23 septembre 2014
love-story II
sa mère l'avait avertie, les yeux gonflés de larmes, elle qui venait de perdre son mari, l'homme de sa vie, le seul, l'unique : ne lui fait pas de mal, une femme on doit en prendre soin.
mais Olivier n'avait pas tenu longtemps.
il avait fini par tout dire à Catherine qui s'était effondrée, l'interrogeant bruyamment entre deux sanglots : qu'allait-elle devenir, elle, sans lui ?
si c'était de l'argent qu'elle voulait, il lui en donnerait, mais enfin quoi, ils n'avaient pas eu d'enfants ensemble, preuve évidente du désert qui avait été celui de leur vie partagée, et elle venait d'une excellente famille, avait un bon job, n'était nullement en difficulté financière.
- je te parle de ma solitude, ma détresse, la fin de notre amour ! avait-elle hurlé, pas de fric ! tu ne te rends pas compte qu'un mariage n'est pas juste une histoire de compte en banque commun ?
non, il ne s'en rendait pas compte en effet, lui qui rêvait déjà de sa liberté pour épouser Anne, même si tout cela était déraisonnable.
Olivier était, au collège, le prof de sport des jumelles d'Anne et de Marc, la troisième fillette allait faire son entrée dans l'antre collégienne dans une année.
oui, Anne avait trois filles, trois adorables princesses qu'Olivier adorait déjà.
là encore, sa famille l'avait mis en garde : pas question de prendre la place d'un père qui était très présent, très attentionné envers ses gamines.
Olivier ne le voulait pas, mais il ne pouvait s'empêcher d'imaginer cette nouvelle vie de famille lui qui n'avait vécu que le duo, silencieux et aride avec Catherine.
Anne avait parlé à Marc, ils étaient désormais libres de s'aimer vraiment, de s'aimer physiquement, de s'aimer passionnément.
et justement, ce soir, Olivier avait rendez-vous avec la directrice de l'école qui faisait face au collège, celle qu'il avait rencontrée lors de réunions professionnelles, et aussi parce qu'il était le prof de ses filles : Anne.
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21 septembre 2014
love-story I
il lui a dit "je t'aime" la première fois où elle est restée lovée contre lui plus longtemps que d'ordinaire, alors que leurs lèvres s'étaient enroulées tant et tant, alors que leurs mains avaient exploré chaque parcelle de leur corps, alors qu'ils avaient résisté à se donner l'un à l'autre mais à quel prix.
elle avait levé les yeux, éperdue d'amour et de reconnaissance de cette déclaration passionnée.
elle était prête à assumer, à le dire à son mari, à en finir avec un mariage en naufrage, elle avait bu ce "je t'aime" avec une ivresse non feinte et en était repartie grisée d'une force jusqu'alors insoupçonnée.
il n'était pas question qu'elle reste une minute de plus avec Marc. celui qu'elle aimait c'était Olivier et maintenant qu'elle était certaine de la réciprocité des sentiments, elle n'avait pas l'intention de faire semblant, de tenir plus longtemps.
elle allait quitter Marc, immédiatement.
Olivier, quant à lui, réalisait qu'il venait de d'impulser avec cet aveu amoureux, un nouveau tournant à cet "adultère", pas consommé physiquement mais bien enraciné émotionnellement. il n'aimait plus Catherine, il se demandait même s'il l'avait déjà aimée, tant la magie de ce qu'il vivait avec Anne le faisait voler dans des hauteurs encore inconnues.
il aimait, enfin, et il ne comptait pas s'en priver.
mais Catherine était fragile, il se devait de la ménager. il imaginait déjà la scène, les menaces de suicide, le chantage exposé, les cris, les insultes peut-être même.
il imaginait et le redoutait tout autant, il détestait les conflits...
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18 septembre 2014
c'est plus chez moi
une chanson presque de circonstance (!!) que j'ai écrite pour Léa, jeune chanson pétillante et qui vient de remporter le concours de l'émission "c'est ma chance" aujourd'hui à 19h30 sur France Bleu National : C'est plus chez moi
"C'est ma chance" c'est quoi ? une découverte d'e jeune stalents locaux qui sont gagnatns si on vote pour eux.
alors bravo à Léa, et bravo à ma chanson !
rendez-vous demain pour la finale. (même heure !).. alors votez !!!
c'est le début de la gloire !!
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12 septembre 2014
penchée
penchée, bancale, tombée sur le côté, retenue on ne sait comment grâce à quoi ou à qui, retenue parce qu'il le faut, parce qu'équilibrée ça ressemble à vivante, parce qu'en équilibre, aussi mensonger soit-il, on peut avancer
alors, penchée d'un côté et puis de l'autre, rééquilibrée et puis bancale, à nouveau, encore, parce que penchée c'est comme une vérité, comme un destin, une façon d'être qu'on n'a pas choisie.
penchée, bancale, presque tombée, mais quand même dans le lointain, là bas, l'arrivée.
photo de Mercuro B Cotto
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06 août 2014
dernier train
il est des voyages qu'il faut entreprendre, des trains dans lesquels il faut savoir monter, seule, pour mieux tirer une révérence à ce qui a été, sans craindre que tout s'efface brutalement, sans avoir peur du vide du lendemain, des ailes qui vont s'ouvrir et du nouvel air que l'on va respirer.
il est des trains à ne pas manquer, des voyages à réaliser. sans regrets. aucun.
même s'il n'y a personne sur le quai pour nous dire au revoir.
