08 décembre 2010
méchanceté
j'adore la voix de cet homme, son émission, ses lectures...
la méchanceté... c'était le thème de cette émission-là...
merci Guillaume Galienne
08:47 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
03 décembre 2010
princesses à Montreuil
à part ma copine Béa, voilà une merveilleuse enquête sur les princesses à travers la littérature et donc présentes à Montreuil (;-).
enquête trouvée dans Télérama...
Et hop ! la princesse se métamorphosa
Entre naguère et aujourd’hui, la princesse, héroïne des contes pour enfants, a troqué sa robe kitsch et sa crinière blonde pour des vêtements, une coupe et un destin plus cools. Coup de baguette magique ? Non, c’est juste que le féminisme est passé par là, la libérant peu à peu de son rôle de potiche. A l’occasion du Salon de Montreuil (1er au 6 décembre), qui s’ouvre pour de vrai aujourd’hui, analyse par l’exemple de cette incroyable métamorphose.
"Princesses oubliées ou inconnues", de Philippe Lechermeier et Rébecca Dautremer (éd. Gautier-Languereau)
- Illustration de Rébecca DautremerDésuètes, les princesses ? Ringards, les princes ? Scrutez donc les pages roses d'un catalogue de jouets. Feuilletez les magazines people. Rappelez-vous l'ahurissante coiffure de la princesse Leia dansLa Guerre des étoiles, et votre passion pour Sissi-Romy Schneider. Considérez le regain d'intérêt pour Mmes de Clèves et de Montpensier. Souvenez-vous enfin de la mort de lady Diana Spencer, ainsi relue par Elisabeth Lemirre, spécialiste des contes : « N'entendit-on pas tout récemment qu'une princesse, la plus belle du monde, rejetée par un prince trop volage qui ne l'avait jamais aimée, avait trouvé dans sa mort une royauté plus fabuleuse que celle qu'une belle-mère rigide et sa cour vieillissante lui avaient déniée ? La télévision et tous les supports médiatiques viennent installer un nouvel espace où continuent à se produire et à se dire les mythes de notre temps et les contes pour notre âge. Tant il est vrai que les hommes se nourrissent d'abord d'imaginaire et meurent de ne pouvoir rêver. » (1)
Nul ne s'étonnera donc de trouver dans les librairies une foule de tê tes couronnées. Il s'agit surtout de prin cesses. Beaucoup de produits plus ou moins livresques, roses et sucrés, font leur promotion. En 2006, une étude marketing sur les princesses Disney (2) s'interrogeait sur leur succès : « A l'aune du modèle éducatif prisé par les mères, à savoir élever leurs filles comme des battantes à forte personnalité, la princesse ne représenterait-elle pas ce pôle de féminité explicite sus ceptible de rééquilibrer les valeurs culturelles quasi masculines (la force de caractère, la capacité à se battre ou à se défendre...) qui sous-tendent cette éducation ? »
Qu'on souscrive ou non à cette analyse, les relations entre les hommes et les femmes ont toujours constitué le principal enjeu des histoires de princes et de princesses, et divisé les auteur(e)s : déjà au XVIIe siècle les conceptions de Mme d'Aulnoy (1650-1705) en matière d'amour courtois et ses (modestes) revendications féministes ne trouvent que peu ou pas d'écho chez Charles Perrault (1628-1703), plus soucieux de construire des idéaux féminins correspondant à ses propres goûts... et regrets ! Depuis trente ans, les relectures littéraires et/ou picturales des contes merveilleux de notre enfance se multiplient, souvent sur le mode parodique, témoignant de la plasticité de ces textes et de leurs grands archétypes. Mais que penseraient les conteurs d'hier des princes et princesses d'aujourd'hui ?
Les qualités physiques et morales de la princesse
Naguère. La princesse est jeune et belle. Si elle ne l'est pas, c'est le fruit d'un enchantement (la Babiole de Mme d'Aulnoy, transformée en guenon), ou un cas de force majeure : Peau d'âne, chez Perrault, et Florine, dans L'Oiseau bleu, de Mme d'Aulnoy, se défigurent, l'une pour échapper à son père, l'autre pour récupérer son roi, Charmant. Source d'ennuis, la beauté de la princesse en fait un objet de convoitise, de jalousie mortifère (Blanche- Neige), de pulsion incestueuse (Peau d'âne)... Le prince, lui, est à peine décrit. Il est vrai qu'il dispose d'un pouvoir d'une autre nature que celui, séducteur, de la princesse. Il suffira donc qu'il ne soit point trop mal fait.
