07 mai 2014
concours "mots combinés"
bon, après cette petite pause, on repart pour un concours ?
allez, je vous propose de "jouer avec les mots" et comme disaient Boris Vian: "et si les mots étaient faits pour ça ?", en inventant des mots qui sont l'association de deux vrais mots, et dont vous donnerez la définition...
ouh là ! peut-être un peu compliqué ? (non, Jean, je ne te vise pas en écrivant ça !! ;) )
donc, voilà des exemples :
Appartamant : Homme de chambre
Dragondin : Rat à tête de dragon
Mal femmé : Quartier réservé aux hommes en quête de femmes
allez, je vous laisse à vos propositions, et mardi prochain je choisirai les mots "combinés" les plus rigolos, innovants, pertinents..
alors, maintenant que vous êtes reposés, à vos claviers !!!
22:06 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (16)
01 mai 2014
le mot de l'année 2014
je n'ai pas fait de concours cette semaine, histoire de faire une pause, mais je vous propose de participer à celui-ci à la place :
"voter pour le mot de l'année"
voilà la liste :
- Abstention
- Connecté
- Crispation
- Détresse
- Emploi
- Famille
- Impatience
- Matraquage
- Pacte/Pactomanie
- Sanction
- Selfie
- Transition (énergétique)
- Vapoter
22:11 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
29 avril 2014
cent ans...
"L'année 2014 marque le centenaire de la Grande Guerre : c'est le moment de se remémorer les faits. Pour en parler avec les enfants, il est nécessaire de se pencher sur les enjeux et les conséquences la guerre 14-18 : l'Allemagne était-elle la seule responsable du déclenchement des hostilités ? Quels rôles ont joué les intérêts économiques ? En France, la IIIe République n'a t-elle pas tout fait pour obtenir sa revanche après son humiliante défaite de 1870 ? La seconde guerre mondiale ne découle-t-elle pas de la première ?
Sophie Lamoureux, à travers ce livre, invite les adultes à "réviser" ces événements historiques pour ainsi entamer un dialogue avec les plus jeunes pour qui cette "Grande Guerre" appartient au siècle dernier ! Mieux comprendre cette période nous permet de mieux comprendre le présent.
Quinze fiches illustrées par des documents d'époques (photographies, carte, affiches) permettent d'engager un dialogue sur des sujets comme la guerre industrielle, les poilus, les coloniaux engagés dans le conflit, ou ce qu'était vraiment la guerre des tranchées..."
18:04 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
rimons en bouts...
difficile de faire un classement entre les deux beaux poèmes postés, d'abord parce qu'ils ne sont que deux, et ensuite parce qu'ils sont beaux.
j'avoue avoir un petit faible pour l'histoire contée par MaBelle.
mais je hausse donc nos deux participants en haut du podium avec mes applaudissements et des pétales de fleurs en guise de lauriers.
merci encore pour vos mots et vos partages.
Elle voulait une maison bien à elle, sans esquille,
avec, par ci par là, de petits serpules,
faufilant sous les tournesols leurs jolies squamules.
Elle y aurait partagé un bon verre d'hypocras,
travaillé son petit potager de pouliot;)
Alors la voilà partie jouer au casino,
où un bel hidalgo a jeté ses ambesas,
mais elle a remporté la mise, déposant son spadille!
Elle est repartie, une fortune dans les poches,
avec, en prime, pendu à son bras,
un superbe estradiot!
Écrit par : Babelle
-------------
Hypocrite hypocras !
Double vision ou réel ambesas ?
Coup au coeur percé d'esquilles,
Que faire seul pauvre Spadille ?
Se glisser dans la peau d'une serpule,
Avec armure en écailles version squamule,
Ou siroter un jus de pouliot
Pour redevenir aussi lucide qu'un estradiot ?
****
That is the question !
C'est un coup de poker.
Et à ce jeu pas de joker.
Bise vertigineuse de passion !!!
Écrit par : calouan14
18:00 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
23 avril 2014
concours "bouts-rimés"
voilà donc le concours du jour.
je vous glisse une liste de mots qui doivent figurer impérativement en bout de rimes d'un poème qui voudra bien sûr dire quelque chose (du mieux qu'on peut en tout cas)
on est bien d'accord, ces mots-là finissent les rimes (et du coup s'accordent deux par deux) ?
bon, alors, à vos claviers !
annonce du podium : mardi prochain (comme d'hab !)
