17 août 2010
Ravaillac
j'ai découvert grâce à la belle Hélène ce recueil de nouvelles qui m'a particulièrement séduite.
je vous le recommande, aux éditions Le mot fou
voilà un extrait :
"Notre pain de chaque jour"
Je ne pourrais pas m'entendre avec quelqu'un qui aime le pain bien cuit. Non, je ne pourrais pas. L'intolérance est un vilain défaut, ce n'est pas moi qui vais dire le contraire. Car je hais l'intolérance de toute mon âme : on m'a vu maintes fois serrer la main à des personnes dont je ne partage pas les idées politiques, tenir la porte battante à un fumeur de cigare, sourire à une dame occupée à faire pisser son yorkshire dans l'ascenseur, ou même, saluer une prostituée ou un militaire de carrière. Mais sur la question du pain bien cuit et du pain pas trop cuit, rien à faire, il me semble qu'il y a là quelque chose de trop essentiel, quelque chose d'inaccessible au raisonnement et à l'exhortation intérieur.
On dit souvent que les gens se classent en deux catégories : sanguins ou mollassons, couche-tôt ou couche tard, carnassier ou brouteurs de salades, et autres principes dichotomiques qui tous relèvent d'une typologie aussi superficielle qu'arbitraire. En vérité, la fracture majeure entre les êtres concerne la cuisson de leurs baguette.
19:36 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Euh ... franchement, je n'accroche pas à ce texte ... allez vite, offre nous à nouveau tes textes qui sentent bon la passion ! :)
Écrit par : cheyenne / Laura Millaud | 18 août 2010
je n'ai trouvé que cet extrait sur Internet et j'ai eu la flemme de vous recopier certains des textes excellentissimes...
vraiment, il faut lire ce livre. le vocabulaire soigné et recherché est original et les chutes parfois très percutantes..
Écrit par : calouan | 18 août 2010
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