09 octobre 2014
love-story VII
quand Anne était entrée dans le garage, elle avait senti de suite senti que quelque chose n'allait pas.
Marc avait dit qu'il viendrait prendre ses affaires cet après-midi alors qu'elle était à l'école, les filles aussi, afin de leur épargner le spectacle désoeuvré de son départ, des cartons qu'il bouclait, de ses valises dans le couloir qui s'entassaient, malheureuses et gonflées de cette peine d'un échec enfin avoué.
Marc n'avait pas fait de scène quand elle lui avait appris son désir de mettre un terme à leurs années de couple qui s'était étiolé, de couple qui faisait semblant d'en être un mais qui se cachait derrière le masque de la bienséance.
Anne avait expliqué son envie de vivre, de vibrer, d'être à nouveau heureuse pleinement.
d'ailleurs, non, elle n'avait pas dit "heureuse à nouveau", elle avait lancé, provocante "heureuse, enfin !".
Marc ne s'était jamais senti doué pour ces choses de l'amour, lui qui avait vécu de foyer en foyer, abandonné par une mère qui ne s'en sortait pas et un père lâche qu'il n'avait jamais vu.
Marc avait connu le manque, l'absence, l'attente, l'espoir d'un peu de chaleur pour lui gonfler le coeur...Il ne voulait pas revivre ça. Mais il n'avait pas fait de scènes. Il s'était juste effondré dans ses bras, sanglotant comme un enfant pendant de longues minutes et il avait ajouté :
- eh bien, soit, si c'est ce que tu veux, je ne peux rien y faire.
puis, il s'était levé, chancelant et avait rejoint la porte, comme un homme ivre l'aurait fait, hésitant à chaque pas, manquant tomber et se rattrapant aux meubles qui se trouvaient sur son chemin.
- laisse-moi juste le temps de trouver un appart et je reviendrai prendre mes affaires.
il avait fini la journée à l'hôtel, incapable de manger, de penser, de respirer normalement.
il n'était plus qu'un zombi.
22:31 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
"Heureuse, enfin " lui lança-t-elle, comme un couteau que l'on plante dans le coeur d'un homme qu'on voudrait voir disparaître de la circulation et n'avoir jamais connu ... cette Anne est d'une provocante cruauté. Marc, à l'évidence, est devenu encombrant. Quid des deux filles qu'ils ont eu ensemble ?
Perso, je trouve Marc admirable. Finalement, Anne ne le méritait pas ...
Nota : Je suis dans la provocation ...
Écrit par : jean | 10 octobre 2014
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