07 mars 2011
crack
sur le FB de Nina Bouraoui, une auteur à lire, j'ai "capturé" ceci :
Bill Clegg est agent littéraire chez William Morris Endeavor Entertainment. Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme est son premier livre. Il en écrit actuellement la suite.
« J’ôte mon pull et mon torse apparaît dans le petit miroir. Je ne vois que des côtes saillantes, des os, partout, sous une peau gris clair. Mes bras, ma poitrine et mon ventre sont tachetés de petites croûtes, éraflures et brûlures. Je suis, pour la première fois, au-delà de l’envie de baiser, comme si j’avais atteint un nouveau stade de défonce, où la baise n’a plus d’importance. J’en suis bien content, parce que je ne voudrais montrer ce corps à personne. Je regarde de plus près, sur mes mains et mes avant-bras, les plus grosses brûlures et coupures et je frissonne. Je regarde à nouveau dans le miroir et me rends compte que j’ai très peu de peau, comme si mon squelette était recouvert d’un drap infime tendu à l’extrême. J’ai l’air d’avoir échappé à un incendie et d’être à jeun depuis des jours. » Récit glaçant, quasiment dénué d’émotion, Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme est l’histoire d’une déchéance, celle de l’auteur devenu dépendant de la drogue. La lente décrépitude du corps, la voix qui n’est plus qu’un souffle, les crises de paranoïa, les chutes et les rechutes, rien n’est ici laissé sous silence et l’on ne peut nier une certaine puissance dans l’art de ce troublant témoignage. Travaillant la lave tout aussi sordide qu’ardente de son sujet, Bill Clegg atteint une vérité qui ne tient pas seulement au réalisme, mais au souffle de générosité et à l’idéal de sacrifice dont tout son ouvrage est imprégné. La structure rigoureuse de l’œuvre coexiste avec la création d’un univers quasi-fantasmagorique, reflet de la confusion de son état physique et moral passé. Cette poursuite toujours vaine d’un bonheur inaccessible qui a fini par avoir raison de ses forces, la pagaille mentale, l’angoisse et le désarroi, tout cela est noté au fil de la plume avec ce qu’il faut de justesse, mais sans aucune lourdeur.
23:11 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je suis désolée de te contrarier mais j'ai tenté de lire un livre de cette auteur "Mes mauvaises pensées", c'est ILLISIBLE ! Aucune ponctuation, aucune respiration dans son ecriture. Elle te jette ses états d'ames sur le papier comme dans une poubelle ! A ne pas lire ! :)
As-tu lu des livres d'elle ?
Écrit par : cheyenne / Laura Millaud | 08 mars 2011
j'ai lu, sur les conseils d'un lecteur anonyme qui ne l'était pas tant in fine, "appelez-moi par mon prénom".
j'ai eu du mal à jouer le jeu de son écriture qui est une respiration à souffles coupés, que l'on adopte ou non.
j'ai eu du mal et puis ma respiration s'est collée à la sienne et j'ai haleté en la suivant.
je suis restée avec cette envie d'en lire encore.
elle sort un roman chez Stock en mai "Sauvage". et ça me tente bien..
Écrit par : calouan | 08 mars 2011
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