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30 juin 2007

Caïus Sextius

j'ai eu la grande joie d'assister hier à la représentation donnée par les enfants de l'école des Fenouillières à Aix-en-Provence, réalisée à partir de la pièce qui nous avions écrite ensemble (le texte est en intégralité dans le post "rideau !" de ce blog).

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je fais un clin d'œil à Christophe Miraucourt, qui avait du mal à imaginer une telle aventure.

le spectacle basé sur une mise en scène rotative (à chaque changement de scène les comédiens (les élèves) tournaient autour de nous (les spectateurs état placés au centre), était très réussi. les enfants avaient, suite à notre écriture collective, fabriqué des masques, d'une grande beauté, avec la plasticienne Maly Cachia .


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mais d'où est né ce projet ?
c'est la mise à jour du théâtre de la Seds et son réensevelissement "mystérieux" qui a fait naître l'envie de mieux connaître l'origine d'Aix et de son monument.
la classe a donc découvert tout au long de l'année les traces antiques de la ville d'Aix-en-Provnce.
Nadine Benoliel, historienne d'art, leur a dévoilé les particularités du théâtre grec et romain et Nuria Nin, conservateur en chef du patrimoine, responsable de la mission archéologique d'Aix-en-Provence, leur ont présenté les recherches en cours faites in situ.

les élèves ont lu et écouté des pièces de théâtre d'Aristophane : Les Grenouilles, de Plaute : La Marmite, mises en voix par Agnès Pétreau.
ensuite, je suis intervenue et nous avons écrit cette tragicomédie, inventant la destinée de Caïus Sextius, fondateur d'Aquae Sextiae.
et lorsque les masques furent créés, Agnès Pétreau a mis en spectacle leur travail.

beau travail d'équipe, puisque nous avions tous besoin les uns des autres pour que les enfants s'amusent autant et réalisent une si merveilleuse prestation.


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psittt : je fais partie des spectacteurs, assis par terre...

28 juin 2007

ABCDaire

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inspirée par "Mon ABC en relief", Cécile Farez a travaillé avec des enfants de petite et moyenne sections maternelle d'une école de Montargis dans le Loiret.

elle m'a régulièrement tenue informée de l'évolution de son travail :
- avec les enfants, ils ont décidé de créer un abécédaire original ! les enfants ont imaginé des phrases (chacun une) avec la répétition d'une lettre de référence sortie de leur prénom :
par exemple : L pour Amélia - C pour Célia

- Cécile a conçu un dessin avec des clipard ou autres pour illustrer la phrase. et a rajouté leur tête dedans ! elle a sorti ce dessin en format "coloriage" et les enfants se sont coloriés !!!!
apparemment, c'était très sympathique et ils ont adoré !

- ils ont eux-mêmes tapé leur phrase à l'ordinateur (en police crayon l) que Cécile a transformé et rajouté au livre.

- puis ils ont mis leur photo au-dessus de leur prénom et fait un petit reportage photos des étapes du livre (coupage, coloriage, ordinateur).

voilà ce que m'a écrit Cécile :

Les enfants ont été extraordinaires, car ils ont adhéré tout de suite au projet. Ils se sont investis dans leur livre, les grands ont aidé les petits et chacun connaît sa phrase et sait reconnaître les lettres de l'alphabet - Je voulais leur donner le goût de l'écriture et de la lecture et leur faire comprendre qu'avec des lettres, on fabrique des mots qui racontent des histoires. Donner aux enfants, dès la maternelle, le plaisir des lettres pour qu'ils aiment ensuite lire, écrire, imaginer et peut-être qu'ils prennent conscience de l'importance de leur langue si difficile mais si riche !

je vous offre en-dessous un échantillon de l'ouvrage finalisé, dont je vais rédiger la préface.

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si vous saviez comme je suis honorée de ce nouveau partage.

allez, promis l'an prochain, j'irai les rencontrer...

27 juin 2007

encore des contes !

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j'ai assisté hier au spectacle réalisé à partir de 3 contes écrits avec une classe de Grambois :
- un conte parodique sur les 3 petits cochons : trois frères musiciens rencontrent un rappeur pas très honnête qui va essayer de les exploiter. les 3 musiciens auront le dernier mot et deviendront des artistes appréciés.
- un conte éthymologique : pourquoi les hommes et les animaux ne parlent-ils pas la même langue ? parce que les hommes ont découvert la musique à travers de petits instruments qu'ils ont construits et les animaux, se sentant délaissés par leurs amis, ont avalé les instruments. désormais les animaux sifflent, grognent... mais ne parlent plus.
- un conte classique : 7 enfants découvrent un œuf de dragon qui va les amener vers un autre monde, grâce à la partition découverte à l'intérieur de la coquille lorsque l'œuf éclot. 3 petites notes de musique et...

pour le conte éthymologique, je leur avais adressé des textes de Sophie Rigal-Goulard, qui se régale en la matière. j'attends avec impatience la sortie de ces "pourquoi" qui sont un vrai bonheur.

pour le conte parodique, ils avaient lu Les fables marseillaises de Jean-Luc Lucciani, inspirées des fameuses fables de La Fontaine.

nous avons fait évoluer les 3 contes en même temps au cours des séances de façon à garder un fil conducteur : la musique.

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et, grâce à l'intervenante musique, ces contes ont donné un beau spectacle : je suis émue de voir que l'écriture peut entraîner tant de créativité.
c'est un magicien qui fait le lien entre ces trois contes... magie magie... quand tu nous tiens...

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26 juin 2007

hastà la victoria !

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une fois n’est pas coutume, je voulais vous parler d’une artiste: Keny Arkana et de sa chanson: Victoria.
j’ai craqué sur cette jeune femme, même si elle n’est pas de ma génération et que sa musique pourrait ne pas me « ressembler », moi qui devient « senior ».
mais voilà, elle a quelque chose, non pas de Tenessee mais de…Keny…
Alors, je vous invite à écouter cette vidéo et à lire les paroles de la chanson :

Moi c'est Victoria née il y a 14 printemps.
Dans un village près de Salta dans lequel je vivais avant.
Cela fait maintenant plus de 10 ans qu'avec papa et maman mes frères et mes soeurs on a quitté nos champs.
On est venus s'entasser dans une de ces cabanes à l'entrée de la ville.
C'est papa qui la construite mais elle n’est pas finie.
Je n'ai que des vagues souvenirs du village.
Maman pleure quand elle m'en parle car elle n'aime pas la vie ici.
Des étrangers ont brûlé nos maisons pour nous voler nos terres.
Papa s'énerve moi j'comprends pas il parle d'agroalimentaire.
Il dit que les politiques sont des prédateurs qui sèment la peur
et qui ont un estomac à la place du cœur.
Ici pas de travail, aucune prière ne s'exauce.
Après les cours avec ma soeur on vend des bracelets 2 pesos.
Mais malgré tous ces efforts, demeurent ces jours sans repas.
La nuit maman pleure, la nuit maman ne dort pas.