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27 juillet 2014
Verstaile
j'ai écrit des chansons pour une jeune artiste qui les chante régulièrement en spectacles et pour l'une d'entre elles, fait pleurer ses proches lorsqu'elle la met en musique...
un album reprendra son répertoire avec trois des ces chansons.
je suis bigrement fière, vraiment..
et j'espère pouvoir retravailler avec elle, à l'avenir...
elle s'appelle Léa Crevon et son album s'intitule : "Versatile"
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28 juin 2014
trois petits tours et puis... s'en vont...
elle aperçoit sa dégaine de loin, elle ne pensait pas à lui, mais forcément il est là. forcément.
cette dégaine de cowboy qui lui plaisait, elle la fuit.
elle le fuit.
elle évite d'aller aux mêmes endroits que lui, se concentre sur ceux avec qui elle parle quand elle le sait tout près, sourit presque trop, pétille et s'éloigne, pour l'éviter.
elle ne sait plus pourquoi il la débecte tant, ce n'est pas une affaire personnelle, et pourtant si.
politique aussi.
la malhonnêteté, l'hypocrisie, cette course vers le pouvoir. elle trouvait son assurance charmante, là elle le trouve pitoyable. n'exister que par cette image qu'on renvoit publiquement, n'exister que pour être au pouvoir, n'en avoir jamais assez, plaire, séduire, parvenir au sommet.
elle ne trouve plus cela charmant, son assurance a quelque chose du manque du mal être du cul-de-jatte qui cherche un équilibre dans une béquille extérieure.
pathétique.
elle le sait, il la regarde, elle sent son regard lourd sur elle, même si elle se concentre sur ses interlocuteurs, c'est trop pesant, ça la gène, elle salue s'en va, espérant partir à temps, avant qu'il ne s'approche, elle tourne le dos, fais vite quelques pas se noie dans la foule mais il est là.
il l'a rattrapée.
là, en face d'elle.
"salut, madame l'écrivaine".
il a les yeux fatigués, un brin tristes.
elle le trouve vieilli, las, plus aussi cowboy.
il dit qu'il suit son parcours, qu'elle l'étonne, que vraiment ça marche bien pour elle... il n'a plus l'attitude du playboy en chasse. elle sent même qu'il tremble un peu. comme chaque fois qu'ils se retrouvent face à face.
il propose des choses professionnelles. elle refuse.
il dit : je suis sérieux.
et puis : appelle-moi lundi.
elle hoche la tête. sait qu'elle ne le fera pas.
juste avant qu'il ne reparte, elle dit : et toi ? ça va ?
il se retourne, sourire fatigué : ben, tu vois...
elle ne porte pas de robe sexy, ni de talons, elle est là seule ou presque parmi le foule, anodine, recroquevillée au-dedans, insensible à ces autres qui l'entourent, avec une seule envie : partir vivre ailleurs, s'éloigner de tous ces gens qu'elle connaît depuis trop longtemps, une seule envie : le silence et la solitude. l'inconnu.
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10 juin 2014
prêt, feu, sautez !
c'était à Aubervilliers.
un samedi soir.
ils étaient deux.
deux frères.
douze et dix ans. deux frères.
ils sont passés devant le local à poussette. les poussettes de bébés, c'est vraiment trop nazes, ça encombre et puis franchement c'est moche, c'est nul, ça sert à rien. c'est naze.
ça les faisait rire de craquer une allumette pour brûler le plastique du siège de la poussette.
comme ça pour rien.
rien que pour imaginer la tête de la femme le lendemain en voyant la poussette cramée.
ça les faisait rire de faire des conneries juste comme ça, pour montrer qu'ils n'étaient pas sages, pas obéissants, qu'ils ne craignaient rien. ni les adultes, ni la police.
ils ont craqué l'allumette et ont brulé le plastique du siège.
mais le feu s'est emballé.
et là-haut à l'étage, prise de panique une femme a sauté pour ne pas cramer dans les flammes, pour ne pas sentir l'embryon qu'elle porte en elle se ratatinée comme une entrecôte au barbecue.
parce qu'elle a eu peur.
parce qu'elle ne savait pas ce qu'elle faisait.
parce que le feu ça terrorise.
elle a sauté.
emportant son embryon qui grossissait en elle, avec elle.
elle a sauté.
et en est morte.
elle. et le futur bébé.
