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31 janvier 2008

horà

est-ce que quelqu'un aurait l'heure par ici ? (je ne sais plus où j'ai laissé ma montre hier soir avant de dormir...)

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© Karim Ramzi


oui ? monsieur ?

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© Karim Ramzi


merci...
c'est "gentil"...

what else ???
rien.
je suis servie...

tanka

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le tanka, ou waka, (du japonais = poème court), est un poème japonais de cinq lignes, plus vieux que le haiku, dont il peut être considéré comme un ancêtre. il fleurit pendant la période Heian (794-1192).

le tanka comporte cinq vers, de 5-7-5-7-7 pieds. il se compose généralement de deux parties, la première de trois lignes montre une image naturelle, tandis que la seconde parle de sentiments humains.
un tanka soucieux du respect des règles originelles doit ainsi marquer une légère pause à la fin du troisième vers. de même au Japon, la règle interdit d'utiliser des mots d'origine chinoise.

exemples de Tanka :

« À quoi comparer
Notre vie en ce monde?
À la barque partie
De bon matin
Et qui ne laisse pas de sillage. »

« Les arbres eux-mêmes
Qui, pourtant ne demandent rien,
Ont frères et sœurs.
Quelle tristesse est la mienne
De n'être qu'un enfant unique! »

« Au printemps
Où gazouillent des milliers d'oiseaux
Toutes choses
Se renouvellent,
Moi seul vieillis. »

« Lorsque vers le soir
Dans mon village de montagne
Chante la cigale,
En dehors du vent
Personne ne me rend visite. »

« Le regard fuyant
Vers un nouvel horizon
Il perd mes pensées
Se noyant en vers
Je suis seul sur le chemin »

alors, vous êtes tentés ?
c'est le nouveau concours de cette semaine...
écrivez un tanka en respectant les consignes expliquées et je choisirai... mercredi !

30 janvier 2008

everybody

mes enfants m'ont montré un clip que je ne peux résister à vous glisser.
sérieusement, même si votre patience est à bout, écoutez jusqu'à la fin... ça en vaut la peine !!



en tous cas, pas de star system, ici, c'est évident...
ça vous plaît ?

mer... aussi

voilà, je voulais aussi mettre un petit texte sur la photo du concours.
comme ça.
pour partager avec les concurrents...

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Eclair

Elle voit s’approcher la lumière. Noire. Une lumière immense qui envahit tout l’espace. Une lumière douce rassurante. Noire.
Elle voudrait toucher cette lumière, mais elle n’ose pas. Elle se dit que ce doit être un mirage, le reflet de ses rêves, le reflet de ce que son âme porte comme désir.
Elle laisse la lumière la réchauffer.
Juste quelques rayons lumineux et déjà elle se sent bien.
Elle se place sur le cercle lumineux que forme la lumière noire immense, sur le sable. Elle s’assoit sur la plage, au centre de l’auréole.
Elle cligne des yeux, tout se trouble. Flou. Est-ce un mirage ? Une illusion ? Un bonheur éphémère ?

Puis elle voit la lumière s’éloigner. Elle se dit qu’elle a été aveuglée, ses yeux la brûlent.
Et soudain, elle a peur de la nuit. Celle qui déjà l’enveloppe doucement. Là où elle ne voit plus, espérant chaque jour le retour de l’immense lumière noire. Au loin, les vagues clapotent dans la mer fraîche. Un espoir.

mer... ci

si si ! c'est le résultat du concours.

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cette fois-ci : tous premiers!
c'est le retour, il me faut du temps pour m'habituer !
j'ai juste fait une alternance fille-garçon dans l'exposition de vos écrits.
et j'espère que les "passants" auront plaisir à découvrir vos merveilleux écrits.
merci à tous les quatre. c'est un cadeau pour moi...

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Il était une fois une très belle jeune fille prénommée Kisiah, ce qui veut dire « la légère ».
Kisiah aimait venir seule sur la plage désertée à l'heure où les lions vont boire à la rivière.
Kisiah regardait la mer et l'horizon,..... surtout l 'horizon rougit par le soleil couchant; Et Kisiah chantait :

Un jour Kisiah la légère partira..
Un jour Kisah saura ce qu'il y a là-bas.
la-bas de l'autre côté de l'horizon.

