27 janvier 2008
Gorée
avant de rentrer en France, j'ai passé une journée sur l’île de Gorée qui fut l’une des principales têtes de pont de l’esclavage en Afrique.
partis de Lisbonne, Bordeaux ou Nantes, les navires longeaient les côtes africaines et échangeaient leur pacotille contre des esclaves.si des blancs ou des métis servirent d’intermédiaires avec les marchands, ce furent les chefs africains qui se livrèrent à la chasse aux esclaves. ces derniers étaient en général des prisonniers de guerre.
les futurs esclaves étaient ensuite transférés après inspection de leur état de santé dans des ports de transit dont Gorée est l’archétype. la maison des esclaves servaient à enfermer les prisonniers avant que l’on vienne les chercher. s’ils étaient trop maigres, on les faisait engraisser, on les « blanchissait », afin d’améliorer leur valeur marchande.
les cales pleines, les navires négriers mettaient le cap sur les Amériques. jusqu’à six cent esclaves pouvaient s’entasser dans les soutes. la journée, seuls les femmes et les enfants avaient le droit de sortir. de temps en temps, on les arrosait et les faisait danser pour les maintenir en vie.
aujourd'hui, on y trouve de nombreux artistes qui vendent leurs peintures, dans des styles très originaux.
poignant, n'est-ce pas ?
18:40 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4)
26 janvier 2008
guide
j'adore cette photo, prise depuis le sommet du cimetière.
elle représente Fadiouth dans son ensemble, dans son lointain...
ça pourrait être une photo piochée dans un guide touristique (je crois d'ailleurs qu'elle y est ici ou là), mais non... c'est bien moi qui ait appuyé sur le "clic" de l'appareil...
j'y étais et je m'en souviens bien !!
merci mon guide...
j'ai pensé à Jill en voyant cette photo... allez savoir...
09:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
cadeau
j'ai reçu ce cadeau sur mon ordi.
alors je voulais partager...
"le cheval noir et le cerisier", ça pourrait être un beau titre de conte, non ??
00:11 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (0)
Angoulême
pour sa 35e édition, ce festival, qui se tient jusqu'à dimanche, débute sous les meilleurs auspices.
le secteur de la BD est très dynamique : 4 313 albums ont été édités en France en 2007, soit la douzième année consécutive de progression, avec des ventes qui ont, elles aussi, augmenté. porté par cette vitalité, le festival a connu une notoriété et un succès croissants, attirant toujours auteurs « underground » mais aussi « overground ».
le menu de cette 35e édition est aussi chargé qu'alléchant. le président du jury l'excellent Argentin José Munoz (auteur des fameux Alack Sinner) présentera une rétrospective de 70 ans de BD argentine.
un "Manga building" dédié à la BD asiatique, très en vogue, sera aussi présent.
le dessinateur Joann Sfar ("Le Chat du rabbin") illustrera un spectacle du chanteur Thomas Fersen.
des "matches d'improvisation" entre les équipes des magazines Spirou et Fluide Glacial sont aussi programmés.
avec quelque 200 000 visiteurs chaque année, ce festival est le plus grand rassemblement européen autour de la BD.
vous en saurez un peu plus ici
est-ce que l'un d'entre vous y est allé ou va y aller ?
et si vous nous parliez des albums bd que vous aimez, afin de nous les faire découvrir...
00:05 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
25 janvier 2008
art mural
j'ai ramené de mon voyage sénégalais des photos de peintures réalisées par des artistes sur des murs.
les premières viennent de la place du marché de Mbour et ressemblent beaucoup à l'art naïf africain tel qu'on le conçoit. tous les ingrédients sont là : cases, palmiers, femmes pilant le mil bébé sur le dos, couleurs chaudes et vives...
et pourtant ce sont bien avec ces clichés-là que j'ai véçu dans le village de Fadiouth...
les secondes sont en "noir et blanc" et si on gagne en sobriété par rapport aux couleurs, le dessin lui-même est plus chargé.
c'est sur le mur de la maison de l'artiste, à Joal, que j'ai photographié cela :
de suite, ça change une façade...
comment trouvez-vous cela ?