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esquille : petit bout de bois acéré
spadille : nom de l'as de pique (dans certains jeux de cartes)
serpule : petit serpent
squamule : petite membrane squameuse sur une plante ou un animal
ambesas : deux as apportés par un même joueur
hypocras : vin contenant du piment d'Espelette
pouliot : plante qui ressemble à la menthe
estradiot : cavalier mercenaire
10:37 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
Finkielkraut à l'académie
c'était jeudi dernier, j'ai failli zappé et puis non, je me suis souvenue que je ne vous en avais pas parlé.
et pourtant ça a fait polémique, les uns désavouant son élection, les autres s'en réjouissant comme un signe d'ouverture et de tolérance des intellectuels français. parmi ces derniers : Jean d'Ormesson qui avait même menacé de ne plus remettre les pieds dans l'institution si celui-ci n'était pas élu.
bref, jeudi dernier, Alain Finkielkraut a été élu dès le premier tour à l'Académique française.
cet écrivain essayiste et philosophe de 64 ans, ardent polémiste est un émigré polonais, juif, naturalisé alors qu'il a un an.
professeur de lettres modernes puis e philosophie, il a fondé l'institut d'études lévinassiennes à Jérusalem.
il est connu pour sa position "anti-modernité" et sa critique du progressisme qui le suivent dans tous ses ouvrages.
L'identité malheureuse, éditée chez Stock l'année dernière avait eu comme détracteur Manuel Valls...
10:17 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
22 avril 2014
résultats "rhopaliques"...
merci donc aux participants du concours de la semaine, ce n'était guère facile et il pourrait naître une sorte de lassitude quant à ces petits jeux que je vous propose (trop ?) régulièrement.
voilà donc le podium choisi :
1re place (avec les chocolats de Pâques, ça se mariait à merveille) :
Ô ce bon pain chaud alerte souvent quelques gourmands...
Écrit par : lo
ex aequo avec (arrivé sur le fil... mais arrivé quand même !) :
Ah oui nous fûmes jeunes, dommage. Oublions.
Écrit par : jean
2e place (les iris sont réellement des fleurs subtiles et délicates qui ravissent les bordures de nos chemins actuellement et j'adore !) :
les iris fanés, bleuis, luisent joliment.
Écrit par : Babelle
3e place ex-aequo (mais bon, attention messieurs, ce n'est pas scrupuleusement respecté) :
Ô om des âmes vives
Source aimante,
Virtuose vibration originelle,
Embrasse-moi !
Écrit par : calouan14
et
Tu dis trop de gros mots Calou
Écrit par : Olivier
12:25 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
19 avril 2014
une minute de solitude
- Gabriel Garcia Marquez est mort.
elle me regarde comme si je venais de lui annoncer le nom du prochain président d'Algérie, un air qui signifie "je le connais, lui ?" mêlé d'un "qu'est-ce que je suis sensée en avoir à faire ?"...
- ah...
- tu ne connais pas ?
- ben non..
- c'est un auteur espagnol ou mexicain, je ne sais plus trop. il a écrit "cent ans de solitude"...
son visage se tourne vers la vitre de l'auto, elle préfère observer l'extérieur, les paysages qui défilent, les routes sinueuses.
la littérature elle dit qu'elle ne sait pas à quoi ça sert si ce n'est à la faire suer cette année surtout, et à la stresser pour son bac qui arrive dans quelques semaines. lire ne lui plait pas, aller au théâtre, au musée, voir des ballets, bref l'art en général la culture, elle ne sait pas à quoi ça sert.
je ne lache rien je me dis que ça viendra avec le temps.
- Cent ans de solitude c'est un bouquin qui a eu le prix Nobel tout de même, un super livre, écrit sur plusieurs générations, j'aime beaucoup ce genre de scénario, des histoires imbriquées...
- ah... tu l'as lu ?
- euh... non !
là, elle se tourne vivement vers moi, elle ne doit plus rien y comprendre, elle doit penser que je fais ma maligne à lui donner des leçons de littérature dans la voiture juste avant de la déposer au lycée.
et là, je me dis : tiens c'ets vrai, depuis le temps que j'en entends parler de ce bouquin je ne l'ai même pas lu. ben voilà, faut que je l'achète. y'a pas..
adios Gabriel Garcia Marquez.
09:28 Publié dans lamiendo, littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
16 avril 2014
concours phrases rhopaliques
je vous propose cette semaine, pour notre concours du mercredi, de m'écrire une phrase rhopalique.
en quoi consiste une phrase rhopalique ? me dirait Jean.
et comme je suis gentille, je lui explique... et pour les autres aussi.
dans une phrase rhopalique, chaque mot comporte une lettre en plus que le précédent.
exemple : "A la mer nous avons trempé crûment quelques gentilles allemandes stupidement bouleversées." (Bens)
c'est bon, c'est clair pour tout le monde ?
alors, à vos claviers...
et à mardi pour le podium...
