13 février 2008
salve d'or
exemple vivant de l’expression française "joie de vivre", Henri Salvador affirmait que la musique était une compagne de chaque instant dans son existence, et qu’elle était l’une des raisons essentielles de l’éternel esprit d’enfant qu’il avait conservé toutes ces années. sa voix parfaitement claire devait tout à la discipline et à sa passion pour les deux plus grands crooners de tous les temps.
écouter de bons disques aura finalement été le meilleur des enseignements pour ce natif de la Guyane française émigré à Paris dès l’âge de 7 ans. cinq années plus tard un cousin l’aidait à donner un but à sa vie: "Il me fit écouter des disques de Duke Ellington et de Louis Amstrong. j’ai été instantanément fasciné par cette musique, et c’est à ce moment que le jazz a transformé ma vie. Mon père rêvait de me voir devenir avocat ou médecin, mais j’ai tellement insisté qu’il a fini par m’offrir une guitare sur laquelle je me suis exercé seul pendant presque 2 ans avant de pouvoir réellement en jouer."
à l’approche de ses 15 ans, le jeune Salvador s’estima suffisamment prêt pour pouvoir briguer un emploi de musicien au sein d’un orchestre français populaire. il passa une première audition qu’il réussit d’emblée.
"En France, je n’ai pratiquement jamais quitté le devant de la scène. l’inspiration ne m’a jamais abandonnée. composer est un autre exercice quotidien pour moi; en réalité j’enregistre en permanence de nouvelles mélodies, et à l’heure d’entrer en studio, je ressors mes enregistrements et sélectionne ceux qui s’adaptent le mieux au projet.
très souvent les mélodies apparaissent en premier ; parfois elles naissent sur un texte envoyé par l’un de mes auteurs. beaucoup de ces auteurs ont hélas déjà disparu, comme Boris Vian, mais heureusement est apparue une nouvelle génération très talentueuse avec la jeune Keren Ann par exemple, avec qui j’ai beaucoup travaillé sur l’album "Chambre avec vue".
par une curieuse coïncidence, bien des années plus tard il influença les musiciens de la nouvelle vague qui naquit à Rio, la Bossa Nova. "Dans mon île", composition que Salvador enregistra en 1957 arriva au Brésil par le biais d’un film italien (Europa di notte d’Alessandro Blasetti), et fut considéré par Antonio Carlos Jobim comme l’une des influences majeures dans la naissance de cette révolution musicale.
il est décédé aujourd'hui...
je l'ai croisé plusieurs fois. il m'appelait "ma princesse", mais je crois que c'était ainsi qu'il appelait les femmes en général...
un "prince charmant de Marseille"...
13:45 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
"Prince rieur" à cannes aussi où il jouait aux boules pas loin de mon lycée, on l'entendait rire presque depuis la croisette . Je crois que c'était une "personnalité" la-bas mais en tant que super joueur de boules surtout, il était très aimé des cannois :-) je ne l'ai pourtant jamais croisé et j'étais trop timide pour aller le voir jouer la-bas !
Il me faisait bien rire dans ses émissions où il se déguisait avec ses copains, je ne me souviens plus du nom. C'était bon enfant tout ça. Mais sa chanson , celle qui a marqué mon enfance c'était la biche et le chevalier, elle me faisait vraiment rêver celle-ci.
Écrit par : jill.C | 13 février 2008
Je suis triste de voir ce brave Henri parti ches les anges.
Son rire et ses jolies chansons tristes ou rigolotes résonnent encore en moi...
c'est bien d'avoir fait une note à son sujet...
bonne journée tite louve, bisou ma belle...
Écrit par : le Pierrot | 14 février 2008
Merci Calouan d'avoir écrit un si long et beau papier sur Henry Salvador. J'étais très impressionné par la pureté de sa voix à 90 ans. J'avais vu à la télé comme tout le monde des extraits de son concers d'adieu le 21 Décembre dernier. cà avait l'air très émouvant. C'est bizarre mais j'ai l'impression qu'il n'avait atteint sa vraie dimension d'artiste incontournable qu'avec son album "Chambre avec vue" et le fameux "Jardin d'Hiver". J'ai appris d'ailleurs hier qu'il avait été longtemps en froid avec Keren Ann et Benjamin Biolay, avant de se rabibocher avec eux il y a peu. Avec Benjamin B. je crois avoir compris pourquoi: Il avait dû avoit vent que "Sa princesse" (vous savez qui...) en pinçait pour Benjamin B. Une simple histoire de jalousie masculine en somme.....
Écrit par : Gérard | 14 février 2008
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