12 février 2009
une sortie en amoureux ?
c'est à Marseille...
16:11 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (2)
10 février 2009
Picasso et Cézanne
pour Jill, voilà donc la réponse écrite avec une classe de CE2, que fait Picasso à Cézanne.
quel bonheur ce travail...
A Paris le 22 février 1905
Très cher Monsieur Cézanne,
J’ai été surpris de votre courrier mais en même temps assez flatté par l’intérêt que vous me portez. Je suis d’origine espagnole. Mon père, peintre lui-même, a été ému devant la précocité de mon talent. J’ai fait mon premier tableau à l’âge de huit ans. A dix-huit ans, j’ai découvert Barcelone et j’allais souvent au café Les Quatre Gats où mes travaux ont été exposés pour la première fois. J’y ai rencontré des gens que j’aimais bien et mon meilleur ami s’appelait Carlos Casagemas. Il était peintre. C’était une époque extraordinaire, pleine de nouveautés. Mais très vite, j’ai appris une terrible nouvelle alors que j’effectuais un court séjour à Paris : Carlos s’est suicidé à cause d’un chagrin d’amour et depuis ce drame, je suis obsédé par son geste qui me bouleverse. C’est en pensant à lui que je me suis mis à peindre en bleu. Ce bleu qui vous rappelle la mer correspond chez moi à la couleur de la tristesse, de la misère, du froid et du vide que la disparition de mon ami a laissé en moi. Pour moi ce bleu, c’est le malheur Il n’est pas qu’à vous. D’ailleurs, avec le respect que je vous dois, dans vos tableaux, il n’y en a pas tant que ça, du bleu. On le voit plutôt dans le ciel que dans la mer.
Cette période douloureuse a permis de m’interroger sur le sens de la vie. Elle semble s’éloigner maintenant. Quatre ans ont passé. Désormais, je vis à Paris. Je me suis installé à Montmartre. Mon atelier se trouve dans une grande bâtisse, appelée le Bateau-Lavoir que je partage avec d’autres artistes. Je connais et apprécie votre travail grâce à Ambroise Vollard, le marchand d’art.
Aujourd’hui, des admirateurs de mon œuvre achètent mes tableaux. Ainsi je sors petit à petit de ma misère. Ma palette s’éclaircit, elle se teinte de rose, de jaune et de mauve.
Je sais que vous êtes très attaché à votre campagne aixoise, mais lorsque vous viendrez à Paris pour le prochain Salon d’Automne, venez me voir. Vous constaterez que je n’ai pas copié votre travail mais que je me suis juste inspiré de vos recherches. D’ailleurs, seriez-vous prêt à accepter de relever le défi que je vous propose. Il s’agirait de peindre chacun une toile ou bien une série de toiles que nous soumettrions au flair infaillible d’Ambroise Vollard.
Veuillez accepter, mon cher père en peinture, l’assurance de mon immense attachement.
Le jeune et passionné Picasso
16:32 Publié dans mes ateliers d'écriture | Lien permanent | Commentaires (6)
09 février 2009
guitar song
12:52 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (1)
07 février 2009
mon oeil...
je ne connais ni les éditions de l'Oeil neuf, ni ce Jean-Bernard Pouy (ou alors c'était un soir d'ivrognerie abusive, oublié à jamais ;-)) mais l'encart m'a paru beau...
20:41 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
06 février 2009
en vol
21:47 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (3)
Cézanne et Picasso
pour copier sur ma copine Virginie Hanna (j'adore copier...) et pour faire encore un peu languir les lecteurs avides sur l'histoire de Paul et Juliette (ça aussi j'adore... faire languir les gras... bisous G-rare), je vous glisse le début d'un travail dans une classe de CE2 qui a pour objectif une correspondance entre Cézanne et Picasso.
une lettre envoyée par Cézanne à Picasso.
qui recevra une réponse (travaillée aujourd'hui).
il y aura 8 lettres en tout.
voilà la première :
A Aix, le 1 janvier 1905
Mon très cher Monsieur Picasso
Je me présente : je suis Paul Cézanne, peintre aixois. Je suis très célèbre, depuis quelques temps, grâce à Ambroise Vollard qui a reconnu en moi un grand artiste.