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31 mai 2014
le roi déchu
Jean-François pensait tout savoir. dans la cour de récréation, il organisait les jeux, en fixait les règles, régnait en maître sur les autres écoliers et il était difficile de le remettre en cause.
il avait une petite cour d'indécrottables autour de lui, à qui il offrait volontiers un magnifique calot (la plus belle pièce du jeu de billes), un chewing-gum (totalement interdit en classe mais c'était justement ça qui était bon) ou une carte rare qui manquait au jeu d'un de ses sbires.
toujours correct avec les maîtresses, il avait réussi à convaincre l'institution qu'il était un élève modèle.
intelligent, social et bien élevé. que demander de plus ?
le jour où Bertrand tomba de la cage de foot où il s'était pendu par un bras pour faire son malin et d'où il avait glissé, un peu moins malin que prévu, les élèves étaient allés chercher Jean-François, leur chef. mais celui-ci ne bougea pas, prétextant qu'il n'avait rien vu, ne savait pas ce qu'il s'était passé et qu'il était occupé à une belle partie de cartes avec Philippe, qui perdait à plate couture.
c'est André qui vint donner un coup de main et aider à porter Bertrand pour signaler le problème à l'enseignante.
André qui restait toujours dans son coin, dont on disait qu'il était trop plouc, qui n'avait pourtant jamais manqué de respect à personne.
Jean-François eut beau sortir par la suite chewing-gum, cartes, billes et j'en passe, ils furent nombreux à ne plus le considérer comme un valeureux chef. et à comprendre qu'il ne savait pas tout et qu'il était loin d'être irréprochable. qu'on n'achetait pas le respect et l'amitié.
le règne de Jean-François fut terminé.
ouf !
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26 mai 2014
Jean-Marie et les gâteaux
Jean-Marie n'était pas gourmand. et encore moins un bec sucré.
il avait toujours déclaré que les gâteaux le faisaient vomir, que donc ils étaient mauvais pour la santé et il jurait à qui voulait l'entendre qu'il fallait bannir les pâtisseries de la vie.
les gâteaux, à la crème, aux fruits, au chocolat, vanille ou citron, les gâteaux secs, les tartes, les bavarois, les charlotte, les baba... tous vous entendez, tous, il fallait les oublier, les renier, les éradiquer d'une vie saine.
certains écoutaient, l'oeil pétillant à l'évocation de ces douceurs, hochant la tête en faisant semblant d'être d'accord et partaient s'empiffrer de leur gourmandise préférée, aussitôt qu'ils avaient tourné au coin de la rue.
d'autres le fustigeaient, prétendant que les gâteaux leur rendaient la vie plus belle, plus supportable, tellement délicieuse et onctueuse.
d'autres encore s'interrogeaient : était-ce donc vrai ce que disait ce Jean-Marie avec son regard louche et sa grosse bedaine ? ils seraient avertis quand même si la pâtisserie était mauvaise pour la santé. ils n'étaient pas si cons, pas si benets, on ne leur racontait pas d'histoire comme ça, dis donc. en plus, ils y croyaient aux bienfaits du sucre. alors quoi ? suivre la campagne anti-gâteaux de Jean-Marie ou garder ses propres convictions ?
quelle ne fut pas la surprise de tous ceux-là, lorsqu'ils apprirent, ainsi que le monde entier, que Jean-Marie avait été nommé chef pâtissier du plus grand restaurant d'Europe.
incroyable, n'est-ce pas ?
qu'allait-il se passer ?
Jean-Marie allait-il brûler tous les livres de cuisine contenant des recettes de gâteaux ? allait-il interdire chocolat, vanille et crème pralinée ? et les récoltes de betteraves à sucre ? Jean-Marie allait-il faire de cette fabuleuse carte des desserts de ce restaurant une misérable cartelette amaigrie ?
allez savoir...
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22 avril 2014
15 ans encore !
elle a quinze ans, elle ne sait plus vraiment quel âge elle a mais elle a envie de sauter danser courir de mettre ses baskets en toile et d'être cool, juste cool.
elle rit elle chante elle s'amuse d'un rien mais elle sait que c'est dangereux que bientôt la vie va la rattraper les rattraper qu'il faudra faire des choix et prendre des décisions et ça ça lui fait peur.
elle a peur tout le temps elle s'inquiète se demande si elle fait bien si elle n'aurait pas dû. mais là elle n'a pas envie pour le moment de réfléchir d'avoir peur ou de s'inquiéter elle a quinze ans et ça la rend légère et joyeuse et ça c'est vraiment une belle chose.
