Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25 novembre 2009

épicerie : cache-cache

Hotel sign

 

"maman, cherche-moi... sais-tu où je suis ?"

elle sent son coeur se serrer. cette voix douce, encore enfantine, elle l'aime tellement.

elle bouscule les cartons : "filins de mots désolés" "chutes de colère étouffée" "pelotes de mots décorés" -tiens ça sent Noël, soupire-t-elle- elle fait du bruit de façon intentionnée.

elle crie avec une certaine mesure : "allons, montre-toi..." alors que son regard n'a pas quitté la boule de laine qui respire doucement sur le canapé.

elle avance à pas de loup, mimant tout de même une quête qui se poursuit.

et soudain, elle place ses bras en cercle et entoure la boule de laine qui sursaute.

- oh tu m'as trouvé !

- je t'ai fabriqué je t'ai aimé dorloté engraissé je ne vis que pour toi et tes sourires alors n'oublie jamais cela : je te trouverai toujours, où tu que sois...

une petite tête rougie par la chaleur du lieu qui la confinait apparait alors, édentée et rayonnante.

- tu m'entends ? où que tu sois je te trouverai toujours...

- tu crois ?

- non j'en suis certaine. tu es en moi. tu résonnes en moi.

elle s'arrête avant de poursuivre ses confidences. les larmes sont là encore encore encore.

et si il en était de même pour Evis ? si elle restait connectée à lui quoi qu'il arrive quoi qu'il se passe au dehors ? si au-dedans dans son âme dans son être il s'y trouvait pour toujours ?

la douleur au creux du ventre se fait sentir plus violemment que jamais et elle regrette ces moments de doutes. ces moments où elle sent que des vautours s'arrachent l'âme de son Evis. que des mains invisibles le manipulent pour le faire entrer dans des boîtes des caisses des bobines...

Evis ne la quittera jamais et même si le futur est un temps qu'elle récuse à utiliser désormais elle sait qu'elle n'a pas besoin de ces démonstrations publiques pour vivre avec lui en elle. pour vivre avec ce merveilleux amour qu'ils ont partagé. et dont personne ne peut deviner l'intensité. même les vautours aux yeux aussi acérés que leurs griffes...

elle embrasse tendrement la boule de laine et murmure : je t'aime.

elle sait qu'Evis l'a entendue.

- allez, il est l'heure d'ouvrir l'épicerie, on est en retard ce matin !

Commentaires

Si beau si triste si réconfortant si vrai. Encore.
Bises, calouan la douce.

Écrit par : anne | 25 novembre 2009

Tes mots sont si beaux et émouvants, comme à l'accoutumée, ces compagnons sont précieux...

Écrit par : Sabbio | 25 novembre 2009

Les commentaires sont fermés.