En effet, pendant de longues années, mon travail n’a été connu que de mes amis impressionnistes et de quelques artistes. Je me méfiais depuis longtemps des critiques et des expositions et je ne souhaitais pas y être présenté !
Fort heureusement, Mr Vollard, en 1895, m’a convaincu de participer à une exposition qu’il organisait dans sa galerie parisienne. Cela a été une révélation pour de nombreux artistes et critiques, pour lesquels je suis devenu alors une référence importante. Depuis cette exposition, beaucoup de jeunes artistes me rendent désormais visite à Aix-en-Provence afin d’observer mon travail. J’ai aussi participé à l’exposition individuelle du salon des Indépendants et je vais bientôt participer au Salon d’Automne à Paris, bien sûr. J’espère d’ailleurs y être présenté encore de nombreuses années !
Je vous ai découvert lors d’une exposition organisée en 1901, par le même marchand d’art qui m’a fait connaître : Mr Vollard ! Votre peinture m’intrigue ! J’aimerai la comprendre ! Je souhaiterai mieux vous connaître.
Dans vos tableaux, je retrouve le bleu que j’utilise dans les miens , l’auriez-vous « copié » ? Vous plaisait-il tant que cela ? Pour moi, c’est la couleur de la mer. Et pour vous, que représente cette couleur ?
Vos tableaux me semblent cacher une grande tristesse ! Avez-vous connu de grands chagrins ? Quels sont les évènements qui expliquent les couleurs que vous employez, les visages tristes des acrobates, des mendiants, des aveugles que vous peignez ? Quel chagrin cette « Femme au châle » ressent-elle ? Et ce mort que l’on voit dans votre tableau : « L’Enterrement de Casagemas » qui était-il ?
Mais ne croyez pas que toutes ces questions posées sont là pour vous ennuyer ou par simple curiosité. Je m’intéresse beaucoup à vous et à votre art !
J’espère sincèrement que vous voudrez bien répondre à mes interrogations.
Je vous assure, mon très Monsieur Picasso, de ma considération distinguée.
Picturalement votre
Paul Cézanne
21:42 Publié dans mes ateliers d'écriture | Lien permanent | Commentaires (8)
04 février 2009
quelqu'un
13:47 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (5)
02 février 2009
révélation (5)
Elle saisit son téléphone, rectangle vert au creux de sa main et vérifie le cadran : aucun message.
Elle s’apprête à appuyer sur les touches.
Se ravise, soupire, pose l’appareil sur le siège passager.
Elle roule sur le chemin de terre où ils se sont vus pour la dernière fois, il y a quinze jours mais elle commence à s’habituer à l’idée qu’il n’y aura personne.
Elle a cherché à la retrouver. N’a obtenu que de vagues informations à son sujet.
Juliette Lapierre.
Que faisait-elle là ? Etait-ce un hasard ? Habite-t-elle dans les environs ? Avait-elle un rendez-vous ce jour-là ? L’avait-elle reconnue ? Elle n’en sait strictement rien mais elle se prend à rêver que si la vie les a remises sur la même route, c’est qu’il y a une raison.
Elle.
S’il n’y avait eu son mari avec sa grosse voiture gris métallisé, elle lui aurait parlé cette fois-là.
Paul…
Depuis combien de temps sont-ils mariés ?
Si on compte cette année de « mise en disponibilité », cela fait vingt et un ans.
Vingt et un ans !
Elle avait vraiment cru trouver enfin son bonheur dans les bras de Paul. Mais elle doit avouer que depuis un an, tout part de travers.
Vingt et un ans.
Il y a eu des beaux moments dans leur existence et leurs enfants sont une belle réussite.
Mais depuis quinze jours, elle commence à réaliser qu’elle s’est peut-être leurrée. Et qu’il faut enfin arrêter de gâcher sa vie.
Elle a l’impression de l’entendre de rire. Son rire à elle. Cristallin. Enfantin.
Depuis quinze jours, elle refait les mêmes gestes, avance sur le chemin lentement, se gare et attend.
Espère.
Attend.
Vérifie l’heure.
Mais comprend que personne ne viendra.
Elle croit la voir penchée au-dessus de sa voiture. Mouvement souple des hanches.
Soulignées par un pantalon de viscose fluide. Noir.
Son visage qui se tourne vers lui.
Lumière dans son sourire, éclat dans ses yeux.
Quinze jours qu’il ne sait faire qu’attendre chercher espérer.