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15 avril 2014
Maxime
il a dormi dehors, il a fait la fête toute la nuit, comment on appelle ça déjà ? une rave-party ! voilà, il a été à une rave-aparty parce que chez lui, son père rentre du boulot fatigué, mange et dort, parce que chez lui sa mère est une ombre, depuis qu'il a cinq ans, il ne l'a plus revue, il ne se rappelle même plus à quoi elle ressemble, peut-être que s'il faisait un effort il se souviendrait mais il n'a pas envie en réalité, tout cela lui fait bien plus de mal que de bien et puis, ce n'est pas avec ça qu'elle reviendra, elle les a laissés tomber lui, ses deux frangins et le paternel il y a bien longtemps, quoi ? une dizaine d'années, oh oui au moins dix ans et elle n'a même pas donné de raison, de toute façon, il s'en fout totalement de ses raisons à elle, ce qui l'emmerde plus ce sont les raisons qui ont poussé ces connards à lui piquer son sac à dos, parce que là, il a beau chercher partout il ne retrouve plus son sac et il se demande comment il va faire pour ses papiers, ah puais, merde, sa carte d'identité, elle étaie dedans, et il n'a pas de tunes pour en refaire une et s'il demande au paternel il va encore se prendre une gueulante avec menace de finir en foyer, parce que franchement il en a marre le père de se coltiner des boulets pareils, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, déjà le grand a quitté la maison et vit dans la rue, comme un clochard avec son clébard et son look de punk troué de partout avec ces épingles, même pas hygiénique son truc, et ses fringues sales et déchirées, alors s'il s'y met aussi le Maxime, là, il baisse les bras, il va le foutre en foyer et ce sera réglé, il n'y a plus qu'à espérer que le petit dernier essaie de s'en sortir lui, un petit sursaut d'intelligence et de dignité, merde alors, parce qu'il n'a pas choisi, lui, le père de se retrouver seul avec les marmots, en plus c'est elle qui en a voulu trois, elle insistait, elle disait qu'ils formeraient une belle famille et lui comme un con, il l'a crue et tout ça pour quoi ? pour se retrouver avec ces trois gosses sur les bras, à bosser comme un dingue à la menuiserie et personne pour l'aider, même les services sociaux ont baissé les bras, les éducateurs n'arrivent rien à mettre en place avec eux et lui, il ne peut pas plus, faut arrêter de prendre les parents pour des héros, à la fin, n'empêche que le gosse, là, il s'est fait tirer son sac, il a dormi dehors et ça fait quinze jours qu'il n'est pas rentré chez lui, que personne ne sait comment le joindre, il avait perdu son portable, il vit on ne sait comment, il prend des substances pourries s'il fait, on en sait rien vu qu'on n'a plus de ses nouvelles, il ne va même plus en cours, pourtant la coordonatrice qui le suit est prête à l'accompagner pour mettre en place un apprentissage qui lui convienne pour qu'il s'en sorte qu'il ne finisse pas comme le grand comme un clochard avec son clébard et son look de punk.
Maxime n'a que quinze ans et quand il récupère enfin ses affaires jetées dans un sac plastique dégueulasse, il a les larmes aux yeux. les salauds qui lui ont tiré son sac à dos n'ont pas pris sa carte d'identité, ni sa carte de bus. il reste encore une trace de lui sur cette terre..
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11 mars 2014
la nouvelle...
voilà la nouvelle intitulée "douleurs et tremblements" telle que je l'avais écrite à l'époque et qu'on retrouve dans le fameux recueil :
Je me réveille en sursaut. Mon cœur bat à tout rompre. Décidément, ça devient une habitude. Cette peur du noir.
Je voudrais me retourner. Dormir sur le ventre. J’adore dormir sur le ventre. Jambes écartées, à demi repliées.
J’appelle « Pete, tu es là ? » J’ai l’impression d’entendre un vague murmure : « Oui, ma Diane, je suis là. »
Ca fait trente ans que Pete et moi dormons ensemble. Je ne sais plus dormir sans lui. Sa peau. Son odeur. Lui.
Quelle heure peut-il bien être ? Je n’ai pas moyen de le savoir.
Allez Diane, fais un effort, rendors-toi, tu n’as que ça à faire.
Je pense à Joy. Ma Joy. Ma fille. Notre fille. Ma force, mon courage.
Elle va bientôt avoir vingt-six et un bébé aussi. Joy est enceinte. Je vais être grand-mère. Je lui ai demandé : « C’est une fille ou un garçon ? » Elle ne sait pas. Joy ne veut pas savoir, elle dit qu’elle préfère la surprise. Mais moi, je sais, je sens que ce sera une fille. Ma petite-fille.
Je vais être grand-mère. Je l’emmènerai au parc et on se fera des orgies de glace. Chocolat-pistache. Parce qu’elle sera comme moi, elle adorera la pistache. Comme Joy. Il y a des choses qui se transmettent de génération en génération, comme l’amour de la pistache. Mélangée au chocolat glacé fondant.
Quand elle était petite, Joy avait des jolies boucles qui entouraient son visage poupin. Je replonge dans ces images d’un autre temps. Je sais bien que ce n’est pas possible de revenir en arrière mais ces souvenirs me font du bien.
Je ferme les yeux. D’autres clichés viennent se superposer.
Celles d’enfants blessés, malades, démunis.
J’ai vu tellement des enfants en souffrance. Je ne pouvais accepter que la chair de ma chair ait mal. C’est pourquoi, nous avons choisi de n’avoir qu’un enfant. Joy. Une enfant « facile » comme on dit, très peu malade, une vraie joie de vivre. Pete et moi en étions fous.
Ici, à Concepcion, je suis venue faire une nouvelle expérience.
Dans un hôpital au « bout du monde ».
Je vois défiler des prisonniers. Des jeunes. Des adultes aussi.