Les gens du village l'a croyait un peu simplette, malgré cela les soupirants ne manquaient pas , Kisiah était si belle ! Furieux d'être éconduits sans raison valable à leurs yeux, ils se moquaient d'elle, en chantant : :
Folle que tu es jamais tu ne partiras,
et au pays tu te mariras
si quelqu'un veut bien de toi !
Mais de choisir, dépêche--toi
Sinon , toute seule tu finiras

Kisiah ne les écoutait pas et en secret , elle fredonnait doucement :
Riez, riez, je sais qu'un jour je partirai,
depuis toujours mon coeur le sait !

Longtemps, longtemps Kisiah a attendu malgré les moqueries.
Et puis un soir, un petit bateau est arrivé, et l'homme qui était à son bord est descendu, il a regardé Kisiah et Kisiah l'a regardé.
Du long regard échangé, un grand amour est né. Kisiah a sourit, Kisiah savait ............ et dans sa tête
sla petite chanson tournait et tournait .....
Deux semaines plus tard, le voilier est reparti.
Il emmenait Kisiah la légère. L'homme avait demandé sa main à son père et le chef du village les avait mariés, sous le regard étonné de ceux qui s'étaient moqué.
Demain Kisiah saurait ce qu'il y a la-bas de l'autre côté de l'horizon....

Et depuis au village de Kisiah, les villageois chantent une autre chanson :

Kisiah la légère avait raison,
Kisiah la légère connait le secret de l'horizon.

Ecrit par : jill.C

Il était une fois une jeune adolescent prénommé Boubacar. Il s'ennuyait beaucoup dans son Sénégal natal. Tout lui paraissait trop ordinaire, à commencer par son prénom que portaient la moitié de ses camarades de classe. Il voulait réussir. Il passait le plus clair de son temps à jouer au football avec une boite de conserve rouillée, sur cette plage, avec une bande de copains. Il voulait réussir, échapper à son destin de jeune sénégalais ordinaire. Il était doué pour le football. Les jonglages qu'il réussissait avec sa boite de conserve étaient étonnants. Alors il s'inscrivit dans le club des cadets de la banlieue de Dakar. Un jour Bernard T. responsable d'un grand club de football français vint à Dakar pour affaires. Il en profita pour visiter quelques stades, à la recherche d'une perle rare. Il fut tout de suite séduit par le jeune Boubacar qui faisait des prodiges. Il lui proposa de l'emmener avec lui plus tard et de faire de lui un grand joueur. Pendant deux ans il vint tous les soirs sur la plage, imaginant qu'au delà de cet Océan, il y avait La France , la gloire et l'argent. Le jour arriva, où il partit enfin. Ecole de football, centre de formation et enfin une première sélection en Ligue 1. Il ne devint pas une star, mais se contenta d'être un honnête numéro 10. Certes il gagna de l'argent, beaucoup d'argent. Mais sa famille, ses amis restés là bas lui manquaient terriblement. Il n'avait pas imaginé, lorsque pour la première fois, il foula la verte pelouse de son stade d'entrainement, que dans le Pays des Droits de l'Homme, certains "supporters" prendraient plaisir à pousser des cris de singe, dès qu'un joueur, noir comme lui s'emparerait du ballon. Il n'avait pas imaginé que certains de ses compatriotes, chaque jour que Dieu fait seraient mis de force dans un avion, direction Dakar, entouré de policiers. Il n'avait pas imaginé que ce Pays, pour lequel son grand-père avait combattu, était devenu si étranger à l'idée qu'il s'en était fait depuis si longtemps. Alors, sa carrière fut courte. Bernard T. ne put le retenir plus longtemps. Il est retourné au Sénégal. Quelquefois, il revient sur cette plage. Il regarde l'horizon et l'Europe au loin, sans nostalgie, trop occupé qu'il est à entrainer de nombreux jeunes de son quartier, qui rêvent au même destin que le sien. Il se garde bien des les en dissuader. Il ne faut jamais tuer le rêve des enfants.

