16 août 2012
20 ans
oui, je sais cette chanson n'a pas 20 ans, ni même 40 mais je l'aime bien...
et je la trouve de circonstance...
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11 août 2012
Patricia
à toi...
Patricia n'a pas peur de partir
un nouveau jour l'attend
Elle le sent
Loin des patients impatients
patricia n'a plus l'temps
Peut-etre trouvera t'elle ailleurs
Ce qui manque à son coeur
Patricia s'en va...
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05 août 2012
Francine
- Allo ?
- Francine ?
- ...
- Franciiiiinnne ?
je sens un désarroi dans la voix à l'autre bout du téléphone.
- Non, madame, il n'y a pas de Francine ici.
- Oooohhh ! je cherche à joindre ma fille.
- je suis désolée madame, mais je ne suis pas votre fille et je ne peux rien pour vous.
- alors, voilà, c'est comme ça ? je suis tombée, j'ai besoin d'aide, je cherche à joindre ma fille.
- Votre fille c'est Francine ?
- Ouuuui, Francine. et j'ai du me tromper de numéro de téléphone, je ne vois plus très bien.
bon, je ne peux pas la laisser ainsi, même si je ne sais rien de cette dame...
je soupire.
- elle habite où votre fille ?
- ma fille, oui, Francine. je voudrais l'appeler.
- oui, mais elle habite où Francine ?
- Francine ? elle habite à Glapigny, c'est dans l'Isère... non, en Savoie je crois.
bon, moi et la géographie, ça fait deux. l'Isère je connais c'est le département de Grenoble, Autrans... j'y étais allée en classe verte quand j'étais enfant et puis bon, Grenoble, tout le monde connait.
- et son nom ? elle s'appelle comment Francine ?
- Francine, oui, c'est ma fille... ben elle s'appelle XXX.
- bon, écoutez, je vais chercher son numéro et puis je vous rappelle d'accord ?
- oui, elle habite Glapigny. dites-lui que j'attends de l'aide..
bon, voilà, dans quoi je me suis encore fourrée ? Glapigny ça n'existe pas. Gatigny si. Catigny. Matigny. Mais pas XXX dans ces villes qui ne sont pas en Savoie.
Je tape donc XXX en Savoie. rien non plus.
bon, je la rappelle.
ça sonne pendant 5 longues minutes. mais qu'est-ce qu'elle fout mamy ? elle ne m'a pas fait un malaise maintenant ?
elle finit par décrocher.
- allo ??
- écoutez, je vous rappelle, je n'ai pas trouvé votre fille, ni à Glapigny ni en Savoie rien.
- oohhh ! ben comment ça se fait ?
- elle est mariée votre fille ?
- ma fille ? Francine ? oui..
- il s'appelle comment son mari ?
- oui, elle est mariée, Francine.
bon, ça va être dur, je pense qu'elle a son esprit embrouillé, mamy.
- c'est pas grave, de toute façon, mon fils doit se douter que quelque chose ne va pas.. quand il a téléphoné, je n'ai pas répondu alors il va s'inquiéter..
euh.. comment elle sait que c'était son fils si elle n'a pas répondu ? là, je flippe. cette dame a besoin d'aide, je ne vais pas la lâcher comme ça. elle me donne son nom, me répète que Francine XXX habite à Glapigny, je démends : Glapigny ça n'exitse pas !
elle finit par me dire :
- faut essayer à Pertuis, Francine elle habite aussi à Pertuis. elle a une 2e maison, elle doit y être.
ah voilà ! voilà pourquoi elle s'est trompée de numéro, mamay, c'est mon coin Pertuis.. les premiers numéros doivent être les mêmes.
pas le courage d'essayer de refaire mon numéro en changeant le dernier chiffre pour tomber sur sa Francine, sa fille.
elle me rassure :
- ça va aller, mon fils va venir. je voulais avoir Francine mais mon fils va venir. il doit etre prévenu.
- bon, ben, rappelez-moi si personne ne vient. on verra ce qu'on peut faire.
- oui oui. merci. Francine elle habite à Pertuis. c'est ma fille.
ok.
j'ai gardé son nom à cette dame et les infos sur sa fille, bien en évidence sur mon bureau. j'hésite encore à lui téléphoner, 3 jours après.
mais bon...
il y a Francine, sa fille.
