15 décembre 2009
abysses
je ne suis pas veuve mais amputée
je ne suis pas seule mais privée de toi
je ne suis pas perdue mais je chemine dans un long tunnel sombre...
et de ces abyssales profondeurs il me faut remonter... respirer à nouveau...
23:53 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (2)
sens
des livres du thé chaud qui réconforte des colliers en graines des mots des sourires des enfants toujours des hommes des femmes des mots du thé du vin parfumé qui embaume entête enivre...
moment doux. dehors le froid dedans la douceur.
un petit carton. bristol. perdu là. non... posé là.
oublié. pas vu.
un petit carton blanc avec un nom un numéro de téléphone...
la fin de la journée. fatigue petits bonheurs rangement fin de la journée.
un petit carton trouvé ramassé. amusant. tendrement amusant.
un petit carton retourné.
surprise.
étonnement.
certaines rencontres ont plus de sens que d'autres.
vraiment ?
09:43 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (2)
14 décembre 2009
rien
toi, tu sais.
où que tu sois, tu sais.
pourquoi...
On ne refait pas sa vie,
On continue seulement.
On dort moins bien la nuit,
On écoute patiemment,
De la maison les bruits,
Du dehors l’effondrement...
22:19 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (1)
passerelle
un amateur de "vins naturels" tient une cave de vins naturels (off course) avec comme objectif de créer du lien de la convivialité et de transmettre sa passion.
"La passerelle" est un lieu culturel situé au cours Julien à Marseille (26, rue des 3 mages), composé d'un restaurant, d'une bibliothèque libre et d'une cave de vins naturels, où sont organisées des soirées musicales, des expositions, des lectures, des dégustations...
cette année, la passerelle fête ses 20 ans d'existence, ça vaut le coup de venir y jeter un oeil, une papille, un coeur...
vins et livres, que demander de mieux ?
12:58 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (6)
13 décembre 2009
dimanche
pour d'aucunes les dimanches sont beaux.
chaque dimanche qui finit arrache un lambeau de mon coeur comme si j'espérai chaque fois que les dimanches réparent ce que la vie m'avait si injustement ôté...
pour Magali Duru, les héros de ses nouvelles sont confrontés à la fragilité de leurs certitudes... j'en connais un autre... qui hante mes nuits...
Les beaux dimanches, recueil de nouvelles, publié en septembre 2007 aux Editions Quadrature.
onze nouvelles, onze vrais petits univers colorés, riches en détails et en sensations, autant d'histoires cousues au petit point, racontées avec humour et humanité.
moine japonais épris de poésie, enfant fasciné par les monstres, Don Juan sur le retour, Juive traquée, prisonnier et sa correspondante... que le destin dérape et chacun sera confronté à la fragilité de ses certitudes.
si le bleu vire souvent au blues ou au noir, le pire n'est jamais sûr, pas de désespoir absolu, mais une juste place donnée à la compassion, au rêve ou à la poésie.
20:59 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (6)
solidaire
depuis hier j'expose mes livres au marché de noël solidaire qui a lieu dans les caves et voûtes du château à la Tour d'Aigues de 9h30 à 19h00.
Ce marché solidaire consiste à donner une place aux créations réalisées au sein du Grand Réal à la Bastidonne et d'autres C.A.T de la région avec exposition, dégustation des produits.
ces jeunes qui souffrent d'un handicap quel qu'il soit, sont surprenants de créativité, de poésie et de débrouillardise.
le vent chaud embaume les voûtes et l'ambiance est conviviale à souhait.
avant Noël, ce petit moment de fête loin de la consommation à outrance et des magasins bombés, c'est une douce promesse.