18:29 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4)
15 avril 2014
un discours !
bon, peu de participants à ce concours de discours et rien de très gai en vérité.
j'ai exclu le discours de François H qui avait un air de déjà vu, restons réglos, et j'ai donc départagé les deux discours.
ceci dit, je vous en propose un aussi, de ma composition, parce que vous le valez bien...
1er prix :
Cinq minutes !
Nous sommes encore ensemble cinq minutes. C'est le temps qu'il me reste dans ce corps en souffrance. Cinq minutes pour vous dire ô combien je vous aime, vous ai aimés, vous aimerai encore demain. La vie fut si belle à vos côtés, si enrichissantes,si douces et lumineuses...mais voilà que je vous parle déjà au passé. Je suis prêt. Ne m'en veuillez pas de partir avant vous, de vous laisser dans ce monde d'expérimentations, de transitions où la beauté s'épanouit là où l'intelligence nous guide. Quatre minutes, le souffle court. Fin du marathon. Je suis toujours là. Je vous perçois plus que je ne vous vois. J'entends la larme qui glisse sur ta joue mon amour, les battements de ton coeur. Ne sois pas triste, ne le soyez pas. Je suis si heureux que la fin intervienne là maintenant près de vous seul mais avec vous. La mort au bout du chemin. Etrangement serein. Trois minutes. Je m'écoute parler. J'entends le bruit des vagues. Je n'ai rien d'autre à dire. Profitez de la vie. Soyez heureux. Aimez. Et tout le reste, balancez-le aux orties. Une minute. Une poignée de secondes. C'est long une minute quand on retient sa respiration. Une minute. Et l'éternité devant moi. L'âme en paix. C'est drôle, je ne sens plus ta main. Tu m'entends toujours ? Tu ne réponds pas. Pleure un peu mais pas trop. Tout va bien je t'assure. Dernier souffle. Je t'aime, je t'aime, je t'aime...tant.
Où est la lumière ?
Écrit par : calouan14
2e prix :
Pierre,
Mon Pierre,
Je sais combien cette nomination je te la dois et pourtant je me dois de te dire sans tourner autour du pot que je ne te dis pas merci.
Mais qu’est-ce que tu n’as pas encore été inventé pour faire ton original ? Espèce de gros couillon.
Mais bon sang, dimanche prochain, tu savais parfaitement bien qu’on avait tous rendez-vous pour une grande virée, notre grande virée bisannuelle. Sur les lieux de nos exploits d’antan et de nos jeunesses ridées. Ça faisait même un bon mois que je subissais à nouveau et quasi quotidiennement tes sarcasmes lassants quant à l’organisation méthodique de mon soit - disant pèlerinage. Tu te foutais bien de moi mais au fond je savais bien que tu attendais ce moment de retrouvailles avec une impatience contenue et même une légère inquiétude. J’avais consulté les grenouilles et mes articulations, c’était certain, le beau temps serait de la partie. Alors ? Tu ne pouvais pas avoir oublié, ce n’est pas possible. Chacun de nous s’enthousiasmait déjà, se réjouissait à l’avance, salivait, se languissait. Rien que l’idée de nous revoir nous permettait de tenir le coup et de supporter les affres et les tristes vicissitudes de nos petites vies sans guère d’éclat.
Et toi, sans même avoir la délicatesse de nous avertir, à quelques nuits du grand jour, tu ne trouves rien de mieux à faire que de mourir. Dans ton lit en plus. En silence et en sommeil. Sans même qu’Hélène, ta douce Hélène, à tes côtés s’en rende compte. Un cœur trop gros qui aurait lâché. Tout ça, mon vieux, ça ne te ressemble pas. En plus, toi, le superstitieux, tu meurs un vendredi 13, ça va te porter malheur, moi, je te le dis. Ce n’est vraiment pas des manières, excuse-moi de te le dire sur ce ton mais je trouve que c’est même inamical, digne de la haute trahison.
Tu nous fais passer pour quoi maintenant, on est tous là comme des cons devant ta tombe et son trou béant. Dis-moi, franchement, qu’est-ce qu’on va devenir nous, sans toi ?
La mort est une expérience qu’il faut au moins vivre une fois dans sa vie, te plaisais-tu à répéter. Tu parles. Tu savais rire de tout ou presque. Seules la bonne bouffe, le bon vin et les femmes, tes sujets de prédilections, ne pouvaient à tes yeux supporter l’ironie douteuse. Aujourd’hui, tu ne nous fais plus rire. Plus rien n’aura de goût. Les vins pourtant tirés pourront garder la chambre, je ne les boirais pas. Les jambons peuvent s’en retourner à Parme ou à Bayonne. Les pâtés devenir du sable. La viande se faisander. M’en fous. Les rires resteront dans les gorges. Les larmes couleront sur les joues des femmes sans que tu puisses les effacer. Les yeux rougiront, les têtes se baisseront, les visages se fermeront, les mains se serreront, les corps seront las. Les corps se rapprocheront, rien n’y fera. Les vies à jamais seront chamboulées. L’échec, une fois de plus, sera constaté. La partie sera perdue.