[refrain espagnol]

Mon voisin m'a dit : '' Pendant la dictature c'était plus dur ''.
Alors j'vais pas me plaindre même si ici y'a pas de futur.
Moi j'aime bien les études, on m'a dit : '' c'est bien mais inutile ''.
Ici beaucoup ont arrêté avant même de savoir écrire.
Dans mon jardin secret, je cultive le rêve d'être médecin.
Soigner tous ces enfants malades qui ne mangent pas à leur faim.
Je ne comprends pas, dans la ville je vois bien tous ces petits faire la manche devant le mépris de ceux qu'on appelle '' les gens biens ''.
Je m’interroge, ne voient-ils pas la misère? Ils nous écrasent pour bénir l'homme venant de l'autre hémisphère.
Papa dit qu'on est traité comme des chiens, Dieu merci j'ai ma famille, plus loin y'a des orphelins qui vivent dans les décharges.
Des fois je pleure en cachette, mais pas longtemps car je pense à mes aînés qui ont connu le chant des mitraillettes.
Et puis grand-mère disait toujours : '' la vie c'est l'espoir, si t'en as plus t'es comme mort et vivre relève de l'exploit . ''

[refrain espagnol]

Papa est à bout, il a frôlé la folie quand un matin il a appris que la banque lui avait volé ses économies.
Impuissant tout le monde était affolé, il n'était pas le seul, c'est la nation entière qui s'était fait voler.
Depuis ce jour, avec beaucoup de gens de la ville, il bloque les routes pour bloquer l'économie du pays.
C'est leur façon de se faire entendre mais moi j'ai peur quand il s'en va, y'en a qui reviennent pas la police est violente.
Ils les appellent « piqueteros » et les journaux sont des menteurs, ils disent que c'est des bandits après y'a des gens qui ont peur.
Papa dit : '' ils peuvent tuer des hommes mais ils ne tueront pas la mémoire, les mères des disparus chantent toujours contre l'oubli. ''
On vit le fruit d'une démocratie ratée dans un pays si riche, plein d’enfants n’ont dans le ventre qu'une tasse de maté.
Parce qu'on est dirigé par la mafia du crime.
Moi je ne comprends pas et quand je demande pourquoi on me répond toujours : '' Parce qu'on est en Argentine ! ''

[refrain espagnol]



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25 juin 2007

à bride abattue

Mia adore les animaux.... son moment préféré est lorsqu'elle s'occupe des chevaux du manège, surtout de Mistral.
les autres jeunes du haras ne l'intéressent pas beaucoup, et encore moins la nouvelle, Clarisse, pour qui s'occuper des animaux semble être une corvée.
pourtant, lorsque celle-ci disparaît, Mia n'écoute que son courage et part avec Mistral à sa recherche.

quel est le secret de Clarisse ? les deux filles finiront-elles par se comprendre ? s'apprécier ?

les réponses dans le n°9, paru en mai 2007, de Récits Express, mensuel pour les 10-12 ans des éditions Averbode, rubrique "Revues" (illustrations de Christian Maucler)...

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24 juin 2007

Ô ciel !!!

un de ces soirs derniers, je me suis régalée à interprêter un spectacle théâtral (on ne peut pas dire une "pièce" puisqu'il s'agissait de la guerre des classiques", patchwork de différents extraits de pièces, classiques ou modernes...) avec le Théâtre forever Actors Studio, troupe avec qui j'ai travaillé toute l'année.

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était présent à la représentation René Escudié, qui est auteur jeunesse dont les histoires sont utilisées comme méthode pour l'apprentissage de la lecture, mais qui est aussi un auteur de théâtre pour enfants, ayant écrit notamment Le jour de la dominante.
vingt-trois de ses pièces ont été montées à ce jour.

il existe un site où l'on peut découvrir beaucoup sur les spectacles pour les enfants (le jeune public) : c'est ici.

si vous avez des informations ou des bonnes pièces de théâtre pour les enfants, cela m'intéresse car le Théâtre forever Actors Studio travaille aussi avec des troupes enfants...

et puis, c'est une sorte d'écriture tellement passionnante...

sur ce site, vous trouverez le nom d'éditeurs spécialisés dans ce domaine.

et vous lirez des informations importantes sur le théâtre "jeunesse" dans ce document de Marie Bernanos.

alors, ne vous privez pas et essayez...

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22 juin 2007

eh oh du bateau !

hier, je suis allée apprécier le spectacle qu'une classe de La Roque d'Anthéron a réalisé à partir du texte que nous avions écrit ensemble.
une comédienne Agnès Pétreau, est venue durant plusieurs séances les aider à travailler cette mise en voix, mise en scène et la motivation et la belle énergie de l'enseignante ont fait le reste.



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Delphine Bodet a également travaillé avec cette classe afin de créer les illustrations de notre histoire et un livre a été offert à chaque enfant.

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je vous offre en dessous le début de l'histoire... et vous laisse découvrir les images de tout ce partage...

André Etienne se trouve sur un bateau à poulie. Il traverse la Durance pour se rendre à la Roque d’Anthéron. Ce tambour qui a aidé l’armée napoléonienne contre les Autrichiens sur le pont d’Arcole est de retour dans sa région.
C’est un jour de foire et le bateau est chargé. A bord du bateau, se trouvent des poules deux ânes et des chevaux, des cagettes de légumes, des barriques d’huile, de sel, de vin et des sacs de blé. Plusieurs marchands espèrent vendre leurs marchandises à La Roque d’Anthéron. Et comme chaque jour, le bateau permet de traverser la Durance, dans des conditions quelques fois périlleuses.
Il fait un soleil radieux en ce samedi midi de mars 1796.
Mais avant que le bateau n’arrive sur les rives de la Durance un mauvais geste du passeur fait basculer l’embarcation. Il a coincé sa perche dans un rocher et ne peut la retirer. André se retrouve à l’eau et doit nager quelques brasses pour arriver sur le bord. Mais l’eau est fraîche et il a quelques difficultés à contrer le fort courant de la Durance.
Déjà des passants inquiets se rapprochent pour l’aider. André les trouve étranges. Visiblement ils sont différents de lui. Ils sont habillés d’une drôle de manière. Mais qui sont-ils ?




n'hésitez pas à laisser vos impressions sur ce vrai travail d'ensemble...


