Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10 juillet 2011

Vauvert - 4e jour

voilà donc le 4e jour qui commence. je ne peux m'empêcher de penser : déjà 4 ! et de regretter qu'il n'en reste que 21.

pourtant 21 jours c'est beaucoup encore.

alors je sens comme une panique en moi. toujours cette peur de ne pas assez en profiter. avoir peur de manquer. je vais avoir du temps pour écrire, pour finir mes romans comme prévu. hier, j'ai même eu un appel d'une historienne de l'art qui travaille au Louvre et avec des classes qui me propose de m'aider pour le prochain projet.

pas de quoi paniquer...

j'ai toujours agi ainsi : ne jamais refuser un boulot, un investissement, une amitié, ... par peur de n'avoir jamais plus d'occasions ensuite. depuis 19 mois, ça s'est accentué, cette boulimie du jour-même par peur du vide du lendemain.

alors j'ai accumulé, accumulé les occasions, les projets, les investissements personnels, associatifs... 

face au grand calme qui règne aujourd'hui sur mes journées, je sens revenir cette inquiétude de ne pas en avoir profité assez...

bon, hier après-midi, à croire que nos esprits sont habitués au mode weekend, ce fut Nimes : vide-grenier, shopping, ciné.

et promenade en nature le soir dans un endroit non loin de la résidence où nous avons trouvé et dégusté de merveilleuses nectarines tombées de l'arbre. c'est sûrement du à l'effet de la nouveauté mais tout a une de ces saveurs ici...

et je ne parle pas nourriture car je ne mange presque plus. comme si ma nourriture spirituelle me nourrissait amplement. 

pour rattraper mon manque de travail, j'ai écrit jusqu'à tard hier soir.

aujourd'hui c'est dimanche.

et je suis seule dans un bel appart au bout du monde en train d'écrire...

Nimes.JPG

Nimes2.JPG

Nimes3.JPG

09 juillet 2011

Vauvert - marché

après un petit tour au marché de Vauvert qui ressemble à tous les marchés de Provence et le petit verre partagé sous les micoucouliers, nous nous sommes arrêtées, Marie-Florence et moi dans la campagne environnante où nous avons assisté à ce spectacle pas réellement surprenant mais nouveau pour moi, d'hommes à cheval coursant des vaches brunes. ainsi qu'un petit veau, un brin affolé dans le grand champ, qui n'aspirait qu'à retrouver sa mère.

deux d'entre elles avaient une lourde cloche autour du cou, j'ai supposé que c'étaient des taureaux. je n'y connais pas grand-chose, je m'en rends compte.

les mûres étaient noires, pas toutes mais il y en avait. elles étaient bonnes.

le soleil était présent, chaud.

il ne restait qu'à se remettre au boulot...

 

Vauvert-manade.JPG

Vauvert-course veau.JPG

Vauvert-mûres1.JPG

Vauvert - 3e jour

je me suis fait violence pour rester un peu plus dans le lit ce matin.

mais toujours ce réveil si matinal. 

rester au lit et lire. je dois me nourrir aussi de mots, pas juste les cuisiner et les servir. si je ne fais pas de provisions, mes réserves vont s'épuiser.

les oiseaux étaient déjà en cri et pépiement.

aujourd'hui c'est samedi et il n'y aura personne dans la maison d'édition en dessous. ce sera certainement la seule façon de différencier les jours de weekend des autres jours.

j'irai certainement au marché ce matin. avec Marie-Florence, ma corésidente.

hier en fin d'après-midi, après le jogging matinal et une journée totalement consacrée à l'écriture (y a-t-il un seul jour de ma vie où j'aurais pu penser que cela fut possible ???), nous sommes allées toutes deux siroter un verre frais "sous les micoucouliers" comme elle le dit, un brin de délectation au bord des lèvres.

une petite place agréable avec une fontaine et un serveur "débordé"...

ce devait être une petite pause, ça s'est éternisé tard dans la nuit.

partout autour de cet ilot de calme et de mots, les vacances éclatent ça et là, colorées, enchantées, au monoï et sacs de voyage. 