Dans le conte merveilleux, la beauté est capitale, parce qu'elle est porteuse d'autres qualités, morales et psychologiques. Mme d'Aulnoy oppose ainsi Florine, ravissante et spirituelle, à l'immonde Truitonne, qui porte son âme sur son visage jaune et huileux. Il y a des exceptions : la laideur de Riquet à la houppe n'ayant d'égale que son intelligence, son aimée n'a plus qu'à le rendre beau par magie. Très fleur bleue, Perrault envisage que « l'amour seul fit cette métamorphose », que « la Princesse ayant fait réflexion sur la persévérance de son amant, sur sa discrétion, et sur toutes les bonnes qua lités de son âme et de son esprit, ne vit plus la difformité de son corps, ni la laideur de son visage », et que même « son gros nez rouge eut pour elle quelque chose de martial et d'héroïque » !
De nos jours. La princesse reste belle et gracieuse. Et douée d'une vue excellente. Seule Louisette d'Es per luette, l'une des irrésistibles Princesses oubliées ou inconnues répertoriées par Philippe Lechermeier et Rébecca Dautremer (Gautier-Languereau), assume ses bésicles au point de les arborer sur son blason. La seule beauté intérieure ne fait guère recette ; rien d'étonnant dans un univers où la moindre photo de presse est retouchée. On trouve toutefois une Princesse Moche aux énormes sourcils, croquée par Jean-Christophe Mazurie (P’tit Glénat, coll. Vitamine), ainsi qu'une reine et une princesse qui s'enlaidissent, l'une pour contrer la jalousie de son mari (Une reine trop belle, de Christine Lamiraud, Talents hauts), l'autre par lassitude d'être traitée en objet précieux (La Jolie Petite Princesse, de Nadja, Lutin Poche). Quant au « héros » du Miroir menteur du méchant prince moche, de Christian Oster (Ecole des Loisirs, coll. Mouche), sa hideur reflète sa vilenie.
Le style princesse
Naguère. La princesse est suprêmement élégante, sauf circonstances indépendantes de sa volonté (escapade en forêt pour Blanche-Neige, variation des modes pendant la nuit de cent ans de la Belle au Bois dormant, harcèlement familial pour Cendrillon...), et ses (longs) cheveux (blonds) sont sublimement coiffés. Particulièrement préci(eu)se, Mme d'Aulnoy décrit avec force détails les robes et les bijoux de ses héroïnes ; la vêture du prince, même charmant, l'intéresse nettement moins.
De nos jours. Confrontons-nous à l'a vis des moins de 6 ans. La princesse a de longs cheveux blonds, agrémentés d'une coiffe. Sa robe bril lante (et rose) frôle le sol. Quant au prince, il suffit aux fillettes qu'il soit charmant, et il n'intéresse les garçons qu'en armure de chevalier. Encore lui faudra-t-il rivaliser avec Spiderman et Harry Potter, chevaliers d'un autre type...
Confrontons-nous maintenant aux livres récents. La révolution est en marche. Les princesses en ont assez d'arborer des robes encombrantes et des chevelures interminables, et elles le font savoir, comme cettePrincesse de papier, de Brigitte Minne et Anne Westerduin (Autrement Jeunesse), qui réclame à la fillette qui l'a dessinée un vélo, des vêtements et une coupe plus pratiques. Et puisque, nous dit Susie Morgenstern, Même les princesses doivent aller à l'école (Ecole des Loisirs, coll. Mouche), la jeune Alyestère oblige sa mère à lui acheter des baskets. Par ailleurs, princes et princesses ne sont plus à l'abri des trivialités de l'existence. A force de hoqueter, gargouiller et renifler, la Princesse Petits-Bruits, de Gudule et Marjolein Pottie (Mijade), ne séduit qu'un prince affligé de flatulences. Les Chaussettes de l'archiduchesse(Colas Gutman, Ecole des loisirs, Mouche) expliquent, par leur odeur méphitique, le célibat prolongé de l'héroïne. L'adorable Petit Prinche(P’tit Glénat), d'Alice Brière-Haquet et Camille Jourdy chuinte avec entrain. Et quand l'insolent Christian Oster métamorphose une princesse et un prince, c'est en steak-frites et en petit pois !