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21 juin 2007

hors les murs

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connaissez-vous Culturesfrance ?


les programmes de résidences de Culturesfrance soutiennent, de manière significative, la création française dans toutes les disciplines, favorisant la mobilité des artistes en leur permettant de séjourner à l’étranger.

cette immersion leur offre aussi la possibilité d’élargir leur réseau professionnel et de s’inscrire dans de nouveaux marchés. quarante artistes bénéficient chaque année de ce dispositif, soit par le biais du programme de bourses souples « Hors les Murs », pour un séjour dans le pays de leur choix, soit par des programmes de résidence dans une structure in situ comme la Villa Kujoyama à Kyoto, les « Ateliers New Yorkais » et Triangle à New York, le Studio Cormier à Montréal. lieux de résidence.

en intégrant au programme de résidences « Hors les murs » la littérature et la recherche, Culturesfrance offre désormais, dans ces domaines, de nouvelles perspectives.
des liens fructueux vont pouvoir êtres établis par les lauréats français, non seulement avec des créateurs, mais aussi avec des universitaires et des chercheurs étrangers et leur permettre ainsi le développement, sur le long terme, de projets plus diversifiés.
par ailleurs, au travers d’une structure japonaise partenaire, la « Villa Kujoyama » va progressivement s’ouvrir à un, voire plusieurs, créateur ou chercheur japonais : des créations communes franco-japonaises pourront, en retour, être accueillies avec l’aide de la maison du Japon à Paris et l’utilisation de la Bourse des Récollets. Un principe d’échanges et d’accueil sera établi à cet effet.
enfin, les « Missions Stendhal », programme du ministère des Affaires étrangères coordonné par Culturesfrance, offrent à des écrivains la possibilité de bénéficier d'un soutien financier pour effectuer des résidences d'écriture à l'étranger.
les auteurs apportent alors leur concours aux manifestations orchestrées sur place par les ambassades.


détaillons, par exemple, les résidences « Hors Les Murs » (tous pays) qui se montent en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication :

disciplines concernées: tous les domaines de la création contemporaine, excepté le cinéma.

définition du programme : le programme Culturesfrance "Hors Les Murs" est destiné à des artistes et des professionnels souhaitant développer un projet artistique dans le pays de leur choix.

profil du candidat:
ont vocation à se porter candidats les créateurs et les professionnels français, et les étrangers résidants en France depuis au moins 5 ans, sans aucune limite d'âge.

les candidats doivent:
* avoir achevé leurs études
* être engagés dans la vie professionnelle
* justifier de travaux antérieurs
* se libérer de leurs activités professionnelles durant la période de recherche.

modalités de sélection:
une préselection est effectuée par les rapporteurs désignés pour chacune des disciplines.
la sélection finale appartient au jury composé des représentants du ministère de la Culture et de la Communication, de Culturesfrance, et des rapporteurs.

durée du séjour:
de 3 à 6 mois, entre janvier et décembre de l'année suivant celle du dépôt des dossiers.

nature de l'aide:
une allocation forfaitaire de séjour de 10 000 euros.

date limite de dépôt des dossiers
les dossiers complets doivent parvenir à Culturesfrance avant le 30 juin de l'année en cours.
les résultats du jury sont communiqués uniquement par courrier.

renseignements et retrait des formulaires de candidature
Culturesfrance - pôle "Résidences et programmes de recherche" : resi@culturesfrance.com

alors, allez-y, tentez votre chance. la création est soutenue hors de nos murs...

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20 juin 2007

tricot et Eguilles

dans le beau village d'Eguilles, j'ai travaillé avec les dix classes d'une école.

chacune d'entre elles souhaitait réaliser un écrit sous une forme différente : plaquette descriptive devenu parchemin, journal intime, retour dans le passé, voyage dans le futur, petite histoire traversant les âges, conte...

et Delphine Bodet a poursuivi l'aventure en les faisant illustrer ce qui va devenir un ouvrage complet rassemblant les dix travaux.
travaux d'Hercule, je peux vous le dire tant il n'a pas été aisé de motiver tout le monde avec le même sourire aux lèvres et d'assembler de façon cohérente ces différents écrits.

heureusement, j'ai eu un chef d'orchestre... et la musique a pris... enchanteresse.

le résultat, vous le verrez bientôt, puisque je me ferai un plaisir de vous le présenter, c'est un livre qui s'intitulera "Gabriel au fil d'Eguilles".

mais en attendant je vous glisse la couverture réalisée avec le talentueux concours de Delphine.
et vous propose de lire le tout début de l'histoire :

Il était une fois, en l’an 2007 de notre ère, un garçon qui s’appelait Gabriel. Il avait huit ans et habitait Eguilles avec son papa, sa maman et ses trois sœurs. Un jour, à l’école, pendant la leçon d’histoire, la maîtresse demanda à Gabriel de faire un exposé sur les métiers du passé. Alors, il alla à la bibliothèque du village, au coin « Histoire » et trouva un livre ancien enfoui sous la poussière, dont le sujet était la vie des gens au moment de la construction du château d’Eguilles au XVIIe siècle. Il l’emprunta et repartit chez lui le déposer dans sa chambre. Ce n’est qu’une quinzaine de jours plus tard, alors que la période d’emprunt du livre arrivait à son terme, qu’il se décida à feuilleter le livre à la couverture de cuir. Il l’ouvrit et après une bonne demi-heure de lecture, il découvrit au hasard d’une page une illustration qui représentait le château au moment de sa construction au XVIIe siècle. Il décoda alors la drôle de légende située sous l’image : « Hirondelle, hirondelle, amène-moi dans le passé. » C’était une formule magique. Gabriel fut immédiatement aspiré, il tomba dans l’image.

et que croyez-vous qu'il arriva ?

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18 juin 2007

cité en fête !