 

Vauvertfontaine.JPG

Marie-Floence.JPG

08 juillet 2011

Vauvert - 2e jour

je me suis réveillée ce 2e jour très tôt le matin. les oiseaux y allaient de bon coeur dans une assourdissante pelote de petits cris.

mal à la nuque. faim au milieu du ventre.

les mots affluaient nombreux, pressés, dans ma tête. j'avais envie/besoin de les jeter sur mon clavier.

ensuite c'était décidé j'irai courir comme la veille et je vivrai au ralenti. écriture, écriture, écriture. et puis avec Internet, il y a les messages, les contacts, les réseaux sociaux. pour une fois j'ai le droit de ne faire que rester plantée devant mon bel ordinateur et je ne compte pas m'en priver. jusqu'à la lie.

hier soir je suis sortie avec ma corésidente à Vauvert, le village, car là nous sommes en retrait, vraiment. bu une tisane en écoutant un petit concert donné sur la place. musique classique.

seule dans ce grand appartement, dans cet endroit isolé, seule avec mes esprits, j'ai la sensation de faire le tour de moi. je fais défiler les années. j'ai 19 ans à nouveau.

personne ne me manque pour l'instant. personne. rien. je n'ai pas peur de ce vide spacio-temporel. ce n'est pas si courant chez moi. je n'ai plus besoin de cumuler mille choses pour avoir une existence. une preuve de celle-ci.

je ne suis qu'esprit, âme, gaz volatil.

je ne ressens nullement la morsure de la solitude. je soulage mes liens. j'apaise mes obligations.

je suis confrontée à tous ces mots qui arrivent comme s'ils attendaient tapis, logés dans un coin de moi, que je leur fasse de la place. et je les accueille avec bienveillance, tendresse, amitié.

que résultera-t-il de tout cela ?

ce n'est que le 2e jour.

 

Vauvert5.JPG

07 juillet 2011

enfin libres !

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, les deux journalistes de France 3 qui étaient retenus en otages depuis 18 mois en Afghanistan, ont été libérés mercredi. ils ont vécu 547 jours de captivité et j'imagine que leur espoir devait s'étioler chaque jour plus. comment survit-on quand on est dans leurs conditions ? je n'ose y penser... mais je crois le chemin long avant une possible reconstruction...

Hervé et Stéphane enfin libres

Vauvert - instantané

le vent souffle fort dans les arbres et pour éviter que les vitres ne claquent, ou bien les volets, j'ai tout refermé. et dans le silence de la grande pièce, soudain, j'entends un bruit. régulier. cloc cloc cloc...

j'arrête de tapoter sur le clavier et me concentre. c'est bien ça : cloc cloc cloc.

un pas de cheval.

ici il y en a quelques-uns, je les ai aperçus en courant ce matin.

je vérifie à la fenêtre, et l'homme qui monte l'animal à la robe claire porte un chapeau avec un ruban noir. cloc cloc cloc. le cavalier stoppe le cheval et le fait reculer. on dirait qu'ils s'entrainent pour une chorégraphie particulière. les gestes de l'homme sont précis, posés, calmes. 

je saisis mon téléphone pour les photographier mais déjà ils repassent sur le chemin et s'éloignent. les photos sont sombres (à contre-jour certainement) mais le bruit des pas résonnent encore dans les hurlements légers du vent.

cheval1.JPG

cheval2.JPG

Vauvert - 1er jour

j'ai ouvert les yeux ce matin dans un drôle de petit paradis. le temps et l'espace n'avaient plus d'importance et rien n'était griffonné sur mon agenda. pas de longues listes en prévision dans la journée, seul le pépiement des oiseaux me rappelaient que la vie a cette couleur.

les mots ont décidé de venir se poser doucement dans ma tête, entre mes mains, sur mon clavier.

me voilà en errance entre la création et la sérénité.

vauvert1.JPG

Vauvert3.JPG

Vauvert2.JPG

06 juillet 2011

retour égyptien

« Enfant, je rêvais d'étourdissantes aventures fourmillantes de dangers mais je n'arrivais pas à trouver la porte d'entrée vers un monde parallèle ! J'ai fini par me convaincre qu'elle n'existait pas. J'ai grandi, vieilli, et je me suis contenté d'un monde classique... jusqu'au jour où j'ai commencé à écrire des romans. Un parfum d'aventure s'est alors glissé dans ma vie. De drôles de couleurs, d'étonnantes créatures, des villes étranges… J'avais trouvé la porte. »

Pierre Bottero

 

porteEgypte.JPG

28 juin 2011

Nil...

attention au départ, j'embarque pour 8 jours...

sur le "love boat", avec Julie, Isaac et le capitaine Merrill Stubing...