Ecrit par : Gérard

Il était une fois, face à l'Océan, des toits portés par le vent
Sous ces abris de fortune, se glissait inlassablement la lune
Blanche, ronde, dorée, appétissante comme une galette
Les Hommes noirs venaient alors à ses côtés s'assoir
Pour tenter d'apprivoiser la coquette avec la magie de leurs histoires
Mais la lune ne s'en laissait pas conter et s'échappait chaque matin
Laissant les Hommes noirs sur leur faim
Soufflait alors le vent sur les toits de paille
Les emportant vers d'autres plages, d'autres océans, d'autres hommes affamés
Qui tentaient inlassablement de décrocher la lune dorée
Mais la belle, rebelle, insaisissable,
Sautait et rebondissait sur le sable
Comme un gros ballon blanc.

Ecrit par : Marie Zim

Il était une fois un vieux dromadaire un peu sauvage qui répondait au nom de calounet. S'étant égaré dans le désert, et ayant marché longtemps, il arriva sur une plage déserte, comme sur la photo. les paillotes n'abritaient aucune trace de vie. Intrigué face à ce manque d'animation, il décida de passer la nuit sous l'une des paillotes, en pensant que demain, il serait bien temps de faire le point...mais l'inquiétude le gagnait malgré tout...qu'allait-il devenir dans le monde des humains ?...

Ecrit par : le Pierrot

29 janvier 2008

black boy

mon aventure africaine a commencé il y a 30 ans avec ce livre (la couverture n'est pas même, moi c'était une illustration de Rozier-Gaudriault... réédition certainement...) : Black boy de Richard Wright

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ce récit est celui d’un enfant. il raconte sa jeunesse en évoquant ses souvenirs. la confrontation entre le ton enjoué d’un enfant et le fond dramatique d’un écorché vif est particulièrement marquant.
entre misère et pauvreté, Wright dénonce tout ce qui faisait la vie d’un noir dans le Sud : prédominance de l’église, violences et injustices des blancs, auto-censure de la société noire etc.
sa sensibilité parvient cependant à fleurir sur ce fumier et l’on se demande à chaque page comment il parvient à s’en sortir... c’est finalement peut-être là qu’est le message d’espoir !

voilà un extrait :
Gaieté générale. Puis silence ; chacun attendant que le voisin apporte sa contribution au tournoi.

« Ca, on peut dire qu’ils ont la trouille de nous, les Blancs. ( Exposé réfléchi d’un vieux problème.)

- Ouais, ils vous envoient à la guerre foutre une tripotée aux Allemands, vous montrent comment il faut se battre et quand on revient ils veulent vous zigouiller, tellement ils ont peur de vous. (Mi-vantard, mi-plaintif.)

- Maman m’ disait que c’te vieille bonne blanche chez qui elle travaille parlait de la gifler, alors Man lui a dit : « Mâme Green, si vous me giflez, moi j’ vous tuerai et j’ suis prête à aller en enfer après. » (Extension, développement, fanfaronnade sacrificatoire.)

- Merde alors ! Moi si elle m’avait dit ça, je lui aurais réglé son compte tout de suite. » (Affirmation suprême, dans un grognement rageur, de la conscience raciale.)

Silence.

« Pour sûr qu’ils sont vaches, les Blancs. (Avec amertume.)

- C’est pour ça que tant de gens de couleur quittent le Sud. (A titre de renseignement.)

- Et tu peux être sûr que ça leur plaît pas, qu’on s’en aille. (Reconnaissance implicite de la valeur professionnelle et raciale et sentiment de fierté qui en découle.)

« Ouais. Ils veulent te garder ici et te faire crever au boulot.

- Le premier enfant de putain de Blanc qui vient m’emmerder va récolter un trou dans la tête ! (Rebellion naïve.)

- Ca ne t’avancera à rien. Ils t’attraperont, qu’est-ce que tu crois ! (Rejet de la rébellion naïve.)

- Ah ! Ah ! Ah ! C’est vrai, sacré bon Dieu, qu’ils vous attrapent à chaque coup, maintenant. (Appréciation de la vigilante agissante des Blancs.)