La distribution des rôles
Naguère… Laissons la romancière américaine Alison Lurie résumer la situation : « Soit vous êtes une princesse, soit une jeune fille défavorisée mais foncièrement méritante qui ne manquera pas de devenir princesse, si elle a du courage, de la vertu et de la chance. L'inconvénient – ou, si vous préférez, l'avantage – d'être une princesse est de demeurer profondément passive. Vous vous contentez de rester assise là, sur votre trône, ou sur quelque rocher avoisinant : que les prétendants et les dragons règlent donc leurs affaires entre eux ! Poussée à l'extrême, cette passivité devient sommeil ou catalepsie. »(3) La princesse attend (d'être sauvée et épousée), tandis que le prince agit (par la quête chevaleresque ou par son pouvoir princier). L'écrivain et philosophe Pierre Péju tempère cette immobilité féminine, rappelant l'espace de liberté ménagé par la fuite de Blanche-Neige : « Cette parenthèse forestière ou marginale est présente dans presque tous les contes, et c'est dans ce laps de temps que la petite fille est vraiment elle-même, autonome et aventurière. [...] Le conte [...] ne pouvait que parler de cette attitude active et marginale des filles qui, refusées ou écrasées, ouvrent momentanément d'autres voies. Seulement voilà, la plupart des contes traditionnels ferment, en s'achevant, tout ce qu'ils ont ouvert (ou laissé entendre) afin que tout rentre dans l'ordre. Ils montrent l'échappée de la petite fille, et ils décrivent aussi comment elle est piégée, reprise, réinstallée, en un mot faite reine ! » (4)
De nos jours… Le féminisme est passé par là, guidant moult relectures critiques. Les princesses ne tiennent plus en place. Elles se font chevalières, pour échapper au statut de trophée (Le Mystérieux Chevalier sans nom, de Cornelia Funke et Kerstin Meyer, Bayard), ou pour conquérir un prince rêveur (Péronnille la chevalière, de Marie Darrieussecq et Nelly Blumenthal, Albin Michel). Elles ne se satisfont plus du rôle de potiche dévouée, et trouvent des allié(e)s, comme cette Princesse parfaite, de Frédéric Kessler et Valérie Dumas (Ed. Thierry Magnier), incitée par sa mère à échanger son don de perfection contre celui de pouvoir identifier ses désirs.
Serait-ce parce que notre société ne tolère que les garçons manqués ? Les princes ont moins évolué. La posture héroïque domine, valorisée ou ridiculisée. On ne trouve guère plus révolutionnaire que le prince de Motordu, de Pef, qui tord les mots depuis trente ans, et semble apprécier sa vie de prince au foyer... Les seuls livres où garçons et filles sont à égalité s'adressent aux plus petits : filles et fils de rois y servent d'astucieux récits d'apprentissage. A travers les caprices de sa Petite Princesse (Gallimard Jeunesse), Tony Ross explore drôlement la vie des 3-5 ans. Aux éditions Kaléidoscope, outre les péripéties impliquant les pétulantes princesses Eliette et Elinor, Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon envisagent les jalousies entre frères dans un hilarant Tournoi des jaloux. « Il y a trente ans, la notion sociale était très présente ; il fallait du sang noble pour devenir un héros. Aujour d'hui, les enfants n'aspirent plus à être prince ou princesse, ils le sont d'emblée », explique Isabel Finkenstaedt, directrice de Kaléidoscope. « Le prince ou la princesse, c'est celui ou celle qui lit, et qui est confronté(e) aux mêmes soucis que les personnages. »
Mariage, bonheur, beaucoup d’enfants, etc.
Naguère… Pas d'autre dénouement que le mariage, assorti d'une large postérité et d'une promesse de bonheur éternel. Deux exceptions notables chez Perrault, qui continue d'éprouver la Belle au Bois dormant après ses noces (sa belle-mère ogresse veut la manger, avec ses enfants, « à la sauce Robert »), et laisse la bergère Grisélidis, mariée à un prince misogyne, se faire torturer par son cruel époux. Le traditionnel « ils vécurent heureux » ne serait-il qu'une illusion ? « Qu'elle vive en famille, qu'elle soit épouse et mère, la jeune femme reste menacée d'abandon, de répudiation, si ce n'est de poursuite et de haine mortelle. [Les contes]sont nombreux à évoquer ce fil de menace et de précarité qui traverse toute existence féminine », écrit Pierre Péju. Et d'insister : « Sous l'éclat éblouissant du prince charmant subsiste le détenteur de pouvoir, celui qui octroie le bonheur mais en dispose. »
De nos jours… La structure familiale a changé, les comportements amoureux aussi. La quête du prince ou de la princesse charmante fait toujours rêver, mais le bonheur éternel a du plomb dans l'aile. Du coup, les auteurs s'amusent. Les grenouilles chan gées en prince voudraient bien redevenir grenouilles. Certaines princesses militent pour le célibat, à l'instar de Finemouche, l'héroïne de Babette Cole (Seuil Jeunesse), qui transforme en crapaud pustuleux le plus entreprenant de ses prétendants (« Quand ils apprirent ce qui était arrivé à leur copain, les autres princes n'eurent plus du tout envie d'épouser la princesse Finemouche... qui fut très heureuse et vécut très longtemps »). Moins radicale, Elizabeth n'en renonce pas moins au prince Ronald, qu'elle a sauvé d'un dragon, et qui se révèle n'être qu'un « gros nul » obsé dé par les conventions (La Princesse et le Dragon, de Robert Munsch et Michael Martchenko, Talents hauts). La Princesse Inès, de Martine Bourre (Pastel), décide d'épouser un superbe dragon, préféré au prince qui l'a capturé. Et La princesse qui n'aimait pas les prin ces, d'Alice Brière- Haquet et Lionel Larchevêque (Actes Sud Junior), convole avec la fée venue l'aider à choisir un fiancé !