On te demandait rarement comment ça allait. De toute façon, tu balayais d’un grand geste de la main toutes questions saugrenues sur le sujet. La vie, c’était ta grande affaire, tu négociais avec elle dans le secret, sans intermédiaire. Toujours entrain de courir, de râler, de pester comme si tu avais en toi ce mauvais pressentiment que ton passage sur cette terre serait court, trop court pour faire tout ce que tu avais à faire. Mais chaque jour qui passait, t’en rajoutais, tu trichais, la vie n’a pas aimé. Peut être même que ça n’a peut être pas plu à tout le monde là - haut.
Je sais bien qu’on va tous y passer, y paraît que c’est la règle générale, mais franchement pour toi y’avait pas urgence. Pour d’autres, je ne dis pas, mais toi. Et puis, tout simplement, ce n’était pas ton tour, ni ton heure. C’est pas juste.
Tu te rends compte, t’es parti sans même nous dire au - revoir, sans la moindre accolade, sans le moindre petit mot de réconfort, sans nous dire ce qu’on devait faire de nos vies. Tu t’es tiré comme un voleur, avec dans ta besace une partie de nous-même et l’espoir d’une vie sans chagrin.
Avec tes conneries, je deviens le plus vieux de la bande et donc, bénéfice de l’âge, le chef. Tu parles d’une règle et d’une nomination à la con.
Bon allez, Pierre, tout ce que je viens de te dire, n’en tiens pas compte, c’était pour de rire, on ne va pas tomber dans la sensiblerie, non. Tu sais bien que le pire est toujours certain et qu’on va continuer à vivre. Tiens, on va le faire, rien que pour t’emmerder. Fallait pas nous laisser tomber. Salut, Pierre.
Écrit par : jean
Prix "pour vous" :
"Mes amis, vous m'avez choisie pour être votre compagne de lecture quelques instants par jour, et j'en suis flattée. vous venez fureter par ici, vous vous arrêtez un moment, curieux et repartez et parfois, si l'envie est au rendez-vous, vous laissez une petite bafouille, une trace de votre passage, une empreinte.
Je vous fais la promesse de rester fidèle à mes convictions humaines, où respect et partage seront au rendez-vous, de vous faire découvrir des artistes que j'aime, de vous glisser l'actualité qui me touche,de ne pas vous oublier, de vous sourire, de vous écrire, de vous aimer et même pire.
Merci de vous, de cette longévité, de nos lendemains à venir."
(et je ne plagierai pas Barbara en affirmant "ma plus histoire d'amour c'est vous !".)
14:53 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (6)
11 avril 2014
un dictionnaire par cellule
depuis quelques années, une opération "un dictionnaire par cellule" a été lancée, permettant aux prisonniers d'obtenir chacun un dictionnaire.
ça n'a l'air de rien comme ça, et surtout pas d'un objet utile, et pourtant...
certains détenus ont arrête l'école de façon prématurée, voire même ne l'ont pas fréquentée. mais écrire est un beau moyen de communiquer et les prisonniers en ont envie. écrire du rap, écrire une lettre d'amour, écrire pour être compris, être pour s'exprimer.
écrire pour comprendre aussi, comme ceux qui cherchent à déchiffrer les ingrédients d'une recette de cuisine.
alors ils cherchent dans le dictionnaire la bonne orthographe, le bon mot, sa signification.
et là, ça me bouleverse, moi qui aime les dictionnaires, les vieux mais pas que.
décidément, les mots et leur magie ne cesseront jamais de nous surprendre..
10:03 Publié dans c'est la vie, littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
09 avril 2014
concours "discours"
c'est la période, des discours en veux-tu en voilà, des intéressants, des moins.
alors, je vous propose d'écrire librement aujourd'hui, un discours parce que... eh bien parce que vous avez eu une promotion au boulot et vous êtes devenu(e) le nouveau/velle chef de l'équipe, vous venez de décrocher un nouveau boulot, vous avez été élu le président de la copropriété, le maire de votre ville, la meilleure copine de la Terre...
je vous laisse choisir les circonstances, mais je vous demande de nous écrire un discours où je mêle remerciements et promesses de ce que vous allez mettre en place, améliorer, apporter en plue-value dans votre poste.
et soyez convaincants, OK ?
alors au boulot !