Quinze nuits que ses rêves sont troublés. Elle se revoit vingt et un ans plus tôt. Et la réalité la rattrape. Vingt et un ans, c’est si long. Et si court à la fois. Elle n’a guère vu les années passer.
Mais soudain pour elle, rien n’a changé.
Elle se sent redevenir la Martine de l’époque.
Elle retire la pince de ses cheveux parsemés de blanc, secoue la tête. Corrige le rouge à lèvres qui bave un peu sur ses lèvres.
Soupire encore
Se replace correctement derrière le volant et tourne les clés dans le contact.
Quand elle roule à nouveau, elle se demande si elle va la revoir un jour. Elle en a tellement envie. Tellement…
18:29 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (20)
31 janvier 2009
Angoulême
du 29 janvier au 1er février a lieu le festival international de la bande dessinée à Angoulême...
avis aux amateurs !
16:45 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
30 janvier 2009
c'est reparti !
du 28 janvier au 1 juin pour la 35e édition, vous pouvez tenter l'aventure à nouveau !
quoi ? quelle aventure ?
l’aventure du Livre Inter...
lecteurs, jurés, auditeurs, auteurs... vont vivre jusqu’en juin 2009 le plaisir de lire et le plaisir de partager.
pour faire partie du jury, que faut-il faire ?
envoyez une lettre, dans laquelle vous expliquerez les raisons de votre candidature et vos goûts littéraires à
Livre Inter
Maison de Radio France
75220 Paris Cedex 16
indiquez votre date de naissance, votre situation de famille, votre profession et votre adresse exacte et envoyez votre courrier avant le 19 février 2008 à minuit, le cachet de la poste faisant foi.
le président du jury, c'est Marc Dugain.
et vous savez quoi ? il est né au Sénégal !!
je croise les doigts pour vous... c'est une aventure que j'ai rêvé de vivre... certains s'en souviendront peut-être...
18:39 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
28 janvier 2009
boeuf !
j'aime bien partager d'autres cultures.
et il est des traditions que nos célébrons aussi...
le Nouvel An chinois 农历新年 (nónglì xīnnián) aussi appelé Fête du printemps ou Fête du Têt au Vietnam est la fête la plus importante pour les communautés chinoises à travers le monde entier.
le terme nónglì xīnnián signifie littéralement "nouvel an du calendrier agricole" car il se célèbre suivant le calendrier chinois qui est à la fois lunaire et solaire.
cette fête est un moment dont on profite en prenant des vacances, en se réunissant en famille et entre amis.
“BONNE ANNÉE !”, en chinois, se dit 新年好(xīn nián hǎo) ou 新年快乐 (xīn nián kuàilè).
18:45 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (6)
26 janvier 2009
a dream
on a beaucoup vu Bruce Springsteen aux côtés du nouveau président américain ces derniers mois.
le chanteur a été un des premiers artistes à soutenir le candidat démocrate Barack Obama.
aujourd'hui, il célèbre sa victoire en lui dédiant la chanson Working on a Dream, qui donne son titre au seizième album studio de celui qu'on continue de surnommer le Boss du rock américain.
l'album est sorti today... and I've got it !!
yes !!
voilà pour partager (bon, d'accord, vous n'êtes pas nombreux parmi les passagers sur ce blog à aimer mais il y en a... then...)
20:49 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (1)
révélation (4)
Il saisit son téléphone, rectangle noir au creux de sa main et s’apprête à appuyer sur les touches.
Se ravise, soupire, pose l’appareil sur le siège passager.
Il roule sur le chemin de terre qui le conduit à son petit logement. Comme chaque jour.
La grosse voiture gris métallisé stoppe.
Se gare mais aucune petite voiture « de femme » ne lui fait face.
Il allonge le dossier de son siège. Ferme les yeux. Il se sent fatigué.
Juliette Lapierre.
Il a cherché à en savoir plus sur elle. N’a obtenu que de vagues informations à son sujet. Personne ne semble bien connaître cette adjointe à la culture.
Qui est-elle ?
Le mystère sur cette presque inconnue harcèle son esprit à longueur de journée depuis qu’ils se sont croisés sur son chemin de terre.
Que faisait-elle là ? Avait-elle un rendez-vous dans les parages ? Quelqu’un qu’elle connaissait ? Il n’en savait strictement rien mais il se prenait à rêver qu’elle l’attendait ce jour-là.