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30 juillet 2012
amour-eux
- comment on sait qu'on est amoureux, il m'a demandé ça, tu te rends compte ? tu aurais répondu quoi toi ?
- je ne sais pas s'il y a des signes précis, non ? juste qu'on ne peut plus respirer sans l'autre, on a cette torsion au milieu du ventre qui nous brûle...
- c'est ce que je lui ai dit : rien qu'à le voir, on sait qu'il est amoureux. il est malade dès qu'il la croise. il devient bizarre, je te jure... mais toi, comment tu tiens maintenant ?
- ça fait preque 3 ans que je suis en apnée, mais j'ai ma bouteille d'oxygène greffée au-dedans, et c'est lui. et toi ? tu es toujours amoureuse ?
- je n'en sais rien, c'était peut-être juste une histoire d'amitié et on s'est trompés ?
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26 juillet 2012
Lyon ou panthère ?
j'aurais pu voir ça, et ça, et ça...
mais je n'ai fait que bosser pendant 3 jours...
des tissus, des fils, des gabarits, des patch and rugg...
à l'envers, à l'endroit, assembler, doubler, retourner, surpiquer, faufiler...
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22 juillet 2012
20 ou 40...
avoir 20 ans, en avoir 40.
boire du champagne, pieds nus dans un camion en roulant vers un but imprécis.
ou ranger, nettoyer, frotter, aller au boulot, payer ses factures.
boire un café, avoir mal aux pieds, manger des dragées, couper du parmesan, enlever sa robe.
avoir 20 ans. en avoir le double.
quelle importance ?
photo de Life Is aRT
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04 juillet 2012
corrections
j'ai reçu ce matin ces deux ouvrages que j'ai corrigés pour les éditions Physalis et qui vont vivre une belle vie, je pense.
comme j'ai aimé travailler sur ces ouvarges, je vous les glisse ici...
et vous invite à les lire.... si vous avez le coeur bien acroché !!
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bouteille à la mer
ça fait plusieurs jours qu'elle est plantée devant l'étendue aqueuse, regardant le miroitement du soleil sur la surface, écoutant le doux clapotis des vagues qui s'endorment parfois, se réveillent aussi.
elle regarde l'horizon et serre dans sa main la bouteille dans laquelle ce soir elle s'est décidée à glisser un message.
elle retient son souffle, voudrait un signe, espère un signe, quelque chose pour la dissuader ou l'encourager. un signe. mais rien le silence. juste son ventre qui se tord au-dedans et envoie de douces vibrations dans son corps.
elle regarde l'horizon et se décide : elle lance sa bouteille loin, très loin. puis elle s'asseoit sur le sable humide, épuisée.
soudain un étrange bonheur entre en elle. peu importe si la bouteille arrive à bon port, peu importe si elle reviendra s'échouer sur cette plage, elle est partie.
et l'attente est la plus douce des récompenses qu'elle pouvait espérer. elle était en manque d'attendre.
elle est conditionnée à ça : attendre. elle n'a toujours faire que ça. depuis que le patriache a déserté le foyer, elle n'était qu'un "bébé".
elle est conditionnée à ça. et elle n'attendait plus. ne pouvait plus attendre.
aujourd'hui elle se remet dans cet état, elle en savoure les incidences en elle. elle revit. elle attend.
peinture de Jessie Wilcox-Smith
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03 juillet 2012
plouf !
entre l'impatience et l'orgueil, elle sent l'aller et retour des vagues, le lent ressac des idées en elle.
plongera-t-elle au risque de nager longuement avant de toucher Terre ou restera-t-elle sur la plage, pieds dans le sable, attendant que l'eau arrive jusqu'à elle ?
doit-elle oser et sentir le trouble de l'attente de l'inquiétude et de la peur l'envahir ? voir l'autre bout si loin si loin et connaître l'incertitude d'y arriver un jour ?
ou doit-elle rester droite et insensible, fière et inabordable, sèche et protégée ? dépendre de quelqu'un qui apportera une barque pour qu'elle traverse ?
elle respire bien fort. oscille sur un pied, l'autre.
et puis... plouf !