10:20 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (6)
24 janvier 2008
La place du village
La place publique et les vieux du village
(de Caty Mbathio Diane, Pape Moctar et Khadim)
Il était une fois sur la place publique d’un village des vieux qui aimaient raconter des histoires aux enfants. Ce jour-là, ils racontaient l’histoire du roi des animaux qui chassait les biches pour les dévorer.
Soudain, une grosse pluie se mit à tomber. Tous les enfants eurent peur et se mirent à courir en tous sens, sous les rafales de pluie qui les trempaient. Il y avait un enfant intelligent qui décida de se cacher à l’intérieur du panier où le griot rangeait son tam-tam. Cet enfant s’appelait Junior.
La pluie finit par se calmer, tard dans la nuit.
Le matin, de très bonne heure, on s’aperçut de l’absence de Junior. Tout le monde se mit à le chercher : dans les champs, dans la forêt, derrière les arbres.
Partout on entendait : « Junior ! »
Quand enfin, plusieurs enfants ouvrirent le panier du tam-tam et le retrouvèrent, endormi, à l’intérieur.
Après l’avoir réveillé, ils le ramenèrent à la maison où ses parents l’accueillirent avec bonheur.
Ce jour-là encore, les enfants furent bien contents d’écouter une belle histoire que les vieux racontaient sur la place publique. Tous réunis.
11:24 Publié dans mes ateliers d'écriture | Lien permanent | Commentaires (1)
23 janvier 2008
c'est reparti !
nous voilà mercredi... jour des petits...
jour des con... cours !
enfin, je crois.
alors, aujourd'hui, je vous propose une image, enfin une photo, extraite de mon voyage et je vous demande d'imaginer (un texte très court) un début d'histoire... ou une histoire complète.
on doit y découvrir le contexte, le(s) héros, l'époque... (le lieu étant fixé)
et si vous le souhaitez, une suite : un élément perturbateur, une résolution d'intrigue et enfin une conclusion positive...
"il était une fois..."
(résultats dimanche...)
09:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (24)
22 janvier 2008
écriture
d'aucuns disent que ce que j'écris n'est pas terrible.
et ils ont raison.
alors je me retrouve avec différentes alternatives :
- je ferme les oreilles, les yeux, le coeur et... je poursuis ainsi
- je me pose, je réfléchis, je revois ma façon de travailler de m'organiser et... il y a urgence à évoluer
- j'arrête d'écrire et... pourquoi pas ?
je me sens glisser vers l'activité exclusive d'"animatrice" d'ateliers d'écriture dans des classes et si c'est loin de me déplaire, ça modifie complètement ma vision du travail...
car, après tout, cela me permet de bien beaux voyages, de bien belles rencontres...
vous en pensez quoi, vous ?
19:17 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (16)
21 janvier 2008
îles (suite)
il y a donc un long pont qui joint Fadiouth à Joal, qui a été refait dernièrement (fin des travaux : 2003). l'ancien pont est conservé pour patrimoine.
un second pont permet aux villageois de Fadiouth de se rendre au cimetière et aux champs. il a été refait également.
le cimetière est mixte : on y enterre d'un côté les musulmans, de l'autre les catholiques.
initialement, les morts bénéficiaient d'une tombe. mais avec le temps, on n'enterre plus les morts que sous un monticule de coquillages, afin de ne pas prendre trop de place. et finalement, ça correspond à l'ensemble du village.
lors d'un enterrement seuls les hommes sont autorisés à entrer dans le cimetière. les femmes restent, éplorées, sur le pont...
10% de la population est de religion musulmane. les autres sont catholiques. ce qui est une tendance inversée du reste du pays, majoritairement musulman.
il y a donc à Fadiouth 3 petites mosquées (reparties dans divers quartiers) et une grande, située dans le quartier Dioum, au bord de l'eau. pour les prières du vendredi soir.
et il y a une église dont le saint est François-Xavier, saint qui avait pour devise : "davantage !"
le village se vante de la bonne harmonie entre les deux religions. d'ailleurs, les enfants s'entendent bien à l'école et je n'ai ressenti aucun rejet entre les deux.
dans les rues du village, dans les extérieurs, on trouve des cochons en liberté, des chèvres, des poules et beaucoup de chiens errants.
des ânes sont attachés à des huttes et des chevaux dans les huttes. laissez-moi vous dire que lorsque les ânes braient, cela fait une belle cacophonie...