07:54 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (5)
12 décembre 2009
le froid arrive
elle va mal elle va mal elle va mal elle avance sans savoir ce que demain sera elle ne voit rien n'entend rien ne sent rien elle avance parce qu'il y a les autres parce qu'il y a les jours qui passent et ceux qui vont venir elle a cette douleur au milieu du ventre elle boit elle pleure elle ne sait plus quoi faire rien ne lui plait rien ne lui va rien rien rien
les autres disent tu verras un jour le calme arrivera le soleil de nouveau sur ta vie un peu tu auras à nouveau chaud tu mangeras souriras ne boiras plu ne souffriras plus tu es forte tu verras tu t'en sortiras il y a les enfants les fleurs les oiseaux et tant de choses à vivre même sans lui mais tu vas y arriver tu es forte
un jour elle dit ça suffit aujourd'hui je dois essayer de vivre normalement de vivre juste ça de sourire de ne plus boire de mettre un pied devant l'autre et d'avancer de sortir de ma bulle de ne plus avoir mal je dois essayer je dois essayer sinon je vais devenir folle je deviens folle et sèche et triste et noyée et folle je dois essayer
les autres disent ma pauvre c'est terrible ce qu'il t'arrive j'ai appris tu dois être mal à en mourir je ne pensais même pas te voir là je pensais que tu resterais chez toi je suis surprise de voir que tu tiens debout c'est tellement dur ce qu'il vous arrive tellement injuste
elle rentre elle pleure la douleur est revenue intense meurtrière qui lui arrache le ventre elle boit elle pleure elle se dit qu'elle ne veut plus voir personne ne plus parler à personne se recroqueviller fermer ses portes ses orifices elle n'y arrivera pas elle n'est pas forte
elle se dit il n'y a que lui qui savait qui j'étais il n'y a que moi qui savait qui il était elle pense qu'il lui avait fait jurer on ne se quittera plus jamais tu me le promets et elle avait dit oui oui oui plus jamais et il n'avait pas tenu parole l'obligeant à supporter seule le poids de leurs projets pas accomplis elle ne sait plus si elle lui en veut si elle l'aime passionnément mais chaque jour elle demande qu'il revienne parce qu'ils se l'étaient dit il est à elle elle est à lui il est à elle et elle est le plus beau cadeau que la vie lui a fait il est son homme elle est sa dame sa goutte d'absolu son absolu
07:58 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
11 décembre 2009
souritude
c'est vendredi et je sais que Jill a du écouter.
alors pour elle, et pour ceux qui l'aurait loupé...
20:33 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
hasard ?
aujourd'hui dans une classe, lors d'une intervention :
- alors que vous proposez-vous comme héros pour notre histoire aquatique ?
- une goutte d'eau !
- original...
- un poisson !
- un dauphin !
- une tortue de mer !
- d'accord, je note...
- un écureuil !
- quoi ?
- ben... un écureuil !
- euh... pourquoi tu proposes ça ?
- ça m'est venu comme ça... j'avais envie...
- comment tu t'appelles ?
- François !
gros coup au milieu du ventre...
et si c'était un message ?
20:25 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
10 décembre 2009
le bric-à-brac de Stéphanie
rencontrée lors du salon du livre de Gradignan, Stéphanie-la-maîtresse et moi-l'auteur avons décidé de tricoter une histoire avec ses élèves (si cela vous inspire, vous pouvez donner vos idées, je suis preneuse... ou proposer des illustrations, Stéphanie et les élèves en seraient enchantés...).
en voilà le début (en noir : les élèves ; en rose : moi) :
Vous connaissez Stéphanie? Non ! Eh bien je vais vous la présenter ... Stéphanie est un peu ... à part !
Tout d'abord, elle s'habille bizarrement avec des vêtements de toutes les couleurs, même quand il pleut ! Elle est vraiment rigolote et elle est gentille. Elle est aussi ... je ne peux pas vous le dire , ça pourrait la vexer ... Bon d'accord, elle est folle !
Elle habite une grande maison avec sa grand-mère , dans un bois si immense qu'on pourrait s'y perdre. Souvent, d'ailleurs, elle ne s'y retrouve plus et elle arrive en retard à l'école. Je ne vous avez pas dit mais c'est notre institutrice !