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pour cause de réinformatisation de la bibliothèque-médiathèque aixoise la Méjanes, le traditionnel "Livres en fête" se traduit cette année par un unique rendez-vous, intitulé pour l'occasion "Cité en fête".

mais quel rendez-vous ! c'est en effet sous la houlette de Délices Dada et en partenariat avec Les Ecritures Croisées, que seront organisées, le mercredi 27 juin à partir de 17h30, de (fausses) visites, décalées et un brin délirantes de notre chère cité... nouvelle cité !

la Méjanes, enrichie, devient une bibliothèque hybride, l'Agence régionale du livre s'installe dans de nouveaux locaux plus vastes et mieux adaptés, et le Cobiac/Banque régionale du livre arrive sur le site.

dans une abiance naturellement festive, "Cité en fête" sera l'occasion de faire connaître au plus large public les premiers résultats de la réinformatisation ainsi que les multiples actions de ces deux partenaires.

avec elle et grâce à eux, la Cité du livre est décidément entrée dans une nouvelle ère, riche de tous les apports Internet et de la dématérialisation du livre, ce qui ne l'empêche pas de s'ancrer, plus que jamais, dans la chaîne matérielle du livre : cela vaut bien une fête.


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17 juin 2007

mise au pilon

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hier à la librairie Mot à mot, il y avait Thomas Scotto. c'est un homme sympa et rigolo.
on a partagé des mots, des bêtises comme des minots, pour se tenir le cœur au chaud. d'ailleurs, le mien n'était plus gros.

et nous avons parlé de la mise au pilon.
pourquoi met-on les livres au pilon ? parce qu'ils ne se vendent plus bien ? et qu'ils encombrent un local de stockage déjà bien chargé ? parce qu'on le remplace par une version modernisée ? parce qu'il traite d'un sujet qui doit être réactualisé ?

dans le protocole de gestion des collections en date du 5 octobre 1999, on indique :
La décision de mise au pilon est prise au vu d’une ou plusieurs des indications suivantes :

- La présence de multiples exemplaires dans les collections du réseau.

- l’état matériel du document

Quand la réparation ou la reliure ne paraît pas permettre une longue survie du document, quand le rachat est plus avantageux, quand un document apparaît à la fois dégradé et peu utile ou encore disponible sur un autre site.

- l’obsolescence d’un documentaire.

Par suite d’un événement ou de l’évolution des connaissances ou d’informations pratiques.

La mise au pilon peut être programmée au bout d’une durée donnée pour certains segments des fonds documentaires (voir plus loin)

- le remplacement par une édition mise à jour.

- le déclin d’usage

L’édition régulière site par site, des titres inactifs depuis une période donnée ou des titres dont la rotation est inférieure au taux moyen du segment de fonds permet aux gestionnaires de la collection d’opter pour des retraits du libre-accès et , pour les fonds en magasin, pour des mises au rebut.


mettre au pilon toute une collection qui a à peine quatre ans, ça fait mal au cœur. surtout pour l'auteur.
à la rigueur, la collection a meilleure allure si on enlève tous les livres qui sont "moches". la pertinence est quand même meilleure. si vous enlevez les livres qui ne bougent jamais, le lecteur à ce moment-là n’est plus noyé dans une offre qui a l’air abondante et qui n’aboutit pas. donc on n’accumule plus, on sculpte sa collection.
mais toute une collection...

ça peut être dû un effet de mode, un vide temporaire, une mauvaise diffusion, un catalogue en effet mal équilibré, trop rempli...

que dit-on sur un contrat ?
En cas de mévente, c'est-à-dire lorsque X ans pleins après la mise en vente, la vente annuelle sera inférieure à 10% des volumes en stock, l'éditeur aura le doit, après en avoir prévenu l'auteur par lettre recommandée avec demande d'avis de réception deux mois à l'avance :
- soit de solder les exemplaires en stock,
- soit de procéder à une mise au pilon totale...


voir son œuvre ainsi détruite, eh bien, je vous le dis, faut avoir bon moral...

cela vous est-il déjà arrivé ?

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collection "les grands voyages d'Eliott et Louna" de Thomas Scotto

16 juin 2007

20 ans... encore !

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c’est à croire que c’est l’année 2007 qui veut ça. Peut-être parce que cette année justement j’ai deux fois 20 ans ?

car j’ai reçu une invitation à être un auteur « rêvé » pour le festival de Mouans-Sartoux , festival que j’aime particulièrement parce que ce n’est pas uniquement un festival, c’est aussi des lectures toute l’année, un vrai partage autour du livre avec les enfants toute l’année. J’irai donc aussi travailler en classe avec des enfants et ensuite je prendrai place, à côté de Pierre je suppose (à cause de l’ordre alphabétique : Bottero – Calouan), pour signer mes ouvrages.
j’y suis déjà allée bien sûr et j’ai déjà quelques petits « fidèles » qui m’y attendent mais jamais en tant qu’ « auteur rêvé »… et oui, j’en rêvais !

le thème cette année, pour la 20e édition est : « au-delà les murs, l’humanité »… belle année, n’est-ce pas ? et oui, voilà, c’est la 20e !!!

même si c’est encore loin, puisque le salon se déroulera les 6, 7 et 8 octobre 2007, voilà le programme (sous réserve de modifications) :

jeudi 5 octobre - 12h30 - Délibérations du jury du Prix de l'Inédit, sous la présidence de Malika Mokeddem (Grasset) et annonce du lauréat 2006
- 20h30 - Projection du film Indigènes, présenté par André Asséo (France Inter), avec l’association d’Art et essai Lumière des Toiles - La strada.

vendredi 6 octobre - 10h - 17h - Rencontres avec les écoliers, les_collégiens, les lycéens
- 10h - 15h - Contes d’Afrique, d’Asie, d’Europe, d’ici et d’ailleurs avec Momar (scolaires) - La strada
- 10h - Débat avec les collégiens Racisme et_intolérances ordinaires, avec Philippe Godard -(Autrement) - Salle Léo Lagrange
- 10h - Cinéma jeunesse L'Enfant au grelot (3 ans et +) - La strada
- 10h - Cinéma jeunesse La Guerre des boutons (scolaires - 8 ans et +) La strada
- 11h - Remise du Prix des Pichouns Café Beaux livres

en plus Mouans-Sartoux est ville pilote pour la mise en place de l’Agenda 21 : « concevoir une démarche participative, un aménagement du territoire compatible avec un projet de vie de qualité, durable, conciliant protection de l’environnement, vie économique et équité sociale. »
aussi dans ce festival, il sera tenté de mettre en œuvre au maximum les principes de respect de l’environnement : papier recyclé, tri des déchets, réflexion sur les déplacements…

comment…vous ne savez pas ? le maire de Mouans-Sartoux n’est autre qu’André Aschieri, un « écologiste » respecté qui a publié d’ailleurs « Silence, on intoxique », une enquête effrayante sur les explosions de cancers, pathologies neurodégénératives, maladies émergentes avec la mise en cause des lobbies qui s’organisent pour paralyser le système de contrôle sanitaire et d’évaluation des produits.
il est intéressant, monsieur le maire.

