30 avril 2009
suspens
elle sent les petits cheveux humides qui lui chatouillent le nez. elle aime cette odeur d'amande et de lait.
elle aime sentir son petit corps si léger qui s'appuie contre elle.
elle aime ses petits doigts posés sur sa peau.
petits doigts comme une caresse.
petits doigts maillons fragiles de cette chaîne qui les relie.
elle ferme les yeux et se laisse bercer par le mouvement de son corps, de son coeur.
elle laisse le sommeil l'envahir.
demain, ils doivent se lever de bonne heure pour l'infirmière.
les soins.
la douleur.
encore.
elle se dit juste avant de plonger dans un rêve d'éternité que ce soir encore elle a dormi contre son petit corps et que ça, la vie ne le lui prendra jamais.
et comme chaque fin de journée, elle prie pour qu'il y en ait d'autres.
cadeaux.
moment partagés.
vie en suspens.
son enfant.
(j'ai trouvé cette belle illustration sur le site d'helenablue)
23:08 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (3)
bonne heure
envie de vous faire rêver...
un bout de terre entourée d'eau...
un bout de vie entourée d'âme, de force, de lumière...
18:48 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
27 avril 2009
petites filles
les petites filles voient grand
elles espèrent en demain
espèrent en leur père
confiantes souriantes légères
les petites filles tricotent leurs rêves
la nuit quand le loup rode sous leur lit
le jour quand elles dansent dans la cour
avec les autres enfants
quand les poésies s'écrivent sur les cahiers
les petites filles mettent des pulls trop grands
de leur père
ou pas.
nues.
elles lèvent les bras lèvent les pieds lèvent les yeux
haussent les épaules
et s'en vont
confiantes souriantes légères
traverser le grand champ calme
leur vie
aujourd'hui
demain
bientôt
08:18 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
26 avril 2009
cats
et pour ma douce Cécile, voilà l'originale...
19:17 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (5)
chaos calme
entre deux voyages, un petit message pour vous parler de ce film-là...
beau.
bouleversant.
quand le chaos appelle le silence...
quand l'absence devient quotidien...
une réflexion autour du deuil.
Et Nanni Moretti... une merveille d'acteur...
donc, un film à conseiller...
à savoir :
- Caos calmo a été condamné par l'église catholique en Italie à cause d'une scène de sexe crue entre Nanni Moretti et Isabella Ferrari.
- pour incarner Steiner grand patron à la tête d'un empire médiatique, Antonello Grimaldi a choisi un autre réalisateur de renom, Roman Polanski : pour que ce personnage puisse se confronter non seulement à Pietro Paladini, mais aussi à Nanni Moretti, il fallait un réalisateur important !
"(...) C'est une scène que nous avons tournée le dernier jour, parce que nous n'étions pas sûrs que Polanski se libérerait, et jusqu'au bout, j'ai craint de devoir me maquiller et m'habiller en Steiner !"
- Caos calmo est l'adaptation du roman homonyme de Sandro Veronesi, lauréat du prix Strega (équivalent du Goncourt) et best-seller en Italie. paru en 2008, le livre a reçu le prix Femina étranger, quelques semaines avant la sortie du film.
18:28 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (1)
19 avril 2009
minous
cette nuit, ma minette a eu des bébés...
oui, je sais, vous vous en moquez, mais je ne peux m'empêcher de m'extasier sur ce miracle de la vie...
comme l'a dit ma fille : "elle s'est gavée !"
et c'est vrai que nous les filles on est quand même de sacrées forces de la nature...
d'ailleurs, oyé oyé, j'ai des petits minous à donner, si ça intéresse ?
16:21 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (3)
ma... quis
avril... les bourgeons... les rayons de soleil fragiles et lumineux derrière les pluies constantes...
et surtout les vacances...
alors, je m'envole vers une destination enchanteresse et vous laisse à vos soupirs impatients...
plein de jolies choses à raconter, des mots bien chauds à tricoter pour vous, à mon retour...
soyez sages...