Vous savez, elle aime aller pourtant à l'école et elle aime bien ses élèves ... mais ils sont si terribles parfois que ça la met en colère et elle devient toute rouge !
Heureusement, un peu de chocolat et tout redevient normal.
Ce matin, Stéphanie ne comprend pas pourquoi mais elle n'arrive pas à se lever.
Du fond de son lit, elle a répété vingt fois la petite phrase de sa grand-mère adorée : "qui sait se lever verra le soleil en violet" mais ça n'a pas marché.
Elle a imaginé le grand bol de chocolat fumant sur la table en bois de la cuisine bien rangée, les tartines de confiture de mûrier, l'odeur du savon sous la douche glacée, les perles de nacre argentée qu'elle portera en collier, le parapluie rouge à tête de de sanglier qu'elle prendra pour faire la folle dans les flaques de pluie irisées, les sourires des terribles élèves excités, le clin d'oeil du marchand de pâté qui est amoureux d'elle en secret... rien n'y fait.
Ce matin, Stéphanie n'arrive pas à se lever.
Que s'est-il donc passé ?
19:58 Publié dans mes ateliers d'écriture | Lien permanent | Commentaires (2)
absence
ton absence envahit ma vie. ronge mon coeur mes os. grignote mon âme.
32 jours déjà...
qu'en sera-t-il dans 32 mois, 32 ans ?
ton absence est un poids à porter si lourd si lourd...
les pourquoi se succèdent tournent virevoltent sans trouver d'issue.
pourquoi m'a-t-on enlevé mon amour ? pourquoi t'empêcher de vivre ce bonheur ? pourquoi déjà ? pourquoi toi ? pourquoi nous ?
tu es tatoué partout en moi.
et pourtant ton absence me brise...
13:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
09 décembre 2009
tribune
pour ceux qui ne l'ont pas lue, je vous propose la tribune de Nicolas Sarkozy dans les colonnes du "Monde" qui privilégie la question religieuse.
j'ai relevé ceci : "Le métissage c'est la volonté de vivre ensemble. Le communautarisme c'est le choix de vivre séparément. Mais le métissage ce n'est pas la négation des identités, c'est pour chacun, vis-à-vis de l'autre, la reconnaissance, la compréhension et le respect."
mais je vous invite à tout déguster.
21:27 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (2)
gris...
14:30 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (1)
08 décembre 2009
en vrac
je me suis réveillée avec la sensation d'avoir dormi dans "ses" bras.
plus de gaz dans la bouteille bleu marine.
j'ai pété le rétro en allant en acheter une nouvelle.
acheté du maquereau au marché. et des kakis.
Eric m'a dit : je vais être papa en juin et on m'offre un poste de cadre. sautillant pétillant heureux.
je mange avec mon amie à midi au viet où j'aimais aller avec "lui".
mon recueil de nouvelles sort de l'imprimerie tout chaud.
j'ai mis "sa" robe. Louise trouve que j'ai l'air d'une boulangère avec, tant pis.
je vais écrire.
et penser à "lui".
10:49 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
1 mois
08:02 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (9)
07 décembre 2009
journado
samedi matin avait lieu la présentation officielle à Aix, mairie annexe quartier Nord, du journal créé et réalisé avec les jeunes journalistes que j'ai accompagnés.
vous vous en souvenez, je vous en ai parlé régulièrement ?
le journal a remporté un tel succès que le n°2 nous est commandé pour 2010.
alors le voici :
08:56 Publié dans mes ateliers d'écriture | Lien permanent | Commentaires (5)
06 décembre 2009
écureuil
dans Twilight, Edouard dit à Bella : "je ne peux pas vivre dans un monde où tu n'es pas..."
- je suis sûre qu'il aurait pu dire ça...
- oui.
- tu crois qu'il va faire comme Edouard, qu'il va revenir ?