L’autre jour - c’était quand déjà ? Trois jours ? Quatre jours ? – un homme a débarqué à l’hôpital avec une blessure d’une profondeur d’au moins sept centimètres dans la zone hypogastrique de la paroi abdominale. Il n’était pas très vieux – comment s’appelait-il celui-là ? allez, Diane, fais fonctionner ta mémoire, il faut que tu retrouves son nom… Ra… Ramon, c’est ça ! Ouf ! Ma tête n’est pas trop engourdie encore ! – mais son état était bien grave. Une plaie à l’abdomen, une au bras. C’était un « comunero » qui faisait la grève de la faim.
Pas facile d’assister à tant de déserrence. Je revois ses yeux cernés, son corps amaigri et cette plaie si profonde. Les médecins de l’hôpital ont réussi à saturer les deux blessures, mais j’ai compris que j’ai fait un choix délicat en venant au Chili.
Et puis, les enfants bien sûr. Je dois avouer que j’ai mal encaissé ces quatre enfants – ils n’avaient même pas deux ans – qui n’ont pas survécu aux diarrhées et vomissements dont ils étaient sujets. Ils n’ont pas été soignés à temps. Issus de la communauté indigène sawhoyamaxa qui vit à Santa Lisa, ils n’ont eu droit à aucun soin médical. Devant l’ampleur du problème, la cour interaméricaine des droits de l’homme a décidé que ces communautés ne pouvaient vivre sur des terres ancestrales et que les autorités du Paraguay avaient l’obligation légale de leur fournir des services de base visant à assurer leur survie, notamment des soins médicaux, de la nourriture et une eau potable saine. Drôle de pays.
J’ai mal au pied gauche. Ce n’est pas vraiment que ça me gratte mais c’est une douleur sourde. Mon pied s’endort. J’essaie de ne pas y penser.
Je voudrais me rappeler pourquoi j’ai accepté cette mission.
« Pete, je ne te l’ai pas dit depuis longtemps, mais je t’aime. Ca fait si longtemps maintenant que nous vivons côte à côte et j’en oublie souvent les mots qui cajolent et rendent heureux… »
Je me souviens de l’annonce. Un hôpital à Concepcion cherchait un médecin avec une spécialité de pédiatre. Concepcion… J’ai pensé au Christ, immédiatement. Je me demande ce qu’il fait en ce moment le Christ. Il doit être en vacances. Février, c’est l’époque du ski, l’après Noël, le redoux qui s’annonce. Ici, il fait beau. Je me suis souvent sentie fâchée contre ce Christ qui laisse les gens dans une telle misère physique. Les enfants surtout. Des innocents.
Je ne dois pas m’énerver. Je dois positiver.
Mary, c’est joli comme prénom. Ma grand-mère s’appelait Mary. C’était une femme formidable. Si douce et si courageuse. Elle me faisait tellement rire. Joy pourrait donner ce prénom à sa fille.
Voilà. Penser à ce petit bébé qui va arriver. Je lui achèterai son premier vélo. Sa première paire de patins à rouettes. Sa première robe de princesse aussi pour le carnaval. Avec des paillettes. Et un diadème aussi. Une vraie princesse. On ira au cinéma ensemble voir les films de Disney. Rien qu’elle et moi.
C’est ma grand-mère qui m’a appris à faire du vélo quand j’allais en vacances chez elle à Cromer. On allait sur le port voir les arrivées des pêcheurs. Je roulais à côté d’elle qui marchait. Et me surveillait du coin de l’œil.
Il fallait voir les crabes qu’ils sortaient fièrement de leurs cageots. Grand-mère Mary savait si bien les cuisiner. Hum… J’ai faim. C’est vrai j’avais oublié que j’avais faim. Mais là, ça ne sert à rien de me faire mal avec ça. Régime forcé ma petite dame. Je vais avoir une de ces lignes si je m’en sors.
Si je m’en sors.
Non, non, ne pas pleurer.
Je vais me mettre au yoga. Depuis le temps que j’en ai envie... Ca me ferait du bien. Je pourrais apprendre à gérer mes stress mes angoisses mes peurs.
Pour un peu, je regrette de ne pas m’y être mise plus tôt.
Apprendre à contrôler sa respiration, ses pensées. J’en aurais tellement besoin actuellement. Ce noir me terrifie. J’ai toujours eu cette peur de ce que je ne vois pas. Quand j’étais enfant je pensais avec effroi que la pire chose qui aurait pu m’arriver c’était d’être aveugle. Ma mère laissait toujours une veilleuse allumée à côté de mon lit. Sans cela, je ne pouvais m’endormir. Finalement, quand on n’a pas le choix on s’y fait. Dans ma tête je m’imagine la petite lumière près de moi. Ca va me rassurer. Il le faut !
« Diane Lackey, acceptez-vous de prendre pour époux Pete Waldon ici présent ? » Oui. J’ai dit oui et si c ‘était à refaire aujourd’hui encore je dirais oui. Repenser à ce magnifique jour… Je sens que je déraille, je dois me concentrer sur des beaux souvenirs tels que celui-là, sinon c’est sûr je vais devenir folle. Complètement folle. Ca fait combien de temps que ça dure tout cela ? Je suis bien incapable de le dire.