07:49 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (14)
08 avril 2014
le silence des oiseaux
Dorothée m'avait demandé de lui corriger ce superbe texte et j'ai pleuré en le lisant.
il sera bientôt en librairie et vraiment, je vous le conseille.
de Dorothée Piatek.
À 14 ans, prisonnier depuis deux ans, Marcel n'est plus que l'ombre d'un enfant, et loin d'être un adulte. Les humiliations de ses gardiens, les séjours répétés au mitard, le froid, la faim, bref, les conditions inhumaines du pénitencier l'ont totalement brisé.
Une petite flamme, cependant, reste allumée au fond de son âme. Une flamme qui ne demande qu'à briller. Ne serait-ce qu'une fois.
Ceux qui ont tenté de fuir ont presque tous fini noyés, Marcel le sait. Mais eux, au moins, auront été quelqu'un…"
22:07 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
résultats du concours des "mots"
alors en premier lieu, enfin certains se lancent à l'eau et moi, ça, j'adore !
ensuite, dans un 2e temps, il y aura le prix spécial "MaBelle" qui n'a pas simplement remplacé quelques mots de-ci de-là, mais a changé les phrases entièrement en ne gardant que quelques mots de-ci de-là. ce sera le prix "piroutette-cacahuète" et il est bien attribué à MaBelle :
"Il m'avait souvent expliqué par téléphone comment rentrer mes feuilles de sécurité sociale sur le site via mon espace personnalisé, et comment introduire le choix de mon médecin traitant, et comment obtenir ma carte d'adhérent, et ma couverture européenne, et ainsi de suite, et j'en rêvais de tous ces liens qu'il fallait cliquer, mais ça ne marchait jamais, et je devais à chaque fois le rappeler pour démêler les embûches et complexités administratives, d'autant plus que la sécu ne m'avait pas affiliée au bon régime, ça aurait été trop simple, or un jour, à la place de ma photo sur ma carte vitale, à côté du numéro de série (impératif de le connaître pour faire la mise à jour de sa carte, sachant que ce numéro n'est pas le numéro de sécurité sociale ni celui d'adhérent.... !)c'est son visage à lui qui m'est apparu, on aurait dit un cauchemar romancé..."
Écrit par : Babelle
maintenant voilà notre podium :
- premier prix :
Elle l'avait souvent conseillé pour son zigoto qu’il voulait "arithmétique" et elle pompeusement "littéraire". Son meilleur trait, pour lui, était à l'évidence celui qu’il pouvait tirer dans un mélange tel que son usage remplissait sa nichée - Quand parfois il prenait l’air, on aurait dit une mésange.
Écrit par : jean
- deuxième prix :
Elle m'avait souvent porté sur cette mer que j'appelais "évasion" et elle "matrice". Notre meilleur souvenir de nuit fut celui que nous avions vécu sous un ciel tel que les étoiles fécondaient notre Galaxie- Quand on la contemplait avec émotion, on aurait dit être Univers."
Écrit par : calouan14
- troisième prix :
Il m'avait souvent sermonnée sur les photos que j'appelais "artistiques" et lui "nulles". Le pire portrait de lui était celui que j'avais pris sous un angle tel que son visage remplissait le cliché- Quand on le tenait en l'air, on aurait dit un monstre."
crit par : Laura Millaud
19:32 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
06 avril 2014
Régine
elle disait : "Une femme libre, c'est celle qui accepte de se retrouver seule, parce qu'elle a un goût profond de la liberté, qui respecte celle des autres et qui n'est pas en train d'enfoncer ses enfants dans une éducation difficile et rigide."
Régine Deforges est morte jeudi 3 avril à l'âge de 78 ans. Elle venait de publier ses mémoires dans un livre intitulé "L'enfant du 15 août" aux éditions Robert Laffond, elle ne voulait que personne d'autre les écrive pour elle. Elle y parle de son enfance mais aussi de son travail d'éditrice qui, à la fin des années 60, décida de publier de la littérature et dut affronter de nombreuses censures.
03:04 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
03 avril 2014
Lupano
La série Azimut, créée en collaboration avec Jean-Baptiste Andreae (actuellement exposée à la Galerie Napoléon), nous fait voyager dans les couloirs migratoires de la création à quatre mains.