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18 juin 2012
le prix de l'amour
Lou se demande chaque jour comment va se dérouler la journée. est-ce qu'il sera de bonne humeur, ou va-t-il bougeonner toute la journée ? va-t-elle le toruver pénible, fatiguant avec sa tête à rallonge et ses pieds qui trainent pour ne rien faire ? quand est-ce qu'ils vont reparir en voyage ensemble, aller au ciné, au théatre, au restau ? quand est-ce qu'elle va pouvoir respirer à nouveau normalement sans sursauter à chaque texto reçu, à chaque sonnerie de teléphone ? quand est-ce qu'elle va cesser de regarder l'écran de son ordi à lui en se retenant de ne pas aller y jeter un oeil ? elle n'y croit plus. elle n'en peut plus. son corps lui fait mal, son âme est en lambeaux.
Hèlène attend chaque jour les dizaines de textos qu'il lui envoie. les photos aussi. leurs conversations par tchat. et maintenant les appels. les caméras pour se parler. ça fait des dizaines de jours qu'elle ne l'a pas vu et qu'elle l'attend. et ce sera toujours ainsi, elle le sait. il doit d'organiser, lui explique-t-il régulièrement. et franchement, entre sa femme, ses gosses et son boulot, la distance en prime, ce n'est pas facile. on dirait qu'elle ne sait pas, qu'elle ne s'imagine pas combien il fait de son mieux. ben non, elle ne s'imagine pas. elle attend. elle en crève d'attendre chaque jour que celui-ci passe et la rapproche de leur prochain rendez-vous.
Solange le caresse doucement, se déhanchant avec sensualité. elle ouvre sa bouche et ses lèvres le caressent. le happent. ça fait des jours et des semaines qu'il ne la désire plus. il a beau lui affirmer le contraire, il ne la touche plus, n'arrive plus à bander, ne frémit plus sous ses caresses. elle veut se prouver que rien n'est mort, elle insiste, elle y croit. bien sûr, elle a pris du poids, et ils n'ont jamais trop varier les positions, les sensations, les émotions... mais quand même ils s'aiment non ? ce soir, comme ça arrive de plus en plus souvent, il s'est endormi d'ailleurs. il ne lui reste plus qu'à faire pareil. fermer les yeux et se laisser gagner par le sommeil. oubliant l'envie entre ses jambes.
Marie met la musique à fond dans la voiture, ouvre la fenêtre et quand elle roule, elle sent l'air qui la décoiffe. elle chante fort, elle se défoule. comme chaque jour depuis des mois, elle va le rejoindre chez lui. mettant de côté ses activités son travail ses ami(e)s, elle se rend chez lui. il est là, en pantalon de survêtement, en train de laver la terrasse. elle n'a pas oublié d'emporter son portable. ça la garde connectée à la vie. il lui sert un café, l'embrasse, et lui demande dix fois : alors, quelles sont les nouvelles , ça va ? qu'est-ce tu me racontes de beau ? elle parle pour meubler, elle répète les mêmes choses. elle se sent lasse. il l'embrasse encore, constate le nouveau petit bouton sur le coin de sa joue et reprend son tuyau d'arrosage. comme chaque jour depuis des mois, elle va rester là, à soupirer en rêvant de tout arrêter.
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13 juin 2012
célibat 3e et 4e jours
allez, je partage encore un peu mais je sens que je vais vite faire le tour des propositions...
on verra...
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3e jour :
- aller au boulot le cœur joyeux et avoir un petit compliment pour chacun au travail
- s’acheter un nouveau vernis
- téléphoner pour une séance d’épilation jambes complètes
- manger une pomme seulement à midi et boire des litres de café
- penser aux prochaines vacances, passer des heures à tout explorer sur Internet, chercher les billets les moins chers, les destinations les plus exotiques
- faire la bagarre avec ses enfants dans le lit avant qu’ils ne s’endorment
- s’interdire de regarder cinquante fois son portable pour s’assurer que l’ex n’écrit plus
4e jour :
- se réveiller en pensant à la peau chaude de l’ex mais sentir qu’on n’est pas en manque
- boire un café en lisant le dernier Nancy Huston sur la terrasse
- appeler sa mère pour lui confirmer que l’on tient et qu’on ne regrette pas
- aller nager entre midi et deux
- proposer aux collègues du bureau une sortie cinéma
- se promener en culotte dans le salon, danser en écoutant Céline Dion et rester regarder la télé jusqu’à très tard
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12 juin 2012
célibat - 1er et 2e jours
j'ai revu dernièrement "500 jours (ensemble)" et en réponse, je me suis dit que j'allais écrire : 100 jours de célibat. original non ?