Il reste que les audaces d'aujourd'hui s'accompagnent d'étranges frilosités : dans le Raiponce revisité par Sarah Gibb (Gallimard Jeunesse), il n'est plus question des jumeaux conçus par Raiponce et son prince, sans passage, pour cause de captivité, par l'église ou la mairie : la maternité hors mariage, qui n'effrayait pas les frères Grimm dans la première moitié du XIXe siècle, ne va plus de soi dans un livre pour enfants publié en 2010.
A voir et à entendre à Montreuil
« La Vie de château », exposition en trois chapitres. Elle comporte un Précis d’éducation d’une princesse en sept thèmes-préceptes richement illustrés, trois oeuvres de duos d’illustrateurs racontant les trois temps du conte classique, et un hommage en volume au Prince de Motordu. A visiter aussi, la Bibliothèque princière.
Lectures de contes classiques : samedi, Tom Novembre lit La Belle au bois dormant (14h30) et Barbe-Bleue (15h30). Dimanche, Ariane Ascaride lit Peau d’âne(15h), et Cendrillon (16h).
Séances de dédicaces, samedi 16h, avec les artistes de l’exposition.
Rencontre avec Pef, samedi à 17h, autour des 30 ans du Prince de Motordu.
26e Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis. Du 1er au 6 décembre, espace Paris-Est Montreuil, 128, rue de Paris, Montreuil. Horaires : mercredi et jeudi 9h-18h, vendredi 9h-21h30 (accès gratuit dès 16h30), samedi 9h-20h, dimanche 10h-19h. Journée professionnelle le lundi. Entrée : 4€ (gratuit pour les moins de 18 ans).
Le programme
(1) Dans La Revue des livres pour enfants, juin 1998.
(2) Réalisée par ABC+ pour Disney Consumer Products.
(3) Ne le dites pas aux grands, éd. Rivages-Poche.
(4) La Petite Fille dans la forêt des contes, éd. Robert Laffont.
16:09 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
29 novembre 2010
poème à Points
j'ai participé au concours Le Cercle Points, où il fallait écrire un poème avec ces 10 mots :
crumble, sirupeux, liberté, jardin, effrayant, hanter, astral, amour, voyage, brûlant
voilà mon poème :
Alanguie, lascive dans l'herbe du jardin
La belle à la peau claire au corps félin
Ecoute distraitement le chant sirupeux
du jeune troubadour aux yeux vitreux
Dans ce lieu qui inspire repos et quiétude
La belle, il est vrai, n’est guère prude.
Il est venu de loin lui clamer son amour
Les petits oiseaux les danses légères et le velours
« Mon dieu, mais vous êtes effrayant !
Soupire la belle en agitant son mouchoir blanc,
Un si long voyage pour tant de stupidités
Vous me fatiguez, cessez donc de chanter
Rendez à mes oreilles leur douce liberté
Sinon, je crains bien, toute la journée
Votre musique obsédante va me hanter
Je n'ai que faire des baratins des beaux parleurs
Je ne veux qu’un peu de silence, pour l’heure !
Brûlant d’une flamme pour la belle
Qui le rend sans nul doute rebelle
Le troubadour s’obstine, refuse de se taire
Et vante les délices d’un voyage astral ou lunaire
Que l’un près de l’autre ils pourraient faire
Elle n’a qu’à fermer les yeux, la belle affaire !
Courroucée par tant de toupet
La belle se lève sans tarder et hurle à son nez :
Apprenez donc à être plus humble
Jeune homme à la face de crumble
Ici, je donne les ordres comme je l’entends
Et tout le monde obéit séant !
Adieu donc et bon vent !
et voilà la réponse que j'ai reçue :
"Toutes mes plus sincères félicitations : votre talent a su convaincre l'équipe Points ! Vous recevrez sous peu votre lot. Encore merci pour cette agréable lecture, et à bientôt sur le Cercle !"
youppi !!
18:05 Publié dans littérature, un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (10)
26 novembre 2010
qui quoi ?
je ne sais pas ce que ça vous inspire mais moi, indiscutablement, je me dis : vivement que je sois éditée par Gulf Stream !!
16:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
25 novembre 2010
Alice 2
vous en voulez une autre ? moi aussi !!!
glups !
17:01 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Alice
vous savez quoi ?
je suis scotchée, ébahie, suspendue... admirative me paraît bien pauvre comme adjectif...
16:58 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
23 novembre 2010
OuLiPo
c'est grâce à Gaëlle que j'ai découvert cela : l'OuLiPo.
alors voilà, je vous fais partager...