09:22 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (3)
18 avril 2009
un loup parmi nous
chatoyante et fragile, désopilante et meurtrie, voici Virginia Woolf dans le récit bouleversant donné par Viviane Forrester.
la présence de Virginia nous fait trembler d’émotion, souvent ployer de rire, parfois la détester. elle est avant tout différente de la légende tramée par son mari Leonard, qui se forgeait une carapace en projetant sur elle ses propres troubles.
dans la ronde brillante et mouvementée de ceux qui l’entourent au long de sa vie, chacun révèle des secrets, des masques jusqu’ici négligés. surtout, jaillit à vif, à nu, dans la plénitude ou dans les affres, une femme apte à étreindre le monde, dont elle guette le vrai langage et les silences. une femme qui eut à subir son propre génie, à s’efforcer de le faire accepter par les siens.
une femme qui aura pu dire : « Je sens dans mes doigts le poids de chaque mot », avant de répondre à « l’étreinte » promise par la mort en allant se noyer, les poches pleines de pierres, dans la rivière Ouse.
un suicide dont on découvrira certaines raisons passées inaperçues.
à chaque épreuve rencontrée, Virginia Woolf ressassait la même interrogation effarée, retranscrite dans ses romans Mrs Dallowayou Instants de vie : « Le monde a levé son fouet, où va-t-il descendre ? »
avec ses assertions cinglantes, ses phrases sans verbes, directes et vindicatives, ses retours à la ligne définitifs et sans appel, Viviane Forrester séduit par son écriture en coup de fouet. aussi fugueuse que guerrière, sa biographie buissonnière de Virginia Woolf est un livre profond sur l'impossible vérité de l'être, thème woolfien par excellence : « Dans la plus minime des fractions de l'instant le plus ténu, que d'éléments indistincts, simultanés, confus, alors que le récit qu'ils composent, que l'on s'en fait, exige choix et déroulement. C'est cela même que Virginia Woolf interceptait tel quel, irrésolu, surgi, puisé dans le réel, et dont elle faisait entendre le son de cristal, mais issu d'un monde aux prises avec les cloisonnements fictifs qui masquent la réalité », écrit Viviane Forrester, qui sonde pourtant les tréfonds de son sujet avec une minutie aimante, pour en évacuer des poisons rarement analysés : l'interdiction de Leslie Woolf à sa femme d'engendrer des enfants, l'antisémitisme de Virginia Woolf (« facteur intime d'autodestruction »),secrètement honteuse d'avoir épousé un Juif, et l'ambiguïté d'une relation conjugale fondée sur l'étouffement et la propulsion hors de soi.
loin de Viviane Forrester la tentation de salir un auteur en déterrant ses démons. au contraire, son amour pour Virginia Woolf, sa soif de réhabiliter la femme complète qu'elle aspirait à être animent ce livre vivace, viscéralement engagé. car Viviane Forrester parle à la première personne, héritière altière d'une femme bafouée, dont elle guette les signes en retour, jusqu'à épouser ses points-virgules abyssaux : « Je n'ai pas de réponse, sinon que je veux tout entendre ; je veux qu'on me dise tout. L'oeuvre, la vie, les chemins et les corps sont à saisir ensemble, tous tendus vers la consolation. »
consolatrice, oui, telle est la miraculeuse qualité de cette biographie.
16:26 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
16 avril 2009
objets perdus
photo de Laurence Leblanc (Objets perdus)
sur le vieil agenda craquelé
quelques mots griffonnés
vestiges d'un temps passé
un hier jamais abordé
Minâ feuillette sans réfléchir le vieil agenda trouvé derrière la pile de combinaisons en satin. armoire lourde et poussiéreuse.
elle a du s'y reprendre à trois fois avant de réussir à tourner la clé dans la serrure de la porte.
armoire lourde et ancienne.
elle regarde les murs au papier peint défraîchi. depuis combien de temps cette maison n'a-t-elle pas été habitée ?
elle s'imagine : la vie, les gens, le bruit, la musique, les cris, l'amour...
un jour un homme et une femme se sont aimés sur ce grand lit abandonné.
son grand-père et sa grand-mère.
elle se lève, se rassoit. un peu plus fortement.
le sommier grince. elle s'amuse.
elle croit voir les paquets multicolores empilés sur le haut de l'armoire les veilles de Noël. elle sourit en pensant aux combinaisons de satin qui ont du dormir bien des nuits par terre, jetées après des enlacements fiévreux.
elle caresse le bois.
armoire lourde et vivante.
elle prend le temps de lire quelques lignes du vieil agenda mais les mots la traversent et ne restent pas en elle.
elle sent juste une vague odeur de vanille rance.
elle cherche alors une trace laissée entre les pages gondolées.
un doux billet.
un vieux ticket.
une fleur séchée...
