Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15 avril 2014

un discours !

bon, peu de participants à ce concours de discours et rien de très gai en vérité.

j'ai exclu le discours de François H qui avait un air de déjà vu, restons réglos, et j'ai donc départagé les deux discours.

ceci dit, je vous en propose un aussi, de ma composition, parce que vous le valez bien...

 

1er prix :

Cinq minutes !
Nous sommes encore ensemble cinq minutes. C'est le temps qu'il me reste dans ce corps en souffrance. Cinq minutes pour vous dire ô combien je vous aime, vous ai aimés, vous aimerai encore demain. La vie fut si belle à vos côtés, si enrichissantes,si douces et lumineuses...mais voilà que je vous parle déjà au passé. Je suis prêt. Ne m'en veuillez pas de partir avant vous, de vous laisser dans ce monde d'expérimentations, de transitions où la beauté s'épanouit là où l'intelligence nous guide. Quatre minutes, le souffle court. Fin du marathon. Je suis toujours là. Je vous perçois plus que je ne vous vois. J'entends la larme qui glisse sur ta joue mon amour, les battements de ton coeur. Ne sois pas triste, ne le soyez pas. Je suis si heureux que la fin intervienne là maintenant près de vous seul mais avec vous. La mort au bout du chemin. Etrangement serein. Trois minutes. Je m'écoute parler. J'entends le bruit des vagues. Je n'ai rien d'autre à dire. Profitez de la vie. Soyez heureux. Aimez. Et tout le reste, balancez-le aux orties. Une minute. Une poignée de secondes. C'est long une minute quand on retient sa respiration. Une minute. Et l'éternité devant moi. L'âme en paix. C'est drôle, je ne sens plus ta main. Tu m'entends toujours ? Tu ne réponds pas. Pleure un peu mais pas trop. Tout va bien je t'assure. Dernier souffle. Je t'aime, je t'aime, je t'aime...tant.
Où est la lumière ?

Écrit par : calouan14

 

2e prix :

Pierre,
Mon Pierre,
Je sais combien cette nomination je te la dois et pourtant je me dois de te dire sans tourner autour du pot que je ne te dis pas merci. 
Mais qu’est-ce que tu n’as pas encore été inventé pour faire ton original ? Espèce de gros couillon.
Mais bon sang, dimanche prochain, tu savais parfaitement bien qu’on avait tous rendez-vous pour une grande virée, notre grande virée bisannuelle. Sur les lieux de nos exploits d’antan et de nos jeunesses ridées. Ça faisait même un bon mois que je subissais à nouveau et quasi quotidiennement tes sarcasmes lassants quant à l’organisation méthodique de mon soit - disant pèlerinage. Tu te foutais bien de moi mais au fond je savais bien que tu attendais ce moment de retrouvailles avec une impatience contenue et même une légère inquiétude. J’avais consulté les grenouilles et mes articulations, c’était certain, le beau temps serait de la partie. Alors ? Tu ne pouvais pas avoir oublié, ce n’est pas possible. Chacun de nous s’enthousiasmait déjà, se réjouissait à l’avance, salivait, se languissait. Rien que l’idée de nous revoir nous permettait de tenir le coup et de supporter les affres et les tristes vicissitudes de nos petites vies sans guère d’éclat.
Et toi, sans même avoir la délicatesse de nous avertir, à quelques nuits du grand jour, tu ne trouves rien de mieux à faire que de mourir. Dans ton lit en plus. En silence et en sommeil. Sans même qu’Hélène, ta douce Hélène, à tes côtés s’en rende compte. Un cœur trop gros qui aurait lâché. Tout ça, mon vieux, ça ne te ressemble pas. En plus, toi, le superstitieux, tu meurs un vendredi 13, ça va te porter malheur, moi, je te le dis. Ce n’est vraiment pas des manières, excuse-moi de te le dire sur ce ton mais je trouve que c’est même inamical, digne de la haute trahison.
Tu nous fais passer pour quoi maintenant, on est tous là comme des cons devant ta tombe et son trou béant. Dis-moi, franchement, qu’est-ce qu’on va devenir nous, sans toi ? 
La mort est une expérience qu’il faut au moins vivre une fois dans sa vie, te plaisais-tu à répéter. Tu parles. Tu savais rire de tout ou presque. Seules la bonne bouffe, le bon vin et les femmes, tes sujets de prédilections, ne pouvaient à tes yeux supporter l’ironie douteuse. Aujourd’hui, tu ne nous fais plus rire. Plus rien n’aura de goût. Les vins pourtant tirés pourront garder la chambre, je ne les boirais pas. Les jambons peuvent s’en retourner à Parme ou à Bayonne. Les pâtés devenir du sable. La viande se faisander. M’en fous. Les rires resteront dans les gorges. Les larmes couleront sur les joues des femmes sans que tu puisses les effacer. Les yeux rougiront, les têtes se baisseront, les visages se fermeront, les mains se serreront, les corps seront las. Les corps se rapprocheront, rien n’y fera. Les vies à jamais seront chamboulées. L’échec, une fois de plus, sera constaté. La partie sera perdue.
On te demandait rarement comment ça allait. De toute façon, tu balayais d’un grand geste de la main toutes questions saugrenues sur le sujet. La vie, c’était ta grande affaire, tu négociais avec elle dans le secret, sans intermédiaire. Toujours entrain de courir, de râler, de pester comme si tu avais en toi ce mauvais pressentiment que ton passage sur cette terre serait court, trop court pour faire tout ce que tu avais à faire. Mais chaque jour qui passait, t’en rajoutais, tu trichais, la vie n’a pas aimé. Peut être même que ça n’a peut être pas plu à tout le monde là - haut.
Je sais bien qu’on va tous y passer, y paraît que c’est la règle générale, mais franchement pour toi y’avait pas urgence. Pour d’autres, je ne dis pas, mais toi. Et puis, tout simplement, ce n’était pas ton tour, ni ton heure. C’est pas juste.
Tu te rends compte, t’es parti sans même nous dire au - revoir, sans la moindre accolade, sans le moindre petit mot de réconfort, sans nous dire ce qu’on devait faire de nos vies. Tu t’es tiré comme un voleur, avec dans ta besace une partie de nous-même et l’espoir d’une vie sans chagrin.
Avec tes conneries, je deviens le plus vieux de la bande et donc, bénéfice de l’âge, le chef. Tu parles d’une règle et d’une nomination à la con.
Bon allez, Pierre, tout ce que je viens de te dire, n’en tiens pas compte, c’était pour de rire, on ne va pas tomber dans la sensiblerie, non. Tu sais bien que le pire est toujours certain et qu’on va continuer à vivre. Tiens, on va le faire, rien que pour t’emmerder. Fallait pas nous laisser tomber. Salut, Pierre.

