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02 mai 2015

lettre P

aujourd'hui lettre P.

p comme présent, toujours vivre au...

pistaches, hum j'aime beaucoup

partir, à cause des voyages

papa.. bon voilà... disons parents... euh ben voilà aussi...

paroles, vital je crois

pensées, vital aussi, à cause d'une certaine indépendance d'idées

prison, pour ne pas s'y sentir, jamais

perdition

paradis, là où je vis

partage, avec vous c'est déjà le cas

pouvoir, le nom et le verbe, entre la domination et le possible

et puis plein d'autres encore... je vous laisse dire... mais je garde Pierre pour moi... évidemment

P

23:02 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (2)

biface

il salue avec diligence d'un petit signe de tête quand il passe dans les couloirs de l'hôpital et pour tout le service, ce jeune homme aux chemises impeccables et aux cheveux bien lissés est un exemple de sobriété et de sérieux.

il n'est pas très grand, pas très musclé non plus, il passe inaperçu parmi la foule, sa voix est posée, légèrement intimidée lorsqu'il s'adresse à des inconnus, il a des doigts bien équilibrés et de grandes lunettes qui trouvent leur place au-dessus d'une barbe bien entretenue.

il déplace ses yeux avec une infinie discrétion quand une belle femme le croise, pour qu'elle ne le remarque pas.

On ne lui connaît aucune histoire, aucune petite amie, certains se demandent même s'il ne préfère pas les hommes...

dans son grand appartement tout est impeccablement rangé, les serviettes sont bien pliées, les livres bien alignés, le parquet craquant bien entretenu.

mais... quand il rentre chez lui, il ne ferme pas le verrou de la porte. il ne pense qu'à une chose, comme tout au long de la journée, ce moment tant désiré, qui le fait presque trembler de désir et d'excitation... le moment où elle tournera la poignée et poussera la porte, où elle fermera le verrou et avancera dans l'appartement, laissant entendre le frottement du tissu contre sa peau.

il calmera les battements au creux de son ventre, les bourdonnements dans ses oreilles, il fermera les yeux, fera semblant de dormir.

et il sait.

il l'a attendue.

elle se glissera contre lui, nue.

embrassera le coin de ses paupières et les ourlets de ses lèvres, passera un doigt délicat sur les contours de son visage et murmurera bonsoir jeune homme.

il se retournera sur le dos dans un grognement feint et elle viendra appliquer la totalité de son corps à elle contre son corps à lui. peau contre peau. juste pour sentir le renflement entre ses jambes gonfler plus encore. et lentement, très lentement elle glissera entre les jambes de ce jeune homme discret, sobre et sérieux qui salue d'un petit geste de tête les passants.

mon muguet pour vous

quelle hôte indélicate je fais, j'ai oublié hier de laisser sur le rebord de votre fenêtre un brin de ce muguet qui embaume et laisse présager du bonheur en clochettes tintinnabulantes.

il n'est peut-être pas trop tard, un 2 mai, ça le fait encore... non ?

pour la peine, je vous glisse un peu de la génèse de cette délicieuse et parfumée tradition :

Le muguet n'a été associé à la Fête du Travail qu'en 1941, sous le régime de Vichy.

dans la Rome antique, les célébrations en l'honneur de Flora, déesse des fleurs atteignaient leur apogée le 1er mai.

les Celtes célébraient le début de l'été le même jour. Ils érigeaient un arbre autour duquel ils dansaient pour chasser les mauvais esprits. ils accordaient par ailleurs au muguet des vertus de porte-bonheur.

en 1560, le roi Charles IX, en visite avec sa mère Catherine de Médicis dans la Drôme, se vit offrir par le chevalier Louis de Girard de Maisonforte un brin de muguet, cueilli dans son jardin à Saint-Paul-Trois-Châteaux.

le roi donne des brins de muguet dès le 1er mai 1561 aux dames de la cour en leur disant: « Qu'il en soit fait ainsi chaque année ». la coutume était née.