Minâ referme le vieil agenda. elle va être en retard. aujourd'hui elle retrouve Léo. après des mois d'absence, il revient. diplôme en poche.
elle tourne la clé dans la lourde armoire poussiéreuse et tapote sur le dessus du lit pour lui rendre sa netteté.
met l'agenda dans son sac. pense à Léo. se sent heureuse.
08:59 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
15 avril 2009
tordu... au milieu
Il rêvait d'une ville étrangère Une ville de filles et de jeux Il voulait vivre d'autres manières Dans un autre milieu Il rêvait sur son chemin de pierres "Je partirai demain, si je veux J'ai la force qu'il faut pour le faire Et j'irai trouver mieux" Il voulait trouver mieux Que son lopin de terre Que son vieil arbre tordu au milieu Trouver mieux que la douce lumière du soir Près du feu Qui réchauffait son père Et la troupe entière de ses aïeux Le soleil sur les murs de poussière Il voulait trouver mieux... Il a fait tout le tour de la terre Il a même demandé à Dieu Il a fait tout l'amour de la terre Il n'a pas trouvé mieux Il a croisé les rois de naguère Tout drapés de diamants et de feu Mais dans les châteaux des rois de naguère Il n'a pas trouvé mieux... Il n'a pas trouvé mieux Que son lopin de terre Que son vieil arbre tordu au milieu Trouver mieux que la douce lumière du soir Près du feu Qui réchauffait son père Et la troupe entière de ses aïeux Le soleil sur les murs de poussière Il n'a pas trouvé mieux... Il a dit "Je retourne en arrière Je n'ai pas trouvé ce que je veux" Il a dit "Je retourne en arrière" Il s'est brûlé les yeux Il s'est brûlé les yeux Sur son lopin de terre Sur son vieil arbre tordu au milieu Aux reflets de la douce lumière du soir Près du feu Qui réchauffait son père Et la troupe entière de ses aïeux Au soleil sur les murs de poussière Il s'est brûlé les yeux...
08:12 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (3)
autre tête ?
FlashRue
Artistes Marseille rech. 100(0) pers.
pour actes artistiques surprises, fugitifs,
inattendus, incongrus, décalés, sensibles,
contagieux, drôles, graves...
Rdv vend. 17 avril à 18h30,
en bas des escaliers de la gare St Charles
Vous avez rêvé un jour de changer de tête, de changer de style d'être blonde,
ou blond par exemple, alors venez au FlashRue du 17 avril 2009.
Nous vous fournissons les perruques.
Munissez-vous d'un accessoire rouge
Lieu du rendez-vous en bas des escaliers de la gare St Charles
Durée de l'action 20 à 30 minutes
Lieu de l'action métro et rond point de Castellane.
Disponibilité souhaitée 1h20 en tout
Informations :
www.flashrue.net
http://www.myspace.com/flashrue
www.facebook.com groupe FlashRue de Marseille
voir toutes les vidéos > http://fr.youtube.com/flashrue
08 72 73 35 24 (coût d'un appel local)
contact@flashrue.net
08:09 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
14 avril 2009
mademoiselle coule
chaque semaine, je reçois "la photo de la semaine" de Benoît Page.
cette semaine, j'ai reçu ça :
Mademoiselle coule
des yeux
de l'âme
coule de tristesse
de dégoût
de honte
Mademoiselle coule
le jour
la nuit
au soleil
à l'ombre
quand les bourgeons fleurissent
qu'il faut tondre le gazon
Mademoiselle coule
car elle ne sait rien faire d'autre
couler
et couler encore.
15:21 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (12)
13 avril 2009
Louis est amoureux
et dans les petits bonheurs de lundi ensoleillé, il y a aussi ça :
11:51 Publié dans mes publications presse | Lien permanent | Commentaires (2)
prix ados
vous savez quoi ? il semble que je sois pré-selectionnée pour le prix ados 2009-2010 avec "Ce héros n'est pas mon père" ...
c'est ici qu'il faut télécharger la liste...
chouette non ?
11:18 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (6)
11 avril 2009
hum...
il y a des jours où on se voudrait aphrodisiaque
pour l'empreinte de l'exilir
le plaisir du liquide offert
la volupté de la bouche ouverte...
17:50 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
10 avril 2009
savoir
Savoir sourire,
À une inconnue qui passe,
N'en garder aucune trace,
Sinon celle du plaisir
Savoir aimer
Sans rien attendre en retour,
Ni égard, ni grand amour,
Pas même l'espoir d'être aimé,
Mais savoir donner,
Donner sans reprendre,
Ne rien faire qu'apprendre
Apprendre à aimer,
Aimer sans attendre,
Aimer à tout prendre,
Apprendre à sourire,
Rien que pour le geste,
Sans vouloir le reste
Et apprendre à Vivre
Et s'en aller.
