08 juin 2011
fiasco 2
il est là, allongé sur le grand lit partagé depuis tant d'années, seul.
cela fait tant de jours qu'elle ne dort plus à ses côtés. elle a pris le large, la poudre d'escampette. elle l'a laissé avec cette évidence : elle aime ailleurs.
la révélation. l'homme de sa vie.
pour lui, elle n'a pas hésité elle a tout plaqué, elle est partie vivre ailleurs. sans rien emporter ou si peu. le laissant survivre dans cette maison qui était la leur, leurs meubles, leurs objets, leurs souvenirs.
il le sentait il le savait que plus rien n'était pareil entre eux que ça "battait de l'aile" qu'elle s'éloignait chaque année un peu plus, mais il n'a rien vu venir.
quand elle a annoncé : "je pars" il n'y a pas cru. il s'est dit que c'était juste un répit une pause une respiration. pas une séparation.
et pourtant. coup de poignard.
il est là, allongé sur le grand lit partagé et il se demande si elle est avec lui, si elle s'endort contre lui, si il va réussir à s'endormir lui.
il ne sait pas qu'elle aussi s'endort seule. parce que son amour n'est pas encore libre. parce qu'il hésite entre raison et passion, parce que même s'il ne cesse de lui répéter qu'elle est tout ce qu'il a toujours cherché, toujours désiré, qu'il ne peut plus vivre sans elle, plus respirer seulement, il n'arrive pas à abandonner son foyer.
il lui parle de sa femme. lui raconte ses réactions qu'il ne comprend pas. plus. il ne la supporte plus mais voilà... il y a tous ces moments où ils ont du se serrer les coudes pour tenir debout.
il lui jure que oui il va le faire il va partir aussi.
elle, elle le croit. elle croit qu'un jour ils vivront ensemble, qu'un jour il sera libre lui aussi, qu'ils partageront chaque instant sans se cacher sans mentir sans calculer. sans craindre d'être découverts.
elle l'attend. cela fait tant de jours qu'elle l'attend. qu'elle l'écoute aussi. parce qu'il lui explique pourquoi il ne part pas pourquoi il ne se sent pas le droit et pourquoi elle doit être patiente.
elle est là, allongée sur son nouveau lit seule mais elle s'en moque. à Noël ils passeront quelques jours ensemble, rien qu'eux, loin de tous, loin de tout. et c'est déjà ça...
18:03 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
c'est pas mieux vu de ce côté-là non plus
finalement c'est vraiment fiasco sur toute la ligne et c'est ce qui est terrible, terrifiant!!
bises
ta soeur
Écrit par : patricia | 08 juin 2011
c'est pas mieux vu de ce côté-là non plus
finalement c'est vraiment fiasco sur toute la ligne et c'est ce qui est terrible, terrifiant!!
bises
ta soeur
Écrit par : patricia | 08 juin 2011
ben oui, justement... la souffrance est là, de part et d'autre.
situation classique mais néanmoins terrible...
Écrit par : calouan | 08 juin 2011
terrible pour les amis aussi....de voir ses proches se déchirer...donner l'impression qu'on choisit entre les deux...alors qu'on ne veut surtout pas ça....culpabilité tristesse..
Écrit par : Babelle | 09 juin 2011
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