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21 février 2017

Les vagues

J'en ai assez de ce qui est joli, j'en ai assez de ça qui est intime. Je vogue sur des eaux houleuses et je coulerai sans personne pour me sauver.

 

Je dois poser le pied prudemment sur le rebord du monde, de peur de tomber dans le néant. Je suis forcée de me cogner la tête contre une porte bien dure, pour me contraindre à rentrer dans mon propre corps.

 

Tout effort vers la connaissance est vain. Tout n’est qu’expérience et qu’aventure. Sans cesse, nous formons de nouveaux mélanges avec des éléments inconnus.

 

Je veux donner, je veux être donnée, et je veux la solitude pour y déployer en paix mes possessions.

 

Je bouge comme la feuille de la haie qui me faisait peur lorsque j'étais petite. Je danse sur les murs rayés et impersonnels, sur les plinthes peintes en jaune comme la lumière du feu dans sur les théières. Je capte le feu jusque dans le regard froid des femmes.

 

J’ai voulu dilater la nuit, et y faire entrer sans cesse de plus en plus de rêves.

 

extraits de "Les Vagues" de Virginia Wolf.

 

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