marre de lire, voir, entendre des gens tristes à cause de la séparation. imaginons ce que ça peut donner en positif...
pour ne pas tout vous "offrir" je ne vous glisserai que quelques pages de ce projet (on ne sait jamais, si j'arrive à le mener à bout, je compte sur votre lecture en pointillés pour l'acheter..) et encore en abrégé..
donc voilà le début, en résumé...
si vous avez des suggestions, je prends... parce que là, je vais utiliser mon quotidien mais je vais être vite à court...
et on verra si je mène ça jusqu'au bout...
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1er jour :
- dire « je suis venue te dire que je veux arrêter » en tremblant parce qu’on sent qu’il pourrait y avoir des retours… mais rester décidée.
- téléphoner ensuite à toutes les copines pour annoncer qu’enfin, on l'a fait.
- rouler fenêtre ouverte, musique à fond pour bien ressentir le bonheur de la liberté.
- décider d’arrêter de se ronger les ongles, de grignoter entre les repas, de porter plus souvent des chaussures à talons, des robes légères, de perdre quelques kilos, de continuer à faire du sport un max.
- penser à toutes les soirées copines à refaire et à ce temps désormais libre pour les projets, le boulot, les enfants…
2e jour :
- aller courir en fonçant, en chantant à tue-tête, en trouvant que tout a une lumière particulière, tellement belle, tellement… comme on ne l’a jamais vu.
- réaliser que c’est vrai, c’est pour de bon, on est libre
- boire un verre de rosé et se promettre de ne plus toucher une cigarette et de rester modérée sur l’alcool
- penser au prochain qui sera beau, grand, drôle, intelligent, sensible, engagé…
- ne pas se maquiller
- se faire une queue de cheval
- soupirer en recevant les textos de l’ex et lui dire poliment de ne plus écrire. Se dire alors qu’on a eu vraiment bien fait de tout arrêter.
21:53 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (6)
10 juin 2012
l'homme en guenilles
elle avance dans la rue, les lampions éclairent les passants, l'air est chaud et l'ambiance festive.
elle va au cinéma. et elle a la tête pleine de questions. elle a mangé dans un restau sympa et là elle va au cinéma. Soudain, elle le voit.
un SDF comme on les appelle. quand elle était enfant, on disait clochard. elle se dit : il porte des guenilles. et quand elle pense ça elle s'étonne : c'est un terme qu'elle trouve dans les contes de fées. "en guenille". "une vieille femme en guenille qui s'approche de la gentille jeune femme et pour la remercier de sa gentillesse la transforme en princesse". voilà, il est en guenilles.
ses bas de pantalon sont déchirés, en lambeaux, il a des savates crasseuses, un manteau déchiré et crasseux qu'il porte sur ses épaules. il est accoudé sur la poublle en fer. il ne bouge pas. on dirait qu'il observe les gens du restau de l'autre côté de la rue.
elle se dit qu'il s'est arrêté à la poubelle car il devait être trop saoul pour arriver jusqu'au banc placé juste à côté. il ne bouge pas.
elle passe et repasse, elle s'inquiète. elle ne veut pas le laisser là, ainsi.
elle ose. elle s'approche de lui.
- excusez-moi monsieur, est-ce que ça va ?
- oui, oui, ça va.
il a un accent étranger, une voix claire, une locution intelligente. il plante son regard bleu dans le sien. elle ne baisse pas les yeux. elle persiste.
- si je vais vous achete à manger, est-ce que vous allez manger ?
- non, non, je viens de manger, il y a cinq minutes. je viens juste de. c'est comme ça qu'on dit ?
- oui. vous avez un accent, vous n'êtes pas français ?
- non, je suis anglais.
- eh bien si c'est comme ça que la société française est capable d'accueillir les gens, c'est une honte.