dans le village, il y a aussi deux baobabs sacrés. parce que des "pas sacrés" il y en a bien plus que deux...
le fruit du baobab s'appelle "pain de singe" et il pend au bout d'une longue tige. à l'intérieur le fruit est fait de graines blanches liées entre elles par un filament blanc.
on sépare ses graines on les fait sécher et les enfants les sucent. c'est très nourrissant. moi je n'ai pas trop aimé.
on fait bouillir la farine de ce fruit pour soigner. les feuilles du baobab sont (si je me souviens bien) utilisées pour parfumer les plats....
avec les feuilles de nime (autre arbre) que l'on applique fraîches sur le front en les maintenant avec un bandeau, on soigne les maux de tête. avec les feuilles de papayer, on soigne les maux de ventre et avec celle du manguier : le tétanos...
le plus gros baobab sacré, situé dans le quartier de Dioum, possède un énorme tronc creux dans lequel on peut rentrer.
à l'intérieur, l'écorce particulière serait due à la "momification" de griots (joueurs de tamtams qui connaissaient la vie de chaque membre du village, personnes clé du village auparavant).
devant ce baobab, on se recueille pour prier. le plus vieux du village est amené à le veiller.
mais il est entouré de vendeurs d'artisanat, très pressés de nous séduire avec leurs étals.
très rares sont les personnes qui possèdent un véhicule. tous se déplacent en taxi. à Fadiouth, et en général dans les villages, les gens utilisent le taxi brousse. c'est à dire que l'on se place sur la route, on tend sa main et un taxi s'arrête (une voiture comme une autre, mais en fait, presque seulement les chauffeurs de taxi ont une voiture) et nous conduit où l'on demande si c'est la route des autres personnes déjà présentes dans l'auto.
on peut donc circuler à 7 dans le même véhicule. ce qui permet de sympathiser... quand on parle la même langue bien sûr !!!
il passe très régulièrement de ces voitures-là sur les routes...
à Dakar, les taxis sont noirs et jaunes et ils peuvent ne trimballer que vous seuls.
alors, vous êtes prêts pour le voyage ?
tendez la main et laissez-vous guider...
10:25 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (8)
aimer
pour changer de mes histoires sénégalaises, je vous glisse cette chanson qui est la dernière entendue à Dakar avant mon retour en France...
ça m'a rappelé un disque acheté il y a quelques années.
pour les filles.
j'ai retrouvé le nom de la chanteuse.
lointain souvenir.
et j'ai trouvé cela très touchant...
00:10 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (0)
20 janvier 2008
l'enfant dans l'église
Elle entre en silence. S’assoit au bout d’un banc.
Une voix résonne sur l’autel. Une voix forte et joyeuse. Elle connaît cette voix que tous écoutent en silence. Elle aime cette voix qui toujours la fait rire et la rassure.
Quelques visages se tournent vers elle. Ils ne sont pas tous encore habitués.
Des visages ronds, lunaires. Des visages qu’elle ne connaît pas tous encore mais qu’elle aime voir autour d’elle. Ces visages foncés, vieillis pour la plupart.
Dans le rang d’à-côté quelques sourires. D’autres visages. Toujours ronds, toujours foncés mais jeunes, ceux-là.
Elle baisse la tête, emmêle ses doigts, écoute la voix.
Elle laisse la douceur de l’instant l’envahir. Ils sont tous là pour la même chose. Pour cette douceur d’âme, cette communion dans la foi.
Elle pense à sa vie, là-bas. Sa vie claire. Sa vie différente.
Elle pense que bientôt, elle ne verra plus ces visages ronds, lunaires. Noirs.
Que bientôt, elle n’ira plus prier ainsi.
Parce qu’ils ne seront plus là.
Plus aucun d’entre eux ne sera là.
Ni celui dont la voix éclaire les âmes ce soir.
Elle se dit que sa vie, c’est la leur. A eux dont le visage est rond lunaire. Elle se dit qu’elle est d’ici même si ils ne la reconnaissent pas tous encore.
Même s’ils ne sont pas tous habitués.
Elle se dit aussi que sa vie est ailleurs.
Dans cet ailleurs où elle n’est pas seule. Où des petits bras lui entourent le cou chaque jour, où rien ne ressemble à ici.
Ailleurs où son ventre a enfanté.
Elle se sent tiraillée.
Ici. Ailleurs.