- Ouais, les Blancs restent assis toute la journée sur leurs deux fesses enfarinées, mais suffit qu’un Nègre fasse quéqu’ chose pour qu’y lancent à ses trousses tous les limiers de la terre. (Fierté amère en réalisant ce qu’il en coûte de s’insurger contre eux.)

- Oh ! dis donc, vous croyez qu’ils changeront un jour, ces Blancs ? (Question où perce un timide espoir.)


à partir de là, de ce jour où j'ai lu ce livre, j'ai su... qu'un jour j'irai en Afrique.
où ? comment ? quand ? ça je n'en savais rien. mais je voulais plonger mon âme dans le "noir"...

28 janvier 2008

essentiels

Angoulême a fermé ses portes samedi avec la remise des "Essentiels".

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en voilà la vidéo



je voudrais bien un jour créer un projet avec un dessinateur bd... un jour...

27 janvier 2008

Gorée

b42b2bc1dd23c2eb09302afea2993ff5.jpgavant de rentrer en France, j'ai passé une journée sur l’île de Gorée qui fut l’une des principales têtes de pont de l’esclavage en Afrique.


partis de Lisbonne, Bordeaux ou Nantes, les navires longeaient les côtes africaines et échangeaient leur pacotille contre des esclaves.si des blancs ou des métis servirent d’intermédiaires avec les marchands, ce furent les chefs africains qui se livrèrent à la chasse aux esclaves. ces derniers étaient en général des prisonniers de guerre.

les futurs esclaves étaient ensuite transférés après inspection de leur état de santé dans des ports de transit dont Gorée est l’archétype. la maison des esclaves servaient à enfermer les prisonniers avant que l’on vienne les chercher. s’ils étaient trop maigres, on les faisait engraisser, on les « blanchissait », afin d’améliorer leur valeur marchande.

les cales pleines, les navires négriers mettaient le cap sur les Amériques. jusqu’à six cent esclaves pouvaient s’entasser dans les soutes. la journée, seuls les femmes et les enfants avaient le droit de sortir. de temps en temps, on les arrosait et les faisait danser pour les maintenir en vie.


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aujourd'hui, on y trouve de nombreux artistes qui vendent leurs peintures, dans des styles très originaux.

poignant, n'est-ce pas ?

26 janvier 2008

guide

j'adore cette photo, prise depuis le sommet du cimetière.

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elle représente Fadiouth dans son ensemble, dans son lointain...

ça pourrait être une photo piochée dans un guide touristique (je crois d'ailleurs qu'elle y est ici ou là), mais non... c'est bien moi qui ait appuyé sur le "clic" de l'appareil...
j'y étais et je m'en souviens bien !!
merci mon guide...

j'ai pensé à Jill en voyant cette photo... allez savoir...

cadeau

j'ai reçu ce cadeau sur mon ordi.


alors je voulais partager...

"le cheval noir et le cerisier", ça pourrait être un beau titre de conte, non ??

Angoulême

pour sa 35e édition, ce festival, qui se tient jusqu'à dimanche, débute sous les meilleurs auspices.

le secteur de la BD est très dynamique : 4 313 albums ont été édités en France en 2007, soit la douzième année consécutive de progression, avec des ventes qui ont, elles aussi, augmenté. porté par cette vitalité, le festival a connu une notoriété et un succès croissants, attirant toujours auteurs « underground » mais aussi « overground ».

le menu de cette 35e édition est aussi chargé qu'alléchant. le président du jury l'excellent Argentin José Munoz (auteur des fameux Alack Sinner) présentera une rétrospective de 70 ans de BD argentine.
un "Manga building" dédié à la BD asiatique, très en vogue, sera aussi présent.
le dessinateur Joann Sfar ("Le Chat du rabbin") illustrera un spectacle du chanteur Thomas Fersen.
des "matches d'improvisation" entre les équipes des magazines Spirou et Fluide Glacial sont aussi programmés.

avec quelque 200 000 visiteurs chaque année, ce festival est le plus grand rassemblement européen autour de la BD.

vous en saurez un peu plus ici

est-ce que l'un d'entre vous y est allé ou va y aller ?
et si vous nous parliez des albums bd que vous aimez, afin de nous les faire découvrir...

