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16 décembre 2011

voyage

Ils sont là, doigts enlassés, peaux collées, sexes encastrés, et elle regarde son sourire angélique, ses yeux fermés, ses cheveux en bataille, sa bouche qui va la happer.

Elle se dit qu’un jour il va mourir partir faiblir s’enhardir déguerpir pourrir vieillir mourir partir.

Et même si elle a peur elle sait que plus jamais elle ne sentira le froid de l’absence.

La souffrance de l’absence.

La cruauté de l’absence.

Plus jamais genoux à terre cœur à l’envers corps amputé âme broyée.

Plus jamais les larmes sur le parquet.

Et le sang dans l’évier.

Il détache les doigts d’une main et les pose si doucement sur le bas de son dos. Elle sursaute. Revient vers lui.

Ses caresses diffusent des ondes dans tous les recoins de son corps.

Elle pousse un cri rauque dans un souffle infini.

Le voyage peut commencer.

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