« Pete Waldon voulez-vous prendre pour épouse Diane Lackey, ici présente, de l’aimer, de l’honorer jusqu’à la fin de vos jours ? » Tu as dit oui aussi. Emu. J’entendais ma mère qui reniflait derrière nous. C’est d’un classique les larmes d’une mère au mariage de sa fille. Mais n’empêche, ça m’a touchée. Maman, tu ne serais pas à ton aise si tu me voyais aujourd’hui. Je crois qu’encore une fois, on te verrait pleurer. Tu étais tellement sensible.
J’entends les applaudissements de nos amis quand nous nous sommes embrassés après ce serment éternel.
Oui, je les entends aussi nettement que si c’était aujourd’hui. Mais non… ce ne sont pas des applaudissements. J’entends des coups. Il y a du bruit au-dessus de moi. Je ne dois pas m’emballer. Je dois rester calme me contrôler.
Les coups s’intensifient. Je voudrais crier. Je pousse l’air dans mes poumons, le peu d’air qu’il reste et je me concentre. J’ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Envie de pleurer. Je ne dois pas laisser passer ma chance, ah non, sinon, tout est fini pour moi.
Comment faire pour alerter de ma présence ?
Le bruit se précise. Je prie : Seigneur tout puissant je ne vous ai jamais rien demandé mais là je mets toute ma foi dans cette prière, laissez-moi vivre, laissez-moi revoir Joy et Mary qui va arriver. Et peu importe, même si c’est un garçon, laissez-moi être la grand-mère de cet enfant !
Il y a beaucoup de grabuge au-dessus de moi, j’entends des voix maintenant. Je veux croire que c’est bon signe. J’essaie à nouveau de crier mais une fois encore aucun sort ne se fait entendre. Comment faire ? Ne pas paniquer. Réfléchir si je le peux encore.
Tant que le bruit est là, je dois garder espoir.
Ca se rapproche. Je sentirais presque un filet d’air si je ne m’imaginais pas sombrer dans la folie. Mais oui, je sens un peu d’air. Je tente de tourner un peu ma tête. Bloquée. Shit ! Les voix encore. Des voix d’hommes.
« Je suis là, je vous en prie, sortez-moi de là… Venez me sauver, ne me laissez pas… »
Maintenant je vois un peu de lumière. La pression sur ma poitrine se relâche. C’est un miracle ! Je distingue plus nettement les paroles échangées.
Ces hommes recherchent des corps. Ils n’ont pas l’air convaincus d’y arriver. « Mais si ! Je suis là, messieurs, n’abandonnez pas, je suis là ! » Et toujours ma voix qui ne dit rien.
Le trou de lumière s’agrandit. Il faut que je me fasse entendre avant qu’ils ne décident de cesser leur recherche. J’entends un homme qui dit : « On arrête tout ! Depuis quatre jours, il n’y a plus aucune chance de sauver quiconque ! Peu d’espoir de retrouver des survivants… »
Je sens mon coeur qui lâche prise au-dedans. Tout est perdu. Ils vont me laisser crever sous terre, ensevelie par ce tremblement de terre qui a fait s’écrouler l’hôpital de Concepcion. Je n’ai plus qu’à me laisser mourir. Tout est fini.
« Non, attends, je vois un pied, là… regarde, je ne rêve pas, c’est bien un pied… je distingue des orteils… »
« Je ne donne pas cher de ce corps s’il y a vraiment quelqu’un en dessous… On risque de trouver un cadavre… »
Et là, je mobilise toute l’énergie que j’ai en moi, toute la volonté dont je n’ai jamais su faire preuve et j’ordonne à mon pied de bouger. A mes orteils de faire un mouvement.
« Si ! Regarde, il a bougé ! Le pied a bougé, j’en suis sûr ! Dépêchons-nous, il y a quelqu’un vivant sous ces décombres ! »
Merci, mon Dieu !
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14 février 2014
Augustine
normalement, je ne le fais jamais, mais là, je ne peux résister.
Augustine se tricote dans l'ombre, sans savoir si un jour elle se retrouvera dans un livre mais elle me plait, cette intrépide.
et vous ? vous en pensez quoi ?
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10 février 2014
prose
voilà j'ai envoyé ma contribution au con cours "photo" de Robert Loï.
je ne peux pas récupérer la photo sur son site (elle est protégée) mais c'est une photo du mucem, magnifique nouveau musée marseillais..
ça fait à peu près ça, comme photo...
et voilà mon texte :
Je me souviens cette première fois.
Je t’ai vue.
Je ne sais plus bien pourquoi
Je me sentais perdu
L’âme en vrac, le cœur de guingois
Un peu mal foutu
Ce malaise qui laisse souvent sans voix
Et tout moment suspendu.
De l’autre côté de la fenêtre
Cette ombre dans l’immensité du ciel
Devant moi je dus l’admettre
Une évidence : mon essentiel.
J’en perdais mes sens et mes lettres
Je devins un bégaiement artériel
Tandis qu’en moi fondait ce bien-être
Une douce coulée de miel.