Will Lupano a une marque de fabrique : "je préfère suivre plusieurs personnages en même temps. Dans mes albums, il n'y a pas un seul héros récurrent. Il y en a plusieurs". Ses anti-héros prennent successivement en charge l'histoire. Ils ont tous une même quête. L'intrigue progresse de coup de théâtre en coup de théâtre. Dans Azimut, un explorateur qui a perdu le Nord accoste sur la plage de Panduche en même temps que des poissons volants géants, sortis de leurs couloirs migratoires. Graphiquement, le conquistador a des allures de major moebusien. Il rencontre une pin-up aux contours rebondis, Many Ganza, dont les seins sont gonflés à bloc à l'hélium (elle finira d'ailleurs par s'envoler dans les airs). Elle-même a croisé un lapin blanc , fondu d'amour, échappé des livres de Lewis Carroll. Le lapin voyage en compagnie d'un chasseur de prime, un légionnaire bientôt ensablé.
Lupano est un amateur du non-sens à l'anglaise et de chasse au snack : "Lewis Carroll, Swift, Les voyages de Gulliver… Les auteurs anglo-saxons nous décomplexent du vraisemblable. Il existe aussi des solutions imaginaires. Mes voyages sont plus immersifs que linéaires. Je fais appel au ressenti plutôt qu'à l'intelligence. Surtout je veux garder à cet univers, sa part de mystère". Des références qui vont jusqu'aux Monty Python : "Andreae m'a envoyé des visuels. Il y avait aussi bien Terry Gilliam que Russ Meyer." Une galerie de l'évolution narrative qui, dans les volumes d'Azimut, s'éparpille jusqu'aux inoubliables saugres. Un foisonnement bondissant de personnages secondaires géniaux, tous issus des cahiers graphiques d'Andreae. Comme des petits cailloux, ils balisent cette étrange chasse au trésor. On retiendra la balance des juges-troncs aveugles, les terribles Hyacinthe et Absinthe, pour le tome 1 ou encore "la tortue de l 'AFP" pour le deuxième volume. A mi-chemin entre une caisse-enregistreuse et le rouleau du sismographe.
Lupano travaille sur le rythme des planches avec Jean-Baptiste Andreae. "Bien sûr, il ne faut pas perdre le lecteur. C'est une sorte d'errance joyeuse. Le rythme est avant tout graphique. Nous veillons à l 'équilibre des différents éléments". Par exemple, l'alternance des teintes chaudes et des teintes froides. Les couleurs d'Andreae , exceptionnellement soignées, ses changements de gammes chromatiques marquent de manière efficace la succession des séquences. Le dessinateur précise : "Les ambiances, je les transcris à l' aide de la couleur. Il y a un réel échange entre Wilfrid et moi. Il fait un découpage planche par planche, au quart de poil. Ensuite, il faut travailler case par case, éviter la surcharge d'informations, resserrer. J'ai une mise en couleur détaillée. J'alterne scènes spectaculaires et parties narratives en fonction de mon dessin." Il évoque Carlos Nine et son érotisme burlesque.
Lupano précise : "J'écris entièrement tous les dialogues, page par page. Il y a des va-et-vient avec le dessinateur. Le danger, c'est qu'il ne faut pas brider sa créativité. Il vaut mieux nous relancer à chaque nouveau tome, partir sur de nouvelles pistes. Que les dessins explorent certains aspects nouveaux de l'univers que nous venons d' inventer. Moi, j'ai juste besoin de quelques éléments ou du retour de certains personnages pour faire avancer mon histoire. Avec Jean-Baptiste, nous ne savions pas si les pages consacrées au baron Chagrin allaient fonctionner. Avec sa gamme grisée qui inclut des personnages en couleur. Nous nous demandions si le lecteur allait suivre. Au final, le passage fonctionne." C'est même l 'une des réussites de ce deuxième tome. La force du dessinateur étant aussi de donner vie à des intuitions d'auteur en les sortant de l'ornière des clichés. Jean-Baptiste Andreae réussit le pari de manière à la fois légère et percutante visuellement. Un baron volant, à la Miyazaki, mais en noir et banc, vampirisant la couleur pour en extraire un sang translucide et résineux. La partie n'était pas gagnée.
Un dessin qui penche parfois du côté du steam-punk rétro avec ses fulgurances en matière de breloquerie spatio-temporelle. Ses bimbeloteries, ses mécaniques de précision plus ou moins aléatoires, dignes d'un cabinet de curiosité : crônes, belle-lurettes, insectes chronoptères et taons funestes font partie du catalogue. Dans le deuxième volume, les multivers de la série prennent de la consistance. La femme-sable avec la banque du temps ou le château du baron Chagrin forment des entités pleines d'"obsolescence" - pour reprendre un titre de Günther Anders. Ces passages rappellent parfoisLes Cités obscuresde Schuiten et Peeters. L'un de auteurs cité par Lupano étant d'ailleurs Jacques Abeille, de la même région que lui, dont les oeuvres ont été illustrées par Schuiten. Lupano est un habitué des jeux de rôle .Il faisait un excellent maître de jeu : "ils favorisent l'imagination, moi, je proposais les histoires, j'imagine des situations. Mais après il faut rythmer, structurer. Je mets un mois pour écrire un scénario." Il en faut ensuite au minimum dix pour le dessinateur. En attendant la suite d'Azimut, l'exposition des dessins et croquis d'Andreae à la galerie Bonaparte permettra dès la fin mars de prolonger l'aventure. Si, dans le tandem Lupano/ Andreae l'auteur peut travailler simultanément sur plusieurs albums, le dessinateur, en revanche, avance sur un projet unique.