- non, non, je vous assure. ça va.
- vous êtes sûr, vous ne voulez pas que je vous achète à manger ?
- non, non, c'est sûr, j'ai mangé là tout juste. il y a cinq minutes.
il ouvre les bras et elle découvre, enfouis sous son manteau crasseux, deux livres. petit format mais épais. couverture reliée. il les tient contre lui avec tendresse. c'est sûr c'est son trésor.
- et vous allez dormir où ?
- il y a un coin que je connais. je retrouve des gens...
- vous ne pouvez pas vivre comme ça.
leurs yeux ne se sont pas quittés. elle sent en lui une grande sagesse. un homme intelligent, sensible, philosophe qui assume sa situation, sait ce qu'il fiat et pourquoi.
là, il soupire.
elle comprend qu'elle dépasse les bornes. elle n'a pas à lui dire ce qu'il peut ou pas, doit ou pas, être ou faire.
- non, je ne dis pas cela comme une morale que je vous fais... mais...
- ça va.
il tourne ses yeux enfin. il regarde à nouveau le restau en face de la rue.
- ok, monsieur, je vous souhaite une bonne soirée.
elle s'éloigne et ne contrôle absolument pas les sanglors qui montent dans sa gorge. son ventre tremble, se soulève et dans ses yeux c'est une tempête qui déborde. silencieusement, profondément, elle pleure. elle laisse les sanglots remonter et elle pleure. sans pouvoir s'arrêter.
dans la file des spectacteurs au ciné, les gens la regardent inquiets. elle ne peut rien dire. juste pleurer.
quand le film est fini, elle sort vite, espère le revoir. a envie de la revoir mais il n'est plus là.
elle réalise qu'elle s'est permis de l'interpeler parce qu'il n'était pas habillé comme la majorité des gens, comme la norme sociétale l'impose. mais en avait-elle le droit ? irait-elle proposer à n'importe quel individu de lui offrir un repas ? ben non, mais sa tenue l'a convaincue qu'il devait être pauvre et elle s'est permise. elle se trouve nulle. emportée par une norme qu'elle refute en général pourtant.
il a le droit de s'habiller comme il veut même en guenilles. elle sent que cet homme a fait un choix de vie, et qu'intelligent comme il paraît l'être, il assume tout. avec une classe incroyable.
elle repense à ses yeux. à son visage. pas de désarroi, pas de déchéance, pas de misère. ses cheveux étaient hirsutes, éparses déjà sur le dessus du crâne, sa barbe pas rasée depuis un long moment, ses mains cresseuses étaient si belles pourtant. sa peau était foncée par la crasse.
elle a envie de le revoir.
mais lui n'en a certainement pas envie.
elle rentre chez elle, le ventre plié par l'émotion.
22:31 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
08 juin 2012
écrire votre vie
je vous en avais déjà parlé mais j'ai désormais un site pro pour cela...
je suis biographe et j'aimerai consacrer plus de temps à cette activité.
n'hésitez pas à faire passer l'info et à faire connaître mon site..
une vie c'est si important..
08:18 Publié dans lamiendo, mes ateliers d'écriture, un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (1)
06 juin 2012
collectif "sorcières"
je participe à un collectif d'auteurs et illustrateurs créant un recueil d'histoires sur les sorcières...
je suis en binôme avec Samuel Pereira, et c'est un vrai plaisir.
voilà son illustration sur mon texte...
je kiiiiiffffeeee !
22:02 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (3)
03 juin 2012
c'est ma fête !
il y a celles qui caressent les joues, qui pansent les bleus aux genoux, celles qui vivent longtemps celles qui volent au vent, endormies pour toujours, celles qui hurlent leur amour, elles font toutes ce qu'elles peuvent avec ce qu'elles sont, pas besoin de preuves, juste l'émotion, celles qui étouffent ou abandonnent, celles à qui on pardonne, même sang dans les veines, même joie même peine...
il y a celle que l'on a et celle que nous sommes...
petits pois et grosse pomme...
alors pour toutes... et pour celle qui dort tranquille, enfin, j'espère... la mienne... la mienne...
"Mais surtout garde la tête haute, tout le monde en a fait des fautes, quand pour moi ton amour vacille, c'est juste d'une mère à sa fille, ..."