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25 janvier 2008

art mural

j'ai ramené de mon voyage sénégalais des photos de peintures réalisées par des artistes sur des murs.

les premières viennent de la place du marché de Mbour et ressemblent beaucoup à l'art naïf africain tel qu'on le conçoit. tous les ingrédients sont là : cases, palmiers, femmes pilant le mil bébé sur le dos, couleurs chaudes et vives...

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et pourtant ce sont bien avec ces clichés-là que j'ai véçu dans le village de Fadiouth...

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les secondes sont en "noir et blanc" et si on gagne en sobriété par rapport aux couleurs, le dessin lui-même est plus chargé.
c'est sur le mur de la maison de l'artiste, à Joal, que j'ai photographié cela :

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de suite, ça change une façade...

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comment trouvez-vous cela ?

24 janvier 2008

La place du village

La place publique et les vieux du village
(de Caty Mbathio Diane, Pape Moctar et Khadim)

Il était une fois sur la place publique d’un village des vieux qui aimaient raconter des histoires aux enfants. Ce jour-là, ils racontaient l’histoire du roi des animaux qui chassait les biches pour les dévorer.
Soudain, une grosse pluie se mit à tomber. Tous les enfants eurent peur et se mirent à courir en tous sens, sous les rafales de pluie qui les trempaient. Il y avait un enfant intelligent qui décida de se cacher à l’intérieur du panier où le griot rangeait son tam-tam. Cet enfant s’appelait Junior.
La pluie finit par se calmer, tard dans la nuit.
Le matin, de très bonne heure, on s’aperçut de l’absence de Junior. Tout le monde se mit à le chercher : dans les champs, dans la forêt, derrière les arbres.
Partout on entendait : « Junior ! »
Quand enfin, plusieurs enfants ouvrirent le panier du tam-tam et le retrouvèrent, endormi, à l’intérieur.
Après l’avoir réveillé, ils le ramenèrent à la maison où ses parents l’accueillirent avec bonheur.

Ce jour-là encore, les enfants furent bien contents d’écouter une belle histoire que les vieux racontaient sur la place publique. Tous réunis.


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23 janvier 2008

c'est reparti !

nous voilà mercredi... jour des petits...
jour des con... cours !
enfin, je crois.

alors, aujourd'hui, je vous propose une image, enfin une photo, extraite de mon voyage et je vous demande d'imaginer (un texte très court) un début d'histoire... ou une histoire complète.
on doit y découvrir le contexte, le(s) héros, l'époque... (le lieu étant fixé)
et si vous le souhaitez, une suite : un élément perturbateur, une résolution d'intrigue et enfin une conclusion positive...

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"il était une fois..."

(résultats dimanche...)

22 janvier 2008

écriture

d'aucuns disent que ce que j'écris n'est pas terrible.
et ils ont raison.

alors je me retrouve avec différentes alternatives :
- je ferme les oreilles, les yeux, le coeur et... je poursuis ainsi
- je me pose, je réfléchis, je revois ma façon de travailler de m'organiser et... il y a urgence à évoluer
- j'arrête d'écrire et... pourquoi pas ?

je me sens glisser vers l'activité exclusive d'"animatrice" d'ateliers d'écriture dans des classes et si c'est loin de me déplaire, ça modifie complètement ma vision du travail...

car, après tout, cela me permet de bien beaux voyages, de bien belles rencontres...

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vous en pensez quoi, vous ?

21 janvier 2008

îles (suite)

il y a donc un long pont qui joint Fadiouth à Joal, qui a été refait dernièrement (fin des travaux : 2003). l'ancien pont est conservé pour patrimoine.
un second pont permet aux villageois de Fadiouth de se rendre au cimetière et aux champs. il a été refait également.

le cimetière est mixte : on y enterre d'un côté les musulmans, de l'autre les catholiques.

