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10 avril 2010

absolu

elle entend le signal de son téléphone : message.

il l'attend devant la poste juste à côté du conservatoire.

comment sait-il qu'elle est au conservatoire ? cours de son fils. guitare.

elle descend le grand escalier, comment de marches tout ça ? elle n'a jaamis fait attention q'il était aussi haut, et se précipite au-dehors.

elle a un petit blouson léger et la pluie la glace immédiatement.

elle court, elle s'en fout de la pluie, même si elle déteste ça, elle court, elle cherche sur le parking la moto verte... et soudain, il est là, casque sous le bras, sourire délicieux, dégoulinant de pluie.

elle s'approche en courant encore. elle a tellement hâte. deux jours qu'il est parti à Paris. et même si le lien n'a pas été rompu, si le stextos et les appels se sont succédés, il lui a tellement manqué. déjà.

elle s'approche en courant, ses yeux à lui brillent, il est heureux elle le sait heureux de la revoir heureux de la surprise qu'il lui fait heureux.

avant qu'elle n'enroule ses bras autour de son cou il la tend à distance la dévore des yeux et murmure "waouh!"... ça lui fait toujours un drôle de coup au milieu du ventre chaque fois qu'elle apparaît. pour lui, cette femme est une évidence, son évidence, une lumière. belle, si belle. il n'en revient jamais. il se dit : qu'est-ce qu'elle fait avec un type comme moi ? j'ai du ventre, je suis vieux, moche... elle est si belle, si vivante... un jour elle ralisera et elle partira avec un autre.

mais elle n'aime que lui, n'attend que lui, ne vit que par lui.

il la laisse se coller contre son corps et l'entraîne derrière la poste, dans un recoin même pas abrité.

et comme à chaque fois, elle ouvre son blouson de moto, soulève son gros pull à lui, relève ses habits à elle et colle son ventre contre le sien. c'est leur truc à eux. peau contre peau pour renouer ce lien vital.

il sort un petit paquet de son blouson : tiens, c'est pour toi, j'ai fait toutes les boutiques à Paris pour te le trouver, mais ce n'est pas encore tout à fait ça ce que je voulais.

elle l'embrasse, elle s'en fout du paquet, elle pense juste : il est venu jusqu'ici pour moi, a acheté un cadeau pour moi, rien que pour moi, rien que pour moi... ça la rend folle de bonheur. elle aime cet homme et elle voudait le hurler au monde entier.

- ouvre.

il s'impatiente, il voudrait qu'elle regarde ce qu'il a ramené pour elle.

elle défait l'emballage, la pluie a plaqué ses cheveux, elle tremble, elle a froid. et pourtant non. elle se réchauffe à sa chaleur. il l'embrasse, la caresse, la désire pendant qu'elle défait le fil doré, le papier blanc. elle a lu sur l'étiquette que ça vient d'une bijouterie. un bijou...

et dans le petit coffret blanc, elle découvre une chaine dorée où pend un petit diamant en forme de goutte.

- pétard ! c'est trop beau ! c'est pour moi.

- oui. je voulais vraiment trouver ce style mais...

il essaie de se justifier mais elle a mis sa bouche sur ses lèvres et fait papillonner doucement sa langue avec la sienne, leur souffle s'accélère, elle arrive à murmurer des mercis et si ses yeux sont mouillés, elle ne sait plus si c'est la pluie ou les larmes.

- c'est parce que pour moi, tu es ça.

- quoi "ça" ?

- cette goutte d'absolu.. tu es ma goutte d'absolu...

elle entend sonner les cloches de l'église qui est sur la place, il est l'heure de récupérer son fils. 11 coups. 11 heures.

elle se détache à regrets.

et quand elle s'arrête au stop, cinq minutes après, fils et guitare rentrés dans l'auto, il est là, sur sa moto prêt à partir aussi.

elle à gauche, toujours comme une règle de vie qu'elle s'est fixée, meme si là, la circulation lui donne raison, et lui à droite. dernier regard à travers le casque.

s'il pouvait il ne la quitterait jamais plus. si elle pouvait...

 

Commentaires

Que d'émotions ! Magnifique !

Écrit par : cheyenne / Laura Millaud | 11 avril 2010

Oui c'est un très beau texte!! Beaucoup d'émotion et de sensualité. Et la moto, toujours la moto!....

Écrit par : Gérard | 12 avril 2010

verte au début, grise ensuite... lourde... trop lourde la grise...

Écrit par : calouan | 12 avril 2010

Ca remue beaucoup... plein d'émotions! Un texte beau et triste à la fois.

Écrit par : Sabbio | 17 avril 2010

Les commentaires sont fermés.