22:51 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
02 avril 2014
concours "un mot ou l'autre"
alors pour ce nouveau concours, je vous propose de changer certains mots du texte écrit en dessous par d'autres (que vous écrirez alors en gras pour qu'on puisse les distinguer) afin de donner un sens tout à fait différent à la phrase.
vous laissez la structure des phrases, vous changez juste un mot ou un autre de la phrase par un différent.
est-ce clair ?
donc, voilà l'extrait de "La nostalgie de l'ange", livre que j'ai adoré d'Alice Sebolt qui a donné lieu à un film d'ailleurs.
"Il m'avait souvent sermonnée sur les photos que j'appelais "artistiques" et lui "téméraires". Le meilleur portrait de lui était celui que j'avais pris sous un angle tel que son visage remplissait la cliché- Quand on le tenait en l'air, on aurait dit un losange."
à vous de jouer.
22:48 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
01 avril 2014
élections : vos résultats
comme Jean a eu son moment de gloire, je donne la première place à Calou-an14, qui a eu l'heur de nous projeter vers un demain un brin inquiétant.
Mai 2064. Un dimanche. Bientôt cent ans au compteur, mes dernières élections. Retour à Rennes ma ville natale, dernier bastion de la résistance en apparence. Depuis 20 ans la France a noirci son histoire, le Front National rebaptisé la Force Nationale dans les années 40 a conquis le pouvoir, aidé en cela par un abstentionnisme record. Hier un Contrôleur des Voix Electorales m'a rendu visite pour m'expliquer le nouveau procédé de vote par empreinte rétinienne. J'ai prétexté que cette méthode était peu fiable pour garder secret notre choix, j'ai parlé de fichiers, de fichage, d'être fiché, fichtre...Il a souri. "Il vous reste la possibilité de voter à l'ancienne, en déposant votre bulletin dans l'urne à la mairie". Je préfère. Faveur accordée aux anciens nés avant 1990. Il m'a remis une carte d'électeur qu'il a tamponnée sous mes yeux, genre truc officiel. Je dois me munir d'une pièce d'identité. Très important, même si on ne me l'a jamais réclamée.
Nous sommes des dizaines au rendez-vous de la grande messe dominicale de l'élection dite présidentielle. Des dizaines de vieilles et de vieux sur tapis roulant rouge avec ou sans déambulateur, courbés, tordus, croulants sous le poids des ans, se donnant parfois la main, aussi belles et beaux qu'un rang d'oliviers secs et noueux aux lignes zigzagantes d'une sierra andalouse.
Nous sommes encadrés par des AI, Aimables Intervenants, tous habillés à l'identique, la mode étant revenue à l'imper. Mon voisin de droite semble nerveux, répète cette phrase troublante "le troupeau qu'on mène à l'abattoir". Les AI sourient. Bleu du ciel, douceur du soleil. Je ne détecte là aucun piège. Je rassure mon voisin. Nous allons voter, remplir notre devoir de citoyens, peut-être changer le cours des choses, à notre âge c'est une chance de pouvoir encore y participer..."Et les bus, ils sont là pour nous raccompagner ?". Quels bus ? Un vague coup de tête, une canne qui se lève vers la gauche. Une rue adjacente. Plus de tapis rouge. Trois bus en file indienne, des cordons d'AI enchapeautés escortent nos camarades votants fatigués, résignés, les aident à grimper, à prendre place...destination une maison de retraite, un centre gérontopolis, une salle des fêtes, un ailleurs pour collation...Mon imagination s'affole...Paranoïa...Trop plein de mémoire...Je quitte les rangs prétextant un besoin urgent.
Mai 2064. Un dimanche. Mes dernières élections. Je vais user de ma rétine.
Et demain je rejoindrai mon île pacifique pour y fêter mes 100 ans...
Écrit par : calouan14
et la 2e place, à Jean (et G-Rare par la même occasion, qui n'a pas écrit son propre texte mais c'est glissé, malin, dans celui de Jean...)