sur le site de la ville, on peut lire au sujet de l’Agenda 21 (j’ai déjà expliqué en quoi ça consiste dans « développement durable ») :
ateliers 21 - juin 2007 : inscrivez-vous vite !
en participant aux Ateliers 21 qui se dérouleront le samedi 23 juin 2007, de 8h30 à 13h à l'école l'Orée du Bois, vous participez à l'élaboration du diagnostic de la commune. ce diagnostic permettra d'obtenir une vision globale de la commune et de ses actions au regard du développement durable.
plusieurs ateliers seront organisés durant cette matinée :
- atelier 1 : aménagement du territoire et déplacements
- atelier 2 : environnement, biodiversité, paysages
- atelier 3 : culture, sports, loisirs, accès à la connaissance, équipements
- atelier 4 : lien social, emploi, santé, modes de production et de consommation responsables
.

est-ce que votre ville aussi s'engage pour le développememt durable ? parlez-nous en...



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15 juin 2007

le marathon des mots

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c'est la 3e édition de cette manifestation, et cette année, le marathon des mots, qui se déroule à Toulouse propose pour la première fois : « un marathon des mots jeunesse ».

le parrain de cette édition 2007 est Philippe Djian ainsi que Amos Oz (un auteur français / un auteur étranger) et Londres est la capitale à l'honneur.
en quoi consiste cette manifestation ?

le « marathon des mots » propose du 13 au 17 juin 2007 au public 250 lectures, spectacles, rencontres et performances, permettant à chacun de construire son propre parcours selon ses intérêts et sa curiosité. soucieux de proposer une programmation ouverte à tous, le « marathon des mots » 2007 organise 5 grands parcours témoignant de la richesse, du renouvellement et de la diversité de la création littéraire.

pour la jeunesse : le mercredi 13 juin à la médiathèque José Cabanis, en ouverture du Marathon des mots, et durant toute la durée du marathon au Théâtre national de Toulouse et au théâtre du Grand Rond, des lectures ont été consacrées aux élèves de Toulouse et la région, avec des auteurs, des comédiens, et des compagnies – Cie Paradis éprouvette, Association la Catalyse, Muriel Bloch et Guilla Thiam, Mireille Perrier, Cie Créatures, le Théâtre des Ombres, Michaël Lonsdale, Cie la Part Manquante, Cie Lever du Jour, Henri Gougaud, Cie Folavril , Cie du Réfectoire , Association Alternativa, les Faux Bijoux, Tekeli Cie - qui ont mis à l'honneur histoires fantastiques, récits de voyages, contes occitans et autres textes répondant aux thématiques de la programmation (Londres notamment avec Conan Doyle, Daniel Defoe, Lewis Carroll, Rudyard Kipling) ou faisant découvrir, en leur présence, d'autres facettes des auteurs invités tels qu'Amos Oz, Pascal Bruckner et Luis Sepulveda .

il y a eu également un concours de lecture : les lycéens, collégiens et élèves des écoles primaires ont été également acteurs de la manifestation avec cette année un concours de lecture à voix haute en « hommage à Londres » , dont les lauréats liront lors d'une grande soirée du marathon et en compagnie d'une comédienne à l'honneur en 2007, les textes pour lesquels ils ont été sélectionnés.

on peut assister à des lectures musicales et chorégraphiques, les mots du cinéma, « on n'y voit rien », un tour du monde littéraire, le marathon des images, des rencontres...

en plus, comme c'est un sujet qui me touche en ce moment, je voudrais parler du "Fantastique à l'hôpital", qui est un concours avec comme objectif d'écrire un texte court autour du genre ou du mot "fantastique" sans avoir forcément trait avec l'hôpital. deux catégories : enfants et adultes. les textes sélectionnés par un jury composé d'écrivains et de personnels des hôpitaux de Toulouse ont été lus par un comédien renommé lors d'une séance exceptionnelle à l'hôpital des enfants le mercredi 13 juin et seront lus le dimanche 17 juin à l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques... belle idée !

et comme c'est une maison d'édition que j'aime beaucoup, je tiens à préciser que Paul Otchakovsky-Laurens (éditions P.O.L.), viendra également présenter au public 10 textes qui ont marqué son parcours d'éditeur : on retrouvera alors Perec, Duras, Guillaume Dustan, Emmanuel Hocquard, Leslie Kaplan, Patrick Lapeyre, René Belletto et Valère Novarina.

bref, on aurait bien aimé aller faire un séjour dans la ville rose... si vous y avez assisté, venez nous en parler... pour nous faire plaisir...


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14 juin 2007

20 ans...

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la librairie Mot à Mot a 20 ans !

samedi 16 juin
à partir de 9 h

maquillage par Les Caméléones,
exposition des travaux réalisés en atelier d’écriture,
musique, buffet et cadeaux.


10h30 : rencontre avec Simone Audouin, Jocelyne Pontier-Thomas et Bernard Boyer

11h30 : bienvenue sous l’arbre à palabre
Contes d’arbres tout public par Gin Candotti-Besson

14h : bienvenue sous l’arbre à palabre

14h30 : rencontre avec Calouan et Thomas Scotto

15h30 : bienvenue sous l’arbre à palabre

16h : rencontre avec Claudie Bergé–Laval et René Frégni (c'est à cette même librairie qu'il y a trois ans, René écrivait le courrier qui allait faire de lui mon "parrain", dans ce monde de la littérature jeunesse mais dans la vie également...)

17h : spectacle pour enfants par Sylvie Charlier-Berthe

18h : remise des prix du quiz adultes (disponible à la librairie)

venez fêter cet événement avec nous

librairie Mot à Mot
68, place Mirabeau - Pertuis
04 90 79 02 04

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je parlerai un jour du plaisir de ces rencontres faites durant les dédicaces, ces échanges, ces partages... ces lecteurs qui par la suite nous écrivent, reviennent nous voir, qu'on n'oublie pas...

Mais si vous voulez, d'ores et déjà, raconter des souvenirs de dédicaces émouvants, ne vous gênez pas...