18:30 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (2)
23 mai 2012
nouveau départ
un homme et une fermme sont assis à une table dans un petit snack. ça sent la friture. ils ont commandé un café. ils se regardent. il parle. elle ne dit rien elle l'écoute. il tend ses mains, elle glisse les siennes dedans.
elle ne dit rien elle l'écoute.
parler.
du gala de danse. de l'appartement vendu. des idées des projets. de tous ces jours sans.
soudain elle entend une musique à la radio. elle dit : écoute ces paroles, cette chanson c'est pour toi.
il écoute et ses yeux ne la quittent pas. quand la chanson est finie, il pleure. ses mains tremblent.
elle ne dit rien.
il ne sait plus quoi penser.
elle est perdue. blessée. amoureuse.
- est-ce que ça sera long ?
- je ne sais pas.
- est-ce qu'on y arrivera ?
- je ne sais pas.
08:51 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (0)
22 mai 2012
muerte
- maman, tu dors ?
- ...
- Faut que je te parle... ça ne va pas... depuis quelques jours, je stresse...
- qu'est-ce qu'il se passe ?
- je pense à la mort...
- waouh ! toi aussi... c'est à cause de moi ?
- non... c'est juste que je me dis qu'un jour je vais mourir, que tout va s'arrêter net.
- c'est justement ce qui me fait dire sans cesse de vivre du mieux possible... parce que je sais, Ô combien, que tout peut s'arrêter net, comme tu dis...
- je voudrais inventer un médicament, ils en ont parlé l'autre jour, qui retarde le vieillissement des cellules, voire le stoppe complètement...
- mais ce serait terrible tu te rends compte, il faut faire du vide pour laisser la place à un nouveau plein. si personne ne meure, on ne pourra plus avoir d'enfants, ça deviendrait ingérable, et puis, on se fatiguerait, on ne se supporterait plus, rien ne serait fragile, fugace, précieux... c'est le fait de savoir qu'un jour ça s'arrête qui rend la vie si précieuse...
- oui, c'est vrai...
- toi, tu as au moins soixante-dix ans encore à vivre. tu te rends compte ce que c'est que soixante-dix, tu as tant à inventer à créer à rêver... alors ne gâche rien, fais de ta vie un bonheur continuel... n'amasse pas des biens mais tricote-toi des souvenirs, partage avec des tas de gens car pour mourir un peu moins, il te faut sourvivre dans le coeur des gens, ceux qui restent. car le plus dur n'est pas pour celui qui part mais pour celui qui reste...
- tu as raison...
- une voiture, aussi belle soit-elle ne se souviendra pas de toi si tu meurs, un ami, un frère, un amoureux... si ! et si tu as peur d'être oubliée, deviens célèbre, laisse ta trace, comme Camus, Churchill... enfin, tu vois ?
- merci, maman, j'avais si peur depuis quelques jours, ça m'empêche même de dormir, mais maintenant je sais... tu as raison... une vie merveilleuse, et c'est à moi de le vouloir... je t'aime maman.
- dors bien ma fille. je t'aime aussi...
La fille à la poupée
(Volodia Popov, peintre Russe)
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21 mai 2012
impermanence
il y a la pluie qui salit la terrasse et lui donne un air désespérément triste.
deux numéros de téléphone sur un post-it, dont elle ne sait que faire.
des états d'âme en montagne russe dont elle ne sait que faire aussi. pourquoi cet hier qui ne cesse de toujours se mélanger à aujourd"hui ? qui revient, s'accroche, fait tanguer l'embarcation déjà si fragilement amarrée...
elle ne sait plus lâcher prise.
peur de tout, tout le temps. et pourtant plus rien à craindre.
vivre chaque instant comme le dernier, avec émotion et exultation en ayant cette obsédante conviction de l'impermanence des choses, ce qui les rend précieuses, fragiles aussi, douloureuses.
bonheur de vivre, incompréhension de cette vie amputée. un oscillement permanent entre l'un et l'autre, entre ce qui est et ce qui aurait pu être.
entre sourire et désolation, avec immense joie et profond désarroi.
photo trouvée sur le FB de Johanna Krowicz
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13 mai 2012
je viendrai te chercher...
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