12 juillet 2016
le corps et l'esprit
la voix envahissait l'espace sombre de la nuit, pas un autre bruit, juste la voix. chaude, douce, ronronnante, caressante.
le frisson s'est posé délicatement à la naissance de sa nuque, puis il a ruisselé le long de son dos, cheminement lent et merveilleux de la voix qui coule en elle.
le frisson s'est enroulé autour de sa taille, comme des mains chaudes qui la tiendraient pour mieux la posséder, il a continué sur ses hanches, fondu entre ses jambes, glissé le long de ses cuisses.
la voix envahissait l'espace sombre de la nuit et l'espace doux de son âme.
elle dormait et la voix lui parlait.
(j'ai récupéré cette peinture sur FB il y a qq jours mais je ne sais plus dire qui en est le peintre, je suis navrée. je crois que le titre est "la femme endormie et la lampe à pétrole")
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27 juin 2016
nuit blanche
enfoncer les ongles dans les draps frais
mordre à en étouffer le tissu de l'oreiller
sentir la chaleur irradier au bas des reins
se laisser embarquer dans un délice divin
reste là, ne pars pas, reste encore
serre-moi, viens, caresse mon corps
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27 mai 2016
arrogance
Suivre son chemin sans retour en arrière
prendre des décisions déterminée et fière
toujours vouloir le meilleur
savoir reconnaître les imposteurs
sans un bruit, en silence
encore et encore cultiver son arrogance
photo Anita Andrzejewska
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11 mai 2016
l'amant
(c) Photo Patrick Causse
"Je lui dis de venir, qu'il doit recommencer à me prendre. Il vient, Il sent bon la cigarette anglaise, le parfum cher, il sent le miel, à force sa peau a pris l'odeur de la soie, celle fruitée du tussor de soie, celle de l'or, il est désirable. Je lui dis ce désir de lui. Il me dit d'attendre encore. Il me parle, il dit qu'il a su tout de suite, dès la première traversée du fleuve, que je serais ainsi après mon premier amant, que j'aimerais l'amour, il dit qu'il sait déjà que lui je le tromperai et aussi que je tromperai tous les hommes avec qui je serai. Il dit que quant à lui il a été l'instrument de son propre malheur. Je suis heureuse de tout ce qu'il m'annonce et je le lui dis. Il devient brutal, son sentiment est désespéré, il se jette sur moi, il mange les seins d'enfant, il crie, il insulte. Je ferme les yeux sur le plaisir très fort. Je pense : il a l'habitude, c'est ce qu'il fait dans la vie, l'amour, seulement ça. Les mains sont expertes, merveilleuses, parfaites. J'ai beaucoup de chance, c'est clair, c'est comme un métier qu'il aurait, sans le savoir il aurait le savoir exact de ce qu'il faut faire, de ce qu'il faut dire. Il me traite de putain, de dégueulasse, il me dit que je suis son seul amour, et c'est ça qu'il doit dire et c'est ça qu'on dit quand on laisse le dire se faire, quand on laisse le corps faire et chercher et trouver et prendre ce qu'il veut, et là tout est bon, il n'y a pas de déchet, les déchets sont recouverts, tout va dans le torrent, dans la force du désir."
L'amant - Marguerite Duras
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08 mai 2016
croisement
" Il est des gens dont c'est le destin de se croiser. Où qu'ils soient. Où qu'il aillent.
Un jour, ils se rencontrent."
Seule Venise - Claudie Gallay
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03 mai 2016
"je" et "il"
« Pour revenir précisément au “je” : avant tout, c’est une voix, alors que le “il” et le “elle” sont, créent, des personnages. La voix peut avoir toutes sortes de tonalités, violente, hurlante, ironique, histrionne, tentatrice (textes érotiques), etc. Elle peut s’imposer, devenir spectacle, ou s’effacer devant les faits qu’elle raconte, jouer sur plusieurs registres ou rester dans la monodie. »
(Annie Ernaux, L’Écriture comme un couteau)
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19 avril 2016
luz
je suis la lumière et les effets
je suis l'ombre et les efforts
je suis la vie et le souffle
je suis l'envie et le soufre
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05 avril 2016
or
"Et pourtant, au milieu d'un coeur dévasté, il existera toujours un champ d'or fécond qui produira suffisamment d'âme pour nourrir ceux qui l'approchent."
Libérez la femme puissante - Clarissa Pinkola Estès
21:28 Publié dans dessous dessus | Lien permanent | Commentaires (2)
20 mars 2016
Révérence
(c) Christian Coigny "La belle Sophie"
Quand j'n'aurai plus le temps
De trouver tout l'temps du courage
Quand j'aurai mis vingt ans
A voir que tout était mirage
Je tire ma révérence
Ma révérence...
Quand mon fils sera grand
Qu'il n'aura plus besoin de moi
Quand les gens qui m'aimaient
Seront emportés loin de moi
Je leur tire ma révérence
Ma révérence...
Et ma vie, endormie, tout doucement
Et mon coeur sera froid
Il n'saura même plus s'affoler
Il ne deviendra
Qu'une pauvre horloge à réparer
Il n'aura plus de flamme
Il n'aura plus de flamme
Il n'y aura plus de femme.
Et mes amis fidèles
Auront disparu un à un
Trouvant que j'étais belle
Que j'aurai bien fait mon chemin
Alors j'aurai honte de mes mains
J'aurai honte de mes mains.
