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13 octobre 2014

love-story VIII

la voiture de Marc était toujours là. or, il avait promis qu'il passerait lorsque les filles étaient à l'école, car voir son père prendre ses affaires et repartir penaud, n'était pas souhaitable pour ces gamines encore fragiles.

avait-il changé d'avis ?

avait-il eu envie finalement d'un coup d'éclat, lui qui avait promis de ne pas faire d'esclandre, de laisser Anne vivre sa vie comme elle l'entendait ? lui qui avait admis ne pas avoir été à la hauteur des attentes de sa femme, même s'il était certain d'avoir été tellement attentionné, tellement amoureux toutes ces années ?

mais on ne se refait pas et quand on n'a pas connu la tendresse d'un foyer on ne peut, peut-être, pas inventer l'harmonie dans le sien ?

il avait tant espéré enfin construire une vraie cellule familiale, enfin s'épanouir en tant qu'adulte là où la vie avait bousillé son enfance. une vraie tribu : le même sang, le même nom, le même sourire et la même envie de voir l'avenir...

dix ans plus tard, il découvrait, avec tant d'amertume qu'il s'était trompé. lui qui avait abandonné par son père, retiré de sa mère pour maltraitance, qui avait vu son frère mourir d'une méningite dans le foyer où ils avaient été placés.

dix ans après, il comprenait qu'il n'avait pas donné suffisamment à celle qu'il aimait, lui qui avait tant besoin qu'on l'aime aussi, qu'on le réchauffe enfin, qu'on croit en lui et qu'on ait envie de rester à ses côtés.

l'abandon, il connaissait, la trahison, les coups bas, il en savait la couleur, la saveur, la violence...

mais que c'était difficile d'accepter revivre cela à nouveau...

et ses filles, alors ?

Commentaires

Heureusement qu'on peut croire en la résilience et être capable de construire autre chose de ce qu'on a vécu enfant. Tout le monde n'y arrive pas.

Écrit par : Laura Millaud | 13 octobre 2014

Je viens de me rendre compte que tu classais tes billets doux ou durs dans différentes catégories.
Je crois que dès la naissance beaucoup de choses se joue déjà et quand je parle "naissance" je parle accouchement. Et puis après ce choc, il y a ceux qui ont la chance de "débarquer" dans une famille aimante et les autres qui n'ont pas cette chance, rien que ça ça devrait rendre modeste les ceusses qui clament leur réussite, leur "je mérite ce que j'ai".
Tous les jours ou presque, je croisais un SDF, j'était bien incapable de lui donner un âge, il était là à la sortie de la bouche de métro, tous les jours, il me disait bonjour avec un sourire triste tel un enfant perdu. Depuis une semaine, il n'est plus là.

Écrit par : jean | 15 octobre 2014

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