Elle ne sait pas si elle trouvera un équilibre.
Entre cette vie qu’elle aime et celle à laquelle elle appartient.
Celle où tout est déjà prévu, organisé, tout est construit. Où tout est confortable, sain, aseptisé. Sans risque, sans épice. Où tout est si facile. Et où elle se sent si mal pourtant parfois.
Ici, tout lui ressemble.
Elle aime cette sincérité, cette simplicité, cette dureté de la vie qui la rend plus belle, plus riche encore.
Chaque jour, elle serre des mains chaudes, noires, ridées ou non, larges ou petites. Chaque jour, ce geste la fait pleurer. Et la remplit d’un bonheur intense.
Elle prie, elle pense.
Soudain, une fillette se déplace dans l’allée. Elle la reconnaît. C’est sa « fille ». Ainsi appelée à cause de son prénom à elle, la petite, mélange de leurs deux prénoms liés : elle et sa fille. la vraie.
Elle, c'est sa « fille » pour de faux. Juste à cause des prénoms.
Cette fillette qui vient se coller quelques fois contre elle ; sans un mot. Juste pour lui faire comprendre qu’elles sont deux.
Et puis, l’autre jour, à la sortie de l’école, la fillette a mis sa petite main dans la sienne. Sa petite main noire dans sa grande main de toubab.
Elles sont rentrées ensemble, balançant leurs bras, comme des gamines. La grande comme la petite.
Et quand, à un moment, un homme a fait peur aux enfants en criant, la grande toubab a dit à la petite noire qui tremblait :
- Ne t’inquiète pas, je suis là. Il ne t’arrivera rien.
Et un petit sourire est venu éclairer le visage pas si rond que ça de l’enfant. Le visage noir et fermé de l’enfant. Elle n’a pas fui comme les autres enfants. Elles ont continué à marcher tranquillement. Sans crainte.
La fillette s’approche et vient se coller contre elle sur le banc. Les vieilles noires regardent, froncent les sourcils. Ne comprennent pas.
Elles sont assises, toutes deux serrées l’une à l’autre, au bout d’un banc. La voix résonne toujours.
Elles se sentent complètes. L’une avec l’autre. Elles savent.
La femme pense à ce moment où, l’après-midi même, l’enfant lui avait sauté dans les bras au détour d’une rue du village, la couvrant de baisers, casant sa petite tête noire dans le cou chaud de la toubab.
Puis, quand la femme blanche s’était éloignée, elle l’avait interpellée :
- Dis, tu ne me prends pas en photos, moi ?
Et la femme avait souri. Enfin les mots. La confiance gagnée, jour après jour, sourire après sourire dans la cour de l’école. Petit geste après petit geste.
L’enfant touche le bras de la blanche et murmure quelques mots :
- Je veux dormir.
Alors, quand la femme lui sourit, elle grimpe sur ses genoux et s’installe contre son corps, contre sa « mère » pour de faux.
L’enfant dans les bras de la femme.
L’enfant noir, dans les bras de la femme blanche, qui s’endort.
Les vieilles noires autour ne sont pas d’accord. Elles secouent l’enfant , disent quelques mots, la somment de se réveiller. Elles s’en moquent toutes les deux. La mère et la fille collées, liées, inséparables en cet instant.
La voix sur l’autel remplit l’église et la chorale se met à chanter avec fougue.
C’est si beau. Si joyeux. Si rythmé.
La femme se dit qu’elle ne doit pas laisser le temps effacer cet instant. Quand tous les fidèles se lèvent, elle reste assise. Elle prie assise, l’enfant endormie contre son sein. Elle regarde son bras qui entoure l’enfant. Son bras de blanche sur la peau noire de l’enfant. Et elle ne voit que deux peaux noires qui se touchent. Elle voit sa peau devenue aussi noire que celle de l’enfant.
Elle se dit :
- On est pareilles elle et moi, noires toutes les deux.
Mais elle sait bien que sa peau est blanche au-dehors. Elle sait bien que les autres ne voient que cette couleur extérieure.
La fillette dort, la femme vit, respire, soupire, heureuse.
Quand il faut se serrer la main, faire un geste de paix, « la paix du Christ », l’enfant se réveille. La femme se lève avec l’enfant dans ses bras, la porte, et elles serrent les mains à deux. Toujours liées, toujours collées.