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initialement, les morts bénéficiaient d'une tombe. mais avec le temps, on n'enterre plus les morts que sous un monticule de coquillages, afin de ne pas prendre trop de place. et finalement, ça correspond à l'ensemble du village.
lors d'un enterrement seuls les hommes sont autorisés à entrer dans le cimetière. les femmes restent, éplorées, sur le pont...

7c5c072e708032d56232cb18bbb2ad26.jpg10% de la population est de religion musulmane. les autres sont catholiques. ce qui est une tendance inversée du reste du pays, majoritairement musulman.
il y a donc à Fadiouth 3 petites mosquées (reparties dans divers quartiers) et une grande, située dans le quartier Dioum, au bord de l'eau. pour les prières du vendredi soir.
et il y a une église dont le saint est François-Xavier, saint qui avait pour devise : "davantage !"

le village se vante de la bonne harmonie entre les deux religions. d'ailleurs, les enfants s'entendent bien à l'école et je n'ai ressenti aucun rejet entre les deux.

dans les rues du village, dans les extérieurs, on trouve des cochons en liberté, des chèvres, des poules et beaucoup de chiens errants.

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des ânes sont attachés à des huttes et des chevaux dans les huttes. laissez-moi vous dire que lorsque les ânes braient, cela fait une belle cacophonie...

dans le village, il y a aussi deux baobabs sacrés. parce que des "pas sacrés" il y en a bien plus que deux...
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le fruit du baobab s'appelle "pain de singe" et il pend au bout d'une longue tige. à l'intérieur le fruit est fait de graines blanches liées entre elles par un filament blanc.
on sépare ses graines on les fait sécher et les enfants les sucent. c'est très nourrissant. moi je n'ai pas trop aimé.
on fait bouillir la farine de ce fruit pour soigner. les feuilles du baobab sont (si je me souviens bien) utilisées pour parfumer les plats....

avec les feuilles de nime (autre arbre) que l'on applique fraîches sur le front en les maintenant avec un bandeau, on soigne les maux de tête. avec les feuilles de papayer, on soigne les maux de ventre et avec celle du manguier : le tétanos...

le plus gros baobab sacré, situé dans le quartier de Dioum, possède un énorme tronc creux dans lequel on peut rentrer.
4ee1d003af0487ce73a521aaa1e4d00b.jpgà l'intérieur, l'écorce particulière serait due à la "momification" de griots (joueurs de tamtams qui connaissaient la vie de chaque membre du village, personnes clé du village auparavant).
devant ce baobab, on se recueille pour prier. le plus vieux du village est amené à le veiller.
mais il est entouré de vendeurs d'artisanat, très pressés de nous séduire avec leurs étals.

très rares sont les personnes qui possèdent un véhicule. tous se déplacent en taxi. à Fadiouth, et en général dans les villages, les gens utilisent le taxi brousse. c'est à dire que l'on se place sur la route, on tend sa main et un taxi s'arrête (une voiture comme une autre, mais en fait, presque seulement les chauffeurs de taxi ont une voiture) et nous conduit où l'on demande si c'est la route des autres personnes déjà présentes dans l'auto.
on peut donc circuler à 7 dans le même véhicule. ce qui permet de sympathiser... quand on parle la même langue bien sûr !!!
il passe très régulièrement de ces voitures-là sur les routes...

à Dakar, les taxis sont noirs et jaunes et ils peuvent ne trimballer que vous seuls.
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alors, vous êtes prêts pour le voyage ?
tendez la main et laissez-vous guider...

aimer

pour changer de mes histoires sénégalaises, je vous glisse cette chanson qui est la dernière entendue à Dakar avant mon retour en France...



ça m'a rappelé un disque acheté il y a quelques années.
pour les filles.
j'ai retrouvé le nom de la chanteuse.
lointain souvenir.
et j'ai trouvé cela très touchant...