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12 juin 2007

l'olivier

j'avais promis la fin de l'histoire écrite à 6 mains un beau samedi ensoleillé.
la voilà.
avec en prime l'illustration qu'a réalisée en même temps que nous écrivions Elsa Huet, dont la douceur, l'humour et le talent me touchent beaucoup...

je vous l'avais dit : magie et tendresse au programme.
bonne lecture !

Jusqu’à…


Fernand n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Marc, l’agent municipal, s’approchait de lui à grands pas.
- Fernand, tu ne peux pas rester là… Tu piétines les fleurs. Lève-toi de sous l’olivier, et fissa…
Le vieux cycliste ronchonna et se redressa douloureusement, sentant craquer ses articulations enkylosées.
Il se dirigea vers la boulangerie enfin ouverte, poussant son vélo cabossé et, laissant celui-ci contre le mur de la boutique, il entra acheter une demi-baguette « pas trop cuite, mais croustillante quand même », la même demi-baguette qu’il prenait chaque jour depuis des années.
Quand il ressortit, il retrouva la place déserte et, après avoir vérifié que personne ne venait, il se replaça sous l’olivier. Il coinça son dos courbatu contre le tronc et replongea dans son récit.
Il farfouillait dans sa mémoire et tous ses souvenirs étaient intacts. Il revoyait celle qu’il avait tant aimée, son visage souriant, son pas élancé.
- Toutes nos années partagées n’ont été que bonheur, je te le dis, l’arbre ! Pas une dispute, pas un malentendu ! Pas un seul nuage à ce beau tableau… Et pourtant la vie n’était pas toujours facile…

Le poids de son passé lui faisait courber le dos plus encore.
- Et c’est dix ans après que je reçus cette fameuse lettre.
Il fit une pause. Un long soupir sortit de sa bouche à peine entrouverte. Que tout cela était loin… Mais comment aurait-il pu oublier ?
Il y pensait encore si souvent. Joséphine…
- Dix ans qu’elle n’était plus là et voilà que le facteur, il posait cette lettre sur la table de la cuisine ! Bon dieu de bon dieu ! La lettre, tu entends, l’olivier ?…

Le vieux cycliste se cala le dos un peu plus contre l’écorce noueuse de l’arbre, le cul écrasant un peu plus le bégonia du massif… Il n’avait jamais parlé de ça à personne et l’émotion lui serrait la gorge.
- La lettre, eh bien, elle était écrite de sa main… Oui, comme je te le dis ! Elle m’écrivait à moi tous les mots qu’elle avait envie de me dire de là où elle était. Tu te rends compte, un peu, l’olivier ?

La main du vieux Fernand caressait lentement la peau rêche de l’arbre. Sa joue maintenant plaquée contre l’écorce, ses doigts exploraient doucement la courbure de ses branches basses.
Il parlait sans même plus en avoir conscience, les mots glissaient seuls hors de sa bouche.

- Alors, moi aussi, j’ai voulu lui parler, même si j’ai du mal à trouver les mots, d’ordinaire… Tu sais, elle savait tellement bien dire, elle, tellement mieux que moi… Moi je ne disais pas trop… Et puis, elle est partie et je n’ai plus pu rien dire.

Peu à peu sa peau marbrée par l’écorce se confondait presque avec elle. Quelques feuilles vert-bronze dépassaient de sa barbe râpeuse du matin…
- J’ai voulu lui dire mes mots, mes mots pour elle, l’olivier… Mais je ne savais pas où les dire, à qui les envoyer, à quelle oreille les chuchoter…
De tout leur poids, les jambes de Fernand creusaient le massif de bégonias, coulaient lentement dans la terre épaisse.
- Je cherche Joséphine à travers les arbres depuis ce temps-là, l’olivier. Eux ils m’écoutent, ils se taisent, ils me laissent parler, ils comprennent mes mots, ils les gardent en eux comme un secret jamais enfoui… Ces mots… ces mots que j’ai gardés depuis tout ce temps… Joséphine…

L’écorce rugueuse l’enveloppa lentement, lui, le vieux Fernand et ses mots pour Joséphine. Lentement. Si lentement.

Quand Marc, le garde municipal, passa sur le soir, il s’arrêta d’abord en grommelant contre ce vieux fadoli qui avait bousillé le massif de fleurs communal. Et puis, il cessa de rouspéter et même de respirer un instant quand il aperçut le visage et le corps du vieux Fernand sculptés dans le tronc du petit olivier.



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11 juin 2007

de l'intérêt de...

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à la demande de Nicole, je vais essayer de répondre à l'intérêt de présenter un travail illustré ou non à des éditeurs.

considérons d'abord le projet. s'il s'agit d'une histoire pour un album, d'un conte, une choselette comme on en voit avec bonheur sur les étalages des librairies..., il faut agir en fonction de l'éditeur visé.

dans le guide de l'édition jeunesse (réactualisé chaque année), on peut en savoir un peu plus sur les maisons d'édition. évidemment on apprend à qui précisemment envoyer le texte mais également les exigeances de la maison.
par exemple, L'Ecole des loisirs ne veut que des projets finalisés (texte + illsutrations, même si les illustrations ne sont que des crayonnés).
en revanche, Actes Sud jeunesse ne veut que des textes, la maison d'édition se réserve le droit de choisir l'illustrateur/trice qui convient le mieux au projet si celui-ci plait.

donc, le mieux, c'est de téléphoner, se renseigner, potasser ce fameux guide mais bien d'autre encore... afin de ne pas envoyer à l'aveugle.

certaines maisons d'édition n'ont pas de ligne de conduite définie et un texte avec de belles illustrations peut être plus parlant... surtout si l'illustration promet d'être originale.
quand je vois un livre comme Rafara, je trouve que le travail de Anne-Catherine de Boel ne peut qu'emballer un éditeur...

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pas facile néanmoins de trouver un(e) illustrateur/trice qui accepterait de travailler sans garantie d'être édité(e) par la suite.

des maisons d'édition comme Casterman préfèrent même que l'auteur et l'illustrateur soient la même personne afin de rester dans l'univers du créateur. au cœur même de son monde...

s'il s'agit d'une série avec un personnage récurrent... il est évidemment important que l'éditeur puisse visualiser le personnage-clé de la série. ou si c'est une collection comme celle de Mélanie Grandgirard où il me paraît primordial aussi de montrer comment seront "Les petites bouilles"...(bon, je l'avais dit, c'est chez Casterman...)