Je me souviens toujours de cette fois
Je t’ai reconnue
Une chaleur dans ce grand froid
J’aurais pu aller nu
Cette flèche, par l’ange tirée du carquois
Arrivée à sa cible, bien vu.
Rouge aux joues, battements en émoi
L’enveloppe corporelle disparue.
Il ne me reste de ce jour lointain
Qu’un souvenir aux couleurs fades
Un éclat qui s’est éteint
Une mécanique en marmelade
Tes boucles souples éclat châtain
Qui tombaient en cascade
S’enroulent encore ce n’est pas malin
Sur mon amour malade
Je me souviens enfin je crois
Je t’ai toujours sue
Parce qu’il n’y avait rien avant toi
Et depuis il n’y a plus
Je suis revenu tant de fois
Errer au coin de cette rue
Ce destin maudit sait se faire sournois
Aujourd’hui je t’ai perdue.
18:45 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (3)
07 février 2014
partitude
il y a ces voyages où tu m'emportes, ces mirages où je me frotte, ces ailleurs où je flotte comme si l'impossible devenait possible, il y a tous ces instants où la vie est différente, ces croyances qui deviennent miennes, ces pas-à-pas qui me donnent la sensation d'avancer...
seulement...
hic et nunc...
09:26 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (0)
19 janvier 2014
derrière la fenêtre
derrière la fenêtre les gouttes de pluie
et soudain une silhouette : lui
derrière la fenêtre si souvent l'absence
devient chaque jour une évidence
mais lorsque revient enfin le samedi
c'est un espoir qui refleurit
une lumière qui éclaire le carreau
et l'envie de le voir à nouveau
(c) Rebecca Dautremer
11:02 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
12 janvier 2014
red peppers
il est sur la table, il danse.
il tourne sur lui-même en écartant les bras, son corps souple et tonique, son tee-shirt près du corps qui fait ressortir ses bras musclés.
il se moque des regards sur lui, il est bien, il est venu pour faire la fête, il en a marre des gens tristes, des gens avec des problèmes, il voudrait que tout soit joyeux et léger et festif pour tout le monde. il tourne, il rit, il danse.
bien longtemps après quand il s'approche du bar, il la voit. il s'arrête.
il ne bouge pas, il la regarde : vous êtes la femme la plus lumineuse de cette soirée.
elle sourit. elle n'a que faire des beaux discours, elle est venue passer la soirée avec ses amis et écouter de la musique. elle l'avait remarqué sur la table tout-à-l'heure. et même si elle l'avait trouvé très charmant, ça n'avait pas été plus loin.
il continue, gêné : ce n'est pas mon genre d'aborder les femmes ainsi, je ne vous ai pas reluquée, pas regardé vos fesses ni votre dégaine mais votre sourire... c'est incroyable, vous avez un sourire qui respire le bonheur.
elle est amusée. quel clown, celui-là...
- je suis certain qu'on doit avoir le même âge et j'aime votre sourire. je trouve que les gens ne savent plus être heureux. je voulais juste faire la fête ce soir, je me sens si bien.
elle voit ses deux dents bien écartées sur le devant de sa bouche. elle pense à Vanessa Paradis. on appelle ça "les dents du bonheur". c'est dingue cette scission nette.
- je suis désolée, je m'en vais.
il n'en revient pas. juste au moment où il la rencontre, elle s'en va.
- non, restez !
-non.
très vite, ils échangent quelques mots, il essaie de la convaincre de rester, il parle de son boulot, sa fille, son goût pour le bonheur, il voudrait qu'elle le rappelle, elle ne le fera pas.
- je ne sais pas d'où ça vient, mais vous êtes la plus sublime de la soirée, je vous assure.
déjà elle est sortie.
il cogne ses poings sur le comptoir. quelle connerie la vie !
11:17 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (2)
20 décembre 2013
le mauvais étage...
elle était seule comme chaque jour, plantée devant sa télévision, télécommande à portée de mains, télévision et télécommande étaient devenues ses meilleures amies, une tisane tiédasse à côté du canapé sur la petite table en bois.
ça faisait quelque temps qu'elle n'avait plus fait de malaise. elle se sentait bien. plus de palpitations, plus de sol qui se dérobe sous ses pieds.
elle essayait de répondre aux questions que l'animateur posait aux candidats de son jeu préféré. et chaque bonne réponse lui décrochait un "ouais" joyeux. elle était encore vaillante la mamie, pour sûr.
il montait les escaliers quatre à quatre, suivi par trois collègues. "allez, les mecs, on se magne parce que la vieille madame Françoise, elle est hyper fragile et je ne voudrais pas la perdre." ils haletaient, ils accéléraient.
"madame Françoise, c'est Luc, vous m'ouvrez ?"
pas de réponse.
"putain, les gars, pourvu qu'on n'arrive pas trop tard !". et ils défoncèrent la porte.
il gisait sur le sol, inconscient, les yeux révulsés.