20 janvier 2008

l'enfant dans l'église

Elle entre en silence. S’assoit au bout d’un banc.
Une voix résonne sur l’autel. Une voix forte et joyeuse. Elle connaît cette voix que tous écoutent en silence. Elle aime cette voix qui toujours la fait rire et la rassure.
Quelques visages se tournent vers elle. Ils ne sont pas tous encore habitués.
Des visages ronds, lunaires. Des visages qu’elle ne connaît pas tous encore mais qu’elle aime voir autour d’elle. Ces visages foncés, vieillis pour la plupart.
Dans le rang d’à-côté quelques sourires. D’autres visages. Toujours ronds, toujours foncés mais jeunes, ceux-là.
Elle baisse la tête, emmêle ses doigts, écoute la voix.
Elle laisse la douceur de l’instant l’envahir. Ils sont tous là pour la même chose. Pour cette douceur d’âme, cette communion dans la foi.
Elle pense à sa vie, là-bas. Sa vie claire. Sa vie différente.
Elle pense que bientôt, elle ne verra plus ces visages ronds, lunaires. Noirs.
Que bientôt, elle n’ira plus prier ainsi.
Parce qu’ils ne seront plus là.
Plus aucun d’entre eux ne sera là.
Ni celui dont la voix éclaire les âmes ce soir.
Elle se dit que sa vie, c’est la leur. A eux dont le visage est rond lunaire. Elle se dit qu’elle est d’ici même si ils ne la reconnaissent pas tous encore.
Même s’ils ne sont pas tous habitués.
Elle se dit aussi que sa vie est ailleurs.
Dans cet ailleurs où elle n’est pas seule. Où des petits bras lui entourent le cou chaque jour, où rien ne ressemble à ici.
Ailleurs où son ventre a enfanté.
Elle se sent tiraillée.
Ici. Ailleurs.
Elle ne sait pas si elle trouvera un équilibre.
Entre cette vie qu’elle aime et celle à laquelle elle appartient.
Celle où tout est déjà prévu, organisé, tout est construit. Où tout est confortable, sain, aseptisé. Sans risque, sans épice. Où tout est si facile. Et où elle se sent si mal pourtant parfois.
Ici, tout lui ressemble.
Elle aime cette sincérité, cette simplicité, cette dureté de la vie qui la rend plus belle, plus riche encore.
Chaque jour, elle serre des mains chaudes, noires, ridées ou non, larges ou petites. Chaque jour, ce geste la fait pleurer. Et la remplit d’un bonheur intense.
Elle prie, elle pense.

Soudain, une fillette se déplace dans l’allée. Elle la reconnaît. C’est sa « fille ». Ainsi appelée à cause de son prénom à elle, la petite, mélange de leurs deux prénoms liés : elle et sa fille. la vraie.
Elle, c'est sa « fille » pour de faux. Juste à cause des prénoms.
Cette fillette qui vient se coller quelques fois contre elle ; sans un mot. Juste pour lui faire comprendre qu’elles sont deux.
Et puis, l’autre jour, à la sortie de l’école, la fillette a mis sa petite main dans la sienne. Sa petite main noire dans sa grande main de toubab.
Elles sont rentrées ensemble, balançant leurs bras, comme des gamines. La grande comme la petite.
Et quand, à un moment, un homme a fait peur aux enfants en criant, la grande toubab a dit à la petite noire qui tremblait :
- Ne t’inquiète pas, je suis là. Il ne t’arrivera rien.
Et un petit sourire est venu éclairer le visage pas si rond que ça de l’enfant. Le visage noir et fermé de l’enfant. Elle n’a pas fui comme les autres enfants. Elles ont continué à marcher tranquillement. Sans crainte.

La fillette s’approche et vient se coller contre elle sur le banc. Les vieilles noires regardent, froncent les sourcils. Ne comprennent pas.
Elles sont assises, toutes deux serrées l’une à l’autre, au bout d’un banc. La voix résonne toujours.
Elles se sentent complètes. L’une avec l’autre. Elles savent.

La femme pense à ce moment où, l’après-midi même, l’enfant lui avait sauté dans les bras au détour d’une rue du village, la couvrant de baisers, casant sa petite tête noire dans le cou chaud de la toubab.
Puis, quand la femme blanche s’était éloignée, elle l’avait interpellée :
- Dis, tu ne me prends pas en photos, moi ?
Et la femme avait souri. Enfin les mots. La confiance gagnée, jour après jour, sourire après sourire dans la cour de l’école. Petit geste après petit geste.