Savoir attendre,
Goûter à ce plein bonheur
Qu'on vous donne comme par erreur,
Tant on ne l'attendait plus.
Se voir y croire
pour tromper la peur du vide
Ancrée comme autant de rides
Qui ternissent les miroirs
Savoir souffrir
En silence, sans murmure,
Ni défense ni armure
Souffrir à vouloir mourir
Et se relever
Comme on renaît de ses cendres,
Avec tant d'amour à revendre
Qu'on tire un trait sur le passé.
Apprendre à rêver
À rêver pour deux,
Rien qu'en fermant les yeux,
Et savoir donner
Donner sans rature
Ni demi-mesure
Apprendre à rester.
Vouloir jusqu'au bout
Rester malgré tout,
Apprendre à aimer,
Et s'en aller,
Et s'en aller...
08:08 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (2)
09 avril 2009
petits messages
quel est le dernier petit message que vous avez laissé ?
à qui ?
quand ?
et vous l'avez posé où ?
et si ce jour, vous me laissiez un petit message, rien que pour moi ?
hum...
12:03 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
la dernière
... lettre entre Picasso et Cézanne. c'est Picasso qui en est l'auteur.
mon travail avec ces deux classes vient d'aboutir.
en suivra un petit livre pour les élèves avec les travaux graphiques réalisés sous la direction de Pascale Breysse...
je vous montrerai.
Goscol, le 12 septembre 1905
Paul, mon cher père,
Je vous écris d’un séjour en Espagne, où je rends visite à mes parents qui sont très intéressés par notre future exposition. Je suis venu ici étudier l’art ibérique et j’ai réalisé de nombreux essais pour arriver à une simplification des visages et des corps. Je vous adresse avec ce courrier un dessin préparatoire que j’ai entrepris dans le but de réaliser une œuvre future dont le sujet se situe rue d’Avignon à Barcelone. Mon travail d’exploration s’oriente vers une nouvelle construction des formes et des volumes. J’imagine qu’on puisse voir les visages sous différents points de vue. Cela m’enthousiasme et me donne une formidable énergie. Je suis certain que vous apprécierez. Je commence à être vraiment célèbre
et j’espère que notre exposition m’aidera à aller plus loin .
A ce propos, j’ai discuté avec Ambroise Vollard et nous avons choisi une date. Cet évènement aura lieu le 1er mars 1906 pour éviter le Salon d’Automne car je déteste cette manifestation. Néanmoins, je serai très heureux d’exposer à vos côtés en mars prochain car vous êtes mon ami.
En ce qui concerne l’encadrement de nos toiles, on utilisera de grands cadres en bois peints et sculptés, en harmonie avec nos tableaux pour les mettre en valeur. Ce sera sûrement très joli.
Ambroise Vollard nous invite dans sa galerie où de nouvelles cimaises ont été installées sur le mur pour l’accrochage. En accord avec notre collectionneur d’art, les inscriptions sur les cartels seront cachées pour laisser les visiteurs deviner lequel de nous deux a réalisé la production et leur permettre d’apprécier notre démarche picturale à sa juste valeur.
J’aurais pu peindre à votre place votre compagne, votre portrait, votre montagne et signer de votre nom. Il aurait été amusant de pousser le jeu jusqu’au bout et d’inverser les rôles…
Lorsque l’exposition sera finie, nous échangerons nos portraits en gage d’amitié.
Je vous laisse désormais travailler tranquillement sur le défi. Nous nous retrouverons pour l’exposition en mars. Je suis très impatient et vous n’imaginez pas dans quel état je me trouve. Mon humeur est joviale et cela me donne des ailes
pour trouver mes idées et travailler avec acharnement.
Je vous souhaite de passer un bon hiver. Couvrez-vous bien.
Un Picasso tellement enchanté
Les demoiselles d'Avignon :
11:59 Publié dans mes ateliers d'écriture | Lien permanent | Commentaires (1)
08 avril 2009
légéreté
lever le voile
poser les bonnes questions
réponses en moments suspendus
gouttes d'absolu.
créer des images
inventer un horizon
prendre son élan
s'envoler
ne plus se retourner.
16:54 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
06 avril 2009
NPA
18:20 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)