Croisière

plouf !

ce mois-ci dans Bambi, illustrations Camille Dubois (j'adore !!)

bambi.jpeg

27 juin 2011

message reçu

je reçois cette vidéo plusieurs fois sur ma messagerie, ça va vite faire un carton, alors je la poste là :


! Fukushima: Message d'un expatrié français...

23 juin 2011

mère et fils...

j'adore ce texte...

 

" La tendresse maternelle dont j'étais entouré eut à cette époque une conséquence inattendue et extrêmement heureuse. Lorsque les affaires allaient bien et que la vente de quelque bijou familial permettait à ma mère d'envisager un mois de relative sécurité matérielle, son premier soin était d'aller chez le coiffeur. Elle allait ensuite écouter l'orchestre tzigane à la terrasse de l'hôtel royal et engageait une femme de ménage chargée d'exécuter dans l'appartement divers travaux de propreté.

Mariette était une fille au bas ventre bien ancré dans un bassin généreux, aux grands yeux malins, aux jambes fermes et solides et doté d'un derrière sensationnel que je voyais constamment en classe au lieu et à la figure de mon professeur de mathématiques. cette vision fascinante était la très simple raison pour laquelle je fixais la physionomie de mon maître avec une si complète concentration. la bouche ouverte je ne la quittais pas des yeux pendant toute la durée de son cour, n'écoutant bien entendu pas un mot de ce qu'il disait. bref, Mariette prenait dans ma vie une importance grandissante. Lorsque cette déesse méditerranéenne apparaissait à l'horizon, mon coeur partait au galop à sa rencontre et je demeurais sans bouger sur mon lit, terriblement encombré. je finis par me rendre compte que Mariette m'observait également avec une certaine curiosité. elle se tournait parfois vers moi, mettait les mains sur ses hanches, me fixait avec un sourire un peu rêveur, soupirait, hochait la tête et disait : " ça fait rien, vous pouvez dire que votre mère, elle vous aime vraiment. elle parle de vous quand vous êtes pas là, et toutes ces belles aventures qui vous attendent et toutes les jolies dames qui vont vous aimer et patati et patata, ça commence à me faire de l'effet. elle me parle de vous comme si vous étiez un prince charmant quoi... mon Romain par ci, mon Romain par là, je sais bien que c'est uniquement parce que vous êtes son fils mais à la fin je me sens toute drôle. c'est même énervant, on se demande ce que vous avez de spécial. "

elle attendit un moment puis soupira et se remit à frotter le parquet. j'étais complètement paralysé, transformé des pieds à la tête en un tronc pétrifié. je savais bien qu'il me fallait faire quelque chose mais je me sentais littéralement cloué sur place. Mariette finit son travail et s'en alla. je la regardais partir avec cette sensation qu'une livre venait de s'arracher de ma chair et de me quitter pour toujours. J'avais l'impression que je venais de rater ma vie. mais je ne connaissais pas alors le dicton célèbre "ce que femme veut, Dieu le veut".

Mariette continua à me jeter des regards bizarres, et le miracle se produisit enfin. je me souviens de ce visage malicieux, penché sur moi et de cette voix un peu ronde qui me disait ensuite en me caressant la joue alors que je planais quelque part dans un monde meilleur, entièrement débarrassé de tout poids : "faut pas lui dire, hein, je n'ai pas pu résister. je sais bien que c'est ta mère mais c'est tout de même beau un amour comme ça. ça finit par faire envie. Il n'y aura jamais une autre femme dans la vie pour t'aimer comme elle, c'est sûr.

c'était sûr mais je ne le savais pas. ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençais à comprendre. il n'est pas bon d'être tellement aimé si jeune si tôt, ça vous donne de nouvelles habitudes. on croit que c'est arrivé, on croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver, on compte là-dessus, on regarde, on espère, on attend.

avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. on est obligés ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. on revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. jamais plus.

jamais plus.

jamais plus.

des bras adorables se renferment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour mais vous êtes au courant. vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tout côté, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. vous avez fait dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour, vous avez sur vous de la documentation, partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu.

je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leur petit, je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer.

si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. malheureusement pour moi, je m'y connais en vrai diamant. "

"La promesse de l'aube"

Romain Gary

22 juin 2011

one shot

OS3_Page_1.jpg

OS3_Page_2.jpg

20 juin 2011

papa

elle s'est longtemps dit que ça doit être formidable d'avoir un papa.