le 1er mai 1895, le chanteur toulonnais Félix Mayol (créateur de "Viens, Poupoule!" en 1902) arrive à Paris. son amie Jenny Cook lui offre un bouquet de muguet. il en porte à sa boutonnière le soir même pour la première de son tour de chant au Concert Parisien. sa série de concerts est un triomphe. Mayol décide de ne plus s'en séparer. le muguet devient son emblème. Ttès populaire à l'époque, le chanteur aurait relancé la tradition.

le 1er mai 1900, lors d'une fête organisée par les grands couturiers parisiens, toutes les femmes reçurent un brin de muguet, clientes et petites mains. séduites par l'idée les couturières en offrirent chaque année à leurs clientes.

Christian Dior en fit même l'emblème de sa maison de couture.

le muguet n'a été associé à la Fête du Travail que sous le gouvernement de Vichy. le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme « la Fête du Travail et de la Concorde sociale ».

l'églantine rouge, symbole de la journée internationale des travailleurs après 1891, trop connotée à gauche, est remplacée par le muguet.

22:39 Publié dans lamiendo | Lien permanent | Commentaires (0)

01 mai 2015

Dupontel

il ne faisait pas partie de ma liste des "amoureux" atypiques et pourtant... j'ai de suite aimé la force de la folie qui était en lui, quand il faisait de sketches très particuliers.

et puis, chaque fois que je le vois jouer dans un film, je me concentre sur son visage, ses yeux noirs, les rides qui commencent à se creuser autour de sa bouche, ses cheveux qui, lorsqu'ils sont en bataille, le font ressembler à une "vieille".

sa bouche se tort, son débit s'accélère parfois, ses sourcils deviennent trop sérieux, et puis... un sourire et on est totalement soulagés.

le dernier film dans lequel il joue ("En équilibre") n'a rien d'extraordinaire mais la justesse de son jeu nous prend aux tripes.

et c'est là que j'ai compris deux choses :

1) d'abord que j'ai oublié de le glisser dans la liste des amoureux atypiques

2) qu'il ne faut jamais lâcher, même quand les choses semblent perdues d'avance.

donc : je reprends l'entraînement tous les matins que je le pourrais et je mets un coup de collier pour rendre toutes ces commandes que je dois rédiger.

merci Albert !

 

23:24 Publié dans Film, lamiendo | Lien permanent | Commentaires (3)

triphase

il marche en trainant les pieds comme un robot, un automate qui n'aurait pas appris la flexion des articulations, il dit "je sais" chaque fois qu'on lui parle par réflexe parce qu'au fond, il a du mal à accepter qu'il ne sache pas tout, ne devine pas tout, ne comprenne pas tout avant même que les choses ne lui soient expliquées, dévoilées, partagées, il n'avoue pas son âge, se donne facilement neuf ans de moins et en enlèverait volontiers sept encore à cause de ce fameux test qui lui annonçait quinze ans de moins, il se persuade voilà tout, il teint ses cheveux en noir mais ne soigne pas ses dents, il accumule dans son appartement des tas de choses qu'il ne range pas, des vêtements aux quatre coins des pièces, entassés, négligés ou sur le rebord de la baignoire, des cartons pas ouverts, des objets qu'il achète et achète encore, il raconte les études qu'il a faites il y a trente ans, comme si ça datait d'hier au soir, comme si c'était tellement extraordinaire qu'il fallait que tout le monde le sache, le découvre avec admiration et référence.

il parle de lui comme un grand sage mais sa vie sentimentale est un fiasco, il a peur de vieillir seul, il ne sait qui ni comment aimer. Il pense que l'amour d'une femme se monnaie, il essaie de se persuader que rien n'est de sa faute, que la vie n'a pas été clémente dans ses rencontres, qu'il aurait dû avoir plus de chance...

il utilise des beaux mots, des mots compliqués, des mots rarement usités pour étaler une éducation qu'il ne doit qu'à lui-même.

il se voudrait homme unique, héroïque, tellement prestigieux, il n'est qu'un homme, qui a vécu, avec ses bosses et ses boitillements, un homme qui vit seul et ne comprend pas tout.