Il y a cinquante ans, Raymond Queneau créait l'OuLiPo, Ouvroir de Littérature Potentielle : cercle d'auteurs réunis sous un joyeux gonfalon, ou plutôt un fier phylactère portant l'inscription : «La liberté par la contrainte». L'OuLiPo fête son anniversaire avec un volume des plus curieux. Du jamais fait, du jamais lu. Paul Fournel, éminent membre de l'Ouvroir, avait écrit un recueil de portraits de sportifs («les Athlètes dans leur tête»), qui s'ouvrait sur celui du skieur, ou plutôt du Descendeur. «Mon métier, disait-il,consiste à descendre la montagne du haut jusqu'en bas. A descendre le plus vite possible. C'est un métier d'homme.» Ce que lisant, Hervé Le Tellier a eu l'idée de reprendre le texte phrase à phrase, mais en l'appliquant à un autre, en l'occurrence le Séducteur. «Mon art, dit-il, consiste à séduire les femmes au cours d'une soirée. A séduire le plus vite possible. C'est un art d'homme.» On voit à ce simple exemple où s'opère la translation. «Métier» devient «art»,«descendre la montagne» devient « séduire les femmes », et ainsi de suite. Parfois, la phrase reste vierge, parfois elle subit les derniers outrages. Le résultat était suffisamment drôle pour que Fournel, piqué au vif, en fasse autant, et remette son ouvrage sur le métier d'Ecorcheur. D'autres oulipiens lui ont embrayé le pas : Jacques Jouet,Marcel Bénabou, Michèle Audin... Le Descendeur devint Buveur («Mon métier consiste à descendre du haut de la bouteille jusqu'en bas»), Président, Spéculateur, Tueur à gages, Ecrivain, Psychanalyste («Mon métier consiste à écouter du début de la séance à la fin»)... Le résultat est enthousiasmant. On rigole presque à chaque phrase, on admire la virtuosité du geste et la souplesse des contorsions, on découvre ce qui est commun à Killy, Lacan, BHL et Sarkozy : le métier. Le mien est d'écrire une colonne de haut en bas. Jacques Drillon «C'est un métier d'homme», par l'OuLiPo, L'OuLiPo a 50 ans
Mille et Une Nuits, 142 p., 10 euros.
10:05 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
22 novembre 2010
gourmandise
la bibliothèque Rollinat de Argenton-sur-Creuse organise un concours de nouvelles sur le thème "la gourmandise"...
si cela vous tente, demandez le règlement à bibliotheque.rollinat@wanadoo.fr ou au 02.54.24.27.01
miam miam !
10:41 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
17 novembre 2010
littérature colombienne
Du 8 au 20 novembre, le Festival Les Belles étrangères aura pour invité la Colombie. À l’affiche, douze écrivains colombiens, parmi lesquels le grand Gabriel García Marquez, mais aussi William Ospina et Santiago Gamboa. Au programme, des rencontres, des débats et la projection d’un film inédit sur les traces des grands auteurs colombiens. Annie Morvan, conseillère littéraire du Centre National du Livre En réunissant ces douze personnalités, le Festival se veut un miroir de la diversité littéraire colombienne, dans des formes aussi diverses que le roman, la poésie et l’essai. Découvrez dès à présent notre sélection colombienne.
« L’astre éblouissant de l’œuvre de Gabriel García Márquez a longtemps tenu dans l’ombre la création romanesque et poétique puissante et originale de la Colombie. »
21:50 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
14 novembre 2010
chaos
Maxime Chattam a écrit un livre très "magnétisant" sur l'"ordre mondial" et les fonctionnements secrets de notre société.
"Les arcanes du chaos" nous entraîne dans une inquiétante réalité sournoise qui vit en parallèle de nous. les "Illuminatis"
(Quand les ombres envahissent ses miroirs, la vie de Yael bascule dans le cauchemar, la violence, la confusion.
Pourquoi ces étranges messages l'invitant à regarder de l'autre côté du monde ?
Qui sont ces hommes qui tentent de la détruire, et pourquoi ?
Esotérisme, codes secrets, sectes millénaires.
Des entrailles de Paris aux tours de Manhattan, Chattam entraîne le lecteur dans une terrifiante course contre la montre, contre la mort...)
08:58 Publié dans c'est la vie, littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
12 novembre 2010
lire c'est partir... aussi
je fais passer cette info parce que l'initiative est chouette, même si ce n'est guère la première en son genre, et que ça se passe près de chez moi, alors j'en parle et c'est tout, tant pis pour les ronchons ce qui s'en moquent, ceux qui ne savent même pas où se trouve La Tour d'Aigues, ceux qui n'ont pas d'enfants...
et si vous y allez, n'en profitez pas pour débarquer prendre une tasse de thé vanille-chocolat chez moi... quoi que !!!
vendredi 19 novembre à partir de 16h30 à l'école maternelle de la Tour d'Aigues, a lieu une grande vente de livres jeunesse à 1euro, édités par la maison d'édition associative "Lire c'est Partir". un large choix d'albums couleur avec couverture souple pour les petits, des livres de poche pour les grands, et des cD audio. un choix d'environ 150 titres sera présenté.
11:13 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (8)
il était une fois...
vu passer ce petit lapin blanc sur Facebook, ai eu envie de le faire se promener par ici...
attention, attrapez-le, si vous le pouvez...