Quand j'n'aurai plus le temps
De trouver tout l'temps du courage
Quand j'aurai mis vingt ans
A voir que tout était mirage
Alors j'entends au fond de moi
Une petite voix qui sourde et gronde
Que je suis seule au monde.
Véronique Sanson - Révérence
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15 mars 2016
cerf-volant
(c) André de Dienes
« - Est-ce que ce n'est pas incroyable de rencontrer quelqu'un et de se dire : avec cette personne, je suis bien ?
- Mais pourquoi tu me dis ça maintenant ?
- Parce que quelque fois j'ai l'impression que tu ne te rends pas compte de la chance que nous avons. »
« - Moi je trouve qu'on va bien ensemble. J'aime être avec toi parce que je ne m'ennuie jamais. Même quand on ne se parle pas, même quand on ne se touche pas, même quand on n'est pas dans la même pièce, je ne m'ennuie pas. Je ne m'ennuie jamais. Je crois que c'est parce que j'ai confiance en toi, j'ai confiance en tes pensées. Tu peux comprendre ça ? Tout ce que je vois de toi et tout ce que je ne vois pas, je l'aime. Pourtant je connais tes défauts. Mais justement, j'ai l'impression que tes défauts vont bien avec mes qualités. Nous n'avons pas peur des mêmes choses. Même nos démons vont bien ensemble ! Toi, tu vaux mieux que ce que tu montres et moi, c'est le contraire. Moi, j'ai besoin de ton regard pour avoir un peu plus de .. de la manière ? Comment dit-on en français ? De la constance ? Quand on veut dire que quelqu'un est intéressant à l'intérieur ?
- Profondeur ?
- C'est ça ! Moi je suis comme un cerf-volant, si quelqu'un ne tient pas la bobine, pfft , je m'envole .. et toi, c'est drôle, je me dis souvent que tu es assez fort pour me retenir et assez intelligent pour me laisser filer ... »
Anna Gavalda - Je l'aimais.
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10 mars 2016
mémoires
les mémoires ancestrales tatouées en nous guident et expliquent les situations répétées qui nous dépassent, nous blessent, nous laissent sans arme...
les mémoires ancestrales tatouées passées de génération en génération reproduisent un même schéma que le corps retient fermement en lui... elles deviennent violentes, ancrées, accrochées...
photo Peter Lindbergh
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04 mars 2016
fleur de cactus
je me ferai épines pour m'enfoncer dans ta peau
et fleur endormie au fond d'un pot
je me ferai fragile pour que tu me regardes
et cruelle pour que tu restes sur tes gardes
je me ferai éclatante pour mieux t'éblouir
et pointue pour te faire souffrir
je me ferai fleur de cactus pour toi
et tu vivras le chaud et le froid
Kim Weston "Nude in cactus"
05:38 Publié dans dessous dessus | Lien permanent | Commentaires (4)
18 février 2016
onde
""D'abord on les contente et ensuite on fait bien plus que les contenter, on les emporte avec soi au-delà de ce qu'ils espéraient, ce vers quoi tendait leur coeur, loin, toujours plus loin dans l'effort ahurissant, la grâce étourdissante.."
Nancy Huston- La Virevolte
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28 janvier 2016
La réserve
"Puis, les mains posées sur les épaules nues de l’autre, ils s’embrassèrent avec douceur, comme soulagés et reconnaissants d’être parvenus à donner cette fin pacifique à une dispute douloureusement prolongée.
Ensuite, ils s’étreignirent et se caressèrent mutuellement les seins, le dos et les bras – elle avait la peau lisse, crémeuse, douce comme une soie très fine, et celle de Jordan était d’un blanc d’albâtre, bien tendue sur les muscles et les os -, puis leurs corps séparés perdirent peu à peu leurs frontières et se fondirent en un troisième corps qui, en englobant leurs différences masculines et féminines, effaçait tous leurs contrastes et inversions anatomiques."
Russell Bank - La Réserve.
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24 janvier 2016
terre inconnue
déstabilisée, se sentir perdue
avoir juré qu'on n'y croirait plus
parée de toutes les vertus
renversée, déshabillée, nue
avancer sur une terre inconnue
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22 janvier 2016
Ivresse
sur mes mots s'accrochent tes regards
et les tiens murmurent à mon oreille
il faut croire qu'il n'est pas trop tard
même si j'ai juré de me tenir loin des flammes
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03 janvier 2016
escalade
les doigts se posent sur la peau
caresse intense au creux du dos
l'âme défaille aussitôt
voyage au plus profond des mots
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27 décembre 2015
lassaut
"Le véritable amant, c'est celui qui d'une légère caresse sur les cheveux, d'un simple sourire ou même d'un regard perdu dans le vague vous fait chavirer de bonheur."
Marylin Monroe
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04 octobre 2015
windows
ce film c'est n'importe quoi.
le sang a coulé fort, d'un coup.
aujourd'hui il sera là.
il faut que ça change, ça me rend malade.
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23 septembre 2015
l'eau... dace
"Je suis recouvert de chair tiède. Mes recoins les plus secs sont mouillés ; mon corps froid se réchauffe ; il est inondé et luisant. L'eau descend et m'enrobe comme une anguille. À présent des serviettes chaudes m'enveloppent, je me frotte le dos et le tissu rêche fait ronronner mon sang."
Les Vagues (1931), Virginia Woolf
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