

Se ravise, soupire, pose l’appareil sur le siège passager.

Il roule sur le chemin de terre qui le conduit à son petit logement. Comme chaque jour.

La grosse voiture gris métallisé stoppe.

Se gare mais aucune petite voiture « de femme » ne lui fait face.

Il allonge le dossier de son siège. Ferme les yeux. Il se sent fatigué.

Juliette Lapierre.

Il a cherché à en savoir plus sur elle. N’a obtenu que de vagues informations à son sujet. Personne ne semble bien connaître cette adjointe à la culture.

Qui est-elle ?

Le mystère sur cette presque inconnue harcèle son esprit à longueur de journée depuis qu’ils se sont croisés sur son chemin de terre.

Que faisait-elle là ? Avait-elle un rendez-vous dans les parages ? Quelqu’un qu’elle connaissait ? Il n’en savait strictement rien mais il se prenait à rêver qu’elle l’attendait ce jour-là.

Lui.

S’il n’y avait eu sa femme apparue soudainement au bout du chemin, ils auraient eu le temps de faire plus ample connaissance.

Mais Martine avait déboulé.

Martine…

« Paul ?… Paul ! »

Pourquoi avait-elle toujours ce chic de gâcher les beaux moments de son existence ?

A croire que sa femme, pardon sa future « ex » femme n’avait su faire que ça toute sa vie.

Gâcher ce qui pouvait lui arriver de merveilleux.

Il a l’impression de l’entendre de rire. Son rire à elle. Cristallin. Enfantin.

Depuis huit jours, il refait les mêmes gestes, avance sur le chemin lentement, se gare et attend.

Espère.

Attend.

Vérifie l’heure.

Juste à temps.

Comme il y a huit jours.

Il croit la voir faisant son étrange danse dans l’espoir de l’arrêter. Mouvement souple des hanches.

Soulignées par un pantalon de viscose fluide. Noir.

Lumière dans son sourire, éclat dans ses yeux.

Il a gardé ses câbles à portée de mains.

Huit jours qu’il ne sait faire qu’attendre le soir venu pour rentrer enfin le ventre noué, battements de cœur affolés, priant, espérant, priant.

Huit nuits qu’elle vient hanter ses rêves. Il imagine toutes sortes de scénarios. Jamais les mêmes.

Elle lui retire les câbles des mains et installe elle-même les pinces sur les deux bornes de la batterie. Il s’approche et se penche derrière elle pour l’aider. Elle l’embrasse pour le remercier.

Ou ils se retrouvent à un cocktail chez les Legrand. Elle s'avance vers lui, lui sourit, lui tend une main courtoise. Qu'il saisit. Et ne lâche plus.

Il ouvre es yeux.

Soupire encore

Se replace correctement derrière le volant et tourne les clés dans le contact.

Quand il roule à nouveau, il se demande s’il va la revoir un jour. Il en a tellement envie. Tellement…

 

Commentaires

La suite, la suite....
J'adore ton style!

Écrit par : fripouille | 26 janvier 2009

désolée de t'avoir fait languir ma Fripouille...
mais je vais mettre la suite, promis...

Écrit par : calouan | 26 janvier 2009

Ce qu'on dit dans ces cas là c'est qu'il "faut laisser les choses se faire", expression consacrée, qui veut à la fois tout dire et rien dire. C'est une manière de dire qu'il ne faut pas forcer le destin. Les cables par exemple ne servent à rien. Ou bien il faut que notre Juliette pense sérieusement à faire changer l'alternateur de sa voiture.

C'est vrai que c'est tellement plus romantique de se dire qu'il faut laisser les choses se faire, plutôt que de forcer le destin.

Alors, peut-être que les "choses vont se faire" mais peut-être pas. Parfois il faut un peu forcer le destin... Qui sait??

Écrit par : gérard | 27 janvier 2009

J'aime bp. J'ai découvert les trois premières d'un coup, sous le charme.
Moi aussi j'attends la suite.

Écrit par : anne | 28 janvier 2009

merci Anne...
la suite arrive...

Écrit par : calouan | 28 janvier 2009

Oui, la suite! ^^

Écrit par : Sabbio | 28 janvier 2009

Les commentaires sont fermés.