11:07 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
09 novembre 2010
Houellebecq vs Goncourt
"Il n’a jamais caché qu’il pensait mériter ce prix-là. Evincé en 1998 avec «Les particules élémentaires» et, sept ans plus tard, à une voix près, avec «La possibilité d’une île», Michel Houellebecq a longtemps entretenu des rapports amour-haine avec le Goncourt. Cette fois, à 54 ans, il a le sourire… intérieur. «C’est une sensation bizarre, mais je suis profondément heureux. (…) Il y a des gens qui ne sont au courant de la littérature contemporaine que grâce au Goncourt. Et la littérature n’est pas au centre des préoccupations des Français. Donc, c’est intéressant», a-t-il déclaré hier.
A la fois contesté, mal aimé, médiatisé à l’extrême, le Droopy des lettres françaises, qui se vend d’ailleurs fort bien, tient sa revanche avec «La carte et le territoire». Déjà 150 000 exemplaires écoulés. Ce qui n’est qu’un début, car grâce au Goncourt, la donne est souvent triplée.
Rien que du bonheur puisque, en plus, Houellebecq baigne dans un climat délicieusement consensuel. Aucune rixe de café littéraire, aucun scandale, mises à part les vagues accusations de plagiat wikipédiesque, n’ont entaché la sortie du livre en septembre dernier. Chantre de la misère affective et intellectuelle de l’homme occidental, Houellebecq cartographie ici une société friande de passions vaines, à la pensée et aux comportements stéréotypés. Sans émotion particulière, avec une plume distante et piquante. Tout le talent du désenchantement, dont les états dépressifs et l’adaptation à un monde instable, thèmes chers à l’écrivain français le plus célèbre à l’étranger.
La férocité bien exprimée
Les critiques, quasi unanimes, ont salué le roman. Bernard Pivot (également juré du Goncourt), a écrit pudiquement à l’automne: «On peut ne pas aimer un livre et considérer que ce livre est une œuvre majeure.» Pour Jérôme Garcin (Le nouvel Observateur), «non seulement Houellebecq aurait dû avoir le Goncourt depuis longtemps, mais c’est son meilleur roman».
Entre autres voix prestigieuses dans un chœur unanime à réhabiliter un trublion au sein d’une littérature provocatrice juste ce qu’il faut, narcissique à souhait, juste reflet d’une époque immodeste, cupide, sans loyauté et victimaire. Reste, chez Houellebecq, la férocité bien exprimée."
Patricia Gnasso
09:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (10)
01 novembre 2010
indignez-vous
Pour Stéphane Hessel, le «motif de base de la Résistance, c’était l’indignation». Certes, les raisons de s’indigner dans le monde complexe d’aujourd’hui peuvent paraître moins nettes qu’au temps du nazisme. Mais «cherchez et vous trouverez» : l’écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l’état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au “toujours plus”, à lacompétition, la dictature des marchés financiers et jusqu’aux acquis bradés de la Résistance – retraites, Sécurité sociale…
En librairie de 20 octobre 2010
(32 pages, 3€, Indigène éditions, diffusion Harmonia Mundi)
16:47 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (7)
24 octobre 2010
bonne nouvelle
je reçois dans ma boite mail ce message : "votre bonne nouvelle du jour"...
je ne joue pas au loto, il ne pouvait s'agir d'un gain quelconque...
je n'attends pas de prince charmant donc pas de love-story nouvelle à espérer...
j'ai beaucoup de boulot d'écriture mais rien envoyé dernièrement, donc ça ne peut être un "oui" d'éditeur...
ce sont les vacances donc toutes les bonnes notes enfantines sont enregistrées...
je me suis mise sur liste rouge (;-) donc pas d'appel de George ou de Jude (oui, oui, je craque pas mal sur lui aussi...), ni de Benjamin ou même de Bruce...
et puis, j'ai le dos en vrac... faut que je me ménage...
je ne voyais pas...
il s'agissait juste de me dire que si je ne supportais pas l'alcool c'était à cause d'un de mes gènes, le CYP2E1... c'est fou, non ? ben, pour une bonne nouvelle, c'était une bonne nouvelle...
mais qui a dit que je ne tenais pas l'alcool ? qui, hein ????
15:33 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
13 octobre 2010
automne
trop contente pour Gaëlle, je vous recommande son recueil de nouvelles : "On n'est jamais préparé à ça" aux éditions Quadrature
09:34 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
12 octobre 2010
cadeau
je suis fan depuis "Garavou le loup", c'est dire...
le 15 octobre 2010, a lieu une soirée dédicace / vernissage / rencontre à La Niche 23 rue Faidherbe Paris, en présence de Lionel Le Néouanic pour la sortie de son nouveau livre : "Le plus beau des cadeaux"...
et je n'y serai pas...
pas juste !!!