un papa qui vous prend sur les genoux et vous caresse les cheveux, l'air rêveur en vous murmurant que vous êtes sa princesse, son cadeau, sa merveille.

un papa qui vous tient la main pour traverser en vous disant : "vite vite on va encore être en retard à l'école" et vous lance un clin d'oeil avant de vous entrainer dans une course folle au milieu des gens dans la rue.

un papa qui vous aide à faire vos devoirs l'air concentré comme s'il s'agissait d'un problème irrésolvable mais qui vous laisse trouver la solution seule histoire de ne pas vous en oter le mérite.

un papa qui vous porte sur ses épaule lors de longues promenades qui vous coupent les jambes et vous font palpiter le coeur trop fort et qui vous laisse poser votre tête fatiguée sur son crâne, les deux mains en dessous pendant qu'il serre affectueusement vos mollets.

un papa à lunettes, à cigarettes, à brouette, à pirouette-cacahuette, à "je-te-tiens-par-la-barbichette", à casquette, à bicyclette, à patins à roulette.

un papa à chocolat, à bisou du soir, à grimace dans la glace, à moustache, à costume-cravate, à pyjama à rayures, à grosse voix, gros yeux, gros câlins.

un papa jaloux de votre premier vrai amoureux, qui vous fera conduire sa voiture avant le permis et vous emmènera tremblant chercher les résultats du bac, qui vous aidera à installer vos étagères dans votre premier appartement et vous tiendra la main lors de votre mariage...

alors hier elle n'a pas pu mais elle se rattrape aujourd'hui : bonne fête à tous les papas !!

"Homme et enfant" par Zhang Xiaogang, peintre chinois, symboliste surréaliste,né en 1958. 

17 juin 2011

Lire ensemble

carpentras.jpeg

 

Du 14 au 18 juin, l'association "Lire Ensemble" organise à Carpentras les 4e Rencontres du livre jeunesse sur "Les Droits de l'Enfant", à l'Espace Auzon.

Le samedi 18 juin :

- de 9 à 18 heures, dédicaces des auteurs invités et j'y serai, donc je vous y attends !!!;

- à 15 heures, contes d'Aïni Iften (réservations indispensables places limitées);

- à 16 heures, remise des prix du concours d'écriture, tirage de la tombola (livres) et exposition des productions des écoles puis à 17h30, apéritif de clôture offert par l'association.

En ce qui concerne la tombola, qui servira à soutenir l'association "Lire Ensemble", les enfants peuvent acheter un billet (1€), à l'occasion de leur venue qui leur permettra de gagner des livres.

16 juin 2011

à l'école

Un nouvel appel à textes est ouvert depuis le 15 décembre 2010, et jusqu'au 25 juin 2011 à minuit. Parution du recueil prévue pour début septembre. Votre inspiration portera cette fois sur « L'école »: celle des enfants comme celle de la vie, de l'amour, du permis de conduire, de cuisine, des fans... l'école où l'on apprend, dans le sens large comme dans le sens particulier.

À vos plumes !

------------------------------------------------------------------------

Pour rappel :

- les textes soumis doivent être envoyés en fichier joint (format RTF, TXT ou DOC compatible avec tous les traitements de texte, pas de document DOCX spécifique à Word par exemple) par mail à l'adresse : dixdeplume (at) free.fr

- la longueur de chaque nouvelle doit être d'au moins 12.000 signes espaces compris(es) (une fourchette de 20.000 à 40.000 signes étant l'idéal).

- ce critère n'est pas applicable aux poésies qui n'ont pas de longueur minimum.

- le nombre de nouvelles par livre est souhaité entre 10 et 15.

- cible : tous publics.

- genre : littérature blanche et poésie (pas de littératures de l'imaginaire : science-fiction, fantasy ou fantastique, bien qu'une petite tendance fantastique soit acceptée).


Pour toute autre question, n'hésitez pas à consulter le forum-atelier :
http://maruja.sener.free.fr/forum/dixdeplume.php

14 juin 2011

morale

là, j'suis pas bien...