Leur sourire ne fait qu’un.
Les vieilles ne font plus attention, elles serrent la main de l’enfant et de la femme réunies.
Les jeunes sourient et serrent les mains aussi.
Plus personne ne s’étonne. La mère et la fille liées.
La noire et la blanche.
La petite et la grande.
Celle du village et la toubab.
Louise Corinne.
09:45 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (12)
19 janvier 2008
chorale
me voilà de retour en France.
ailleurs.
avant de continuer à vous parler de l'île de Fadiouth, je fais une parenthèse.
car figurez-vous que la "jeune chorale" de l'église de Fadiouth m'a proposé de devenir sa marraine.
oui, oui, vous avez bien lu : je suis devenue "marraine" à Fadiouth (doublement car j'ai "parrainé" une petite Astou avec l'association Ceedo) !
en fait, il y a quatre chorales :
- la "petite" : les enfants de Fadiouth
- la "jeune" : ceux que j'ai parrainés, les 15-20 ans, qui chantent le mercredi soir (messe des jeunes) et le samedi matin, je crois.
- la chorale des femmes qui chantent à la messe du dimanche.
- la "vieille" chorale : les vieilles du village qui chantent tous les matins à la messe à 6h45.
chaque soir, une chorale se réunit et répète. chaque soir les tamtams résonnent, les chants emplissent un quartier du village.
c'est génial.
mercredi dernier, j'étais fière en entendant mes filleuls à l'église.
je serai informée de leurs concerts et je vais les aider du mieux que je peux.
là-bas.
mon âme y est restée.
13:10 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (8)
16 janvier 2008
majorettes
hier à la fin de l'après-midi les majorettes danseuses de l'école Sainte-Thérèse m'ont offert un spectacle dans la cour de l'école.
elles étaient accompagnées par trois tam-tams, Seni Gning avec ses deux fils, Seni étant grand tam-tam supérieur de Joal. cela signifie qu'il accompagne toutes les cérémonies ou évènements.
pour être majorette danseuse de l'école, il faut bien travailler en classe. c'est donc un honneur pour une fille d'appartenir à ce groupe.
elles répètent irrégulièrement dans l'année (trois à quatre fois) et assurent le spectacle de la fête de l'église qui a lieu début décembre, la fête de fin d'année et lorsqu'il se produit un évènement exceptionnel, comme l'an dernier la venue du président de la Réuplique sénégalaise.
c'était un beau moment et je me suis sentie très flattée qu'elles le fassent pour moi.
elles sont belles, non ?
12:40 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
15 janvier 2008
îles
les gens du village vivent essentiellement de la pêche, des cultures et du tourisme.
- la pêche : chaque jour, les gens vont ramasser des moules, ou pagnes, destinés à être mangés ou vendus au marché. pour les vendre il faut faire sêcher la chair du coquillage et en faire des petits sacs. c'est bon mais fort au goût. adultes et enfants, pêcheurs, femmes et villageois peuvent ramasser ces coquillages. depuis si longtemps les gens jettent les coquilles de ces moules qu'ils mangent dans le village. par terre.
ainsi, ils ont gagné du terrain sur la mer et de nouvelles habitations se sont construites. avant, les habitations étaient des cases. désormais les constructions sont en "dur" et il ne reste que 6 cases au village, principalement des bars ou restaurants.
les petites coquilles (il est normalement interdit de ramasser les coquillages trop petits...) sont peints par les femmes et peuvent décorer les maisons, servir pour des colliers... les coquillages sont également insérés dans le ciment des constructions.
les pêcheurs avec leurs filets ramènent du poisson, casiment tous les jours également. des carpes ou des mulets. destinés à être mangés ou vendus par les femmes au marché. ils pêchent soit au bord de l'eau, soit plus loin grâce aux pirogues.
les enfants ne peuvent pas pêcher. sauf lorsqu'ils apprennent, le samedi.
la majorité de la nourriture est à base de poisson, comme le "pépéchou" soupe de poisson que l'on mange avec du couscous. dans les palétuviers, sur les racines de mangrove, il y a des huîtres qui s'accrochent, que les femmes ramassent également, puis font grossir dans des casiers et ensuite mangent ou vendent. (les hommes coupent ce bois de palétuvier et le fait sêcher pour l'utiliser en charbon de bois qui fait partir le feu.) ainsi, même ceux qui ont peu de moyens sont assurés de manger.