08:35 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
10 octobre 2010
una rosa y un... clavel
le romancier Bernard Clavel est mort le 5 octobre à Grenoble à l'âge de 87 ans.
prix Goncourt en 1968 pour “Les Fruits de l'hiver”, cet humble artisan et magnifique conteur savait donner à lire des récits simples et forts.
voilà un article paru en décembre 2003, écrit par Gilles Heuré, à l'occasion de la parution de ses oeuvres complètes chez Omnibus :
Des paysages enneigés, des brindilles qui accrochent la lumière, des eaux dormantes comme une invitation à l'engloutissement, des arbres dont les branches tutoient les pastels du ciel : dans les œuvres du Clavel photographe ou aquarelliste il y a tout le Clavel écrivain. C'est que les joies et les peines des hommes tiennent souvent à peu de chose et sommeillent dans les décors qui en sont le théâtre : une ferme isolée, un talweg embrumé dont la silhouette change avec le jour, ou les rives d'un fleuve qui voit défiler les siècles. Clavel n'est pas un écrivain de salon. On peut le vérifier en lisant les deux premiers tomes de ses œuvres complètes, qui viennent de paraître chez Omnibus. C'est un homme de la terre, un forban des bois qui, vu ses quarante déménagements en France, en Suisse, au Canada ou en Irlande, semble avoir avalé un atlas. Quand il vous accueille chez lui, dans cette maison qui ressemble à une datcha de roman russe perdue dans le Jura, il vous tend la main et vous présente ses arbres. Il est vrai qu'il fut bûcheron. Que ne fut-il pas d'ailleurs, lui dont la biographie est comparable à celle des premiers auteurs de la Série Noire ?
Aujourd'hui octogénaire, il fut, à 14 ans, apprenti pâtissier à Dole, pénible expérience dont il tirera La Maison des autres. « Mon patron était un vrai salaud, et pendant deux ans ce fut un enfer. C'était un avorton que j'aurais pu coucher d'une gifle, mais à cette époque le patron c'était le patron et on la fermait. » Il rêve alors d'un tour du monde, mais la guerre contrarie ses rêves de voyage. Il est successivement bûcheron, lutteur de foire avec le fameux Ted Robert, qui sera le personnage de L'Hercule sur la place, ouvrier agricole avec L'Espagnol puis résistant dans le maquis du Jura. Son autre rêve ? La peinture, grande pourvoyeuse d'artistes affamés. Il est donc encore gratte-papier à la Sécu, flirtant avec l'absentéisme, quand la lumière des bords du Rhône mérite d'être saisie sur la toile... Relieur, auteur de pièces radiophoniques, journaliste au Progrès de Lyon et à L'Humanité dimanche, il est enfin romancier grâce au succès de ses livres.
Aujourd'hui, Clavel, c'est presque cent romans dont certains très connus : Pirates du Rhône, L'Espagnol, Malataverne, Harricana, les sagas de La Grande Patience, desColonnes du ciel. Et aussi des livres de jeunesse et des essais sur la peinture. A lire son texte sur Gauguin, par exemple, on comprend mieux son propre itinéraire : celui d'un homme prêt à tout pour vivre sa passion d'écrire, humble artisan obsédé par les immensités calmes et, pourquoi le taire, râleur impénitent et libertaire jamais défroqué. Les hommes dont il fut l'ami n'étaient pas exactement de paisibles pèlerins : Pierre Mac Orlan, Roland Dorgelès, Jean Guéhenno, Jean Reverzy, Marcel Aymé, l'anarchiste Louis Lecoin, sans oublier les sans-nom et les gens de peu qui ont croisé sa route.
Un romancier engagé, Clavel ? Il l'est à cause de ses personnages, qui encaissent les injustices et parfois s'échappent dans les lâchetés ou les noblesses de coeur. Des gens simples dont le destin dépend d'une moisson, d'une vipère ou d'un cas de conscience. Ce conteur magnifique est bien un écrivain « prolétarien », selon le mot de Michel Ragon, avec la fierté que cela suppose. Les millions de lecteurs qui ont lu ses livres ne s'y sont pas trompés : cet homme est « en prise directe avec le mot humain », comme disait Pierre Mac Orlan. Il ne triche pas. Pas plus dans les amitiés qu'il scelle que dans les bras d'honneur qu'il décerne encore avec une joie tonnante.
L'adolescent qui découvrit dans le grenier de ses parents les oeuvres de Hugo et de Dante sous forme de brochures non coupées, qui fut Prix Goncourt en 1968 et académicien Goncourt démissionnaire en 1977, reste un écrivain respectueux du geste et du silence. Ses histoires souvent violentes, ses phrases qui claquent, ses dialogues acérés, ses personnages qui basculent du fait divers au conte philosophique, crochètent sans peine le lecteur. A ceux qui psalmodient que seule la littérature étrangère est riche d'histoires de vie et de passions humaines, on ne saurait trop conseiller de lire Bernard Clavel, hercule au beau sourire et seigneur itinérant des fleuves romanesques.