- peut-être mais sous une autre forme. il a déjà vécu sa vie d'homme, alors s'il revient ce sera un... écureuil !
- un écureuil ?
- oui, je le crois vraiment.
- d'accord...
s'il vous plait, si vous croisez un écureuil, prenez-en bien soin...
21:56 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
05 décembre 2009
juste une ombre
Mais je crois t’avoir vu
Pas plus tard qu’hier
Je te distingue dans le monde
Des images de toi
J’en vois 25 à la seconde
Mais je crois t’avoir vu
De mes propres yeux
J’en suis presque sûre
J’en mettrais ma main au feu
Mais c'était juste une ombre,
C’était juste une silhouette qui ressemble à toi,
C’était juste une ombre
Je recherche quiconque…
Mais C'était juste une ombre, c'était juste une silhouette qui ressemble à toi, c’était juste une ombre
Je recherche quiconque te remplacera.
Mauss & Charlie
"Je recherche"
23:54 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
jardin
Ton salon ne désemplit pas. Je pense à tes murs. Tes tableaux. Les marches de l'escalier en colimaçon qui mène à ton jardin. J'ai toujours été pressée de partir. De courir. De croquer ma vie à pleine bouche. Toi, tu étais dans la dégustation. "L'arbre est comme le bon vin, disais-tu. Il faut en connaître l'année. La nuance du vert. L'âge. L'odeur. La saveur." Tu étais en admiration devant un abricotier que tu avais fait planter par ton jardinier. Tout près d'un bougainvillier. Ils s'étaient accouplés. Le grimpant avait pris ses aises sur le tronc. Si bien qu'on ne distinguait plus l'un de l'autre. (...)
De ta main tu m'indiquais ton jardin. Tu voulais que je les vois tous les deux. Je hochais la tête : "Je sais, je sais. La preuve du rêve est dans les arbres. Suis pressée. Pas le temps. Je regarderai demain."
Demain n'est pas venu. Ta mort, oui.
Hyam Yared
"Sous la tonnelle"
je reste ta liane. enroulée à ton tronc.
et "ce livre sur la transmission, l'amour inconditionnel et surtout la rigueur des libertés essentielles" est notre jardin.
23:42 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
04 décembre 2009
lumière
elle dormait dans un cocon d'épines.
elle dormait pour rêver. elle rêvait de liberté et d'espace.
quand elle se réveillait il y avait les barreaux en or massif autour du cocon. elle posait ses mains tremblantes sur les barreaux et regardait au loin.
rêvait de s'envoler là-haut. là-bas.
elle pensait au jour où un ange viendrait avec la bonne clé afin d'ouvrir la cage autour du cocon épineux. alors elle pourrait le suivre.
un jour, elle a compris. elle a retiré une à une les épines du cocon et en a fait une scie.
ça a pris du temps mais elle a réussi. et lorsqu'elle a voulu scier les barreaux de la cage, l'ange est apparu.
ouf ! soupirait-elle, j'ai eu peur de ne pas y arriver. peur d'être trop fatiguée pour scier tous les barreaux.
il a ouvert la cage et l'a emportée vers un monde de lumière et d'étincelle. il a fait briller un magnifique feu dans son coeur pour réchauffer ses mains tremblantes et son âme glacée.
il répétait : ce feu vient de toi, c'est ton amour qui l'alimente. je ne fais que rajouter des bûches pour que jamais il ne cesse.
elle est allée là-haut là-bas. elle pensait à sa scie toute neuve qu'elle n'avait même pas utilisée et à tous ces voyages qu'elle faisait.
avec lui. sans lui aussi. parce que ses ailes déployées l'entrainaient plus au-delà de ses rêves.
il l'encourageait : vole tu es un ange toi aussi. vole !
un beau soir, l'ange est parti. emporté par ses rêves et sa lumière.
il a laissé les bûches. pour que jamais le feu ne cesse.
08:55 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (2)