Lui.
S’il n’y avait eu sa femme apparue soudainement au bout du chemin, ils auraient eu le temps de faire plus ample connaissance.
Mais Martine avait déboulé.
Martine…
« Paul ?… Paul ! »
Pourquoi avait-elle toujours ce chic de gâcher les beaux moments de son existence ?
A croire que sa femme, pardon sa future « ex » femme n’avait su faire que ça toute sa vie.
Gâcher ce qui pouvait lui arriver de merveilleux.
Il a l’impression de l’entendre de rire. Son rire à elle. Cristallin. Enfantin.
Depuis huit jours, il refait les mêmes gestes, avance sur le chemin lentement, se gare et attend.
Espère.
Attend.
Vérifie l’heure.
Juste à temps.
Comme il y a huit jours.
Il croit la voir faisant son étrange danse dans l’espoir de l’arrêter. Mouvement souple des hanches.
Soulignées par un pantalon de viscose fluide. Noir.
Lumière dans son sourire, éclat dans ses yeux.
Il a gardé ses câbles à portée de mains.
Huit jours qu’il ne sait faire qu’attendre le soir venu pour rentrer enfin le ventre noué, battements de cœur affolés, priant, espérant, priant.
Huit nuits qu’elle vient hanter ses rêves. Il imagine toutes sortes de scénarios. Jamais les mêmes.
Elle lui retire les câbles des mains et installe elle-même les pinces sur les deux bornes de la batterie. Il s’approche et se penche derrière elle pour l’aider. Elle l’embrasse pour le remercier.
Ou ils se retrouvent à un cocktail chez les Legrand. Elle s'avance vers lui, lui sourit, lui tend une main courtoise. Qu'il saisit. Et ne lâche plus.
Il ouvre es yeux.
Soupire encore
Se replace correctement derrière le volant et tourne les clés dans le contact.
Quand il roule à nouveau, il se demande s’il va la revoir un jour. Il en a tellement envie. Tellement…
18:03 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (6)
23 janvier 2009
pressées
Les filles pressées ont oublié
D’aimer de regarder de respirer
Ont oublié de s’aimer
Se regarder se respirer
Elles courent courent courent
Jamais assez vite
Jamais assez bien
Elles font ci et ça et ci et ça
Tout à la fois
Elles poussent elles disent pardon pardon
Elles marchent sur les pieds sur les vies
Elles marchent sur leurs envies
Les filles pressées sont essoufflées fatiguées débordées
Elles ne s’arrêtent pas
Ne peuvent pas
Ou elles s’écroulent
Elles envoient un baiser du bout des doigts
Montent dans leur voiture
Repartent sont déjà reparties
Les filles pressées fument beaucoup
ou pas
mangent vite
Dorment peu vivent mal
Elles aiment un peu beaucoup passionnément
Les filles pressées mentent pleurent espèrent
Elles soufflent : Oh que je suis fatiguée
Je veux une heure un jour une semaine
Pour me reposer
Mais elles ne se reposent jamais
Jamais
Elles sont pressées
photo prise sur le site de Benoît Page
18:38 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (6)
les tailleurs d'histoires
"Les tailleurs d'histoires"
avec Alain Le Goff, Pépito Matéo, Abbi Patrix, conteurs et Christian Salmon
avec l’aide de la bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, nous avons imaginé « Les Tailleurs d’histoires », une série de cinq soirées où nous recevons des conteurs, des artistes et chercheurs d’autres disciplines pour un regard croisé autour d’une thématique.
au coeur de cette première fabrique d'histoires animée par Abbi Patrix, trois hommes : d'un côté Pépito Matéo et Alain Le Goff, des artisans-conteurs qui réinventent le monde à leur manière, éclairent par l'imaginaire les aspérités de notre société, avec leur sensibilité et leur humanité d'artiste ; de l'autre, Christian Salmon, chercheur au CNRS, décryptant le "Storystelling", nouvel art de la narration au service des pouvoirs depuis le début des années quatre-vingt-dix... Trois points de vue pour explorer comment les histoires et leurs interprètes racontent le monde.
les trois invités raconteront une ”histoire” de leur choix avant de partager leurs réflexions...
lundi 26 janvier à 19h à la BPI du Centre Pompidou, petite salle, niveau -1, entrée rue Saint Martin, Paris 4ème.
entrée libre dans la limite des places disponibles
18:31 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
21 janvier 2009
révélation (3)
Elle saisit son téléphone, rectangle vert au creux de sa main et s’apprête à appuyer sur les touches.
