faire un deuil...

il paraît qu'après un décès soudain, inattendu, "violent" il faut "en vouloir à quelqu'un" pour réussir à commencer le travail de deuil...

je l'ai clairement senti un fameux 8 novembre...

après en avoir voulu à la Terre entière, au destin qui s'acharne, à mon Dieu qui me mettait trop durement à l'épreuve, après m'en être voulu à moi, refaisant l'histoire, ayant espoir d'en changer quelques pans, je lui en ai voulu.

à lui.

follement.

de m'avoir laissée, abandonnée, de m'obliger à cacher cet amour comme si c'était une honte, alors qu'il n'y a pas de meilleur hommage que de mettre cet amour en lumière, parce que cet amour le rendait heureux, profondément heureux, lui donnait une raison de vivre demain et les jours d'après, le rendait entier, en phase, lui.

je lui en ai voulu de me laisser assumer, de me laiser choisir, de me laisser avancer seule, lui qui ne pouvait désormais plus rien apprécier sur cette Terre...

et quand la douleur/colère est retombée, j'ai prié à genoux pour qu'il revienne, pour qu'il sache, pour qu'il comprenne, que rien, personne, jamais, ne m'a autant importé que cet amour-là...

que je devais le rendre fier de moi, d'y avoir cru, de cette vie ensemble qu'il prévoyait, espérait, attendait avec certitude... je devais lui donner raison de m'avoir aimée, de m'avoir laissé l'aimer...

j'ai tatonné, cafouillé, m'y suis mal prise souvent mais j'espère qu'il l'est.

fier.

depuis 3 ans, presque...