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deuxième éventualité, le projet est un livre pédagogique comme "Mon ABC en relief" que j'ai réalisé avec Christophe Boncens. il était impossible de proposer un tel concept sans une mise en page déjà effectuée.

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dernière éventualité : il s'agit d'un roman ados, d'un roman cadet, junior, je-ne-sais-quoi, bref un texte qui sera édité en poche, il n'est absolument pas demandé d'envoyer des illustrations.
comme pour les "Hori" de Béatrice Egémar

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bon, j'ai certainement oublié des catégories, des notions, des... alors, allez-y : posez-moi des questions. je ferai de mon mieux...

09 juin 2007

Fernand

par un samedi ensoleillé où nous attendions que des lecteurs passionnés viennent nous faire la causette, Christine Féret-Fleury, Anne Noisier et moi avons eu envie de nous lancer dans l’écriture d’un texte à 6 mains ( euh…3 x 2 bien sûr !) qui aurait pour titre : « Sous l’olivier… sans piétiner les fleurs ».
ce fût très amusant et le résultat fût surprenant.
je vous livre ici le début. et si vous êtes bien gentils, je vous livrerai la fin une prochaine fois. encore une fois magie et tendresse sont au programme…

Sur la place presque déserte du petit village de Provence, un petit olivier s’ennuyait.
Personne pour lui faire la conversation ! Les anémones et les pensées, tout occupées de lisser leurs corolles, ne levaient jamais la tête vers lui. Le vieux chat du boulanger profitait de l’ombre du bel arbre pour dormir.
Les oiseaux volaient trop haut. Et même les joueurs de boules avaient déserté la placette, trop étroite, prétendaient-ils.

C’est alors que tout d’un coup, il débarqua sur son vieux vélo qui l’avait emmené vers tant de rendez-vous, un Cyrille Guimard s’il vous plait !, ébloui par le soleil de début d’après-midi.
- Laissez place, voilà le Fernand entendait-on les jours de foule. Car Fernand était une figure dans le village. Toujours alerte à quatre-vingt-trois ans bien sonnés, il circulait inlassablement en bicyclette, sa casquette vichy vissée sur son crâne dégarni.
Ce jour-là, aucun son ne se fit entendre et pour cause, il n’y avait personne. Fernand se laissa donc intriguer par une silhouette qui s’éloignait et il percuta de plein fouet l’olivier.
Malgré la force du choc, Fernand ne gardait qu’un mot en tête qui lui était subitement venu : Joséphine.
- Tu sais, dit-il à l’olivier (car sonné il ne considérait plus absurde de s’adresser à un arbre) je ne l’ai jamais oubliée.
Il se redressa, ôta les pinces qui maintenaient le bas de son pantalon et s’adossa confortablement contre le tronc rugueux à la recherche d’un peu d’ombre.
- C’était il y a soixante ans, continua-t-il. Tu ne peux pas t’en souvenir, tu n’étais à l’époque qu’un arbrisseau en pépinière ! Elle portait une robe jaune, de la couleur des boutons d’or. Et elle se tenait exactement là où on t’a planté plus tard. Je me suis approché d’elle et je lui ai dit :
- Vous êtes, Mademoiselle, aussi éblouissante qu’une jonquille à peine éclose : fraîche, élégante et tout en raffinement ! Si j’osais, je vous cueillerais.
Mais mon discours ne semblait pas la séduire.

Fernand frottait son genou endolori par la chute pendant que le chat du boulanger ronronnait à ses pieds, perdu dans la contemplation d’un papillon aux ailes multicolores.
Le vieux cycliste ferma les yeux quelques instants, cherchant un souvenir plus net de sa première rencontre avec celle qui avait bouleversé sa vie, il s’en rendait compte à présent.
Il reprit, en caressant délicatement les pétales d’une anémone :
- Elle allait s’éloigner, tu sais l’olivier, ignorant mes paroles mielleuses, disparaître de ma vue, de ma vie quand mademoiselle Duchemin, la mercière qui venait de passer au bleu des galons blancs un peu jaunis, ouvrit sa fenêtre et déversa un seau d’eau de rinçage sur la tête de ma bien-aimée.
Trempée, la belle robe jaune ! Défaites les boucles châtain qui dansaient si joliment sur le front de la jeune fille ! De jonquille, en deux secondes elle s’était muée en sirène…
Comme j’habitais tout près – la maison aux volets verts, là, en face – je lui proposai une serviette, un peignoir et un petit verre de prune pour la réchauffer. Elle accepta. Et crois-moi si tu veux, mais à partir de ce moment, nous ne nous sommes plus quittés. Jusqu’à…


maintenant, si vous voulez vous amuser à proposer une suite...

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08 juin 2007

secret de famille

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je tatonne, je lis, je me forme...

je voudrais avoir des réponses par rapport à l'individu, ses troubles, ses déficiences, ses carences, ses malaises.
des explications sur ce qui nous construit, nous détruit, nous blesse ou nous ravit. pourquoi réagit-on à tel évènement et pas à d'autres ? pourquoi est-on dyslexique ou "intellectuellement précoce" ? pourquoi a-t-on peur du noir ou refuse-t-on de fêter son anniversaire ?
pourquoi chaque année à la même époque, nous ressentons un mal-être particulier ?
pourquoi porter des gros colliers ou ne pas pouvoir supporter un gramme de poussière chez soi ?

toutes ces questions qui sont les bases mêmes de nos acquis intellectuels et mécaniques, de nos émotions et nos forces...

j'ai découvert Anne Ancelin Schützenberger, personne active et vigoureuse de 88 ans qui a beaucoup réfléchi et écrit sur les liens transgénérationnels, les secrets de famille, le syndrome d'anniversaire, la transmission des traumatismes et la pratique du génosociogramme, sur les non dits.
et sur tout ce que cela pouvait entraîner en matière de stress, cancer et autres maux.

notre corps exprime bien souvent des mots que notre esprit refoule. alors certes lier entre eux certains fonctionnements corporels, s'essayer à ue réorganisation neuro-fonctionnelle comme le prône Béatriz Padovan, mais avant...
avant... denouer les fils de notre passé, des générations précédentes, fils qui se sont entortillés autour de notre mémoire, de nos instincts, de nos facultés sensorielles.
ces liens qui se tricotent ou se détricotent, qui donnent le frisson ou font transpirer de chaud...
ces liens qui nous lient, indiscutablement, définitivement à notre histoire qui ne nous appartient pas, que nous partageons malgré nous, que nous subissons et que, peut-être, nous ne soupçonnons même pas.

comme des "lignes de faille".

que l'Homme est difficile à cerner, ceci en est la preuve. aucun être pareil, aucun individu similaire... mais combien riches sommes-nous.

dans "Ce héros n'est pas mon père" qui doit sortir en mars 2008 aux éditions Les 400 coups, collection Connexion, je m'appuie ce passé familial pour parler des malaises et des errances d'une jeune fille...

j'avance dans mes envies de comprendre.
n'hésitez pas à m'éclairer si vous le souhaitez...