L’enfant touche le bras de la blanche et murmure quelques mots :
- Je veux dormir.
Alors, quand la femme lui sourit, elle grimpe sur ses genoux et s’installe contre son corps, contre sa « mère » pour de faux.
L’enfant dans les bras de la femme.
L’enfant noir, dans les bras de la femme blanche, qui s’endort.
Les vieilles noires autour ne sont pas d’accord. Elles secouent l’enfant , disent quelques mots, la somment de se réveiller. Elles s’en moquent toutes les deux. La mère et la fille collées, liées, inséparables en cet instant.
La voix sur l’autel remplit l’église et la chorale se met à chanter avec fougue.
C’est si beau. Si joyeux. Si rythmé.

La femme se dit qu’elle ne doit pas laisser le temps effacer cet instant. Quand tous les fidèles se lèvent, elle reste assise. Elle prie assise, l’enfant endormie contre son sein. Elle regarde son bras qui entoure l’enfant. Son bras de blanche sur la peau noire de l’enfant. Et elle ne voit que deux peaux noires qui se touchent. Elle voit sa peau devenue aussi noire que celle de l’enfant.
Elle se dit :
- On est pareilles elle et moi, noires toutes les deux.
Mais elle sait bien que sa peau est blanche au-dehors. Elle sait bien que les autres ne voient que cette couleur extérieure.

La fillette dort, la femme vit, respire, soupire, heureuse.
Quand il faut se serrer la main, faire un geste de paix, « la paix du Christ », l’enfant se réveille. La femme se lève avec l’enfant dans ses bras, la porte, et elles serrent les mains à deux. Toujours liées, toujours collées.
Leur sourire ne fait qu’un.
Les vieilles ne font plus attention, elles serrent la main de l’enfant et de la femme réunies.
Les jeunes sourient et serrent les mains aussi.
Plus personne ne s’étonne. La mère et la fille liées.
La noire et la blanche.
La petite et la grande.
Celle du village et la toubab.
Louise Corinne.




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19 janvier 2008

chorale

me voilà de retour en France.
ailleurs.

avant de continuer à vous parler de l'île de Fadiouth, je fais une parenthèse.

car figurez-vous que la "jeune chorale" de l'église de Fadiouth m'a proposé de devenir sa marraine.
oui, oui, vous avez bien lu : je suis devenue "marraine" à Fadiouth (doublement car j'ai "parrainé" une petite Astou avec l'association Ceedo) !

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en fait, il y a quatre chorales :
- la "petite" : les enfants de Fadiouth
- la "jeune" : ceux que j'ai parrainés, les 15-20 ans, qui chantent le mercredi soir (messe des jeunes) et le samedi matin, je crois.
- la chorale des femmes qui chantent à la messe du dimanche.
- la "vieille" chorale : les vieilles du village qui chantent tous les matins à la messe à 6h45.

chaque soir, une chorale se réunit et répète. chaque soir les tamtams résonnent, les chants emplissent un quartier du village.
c'est génial.

mercredi dernier, j'étais fière en entendant mes filleuls à l'église.
je serai informée de leurs concerts et je vais les aider du mieux que je peux.

là-bas.
mon âme y est restée.


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16 janvier 2008

majorettes

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hier à la fin de l'après-midi les majorettes danseuses de l'école Sainte-Thérèse m'ont offert un spectacle dans la cour de l'école.

elles étaient accompagnées par trois tam-tams, Seni Gning avec ses deux fils, Seni étant grand tam-tam supérieur de Joal. cela signifie qu'il accompagne toutes les cérémonies ou évènements.

 

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pour être majorette danseuse de l'école, il faut bien travailler en classe. c'est donc un honneur pour une fille d'appartenir à ce groupe.

elles répètent irrégulièrement dans l'année (trois à quatre fois) et assurent le spectacle de la fête de l'église qui a lieu début décembre, la fête de fin d'année et lorsqu'il se produit un évènement exceptionnel, comme l'an dernier la venue du président de la Réuplique sénégalaise.

c'était un beau moment et je me suis sentie très flattée qu'elles le fassent pour moi.

 elles sont belles, non ?

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