Se ravise, empoche l’appareil dans sa veste grise. Se dirige vers sa chambre, échange son pantalon trop classique contre une jupe droite, tout aussi classique mais plus seyante.
Se regarde dans le grand psyché : voyons un peu… quelle tête j’ai ?
Un an qu’il a pris ce logement au cœur de la campagne dijonnaise. Pour respirer. Pour que les choses changent aussi dans son couple. Il ne l’aimait plus c’est ce qu’il lui a affirmé mais elle n’a jamais voulu accepter la situation et lui a promis que tout allait s’arranger, qu’elle allait faire un travail sur elle, qu’elle allait le reconquérir.
Il a préféré prendre le large.
« Je resterai présent pour les enfants, pour toi… » avait-il juré.
Et il a tenu promesse. Il fait les allers-retours jusqu’au lycée pour Delphine, dépose Romain chaque matin à la gare pour qu’il prenne son train qui l’emmène à la fac. Il part en vacances avec eux, quelques jours au bord de la mer, ou dans un endroit perdu en Bretagne…
Mais elle n’a pas réussi à le séduire à nouveau.
Elle a essayé le dynamisme, la gaieté (lui qui la disait si insipide), la sensualité, le charme, la tendresse. Puis en vain la culpabilité, l’apitoiement.
Dernièrement elle s’est laissée aller aux reproches, à l’amertume.
Mais elle a compris que ça non plus ça ne marcherait pas. Au contraire.
Fausse route.
Elle saisit son léger foulard de soie et introduit les clés dans la serrure.
S’installe au volant et introduit les clés dans le contact.
Vérifie l’heure.
Juste à temps.
Dans une quinzaine de minutes, il s’engagera sur le chemin de terre qui le conduit à son petit logement. Comme chaque jour.
La belle berline roule un peu trop vite. Tourne à gauche. S’engage.
Battements au milieu du ventre.
Elle veut en avoir le cœur net : s’il reste encore une chance, elle ne veut pas la manquer.
Soudain elle voit. La grosse voiture gris métallisé est immobilisée sur le chemin. Garée devant une petite voiture « de femme ».
Elle le distingue. Avec une femme. Qui bouge au ralenti. Mouvement souple des hanches.
Soulignées par un pantalon de viscose fluide. Noir.
Lumière dans son sourire, éclat dans ses yeux.
Elle soupire. Profondément.
Et roule en silence. Lentement.
Elle la voit retirer les câbles de ses mains à lui et les installer les pinces sur les deux bornes de la batterie.
Elle entend rire. Son rire à elle. Cristallin. Enfantin.
Elle sent la crampe au milieu du ventre.
Elle laisse son pied s’enfoncer sur la pédale, accélère.
Arrive à leur hauteur.
Vitre qui descend.
Visage inquiet : « Paul ?… Paul ! »
Martine…
Quand il se tourne vers elle, il se demande ce qu’elle fait là. Il a soudain tellement envie de la voir partir. Tellement…
09:35 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (9)
yes we can...
comment un jeune américain, né d'une mère blanche et d'un père africain, est-il devenu le premier président noir des Etats-Unis ?
longue histoire... mais quand Barack Hussein Obama a prêté serment hier sur la Bible utilisée par Lincoln en 1861 devant le premier juge de la Cour suprême, John Roberts, à midi pile, heure américaine (18 heures, heure française) il est certainement entré dans l'histoire des États-Unis.
08:38 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (5)
19 janvier 2009
révélation (2)
Il saisit son téléphone, rectangle noir au creux de sa main et s’apprête à appuyer sur les touches.
Finalement se ravise, pose l’appareil sur son bureau. Ouvre la pile d’enveloppes entassées devant lui et commence une lecture évasive.
Combien de temps ça va durer encore ce jeu du chat et de la souris ?
Un an qu’il a pris ce logement au cœur de la campagne dijonnaise. Pour respirer. Pour que les choses changent aussi dans son couple. Il ne l’aimait plus c’est sûr mais sa femme n’a jamais voulu accepter la situation et lui a promis que tout allait s’arranger, qu’elle allait faire un travail sur elle, qu’elle allait le reconquérir.