10 mai 1981, quelques minutes avant 20 heures, le visage fermé d’Elkabach nous indiquait clairement que son chouchou avait perdu, son Giscard - pour vous situer le personnage, le genre NKM, vous savez bouche en cul de poule, qui considère que la gauche au pouvoir n’est pas légitime et ne peut en aucun cas l’être. 20 heures, le visage de Mitterand qui apparait. OUF !!! Ma mère pleurant de joie « Toi, c’est la première fois que tu votes et tu gagnes, c’est incroyable ». Elle qui votait depuis près de quarante ans, sans succès, pour des clopinettes.
J’allais avoir vingt ans, avec un simple bulletin de vote, on avait chassé Giscard. « Au revoir », c’est ça barre-toi, connard. La vie s’offrait à nous. On était tellement de gauche …
Etudes obligent, je rentrais sur Lille en toute fin de soirée débarquant sur la place de la gare, noire de monde. Une foule heureuse, délirante se baignant dans les fontaines, jeunes, vieux, tous ensemble, l’été s’annonçait magnifique (il le fut !). On allait voir ce qu’on allait voir, la vie allait changer, c’était sûr.
Avec mes sacs pour la semaine et une rose qu’une charmant jeune femme m’avait offerte, je devais remonter toute la longue rue Nationale et regagner ma piole. J’ai mis deux heures pour faire ces cinq cents mètres voulant profiter de chaque instant, de chaque embrassade, de chaque ronde endiablée à chaque carrefour, de ces moments uniques, historiques. Je suis allé en cours sur le coup de 11 heures du mat’ (au lieu de 8 heures) débarquant dans la classe avec ma rose. Le prof faisait la gueule, encore plus que d’habitude . Dur d’être de droite quand on est prof. « Alors Riquart, encore entrain de faire de la politique, s’agirait maintenant de se mettre au travail. Monsieur se permet d’être en retard, ça commence bien, quelle excuse vous allez encore nous inventer ? »
« Monsieur le Professeur d’abord bonjour, je vous prie de bien vouloir excuser ce retard totalement indépendant de ma volonté. L’explication en est simple, je suis venu ce matin en voiture mais vu le nombre de chars russes qu’il y avait sur l’autoroute, j’ai mis 4 heures pour regagner Lille ». Rires étouffés dans l’assistance, mon petit moment de gloire à moi. L’après midi même, j’étais convoqué chez le directeur de l’école.
Écrit par : jean
pour les autres.... je ne vous dis pas merci !!
16:28 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
31 mars 2014
la promesse de Romain
de lui, je suis fan... je ne sais même pas vous expliquer combien ça me tient, mais je suis fan...
alors, voilà, je ne pouvais pas ne pas vous en parler :
" À l’occasion du centenaire de la naissance de Romain Gary (1914-1980), Radio France et l’Ina rééditent ces deux CD d’entretiens, et inaugurent la nouvelle ligne graphique de la collection «Les Grandes Heures».
On peut penser connaître Romain Gary. On croit connaître la légende complexe et contradictoire qu’il a sciemment contribué à rendre plus nébuleuse et riche, entretenant à satiété le malentendu sur sa personne et ses œuvres. Il faut ajouter les confidences, magnifiques, émouvantes. Écoutez cette voix chaude et grave qui change soudain de registre pour avouer : la chose qui compte dans la vie, ce n’est pas en réalité ce qu’on est ou ce qu’on fait, mais si on est heureux ou non. « L’un des intérêts de cette passionnante série d’entretiens avec André Bourin est de nous faire entendre Romain Gary en acte, en plein numéro, réalisant pour nos oreilles l’une des versions de ses vies. En entrant dans cet univers de trompe l’œil, de dédoublements multiples […] il me semble qu’un mot traverse l’ensemble, un mot majeur et séminal, qui engendre l’œuvre et transforme ses vies : le nomadisme. Et puisque c’est le propre de Romain Gary de tout multiplier, déclinons ». (Olivier Renault) Cette édition restitue la totalité des dix entretiens radiophoniques originaux diffusés sur France Culture du 10 juin au 1er juillet 1969. Á paraître en juin 2014 : Maurice Genevoix (entretiens). Riche de quarante titres, la collection «Les Grandes Heures» Radio France/Ina dévoile l’univers intime des écrivains du XXe siècle au travers d’enregistrements souvent inédits qui restituent le souffle de la création littéraire. Magie des voix, plaisir du son, bonheur du récit, c’est toute l’alchimie de la radio restituée au sein de cette collection discographique. France Inter consacrera une journée spéciale autour de Romain Gary au Théâtre de l’Odéon. Diffusion dans l’émission Cosmopolitaine de Paula Jacques, le dimanche 25 mai 2014 à 14h." |
22:40 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
29 mars 2014
L'épicerie de l'orange
c'est aujourd'hui alors si vous passez par Aix...
15:53 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)