08:21 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
08 octobre 2010
chronique
" je n'aime pas les hôpitaux j'ai peur pour ma fille je marche dans les rues de Marseille mon corps me fait mal envie de pleurer "
ça devrait être le début d'un roman appelé "chronique d'un amour fou". fin prévue décembre 2024...
photo piochée sur le blog de Papillon1967
08:16 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
07 octobre 2010
nobel 2010
Le prix Nobel de littérature 2010 a été décerné jeudi au romancier et essayiste Mario Vargas Llosa, ancien candidat à la présidence du Pérou et chroniqueur des luttes humaines face aux pouvoirs autoritaires d'Amérique latine. Mario Vargas Llosa est récompensé "pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses représentations incisives de la résistance, de la révolte et de la défaite de l'individu", dit un communiqué du comité suédois. L'auteur de "La Ville et les chiens" et de "Conversation à 'La Cathédrale'" est le premier écrivain latino-américain couronné par le Nobel de littérature depuis son attribution au Mexicain Octavio Paz en 1990. Le Colombien Gabriel Garcia Marquez l'avait reçu en 1982. "Cela fait des années que je n'ai pas pensé au prix Nobel. On ne me citait pas, alors je n'y comptais pas", a déclaré le lauréat selon la radio colombienne. "C'est une surprise, très agréable, mais néanmoins une surprise." Lors d'une conférence de presse à New York, il a déclaré: "J'espère que ce prix m'a été attribué pour mon oeuvre littéraire, et non en raison de mes opinions politiques. "Je crois que la littérature latino-américaine parle du pouvoir et de politique, et c'est inévitable. En Amérique latine, nous n'avons pas résolu des questions de base comme la liberté. La littérature est une expression de la vie et on ne peut pas éliminer la politique de la vie". Aux yeux du président péruvien Alan Garcia, la récompense était attendue de longue date. "C'est un grand jour, car le monde reconnaît l'intelligence visionnaire de Mario Vargas Llosa, ses idéaux libertaires et démocratiques", a-t-il dit. Vargas Llosa, qui possède les nationalités péruvienne et espagnole, est né le 28 mars 1936 à Arequipa. Il a acquis sa renommée internationale au milieu des années 1960 et a puisé dans son expérience du Pérou des deux décennies précédentes. Pour "La Ville et les chiens", il s'est notamment inspiré de son passage dans une école militaire durant son adolescence. Sa critique des intolérances religieuses et militaires est illustrée par le roman "Pantaléon et les visiteuses". Dans "La Fête au bouc", une femme de 49 ans revient en République dominicaine, hantée par les souvenirs d'enfance que lui a laissés la dictature brutale de Rafael Trujillo. CANDIDAT LIBÉRAL À LA PRÉSIDENCE Le romancier s'est aussi attelé à des sujets tels que l'épopée socio-politique de Canudos, située dans le Brésil de la fin du XIXe siècle, dont il a tiré en 1982 "La Guerre de la fin du monde", ambitieux roman qui rencontra un large succès en Amérique latine et ailleurs. Tenté par le communisme dans sa jeunesse mais déçu par la révolution cubaine, Mario Vargas Llosa s'en détourne ensuite. Il fera des études à Madrid avant de s'installer à Paris au début des années 1960. En 1990, il est candidat de centre droit à la présidence péruvienne et milite pour un programme néo-libéral. Il sera battu par Alberto Fujimori, lequel devra ultérieurement fuir le pays et sera jugé coupable d'une série de délits. Le nom de Vargas Llosa est lié à une querelle restée fameuse. En 1976, il avait décoché en public un coup de poing à Garcia Marquez, son ami et confrère. Les deux hommes rompirent toute relation et la raison de leur bagarre demeura un mystère. Un photographe a laissé entendre en 2007 qu'elle pouvait être liée à l'épouse de Vargas Llosa. Figure du "boom" littéraire latino-américain des années 1960 et 1970, qui produisit ce qu'on a nommé le "réalisme magique", Mario Vargas Llosa a enseigné ou donné des conférences dans des universités d'Amérique latine, des Etats-Unis et d'Europe. Le comité Nobel a pris contact avec l'écrivain jeudi avant l'aube aux Etats-Unis. "Il a un engagement de deux mois pour enseigner à Princeton, j'étais donc gêné de lui téléphoner aussi tôt. Mais il était debout depuis cinq heures et préparait une conférence", a rapporté Peter Englund, membre du comité. "Il était euphorique et très, très ému." "Il a écrit des chefs-d'oeuvre de narration parce qu'il s'agit essentiellement d'un narrateur. C'est un conteur, et quel conteur !", a ajouté Englund. Vargas Llosa est aussi un essayiste et un journaliste réputé à qui l'on doit "L'Orgie perpétuelle (Flaubert et Madame Bovary)", "Le Langage de la passion. Chronique de la fin du siècle" et une autobiographie, "Le Poisson dans l'eau". La distinction dont il est l'objet, dotée d'un prix de dix millions de couronnes suédoises (1,07 million d'euros), est le quatrième prix Nobel attribué cette semaine après ceux de médecine, de physique et de chimie.
22:16 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)