24 juillet 2007
voyage
je voulais juste vous proposer un détour...
vers une terre chaude et affolante...
et des extraits de cette extase-là :
Je suis vivant, renard, cheval et cigogne
vapeur, scintillement
au long des prairies inondées d’eaux lucides
je suis saison après saisons après saisons
Saisons après saisons je l’ai bu le sang noir
et l’Euphrate mon frère est un fleuve de peur
et le Tigre mon frère est un fleuve de haine
et le Fleuve Jaune un chant de désespoir
et le Gave mon frère une coulée de larmes
et le Guadalquivir un serpent de métal
et le Luy de Béarn une chaîne à tes dents
Tout ce que j’ai perdu vacille ici
dans la lumière éparpillée, c’est tremblant
alors j’invente des noms à ces effleurements
automne
feuille
tristesse
lenteur
regret
un visage
d’une beauté de roseau bleu
Un visage d’une beauté de roseau bleu
et l’offrande
l’offrande de mon corps de vapeur et de scintillements
camisole à tes yeux
un joug sur ta nuque de cerf
ce visage, je te l’offre
mais tu ne le possèderas jamais !
Ils l’ont pris
ils ont tranché tes mains et tu ne le sais pas
ils ont tranché ta langue et tu ne le sais pas
ils ont domestiqué ta parole.
Tu es une perruche et tu ne le sais pas
tes pensées sont des mouches dans une toile d’araignée
Je suis la ronce aveugle qui s’agrippe au brouillard
qui marche sur sa propre langue et trébuche entre ses dents
langue sans mots et s’égare de proverbe en proverbe
S’égare de proverbe en proverbe
sur ta langue sans mots ma langue se repose
je hurle en ce baiser tu ne m’écoutes pas, je hurle !
Cette main c’est ta main sur mon sein c’est ta main.
Regarde à la branche du saule étendu le drap obscur
le linge de la nuit, un velours noir abrutissant d’étoiles
00:20 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (0)
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