Il a préféré prendre le large.
« Je resterai présent pour les enfants, pour toi… » avait-il juré.
Et il a tenu promesse. Il fait les allers-retours jusqu’au lycée pour Delphine, dépose Romain chaque matin à la gare pour qu’il prenne son train qui l’emmène à la fac. Il part en vacances avec eux, quelques jours au bord de la mer, ou dans un endroit perdu en Bretagne…
Mais il se rend compte qu’elle le mène en bateau.
Il doit lui faire entendre que plus rien n’est possible entre eux.
Il pose le courrier bien en évidence. Il lira ça demain. Le nouveau produit que son entreprise est en train de breuveter est presque au point. Et ce soir, il a réunion au conseil général.
Dépend sa parka et introduit les clés dans la serrure.
Descend au parking.
S’installe au volant et introduit les clés dans le contact.
Vérifie l’heure.
Juste à temps. Delphine doit l’attendre.
Quand une heure plus tard, il quitte sa fille il ne sait toujours pas comment il va pouvoir imposer son choix.
Il roule sur le chemin de terre qui le conduit à son petit logement. Comme chaque jour.
La grosse voiture gris métallisé avance vers une femme qui simule une étrange danse.
La grosse voiture gris métallisé stoppe.
Vitre qui descend.
Visage inquiet : « vous avez un souci ? »
Lumière dans le sourire, éclat dans les yeux. Qu’il reçoit direct dans son regard à lui.
- Oui. Je pense que c’est ma batterie. Ce n’est pas la première qu’elle me lâche mais je n’ai pas encore eu le temps de la changer…
Il ne répond pas. Regard scotché. Illuminé.
- Si vous avez des câbles, je devrais m’en sortir cette fois encore.
Elle se tourne avant même qu’il n’ait dit quoi que ce soit. Mouvement souple des hanches.
Soulignées par la viscose fluide.
Il soupire. Profondément.
Se gare devant sa petite voiture « de femme », ne la quitte pas des yeux, absorbé par son sourire lumineux.
- On se connaît, non ?
- A vrai dire, je n’osais vous le demander, mais je le crois également… On ne s’est pas déjà croisés ? Récemment ?
Alors qu’il trébuche sur une pierre en se dirigeant vers son coffre où sont rangés les câbles, elle rit.
Ce rire. Cristallin. Enfantin.
Il la fixe à nouveau. La détaille.
- Chez les Jacob il y a un mois ?
- Non… Désolée, je ne connais pas les Jacob…
- Vous faites du badminton ?
- Non…
- C’est sûr pourtant… On s’est déjà vus… Votre rire… Vos yeux…
- Je peux ?
Elle lui retire les câbles des mains et installe elle-même les pinces sur les deux bornes de la batterie.
- Au cocktail chez les Legrand ?
- Non. A l’inauguration de la nouvelle galerie de peinture ?
- Non… Je n’ai pas pu venir ce jour-là…
Il s’entête, cherche, réfléchit….
- Vous auriez du y être ?
- Je suis chargée de la culture au sein de l’équipe municipale. Alors de fait…
- Communauté de communes. Mardi dernier.
C’est ça ! Je me disais bien…
- Exact ! Juliette Lapierre.
- Paul Frémin. Ainsi… vous…
Il n’en revient pas. Ce sourire… Cette lumière dans ces yeux… Il se dit qu’il ne peut pas ne pas l’avoir remarqué avant.
- Vous démarrez ?
- Comment ?
- Ma batterie… Vous m’aidez ?
Elle bouge au ralenti, il savoure chaque seconde qui les réunit. Quand elle se tourne à nouveau vers lui, il se demande comment il va faire pour la laisser partir. Il n’en a soudain pas envie. Mais alors pas du tout…
09:47 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (9)
18 janvier 2009
révélation
Elle saisit son téléphone, petit rectangle rose au creux de sa main et s’apprête à appuyer sur les touches.
Finalement se ravise, jette l’appareil sur son lit. Ouvre son armoire et choisit un pantalon en viscose souple qui souligne délicieusement les courbes de ses hanches, de ses fesses, de ses cuisses musclées.
Noir.souple. viscose.