 

13 juin 2011

effaceur

elle a téléphoné et elle a dit : elle a tellement souffert, tu ne peux pas lui faire ça, elle lit tout, les filles aussi, alors efface les mots.

elle a tellement souffert ? parce que moi non ? parce que moi j'ai tellement rigolé durant plus d'un an, presque un an et demi ? et avant ? parce que je ne l'ai pas attendu toute ma vie, pas attendu toute une nuit, je n'ai pas crevé pendant cinq mois alors qu'il essayait d'y croire encore et que je coupais tous liens volontairement, je n'ai pas souffert d'avoir mis en péril l'équilibre de quatre personnes et du mien avec ? de n'avoir plus rien, de devoir tout recommencer du début...

pourtant ce jour-là je me sentais perdue, comme rien, anéantie, invisible, inexistante et j'ai effacé.

les mots.

l'histoire.

je n'ai pas réussi à effacer ce qu'il me disait : qu'il m'avait cherchée toute sa vie, qu'il avait tant besoin de moi pour ne pas mourir là alors que sa vie prenait un nouveau tournant et qu'il ne recevait plus d'amour du vrai depuis si longtemps, qu'il n'y avait rien qu'il n'aimait pas chez moi, que j'étais sa goutte d'absolu, son héroïne de ses histoires et qu'il comprenait enfin la douleur qu'il avait endurée toutes ces années, parce que le sens à cette douleur c'était moi.

je n'ai pas effacé ses yeux qui brillaient, ses mains qui tremblaient, ce bonheur qui le faisait pleurer, pas effacé nos rêves et nos espoirs, nos attentes et nos doutes.

dans le combiné, ele a ajouté : soigne-toi, va voir un psy, prends des médicaments sinon tu ne t'en sortiras pas. je te rappellerai bientôt. tiens le coup.

je ne suis pas allée voir un psy et je n'ai pas avalé de calmants. j'ai tenu le coup et elle n'a jamais rappelé.

évidemment.

effacé les mots. effacé l'histoire.

pour tous ces gens qui pensaient qu'il avait dérapé. mais n'ont pas su comprendre qu'il revivait. n'ont pas compris ses choix ses décisions et ont tout interprété de travers...

il n'y a que son frère. il n'y a que lui qui a su compris vu. accepté. soutenu. partagé.

elle, elle a tout retrouvé. sa place son honneur perdu le rêve de son amour. j'ai tout perdu. mon horizon ma confiance mes espoirs mon futur et mon bonheur. son amour. sa tendresse et nos envies.

j'espère que de là où il est, il les a vus tous ces amis ces proches ces collaborateurs ces gens qui disaient l'aimer, j'espère qu'il les a vus avec leurs pensées acides et leurs attitudes possessives. ces menteurs ces tricheurs ces hypocrites ces profiteurs...

parce que moi je n'ai rien oublié. et qu'un jour les mots seront là. à nouveau...

70 ans

lorsque j'aurai 70 ans, je serai certainement grand-mère, grisonnante, avec des tâches sur la peau, j'irai à la piscine deux ou trois fois par semaine, je mangerai un midi par semaine avec ma copine Sophie, je marcherai des heures dans la nature, parlerai des heures avec mes enfants au téléphone, irai au cinéma, tricoterai des pulls, j'aurai vu des tas de pays, je serai amoureuse (enfin s'il ne craque pas avant !!), je me mettrai des crèmes parfumées et du rouge à lèvres, j'irai au théâtre, préparerai des bons petits plats pour les hôtes de passage, j'écrirai certainement encore mille mots ici ou là, j'aurai les cheveux courts et porterai des chaussures à talons, ou des Converses ça dépend, je serai toujours aussi chiante mais plus sereine, je chanterai comme une casserole, oublierai de changer mes pneus usés, j'aurai d'immenses étagères pleines de livres, ferai pousser des petits légumes, perdrai mes clés, boirai plus de thé que de café, j'aurai des lunettes à monture rouge et les ongles longs mais abimés, j'emmènerai ma soeur faire du shopping et achèterai des cravates pour mon amoureux qui ne les mettra pas alors je les porterai en faisant semblant d'être obligée, je n'oublierai aucun anniversaire ferai des fêtes incroyables pour cela, achèterai des tonnes de cadeaux, j'aurai un sac en cuir recousu et des pantalons à l'ourlet bien fait, je boirai du rosé frais mais pas trop et je n'aurai plus peur de tout tout le temps.

lorsque j'aurai 70 ans, je me dirai que j'aurais bien aimé qu'elle les ait aussi...

09 juin 2011

Saint-Cyr-sur-mer

samedi, je serai là pour une journée consacrée aux "mômes"... avec mes livres !

si vous passez par là...

journeejeunesse056-1.jpg