- les cultures : à l'extérieur du village, il y a de grands champs, que les gens cultivent par parcelles selon ce qui leur appartient. ils cultivent riz (dans des rizières), mil, maïs, sorgho, niébé (petits haricots blancs, rouges ou noirs tâchetés).
comme ces champs sont assez éloignés, ils s'y rendent en charrette tirée par un cheval ou un âne. arrivés au champs, ils attèlent l'animal à la charrue et s'en servent pour les terres. les cultures servent également à être vendus ou consommés. elles sont stockées dans de grands sacs empilés dans les maisons.
du temps des cases, les sacs éaient stockés dans des "greniers à mil", construits sur un îlot, loin du village et surélevés.(je n'arrive pas à tourner la photo, c'est dans le sens horizontal qu'il faut regarder...)
ainsi si les cases au village brûlaient, les récoltes étaient protégées. également en cas d'invasion de mulots, les sacs surélevés n'étaient pas touchés. aujourd'hui ces greniers sont gardés et visiés par les touristes mais ne servent plus. des vendeurs d'artisanat sont installés à côté. les enfants vont dans les champs avec leurs parents. ils sont très courageux et participent beaucoup à la vie de famille.- le tourisme : l'île de Fadiouth est très visitée. on l'appelle "l'île aux coquillages" et les "toubabs" (blancs) viennent nombreux.
les jeunes peuvent être guides - vous pouvez demander Achille (00221772074869), très bon guide -, piroguiers (tour de l'île en pirogue) - lui, c'est Emmanuel André Dioh (surnommé Manou) qui est piroguier, habitant près de l'église.... si vous aviez besoin... - ou vendeurs d'artisanat.
pour vendre, ils s'installent directement dans les rues du village. avant il était impératif d'avoir une carte de "vendeur" donnée par le syndicat, désormais c'est plus "cool".
chaque jour, les femmes vendent dans un quartier des céréales, fruits, légumes, poissons...
l'île est partagée en 6 quartiers : Ndonguème, Ngor Deb, Ndoffène, Fassar, Ndiandiaye et Dioum. chaque quartier a son saint, sa pirogue achetée et mise en collectivité, son groupe de chant, son chef, son identité. et même si la solidarité est de mise, il existe une certaine concurrence qui stimule les quartiers.
à suivre...
12:30 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
14 janvier 2008
Ceedo Joal Fadiouth
Chaque enfant sur cette terre a besoin d'une éducation pour être digne, libre et cultivé. C'est la base du respect de soi. Dans cette île chrétienne, l'éducation religieuse est un gage de bienfait pour l'enfant. Une certitude d'une évolution spirituelle nécessaire à son bon développement. Ce développement des enfants amènera le développement de tout le village. C'est pourquoi, avec son père, Dominique Vaschalde a décidé de créer cette association permettant de faire un lien entre des parrainages et la scolarité de certains enfants.
Il est absolument nécessaire pour ces enfants d'être parrainés.
A ce jour notre aide n'est pas encore suffisante car encore un grand nombre d'enfants ont besoin de parrains afin de poursuivre leur scolarité. Beaucoup de parents n'ont absolument pas les moyens de payer la scolarité de leurs enfants. La situation économique du village, est quelques fois critique pour certains. 50% des familles de l’île vivent avec moins d’un euro par jour.
A quoi s'engage un parrain ? à suivre un enfant jusqu'à ce qu'il ait un travail, si c'est possible pour le donateur. Si l'enfant continue à l'université, il peut obtenir une bourse ce qui décharge le parrain. La scolarité d’un enfant coûte 4000 Fcfa (6 euros) par mois pendant 10 mois (60 euros).
Avec la venue de Corinne Lesimple, pseudo Calouan, treize jours sur l’île à travailler avec les enfants nous donne l'espoir d'éditer des livres inspirés par les contes locaux, pour apporter des financements supplémentaires à cette scolarisation.
Date de création : 12 02 02
Objectif : Financer la scolarité des enfants les plus défavorisés de l’île de Joal Fadiouth. Faire de l’éducation une priorité.