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07 juin 2007

tralala...

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pour compléter mes recherches sur la "méthode Padovan", je voudrais parler des comptines.
car Béatrice Padovan, à partir de ses observations scientifiques, ajouta son génie de pédagogue. elle proposa dans une seule séance une récapitulation des mouvements de base et y apporta le rythme thérapeutique par excellence en accompagnant chaque mouvement par des poèmes, des comptines ou des chansons.

à cette récapitulation des mouvements de tout le corps elle adjoignit ce qui fût sa propre recherche à partir de la maturation des fonctions de la bouche : pour parler, nous utilisons la même neuro-musculature que pour manger et respirer.
l'étape du parler sera donc améliorée également par cette récapitulation des mouvements primitifs de la nutrition et de la respiration. ces fonctions appartiennent aussi à des circuits situés en-dessous du niveau de la conscience et seront accompagnés de poésies et rythmes.

toute cette réorganisation se complète par une récapitulation du développement de la main et de l'œil. par les poèmes et les comptines, le sens de l'ouïe est aussi stimulé. si la (le) thérapeute se relie au sens de la parole, du verbe, en laissant sonner tout son instrument corporel par sa voix, une récapitulation de l'ontogénèse sonique peut aussi être apportée.

voilà qui fera plaisir à Nicole, la "spécialiste-mais-qui-aimerait-bien changer-aussi" des comptines.

j'ai trouvé quelques autres sites où l'on découvrira avec plaisir des comptines connues ou à connaître :

- répertoire de comptines
- Mômes
- paroles de comptines et berceuses pour enfants
- aux petites mains
- Lirecréer (le site de Catherine Bastère-Rainotti)

- celui de Virginie Hanna, qui croque les comptines comme des bonbons au citron... avec gourmandise et passion !

et bien d'autres encore...

dans mes "Comptines de A à Z", j'avais commencé à travailler sur la musicalité des mots afin d'éveiller les petits lecteurs mais je ne pensais pas nouer ce fil avec cette méthode orthophoniste.

promis Nicole, je te raconterai tout ce que j'y apprends à ces cours...


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06 juin 2007

eh bien, mon cochon !

dans une classe de CM1 de Six-Fours-les-Plages, j'ai travaillé sur une parodie du conte "Les trois petis cochons".

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il y avait donc bien trois frères (mais qui n'étaient pas des cochons...) Joe Cochon qui mangeait comme un cochon, Jack Cochon qui avait un caratère de cochon et James Cochon qui écrivait comme un cochon.
le premier était serveur dans un restaurant, le second vigile dans une grande surface, le troisième architecte.

nous avons utilisé les caractéristiques de leur "défaut" pour inventer à chacun une aventure rocambolesque en gardant un déroulement en cascade : d'abord l'un d'entre eux perd son travail, il se rend chez son frère qui lui trouve du travail dans son entreprise, puis ils perdent à leur tour leur travail tous les deux et s'en vont trouver une solution chez le dernier.

on a imaginé que la fin du conte (qui se termine bien comme il se doit), l'amélioration désirée dans une structure "conte" pouvait se concrétiser par : les 3 frères n'ont plus le défaut qui les caractérisait au départ.

Jean de Lafontaine a également mis en scène le cochon dans une fable : "Le cochon, la chèvre et le mouton" que je vous livre en dessous :

Une chèvre, un mouton, avec un cochon gras,
Montés sur même char, s'en allaient à la foire.
Leur divertissement ne les y portait pas ;
On s'en allait les vendre, à ce que dit l'histoire.
Le charton n'avait pas dessein
De les mener voir Tabarin.
Dom Pourceau criait en chemin
Comme s'il avait eu cent bouchers à ses trousses :
C'était une clameur à rendre les gens sourds.
Les autres animaux, créatures plus douces,
Bonnes gens, s'étonnaient qu'il criât au secours :
Ils ne voyaient nul mal à craindre.
Le charton dit au porc : " Qu'as-tu tant à te plaindre ?
Tu nous étourdis tous : que ne te tiens-tu coi ?
Ces deux personnes-ci, plus honnêtes que toi,
Devraient t'apprendre à vivre, ou du moins à te taire :
Regarde ce mouton ; a-t-il dit un seul mot ?
Il est sage. - Il est un sot,
Repartit le cochon : s'il savait son affaire,
Il crierait comme moi, du haut de son gosier ;
Et cette autre personne honnête
Crierait tout du haut de sa tête.
Ils pensent qu'on les veut seulement décharger,
La chèvre de son lait, le mouton de sa laine :
Je ne sais pas s'ils ont raison ;
Mais quant à moi, qui ne suis bon
Qu'à manger, ma mort est certaine.
Adieu mon toit et ma maison. "

Dom Pourceau raisonnait en subtil personnage :
Mais que lui servait-il ? Quand le mal est certain,
La plainte ni la peur ne changent le destin ;
Et le moins prévoyant est toujours le plus sage.


mais avant lui, Esope avait écrit : "Le cochon et le renard" :

L'âne ayant la charge de la chèvre, de la brebis et du porc se rendait à la ville.
Comme le renard avait entendu le porc crier pendant tout le chemin,
il lui demanda pourquoi, tandis que les autres se laissaient mener sans mot dire, il était le seul à crier.
Il répondit: « Oui, mais moi, ce n'est pas sans raison que je me plains. Je sais en effet que le maître épargne la brebis qui lui donne du lait et de la laine, la chèvre à cause de ses fromages et de ses chevreaux, mais moi j'ignore à quoi d'autre je puis être bon. De toute façon il me tuera. »
Il ne faut pas blâmer ceux qui déplorent leur propre sort, quand ils pressentent les malheurs qui leur sont réservés.


si vous connaissez des livres pour enfants où le cochon est mis à l'honneur ou tourné en ridicule, je veux bien en prendre connaissance...

pour ma part, "Roquènerolle, petit cochon" devrait venir prendre place aux côtés de "Kikiloviou" à la fin de l'année 2007...

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