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18 septembre 2015

roue crevée

il me regarde avec un oeil pénétrant.

j'essaie de me souvenir et soudain, ça revient.

la dernière fois que je l'ai vu, si on peut appeler ça "voir", il avait un plâtre sur le nez, qui lui mangeait le visage. un boxeur, peut-être ?

on s'était âprement attrapés pour une place de parking non officielle, devant chez lui ou pas, privilège dans le village ou pas, droit du sol, du pouvoir, prétention malvenue, vanité homme contre femme, cette sensation qu'il se sentait "intouchable" alors qu'il avait dû baisser la garde et se rendre à l'évidence : pour ce coup-là, je l'avais fait plier.

moi, la victoire, je m'en foutais, je refuse les gens qui se croient supérieurs et je l'avais renvoyé dans ses quartiers. petit con, va !

il me regarde, la haine au bord des lèvres et je ricane, idiote et immodeste que je suis, pas du tout impressionnée par sa magnifique Mercedès, par sa gueule de beau gosse (ben oui, là, il n'a plus de plâtre) et sa carrure balèze.

bien mal m'en pris de lui ricaner au pif comme une sale gamine. car, bizarrement, le lendemain matin, je trouvais mon pneu crevé.

juste avant un rendez-vous important, ça tombait mal, bon sang (genre un pneu crevé, ça peut tomber bien !!!). avec mon pantalon blanc et ma tenue soignée, je n'étais pas hyper à l'aise pour filer sous la bagnole à déplacer des roues dégueulasses...

je ne suis pas super forte au jeu du "push" dans le coffre de la voiture pour faire tomber la roue de secours ni dans "je pose l'embout du cric dans l'encoche prévue à cet effet sous la voiture"..

moi non.

mais c'est sans compter sans la comtesse S.

parce que la comtesse S, elle est geolée comme une tige de bambou, elle est sapée avec soin et elle vit une vie de... comtesse.

mais s'il y a un truc qu'elle revendique c'est "se démerder seule".

je l'avais croisée dans une soirée voisins, bien arrosée et on avait discuté une demi-seconde... les comtesses, ça n'a jamais été mon truc...

mais là, quand elle s'approche pour proposer son aide, c'est "oui" sans aucune pensée.

alors, quand elle a eu son permis, elle a fait une formation "je sais changer une roue" auprès de son paternel bienveillant.

la comtesse S prend les choses en mains, donne des consignes au pauvre type qui passait dans le coin pour qu'il nous fasse profiter de ses 85 kilos pour dévisser les écrous et ni une ni deux, elle orchestre mon changement de roue, toutes deux mains noires, mais sourire aux lèvres.

il n'y a pas à dire, il y a des femmes sur cette planète, qui n'ont pas fini de m'impressionner...

 

 

 

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