Genèse : l’idée de départ est née lors du premier mariage franco-français, Céline et Dominique VASCHALDE, sur l’île de Fadiouth. L’idée était de faire de ce beau jour pour les mariés un beau jour partagé par les enfants de l’île. Le début d’un mariage Sénégal / France dont le but est de financer la scolarité des enfants de l’île les plus démunis.
Pour les membres de l’association la base de tout développement c’est l’éducation.
Pour qu’il y ait développement il faut miser sur l’éducation des jeunes. C’est la base de tout, une société ne peut se développer sans une base d’éducation solide. Le président de l’association Mr Dominique Vaschalde après dix années d’expérience en Afrique conseille aux pays en voie de développement de miser sur l’éducation comme base de développement.
A travers cette association, nous essayons simplement de montrer l’exemple par des faits concrets.
Raison de l’association : Le développement des pays émergent ne peut se faire que par l’éducation.
Objectif de l’association : Financer à 100%, 100 élèves à l’horizon de 2010.
Besoin de l’association : 4000 fcfa par mois (frais de scolarité d’un enfant) x 10 mois (année scolaire) x 100 (élèves) : 4 000 000 = 6000 euros par an.
c'est grâce à cette association ue je suis partie travailler avec les enfants de l'île.
si vus voulez être parrains d'un de ces enfants, j'en serai ravie.
il faut contacter Dominiue Vaschalde : Dvaschalde-apaveconseil@arc.snla suite de mes aventures demain.
soyez sages.
20:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
12 janvier 2008
école de Fadiouth
aujourd'hui journée à la plage de Nianing après une soirée hier avec des gens adorables, où j'ai mangé de "tienboukétia" (?), épicé mais délicieux.
les gens sont des amours en accueil. je me sens vraiment comme chez moi dans ce village.
mais, puisque vous aviez demandé du concret, je voulais vous raconter l'école avec laquelle je travaille.
je vous l'ai dit, les enfants arrivent à 8h00. le lundi matin, il y a levée du drapeau du Sénégal, dans la cour, et tout le monde chante l'hymne national. comme c'est une école catholique, les enfants font une prière collective dans la cour à 8h00.
il y a 6 classes. le "CP" s'appelle ici le "CI" et se fait en deux années.
les classes sont très chargées. il y a au minimum 40 enfants par classe, et au CI, il y a une classe de 65 enfants. mais ils sont très disciplinés et les cours ne sont absolument pas bruyants.
le matin, les enfants travailet jusqu'à 11h00. ensuite il y a récréation jusqu'à 11h30 durant laquelle ils en profitent en général pour manger un bon casse-croûte. la cour de récréation est un grand terrain sableux. du coup quand ils jouent et tombent les enfants ne se blessent pas.
comme dans toutes les cours, les garçons jouent au foot.
après les cours reprennent jusqu'à 13h. prière avant de se quitter, dans les classes cette fois.
là, ils rentrent chez eux, et pour cela ils traversent le grand pont (qu'ils ont déjà traversé en venant le matin) qui est très long. durée 10mns. pas de service de restauration.
à16hoo, ils reviennent (retraversée du pont), reprière dans les classes. les cours durent jusqu'à 18h00. prière encore le soir, dans les classes.
il y a deux soeurs enseignantes, dont une est la directrice et aussi mon amie chère : soeur Marie-Jeanne.
si le coeur vous en dit, elle aurait bien besoin d'un ordinateur portable d'occasion... un qui fonctionne mais que vous n'utilisez plus par xemple. si vous avez envie de lui donner votre vieux ordi, faîtes-moi le savoir...
et les autres enseignants sont des enseignants certifiés.
l'enseignement me semble être "à l'ancienne" mais les résultats sont là.
les premiers enfants qui arrivent le matin retirent les feuilles mortes de la cour (de sable). et chaque classe, à tour de rôle, nettoie l'école, après avoir nettoyer sa classe, le vendredi soir.
les enfants portent tous une blouse bleue. pas de différence de tenue.
dans chaque classe, les enfants ont fait des dessins pour les histoires que nous avons inventées ensemble et à mon retour je vous en scannerai certains. mes notes manquent d'image, je trouve, en ce moment.
le vendredi soir, c'est le baisser de drapeau avec hymne national autour du drapeau cette fois-ci, les rangs d'enfants sont alors alignés pour former une étoile.
voilà, maintenant, vous connaissez un peu plus mon train-train quotidien...