Écrit par : jean

 

Prix "pour vous" :

"Mes amis, vous m'avez choisie pour être votre compagne de lecture quelques instants par jour, et j'en suis flattée. vous venez fureter par ici, vous vous arrêtez un moment, curieux et repartez et parfois, si l'envie est au rendez-vous, vous laissez une petite bafouille, une trace de votre passage, une empreinte.

Je vous fais la promesse de rester fidèle à mes convictions humaines, où respect et partage seront au rendez-vous, de vous faire découvrir des artistes que j'aime, de vous glisser l'actualité qui me touche,de ne pas vous oublier, de vous sourire, de vous écrire, de vous aimer et même pire.

Merci de vous, de cette longévité, de nos lendemains à venir."

(et je ne plagierai pas Barbara en affirmant "ma plus histoire d'amour c'est vous !".)

Commentaires

On te laisse toujours des messages d'amour pour te remercier d'exister, et te dire qu'on t'accompagne chaque jour en mots en pensées en amour, si loin et si proche en vériité. D'ailleurs je descends du podium et te cède la place pour la tendresse de ton discours...et plus encore. Bises joyeuses, essentielles.

Écrit par : calouan14 | 15 avril 2014

Je ne saurais dire mieux que ton homonyme. :)

Écrit par : Laura Millaud | 15 avril 2014

Exclu ... vraiment, personne ne m'aime plus, heureusement que ma jolie Julie veut encore de moi. Pour combien de temps ? Moi, lorsque j'ai fait ce discours, j'étais sincère, je vous jure, c'est la réalité qui m'a rattrapé et dépassé. Désolé, vraiment désolé. Exclu ... vu le peu de candidats au concours, je me disais qu'au pire je terminerais troisième. Même pas, snif. Décidément, l'amour ne dure jamais très longtemps. Resnif.

Écrit par : François H. | 15 avril 2014

Je propose au jury de mettre 1ères ex aequo les chouettes discours de Caloun et de Calouan 14 puis troisième (règlementairement pas de second) François H. en souvenir de la bonne ambiance de son meeting de 2012 à Lille, j'avais rien écouté mais j'avais aimé - avec mon petit dernier dans les bras (il avait trois mois) - discuter avec tous ces gens qui avaient connu l'ivresse de mai 1981, ça leur donnait une lumière dans les yeux qui m'avait beaucoup ému (sic). Dis Calou, c'est quoi le prochain concours ?

Écrit par : jean | 15 avril 2014

cher monsieur François H, ce n'est pas une question de sincérité car de cela, je ne doute pas. il s'agit juste de créativité. ici, on invente, on créé, on fabrique avec des bouts de ficelle de mots et d'émotions, des morceaux de phrases de textes de souvenirs de partages.
point de création dans ce discours posté là et qui a déjà fait la une de tous les médias.
d'accord ?

Écrit par : Calouan | 15 avril 2014

Heueueueueueueu ... d'accord Madame, je m'excuse ...

Écrit par : François H. | 16 avril 2014

Les commentaires sont fermés.