"euh, elle est vraiment bizarre ta madame Françoise, elle va vraiment super mal dis donc, on dirait un mec !!"
monsieur Simon n'avait pas réussi à aller jusqu'au meuble de la cuisine pour prendre son médicament et il vivait ses dernières minutes, allongé sur le carrelage écru, immaculé.
"appelle le Samu, vite, il est en train de crever, là, le pauvre homme !"
"mais c'est qui, lui ?"
le jeune pompier se dirigea vers la porte d'entrée et regarda sur l'étiquette de la sonnette : Simon Marquis. et se rendant dans le couloir, il s'aperçut qu'il s'était simplement trompé d'étage. dans leur course folle, ils avaient grimpé un étage de trop.
lorsque le Samu eut pris en charge le pauvre monsieur Simon, il redescendit à l'étage inférieur et sonna chez madame Françoise.
"oui, j'arrive !" répondit-elle toute contente d'avoir une visite. lorsqu'elle découvrit le jeune pompier qui venait régulièrement prendre soin d'elle lorsque son alarme se mettait en route, elle s'étonna.
"vous allez bien madame Françoise ?"
"bien oui, mon petit Luc. qu'est-ce qui se passe ? je vais super bien en ce moment, une vraie damoiselle !!"
le pompier sourit, soulagé. vraiment soulagé. il l'aimait bien sa petite vieille...
"c'est votre alarme, apparemment, elle s'est déclenchée pour rien !"
ben cette histoire est vraiment arrivée. hier. et je trouve que c'est une belle magie de Noël qui s'est déroulée là ! parce que cinq minutes plus tard, le vieil homme "tait mort !
23:09 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
08 décembre 2013
entretiens 5
- il faut que je te dise, c'est trop fou, il faut que tu saches...
- waow, ça a l'air important ce que tu as à me dire..
- un truc de dingue, je t'assure...
- alors, vas-y, je t'écoute...
- tu sais toi, en ce moment, combien j'ai changé... le régime, le sport, la nouvelle coupe de cheveux...
- oui, c'est indéniable, tu es vraiment resplendissante... une autre femme !
- oui, eh bien, justement... l'autre jour, j'étais allée faire des courses et j'entends quelqu'un m'appeler par mon prénom... je me retourne et je me retrouve nez à nez avec un type qui était avec moi à la fac. je le badais à l'époque, il était hyper canon, toutes les filles le badaient d'ailleurs.. on faisait les TP ensemble, il était vachement sympa mais je n'aurais jamais imaginé être autre chose pour lui qu'une coéquipière de TP...
- et ?... je sens venir le truc...
- déjà, je ne l'ai pas reconnu de suite, alors que lui, il n'a pas hésité une seconde..
- oui, ça c'est vrai que c'est assez étonnant, vingt ans après....
- et là, il m'avoue qu'il était super amoureux de moi, qu'il n'a jamais réussi à me sortir de sa tête, qu'il s'est marié mais qu'il appelait sa femme par mon prénom et qu'ils ont fini par divorcer, que sa mère en a ras-le-bol de l'entendre encore parler de moi...
- non ! tu te moques de moi ?
- non, je t'assure c'est ce qu'il m'a dit. qu'il fait des rêves dans lesquels il espère me retrouver...
- c'est juste incroyable non ?
- c'est d'autant plus incroyable qu'il est toujours aussi beau, à tomber par terre, qu'il est ambassadeur ou je-ne-sais-quoi, attaché parlementaire ou.. enfin un truc juste dingue... il m'a dit qu'il veut me revoir, qu'il veut m'épouser, qu'il...
- euh... tu lui as dit que tu étais mariée ?
- oui, je l'ai averti immédiatement. évidemment j'étais hyper flattée mais il faut revenir à la réalité : je suis mariée.
- bon, donc il ne te reverra plus ?
- ben... il m'a fait envoyer une bague avec un super diamant avec un petit mot où il me demande encore de l'épouser...
- tu plaisantes ?
- je t'assure ! mais j'ai refusé le paquet, j'ai demandé au porteur qu'il le renvoie à l'expéditeur...
- tu as eu bien fait...
- oui, je ne veux pas de cadeau, pas de promesse, pas de paillettes dans les yeux...
- mais quoi alors ? tu tires un trait sur lui ?
- il m'a proposé de manger avec lui la semaine prochaine... il viendra me chercher en limousine et il organisera tout...
- tu sais quoi ? on dirait le scénario d'un film ton histoire...
- je sais, je ne cesse de me répéter que c'est trop beau pour être vrai mais je te jure que c'est vrai. il m'envoie des fleurs presque tous les jours depuis...
- tu vas accepter le repas ?
- oui, et je te raconterai... tu en penses quoi ?
- je trouves ça fabuleux. en même temps, tu es fabuleux. vivre ce genre de moments magiques, je sais à quel point c'est "marquant" dans une vie... alors, tu serais bien sotte de refuser mais... je ne sais pas... si vite, si soudainement...
- oui, je me dis la même chose, mais je t'assure qu'il est juste... extraordinaire !
"Une amie qui vous veut du bien" Entretiens avec CL2 livre I
08:09 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (6)