à bientôt pour la suite. soyez sages !
19:20 Publié dans mes ateliers d'écriture, un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (8)
11 janvier 2008
le vieux et le mange-mil
il était une fois, dans un village un vieux qui cultivait du mil, maïs et du sorgho. auparavant, il avait abattu les arbres, les avait fait sêcher et les avait brûlés pour planter ses céréales.
mais il se rendit compte rapidement qu'un mange-mil venait picorer ses cultures. il se décida à faire quelque chose pour chasser l'oiseau qui lui volait son travail. ce jour-là, il plaça dans le fromager qui se tenait au bout du champ, une calebasse avec du mil dedans. lorsque le mange-mil s'approcha de la calebasse, gourmand, une autre calebasse lui tomba dessus et l'enferma. le vieux était content : son piège avait fonctionné.
il prit le mange-mil et l'emporta chez lui. un autre oiseau vint taper à sa case et lui dit :
- Vieux, ce mange-mil est mon frère. pourquoi veux-tu le manger ?
- il vole le mil dans mon champ, je l'ai attrapé, je vais le manger.
- tu ne devrais pas faire ça... menaça l'oiseau.
mais le vieux n'écouta pas, il pluma l'oiseau et le mangea.
dès qu'il eut fini la dernière bouchée, il se transforma alors lui-même en mange-mil.
désormais, il n'eut plus d'autre solution pour se nourrir que d'aller lui même voler le mil dans les champs...
10:55 Publié dans mes ateliers d'écriture | Lien permanent | Commentaires (9)
10 janvier 2008
concret
eh bien je suis contente de partager mes aventures avec vous.
vous voulez du concret (n'est-ce pas Gervase ?), alors je vous glisse quelques photos que mon envoyé spécial a prises sur place.
mes photos, vous les aurez à mon retour...
je vais à l'école de 8h à 13h, puis nous reprenons de 16h à 18h. c'est dire si je ne chôme pas.
le mercredi école aussi jusqu'à 13h. ouf !!
je travaille avec 4 classes différentes et chaque classe va produire 7 à 8 contes. fabuleux non ?
du coup, hier après-midi, j'ai fait le tour de l'île en pirogue avec un chouette guide durant trois heures et nous avons marché longtemps sur la plage aux mouettes.
c'était très agréable. j'ai trouvé de beaux coquillages.
ce soir, je suis invitée à boire le thé à la menthe avec des joueurs de damier. et ce week-end, je pars à Loulsessène, village à côté voir un tournoi de lutteurs et découvrir de bien jolies traditions...
alors à bien vite pour la suite.
bisous colorés à tous...
11:10 Publié dans mes ateliers d'écriture, un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (9)
08 janvier 2008
Fadiouth
voilà, j'ai trouvé un ordinateur, là où je suis : à Fadiouth.
autant dire que j'en profite pour vous donner des nouvelles...
le village est singulier, comme la vie ici. je découvre enfin l'Afrique mais rien ne m'étonne. je suis comme chez moi. pour Gervase, la température oscille dans la journée entre 20 et 30 degrés. j'ai ressorti mes tenues d'été et mes claquettes.
les gens sont très accueillants malgré une vie pas toujours facile pour eux. à mon retour, je saurai soigner avec les plantes, je parlerai quelques mots de serère et je trouverai que tout est toujours merveilleux...;-)
le travail avec les enfants est passionnant et aucune barrière n'entrave les imaginations débordantes.
j'apprends l'histoire de ce village en même temps que je me régale à écouter ce que les enfants inventent.
alors, pour vous faire patienter, je vous glisse le début d'un conte inventé par certains élèves :
Il était une fois un berger qui avait deux chèvres. Sa femme attendait un enfant. Le berger trouva une terre où il construisit une case et s'installa. Peu après, sa femme enfanta d'un garçon. Ils l'appelèrent Fadiouth...
d'autres belles histoires bientôt.
avec des bouki, des leuk, des atoulaké...
ça vous intéresse, hein ??
alors à bientôt.
portez-vous bien et soyez sages !
19:40 Publié dans un peu de moi | Lien permanent | Commentaires (20)
04 janvier 2008
j'en "voeux" encore
18:21 Publié dans c'est la vie | Lien permanent | Commentaires (3)