Puis elle enfile un pull léger de soie couleur aubergine dont elle noue le fin cordon autour de sa taille. La dentelle de son caraco, couleur aubergine aussi, dépasse légèrement à la naissance de sa poitrine.
Elle se glisse dans des escarpins noirs et remonte ses cheveux dans un chignon de fortune.
Elle sait que quelques mèches tombent sur sa nuque apportant une note imparfaite à sa coiffure. Un coup de crayon violet sur ses paupières.
Deux gouttes de son parfum gel derrière les oreilles.
Odeur forte.
Enivrante.
Elle dépend son long manteau et introduit les clés dans la serrure.
S’installe au volant et introduit les clés dans le contact.
Vérifie l’heure.
Juste à temps.
Se gare sur le chemin de terre où il va passer dans une poignée de minutes. Comme chaque jour.
Elle retire son manteau, le frais de la fin de journée lui donne quelques frissons qui durcissent le bout de ses seins.
Ouvre le capot de l’auto.
Et lorsque le bruit d’un moteur approchant se fait entendre, elle se place au milieu du chemin. La grosse voiture gris métallisé apparaît alors qu’elle commence une étrange danse.
La grosse voiture gris métallisé stoppe. Elle défait à la hâte le premier bouton du pull aubergine, cambrure féline au bas des reins.
Vitre qui descend.
Visage inquiet : « vous avez un souci ? »
Elle sent la force du coup reçu dans son ventre mais elle ne faillit pas. Lumière dans le sourire, éclat dans les yeux. Direct dans son regard à lui.
- Oui. Je pense que c’est ma batterie. Ce n’est pas la première qu’elle me lâche mais je n’ai pas encore eu le temps de la changer…
Il ne répond pas. Regard scotché. Illuminé.
- Si vous avez des câbles, je devrais m’en sortir cette fois encore.
Elle se tourne avant même qu’il n’ait dit quoi que ce soit. Mouvement souple des hanches.
Soulignées par la viscose fluide.
Il soupire. Profondément.
Se gare devant sa petite voiture « de femme », ne la quitte pas des yeux, absorbé par son sourire lumineux.
- On se connaît, non ?
- A vrai dire, je n’osais vous le demander, mais je le crois également… On ne s’est pas déjà croisés ? Récemment ?
Alors qu’il trébuche sur une pierre en se dirigeant vers son coffre où sont rangés les câbles, elle rit.
Ce rire. Cristallin. Enfantin.
Il la fixe à nouveau. La détaille.
- Chez les Jacob il y a un mois ?
- Non… Désolée, je ne connais pas les Jacob…
- Vous faites du badminton ?
- Non…
- C’est sûr pourtant… On s’est déjà vus… Votre rire… Vos yeux…
- Je peux ?
Elle lui retire les câbles des mains et installe elle-même les pinces sur les deux bornes de la batterie.
- Au cocktail chez les Legrand ?
- Non.
- A l’inauguration de la nouvelle galerie de peinture ?
- Non… Je n’ai pas pu venir ce jour-là…
Il s’entête, cherche, réfléchit….
- Vous auriez du y être ?
- Je suis chargée de la culture au sein de l’équipe municipale. Alors de fait…
- Communauté de communes. Mardi dernier.
Ah enfin ! Elle commençait à désespérer. Il en a mis du temps à se souvenir de moi…
- Exact ! Juliette Lapierre.
- Paul Frémin. Ainsi… vous…
Il n’en revient pas. Ce sourire… Cette lumière dans ces yeux… Il se dit qu’il ne peut pas ne pas l’avoir remarqué avant.
- Vous démarrez ?
- Comment ?
- Ma batterie… Vous m’aidez ?
Au creux de son ventre, c’est un doux tam-tam qui se met en marche. Elle savait.
Aujourd’hui, elle sentait que ce serait le jour idéal.
Elle sent son regard chaud qui ne la lâche pas. Elle bouge au ralenti, savoure chaque seconde qui les réunit. Quand elle se tourne à nouveau vers lui, il se demande comment il va faire pour la laisser partir. Il n’en a soudain pas envie. Mais alors pas du tout…
22:44 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (0)
17 janvier 2009
amour de femmes
quand les femmes aiment, ça donne ce genre de feu d'artifice, de vie et de danse...
avertissement !
16:24 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (2)